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قديم 02-05-10, 03:33 PM   #11

sanaafatine

نجم روايتي

 
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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
? مشَارَ?اتْي » 5,219
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افتراضي


9.
Après avoir jeté un regard sur la banquette arrière, Matt tourna vers Stefan ses yeux rouges de fatigue :
- Excuse-moi d'être si direct, mais je ne vois pas en quoi le bouquet que tu as cueilli pourrait plaire à Elena...
Les brins de verveine, derrière Stefan, avaient en effet piètre allure : leurs fleurs minuscules, à moitié desséchées, ne pouvaient vraiment pas être appréciées pour leur aspect décoratif.
- C'est parce que tu ignores qu'on en fait c'est un excellent collyre, cent pour cent naturel, répondit l'intéressé après un moment de réflexion. Ou une délicieuse tisane.
- Continue à te foutre de moi et je te mets un pain, feignit de s'énerver Matt
- Stefan eut un sourire. ca faisait une éternité qu'on ne l'avait pas charrié. Enfin quelqu'un qui l'acceptait tel qu'il était ! Sans compter Elena, bien sûr. Cette confiance le réconfortait tellement... même s'il n'était pas sûr de le mériter. Il eut l'impression, l'espace d'une seconde, d'être redevenu l'être humain de jadis.
Elena fixait son reflet avec horreur. La découverte qu'elle venait de faire la traumatisait au plus haut point Ce n'était donc pas un rêve...
Elle comprit soudain comment la fenêtre avait pu s'ouvrir : comment avait-elle pu oublier qu'elle-même avait invité Damon chez Bonnie, lors du souper muet ? Et cette invitation était manifestement valable pour l'éternité... Son ennemi pouvait revenir à n'importe quel moment, et même g cet instant s'il le désirait. Dans l'état où elle était, il n'aurait aucun mal à la persuader d'ouvrir la fenêtre, comme il l'avait visiblement déjà fait dans son sommeil.
Elle quitta précipitamment la salle de bains et passa devant Bonnie sans s'arrêter. Dans sa chambre, elle attrapa son sac et y entassa ses affaires en toute hâte.
- Elena ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu rentres chez toi ? s'étonna Bonnie.
- Il faut que je parte immédiatement ! Elle s'avança vers le pied du lit à la recherche de ses
chaussures, et s'arrêta net. Sur l'extrémité du drap blanc qui traînait par terre de détachait une immense plume d'un noir luisant. Elena recula en poussant un cri, au bord de la nausée.
- Bon OK, finit par consentir Bonnie, je vais demander à mon père de te ramener.
- Tu dois partir aussi, affirma Elena.
- Quoi ?
Elle n'avait pas oublié les menaces de Damon à l'encontre de son entourage : Bonnie n'était pas plus en sécurité qu'elle dans cette maison.
- Viens avec moi, Bonnie la supplia-t-elle en lui agrippant le bras.
Redoutant la crise de nerfs, les parents de son amies finirent par accepter d'emmener les deux filles chez les Gilbert, où elles penetrèrent sur la pointe des pieds.
De retour dans sa chambre, Elena ne parvint pas pour autant à trouver le sommeil. Allongée à côté de Bonnie paisiblement endormie, elle guetta le moindre mouvement derrière la vitre. Mais mis à part les branches du cognassier agitté par le vent, rien ne bougea jusqu'à l'aube.
Au petit matin, elle entendit un moteur asthmatique, dans la rue. À n'en pas douter, c'était celui de la vieille Ford de Matt, reconnaiasable entre tous. Elle se précipita à la fenêtre pour s'en assurer, puis dévala les marches jusqu'au perron.
- Stefan ! Elle lui sauta au cou, folle de joie, sans lui laisser le temps de claquer la portière. Le garçon, un peu surpris par tant d'effusions, dut s'adosser à la carrosserie pour ne pas tomber en arrière.
- Eh, attention aux fleurs, se plaignit-il.
Malgré ses traits tirés, ses yeux brillaient. Quant à Matt, il avait le visage bouffie de fatigue et les yeux injectés de sang.
- Dans quel état vous êtes ! s'étonna-t-elle. Venez entrez.
- C'est de la verveine, lui expliqua Stefan un peu plus tard.
Ils étaient assis côte à côte à la table de la cuisine, La porte entrebâillée laissait voir Matt endormi sur le canapé du salon. Il s'y était affalé après avoir englouti trois bols de céréales. Tante Judith, Bonnie et Margaret dormaient encore en haut.
- Tu te rappelles ce que je t'ai dit sur cette plante ? murmura Stefan.
- Elle aide à garder l'esprit clair lors d'une tentative d'hypnose, répondit Elena, d'une voix dont elle réussit à maîtriser le chevrotement.
- Exact. C'est ce que pourrait tenter Damon. Même pendant ton sommeil. À ces mots, Elena eut grand-peine à retenir ses larmes. Elle fixait les minuscules fleurs de verveine toutes desséchées.
- Même endormie ? demanda-t-elle en tremblant.
- Oui, il peut te persuader de sortir de chez toi, ou bien de le laisser entrer. Mais, avec cette plante, tu n'as rien à craindre !
En dépit de tous ses efforts, une larme roula sur sa joue. Si seulement il savait... Il était arrivé trop tard. Le mal était fait...
- Elena ! Qu'est-ce qui se passe ?
Il essaya de lui relever le menton, mais elle s'obstina à garder la tête baissée, pressée contre son épaule.
- Dis-moi, insista-t-il en l'entourant de ses bras. C'était le moment ou jamais de lui dire la vérité. Mais ses aveux risquaient de le monter davantage contre son frère...
- C'est que... j'étais inquiète pour toi, improvisa- t-elle. Je ne savais pas où tu étais passé...
- Excuse-moi.., J'aurais dû te prévenir. Et... c'est tout ?
- Oui, c'est tout
Elle allait devoir demander à Bonnie de garder le secret au sujet du corbeau. Pourquoi un mensonge en amenait-il toujours un autre ?
- Et cette verveine ? Comment est-ce que je dois m'en servir ? demanda-t-elle, un peu calmée.
- Une fois que j'aurai extrait l'huile des graines, tu t'en enduiras la peau ou tu en mettras dans l'eau de ton bain. Tu peux aussi glisser les feuilles séchées dans un sachet que tu porteras sur toi.
- J'en donnerai aussi à Bonnie et Meredith. Elles en ont autant besoin que moi, maintenant., il hocha la tête, puis lui tendit un brin.
- En attendant, prends toujours ça. Je rentre chez moi pour préparer ce qu'il te faut. Il resta un moment silencieux.
- Elena...
- Oui?
- Si ça pouvait te débarrasser de Damon, je n'hésiterais pas à partir. Mais je sais que ça ne servirait à rien. C'est toi qu'il veut !
- Ne fais jamais ça, surtout ! Je ne le supporterais pas. Jure-moi que tu ne m'abandonneras pas !
- Je ne te laisserai pas seule, promis, répondit Stefan.
Ce n'était pas la même chose, mais Elena n'eut pas le courage de le lui faire remarquer.
Stefan sortit avec Matt après l'avoir réveillé, et Elena monta se préparer pour les cours. Bonnie, qui n'avait cessé de bâiller pendant le petit déjeuner, finit par émerger de sa torpeur, dehors, au contact de l'air froid.
- J'ai fait un rêve très étrange, déclara-t-elle.
Elena tressaillit Et si Damon s'en était pris à son amie ? La verveine qu'elle avait glissée dans son sac à son insu ne servirait à rien...
- Ah bon ? C'était quoi ? s'enquit-elle en se préparant au pire.
- J'ai rêvé de toi. Tu étais sous un arbre et le vent soufflait très fort. C'était très bizarre parce que... tu étais effrayante : très pâle, presque transparente, tu n'osais pas t'approcher. Tout à coup, un corbeau perché dans l'arbre s'est envolé dans ta direction. Tu l'as attraper avec une agilité incroyable. Puis tu m'as fait un sourire, vraiment flippant, et tu lui as tordu le cou.
Elena en avait la chair de poule.
- Mais c'est horrible ! S'écria-t-elle.
- C'est aussi mon avis. Je me demande si ça veut dire quelque chose. Les corbeaux sont des oiseaux de mauvais augure. On dit qu'ils annoncent la mort...
- Faut peut-être pas pousser, feignit de s'indigner Elena. Ce corbeau dans ma chambre t'a foutu la frousse, et tu en as rêvé, c'est tout !
- Sauf que j'ai fait ce rêve avant que tu réveilles tout le monde avec tes hurlements...
À midi, un autre message violet se détachait sur le panneau d'affichage. Pour une fois, il ne citait pas son journal :
Jette un coup d'œil aux petites annonces.
- Quelles petites annonces ? s'étonna Bonnie.
À ce moment, Meredith les rejoignit, brandissant le dernier exemplaire de Wildcat Weekly, l'hebdomadaire du lycée.
- Vous avez vu ça ? demanda-t-elle, tout excitée. Elle leur montra un texte sans signature ni destinataire.
- Je ne supporte pas l'idée de le perdre mais s'il n'a pas assez confiance en moi pour me parler de ses problèmes, je ne voit pas comment ça peut marcher entre nous.
Elena était folle de rage. Elle avait des envie de meurtre envers le salaud qui s'amusait à la tourmenter. Elle s'imaginait déjà en train de lui tirer violemment les cheveux en arrière pour lui planter ses dents vengeur dans le cou. Tout au plaisir de cette horrible et délicieuse vision, elle en oublia ses amies, qui la dévisageaient avec stupeur.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle, troublée.
- Tu pourrais écouter ce qu'on te raconte, s'exaspéra Bonnie, je disais donc que, d'après moi, ce n'est pas le genre de Da..., enfin de l'assassin d'agir comme ça. C'est trop mesquin.
- Pour une fois, je crois que tu as raison, approuva Meredith. Ça m'a tout l'air d'un règlement de compte. C'est quelqu'un qui a visiblement une dent contre toi et qui est prêt à toutes Ses vacheries pour te nuire.
- C'est forcément un élève du lycée, conclut On est obligé de remplir on formulaire en salle de journalisme pour faire passer une annonce,
- Et cette personne doit savoir que j'écris un journal intime, ajouta Bonnie. Elle était sûrement en cours arec toi un jour où tu l'as sorti. Par exemple, quand Tanner a failli te choper.
- C'est d'ailleurs ce qu'a fait la prof de maths, dit Elena. Elle a même lu un passage à voix haute. Et ça concernait Stefan, en plus... On sortait ensemble depuis peu. Mais... j'y pense Bonnie. Le soir du vol, combien de temps vous êtes-vous absentés du salon ?
- Juste quelques minutes. Je n'entendais plus mon chien aboyer. On est allées voir dans le jardins, et c'est la qu'on l'a découvert...acheva tristement Bonnie.
- Alors, ça veut dire que le voleur est déjà venu chez toi Bonnie ! s'exclama Meredith. Sinon, comment expliquer qu'il a pu si rapidement s'emparer du journal et disparaître. Il connaissait les lieux, c'est évident ! Donc, si on résume le voleur connaît la maison de Bonnie au moins un cour en commun avec toi, du genre mesquin, et t'en veut au point de,.. Oh, Je sais !
Les trois amies se regardèrent : la réponse leur vint en même temps.
- Mais oui, murmura Bonnie. C'est obligé !
- On est vraiment trop bêtes ! ajouta Meredith. Ça fait longtemps qu'on aurait dû deviner. La rage d'Elena s'était changée en fureur.
- Caroline, souffla-t-elle entre ses dents.
Une envie incontrôlable d'aller étrangler la coupable la saisit Elle partait de ce pas la punir ! Meredith la retint par le bras.
- Attends la fin des cours. On s'expliquera avec elle dans un endroit tranquille. Tu peux tenir jusque-là, quand même !
Sur le chemin de la cafétéria, Elena aperçut la présumée voleuse disparaître en direction des salles de travaux. Elle se rappela alors ce que Stefan lui avait dit en début d'année, Caroline l'avait souvent emmené au labo photo à l'heure de déjeuner.
- Allez-y, déclara-t-elle à Bonnie et Meredith. qui venaient de prendre leur plateau. Je vous rejoins.
El le ne leur laissa pas le temps de protester et se lança à la poursuite de Caroline. La porte du labo photo n'était pas fermée à clé, bien que plongée dans l'obscurité. Elle tourna tout doucement la poignée et se glissa à l'intérieur sur la pointe des pieds. Qu'est-ce que Caroline pouvait bien faire dans le noir ? Encore fallait-il qu'elle soit là...
Au premier coup d'œil, la salie était déserte. Mais, en tendant l'oreille, Elena perçut un murmure provenant d'une porte entrebâillée qui donnait sur la chambre noire. Elle s'approcha à pas de loup et entendit distinctement une voix. Celle de Caroline.
- Comment peux-tu être sûr quelle sera choisie ? Une voix masculine lui répondit :
- Mon père fait partie du conseil d'administration du lycée. Je m'arrangerai pour que ce soit elle.
Elena ne mit pas beaucoup de temps à reconnaître l'interlocuteur de Caroline : Tyler Smallwood. Son père, un avocat renommé, était membre d'une quantité de comités.
- Et puis, de toute façon, qui veux-tu que ce soit d'autre ? continua-t-il. L'élève qui doit représenter Fell's Church est censée être belle et intelligente.
- Et moi, ce n'est pas ce que je suis, peut-être ?
- Écoute, si tu tiens absolument à être choisie défiler à côté du maire à la commémoration du lycée OK. Mais alors, tu n'auras pas le plaisir de voir Stefan trahi par le journal de sa copine et chassé de la ville...
- Je n'ai pas la patience d'attendre jusque-là.
- Mais tu ne comprends pas ! répliqua Tyler avec un soupir impatient. Ça gâchera par la même occasion cette fête ridicule. Les Fell's sont des usurpateurs. Ils n'ont pas le droit à tous ces honneurs. Ce sont les Smallwood les véritables fondateurs de la ville : ils étaient là les premiers.
- Je me fous de savoir qui a fondé Fell's Church. Tout ce que je veux c'est qu'Elena soit humiliée devant tout je monde.
- Quant à Salvatore..., ajouta Tyler, les yeux brillants de haine, il risque de passer un sale quart d'heure quand tout le monde aura la preuve de sa culpabilité. D'ailleurs, tu es sûre que c'est écrit noir sur blanc dans le journal ?
La voix de Tyler était si vibrante de méchanceté qu Elena en eut froid dans le dos.
- Mais oui ! Je te l'ai déjà expliqué vingt fois : elle a laissé son ruban le 2 septembre dans le cimetière. Stefan la trouvé le jour même. Or, le pont Wickery se trouve juste à côté. C'est donc la preuve formelle que Stefan rôdait dans les parages le 2 septembre, le jour où le vieux a été agressé. Et tout le monde sait déjà qu'il était la quand Vickie et Tanner ont été attaqués. C'est assez claire comme ça non ?
- Ça ne tiendra jamais la route devant un tribunal. Il faut que je rassemble des preuves plus convaincantes.
- Par exemple, demander à Mme Flowers à quelle heure il est rentré cette nuit-là.
- On s'en fout ! La plupart des gens le soupçonne déjà. Le journal parle d'un mystérieux secret : il ne leur faudra pas longtemps pour tirer leurs conclusions.
- Tu le gardes en lieu sûr, j'espère ?
- Non, non. Il traîne chez moi bien en évidence sur la table du salon... Tu me prends vraiment pour une débile, ou quoi ?
- En tout cas, tu l'es assez pour narguer Elena avec des messages à la con.
Ses paroles furent aussitôt suivies par le froissement d'un papier journal.
- Non mais, regarde-moi ça ! reprit Tyler. T'es tarée ou quoi ? Faut que tu arrêtes tout de suite ! Et si elle découvre que c'est toi, hein ?
- Et alors, qu'est-ce qu'elle peut me faire ? Me dénoncer aux flics ?
- Peu importe ! Tu dois m'écouter et attendre patiemment jusqu'à la commémoration. Tu verras la tête qu'elle va faire... Exit la pétasse...
- Et exit Stefan Salvatore. Au fait, qu'est-ce que tu crois qu'ils vont lui faire ? Pas trop de mal, quand même ?
- T'occupe pas de ça. Mes potes et moi, on s'en charge. Contente-toi de jouer ton rôle.
- Oui, mais... il faut me donner une petite avance minauda Caroline.
Il y eut un silence, puis des rires étouffés et un soupir. Elena en profita pour s'éclipser le plus discrètement possible.
Elle gagna son casier et s'y adossa, le cerveau en ébullition. Son ex-meilleure amie voulait que tout le lycée la méprise ! Et elle avait sous estimé le danger que Tyler représentait pour Stefan... C'était loin d'être un pauvre con. Le pire c'est qu'il se servait de son propre journal comme arme contre Stefan ! Elle comprit soudain la signification de son dernier rêve. L'air furieux et accusateur, il avait jeté un livre bleu à ses pieds, avant de partir. Ce qu'elle avait pris pour un bouquin était en fait son journal intime ! Et celui-ci pouvais effectivement accuser Stefan : il détenait la preuve que son petit ami se trouvai sur le lieux des trois agressions... Ça suffisait pour faire de lui le coupable idéal y comprit aux yeux de la police.
Et impossible de leur dire la vérité. On la prendrait pour une folle ! Et s'entendait déjà : « Vous faîtes fausse route, commissaire. Ce n'est pas Stefan l'assassin, mais son frère Damon, qui lui en voulais à mort. Il commet les pires agressions partout où Stefan passe pour faire croire que c'est lui le coupable. Tout ça en espérant le rendre fou et se cache quelque part dans les parages. Peut-être dans te cimetière abandonné on dans la forêt. Mais il est plus probable qu'il se balade sous la forme d'un corbeau... Et au fait, un dernier petit détail : c'est un vampire ! »
Évidemment personne ne voudrait croire un seul mot de cette histoire. Pourtant la petite entaille douloureuse à son cou était la pour lui rappeler que c'était la pur vérité, D'ailleurs, elle se sentait bizarre depuis le matin, un peu fébrile. La tension nerveuse et le manque de sommeil n'arrangeaient rien à son état. Elle avait même des vertiges. On aurait dit les symptômes de la grippe... sauf que ce n'était pas un virus, elle en était sûre. Ce salaud de Damon y était évidemment pour quelque chose.
En revanche, elle ne pouvait plus l'accuser du vol de son journal Elle ne devait s'en prendre qu'à elle-même, cette fois. Si seulement elle n'avait pas écrit tous ces trucs sur Stefan ! Si seulement elle n'avait pas apporté son journal au lycée ! Si seulement elle ne l'avait pas laissé traîné chez Bonnie ! Si seulement, si seulement...
Mais à quoi bon se lamenter ? Pour l'instant, tout ce qui comptait, c'était récupérer son journal.


10.
La sonnerie ne laissa pas le temps à Elena d'aller se confier à ses amies. Elle dut se rendre directement en classe et affronter seule les regards hostiles, devenus son lot quotidien.
Le cours suivant était celui d'histoire et elle eut toutes les peines du monde à ne pas dévisager Caroline d'un air accusateur. Alaric lui demanda des nouvelles de Matt et Stefan, absents pour la deuxième journée consécutive. Elle feignit l'ignorance, gênée par les têtes tournées vers elle. Ce prof ne lui inspirait décidément pas confiance : son sourire de gamin et sa curiosité déplacée au sujet de la mort de Tanner la mettaient mal à l'aise. Bonnie ne partageait visiblement pas son point de vue : elle ne pouvait détacher les yeux du jeune homme.
En sortant de la classe, elle surprit des bribes de conversation entre Sue Carson et une autre fille :
- Il va à la fac de... je ne sais plus où...
Elena se décida à sortir de son silence. Elle se tourna vers Sue :
- À ta place, j'arrêterais de traîner avec Damon. Je suis très sérieuse, tu sais.
Sa mise en garde fut aussitôt ponctuée de rires embarrassés. Sue était l'une des rares à ne pas avoir fui Elena. À cet instant, on voyait bien qu'elle le regrettait
- Tu veux dire..., hésita l'autre fille, que tu sors aussi avec lui ?
Elena ne put s'empêcher de s'esclaffer.
- Je veux dire qu'il est dangereux, répliqua-t-elle.
Leurs mâchoires s'affaissèrent sous l'effet de la stupeur. Elena tourna aussitôt les talons pour aller récupérer Bonnie au milieu des admiratrices d'Alaric. Elle l'entraîna vers les casiers, où elles retrouvèrent Meredith.
- Alors, on va s'expliquer avec Caroline ? demanda Bonnie.
- Plus maintenant, déclara Elena. On va chez moi. Je vous raconterai là-bas.
- Alors, c'était vrai ! s'exclama Bonnie une heure plus tard. C'est Caroline !
- Caroline et Tyler, insista Elena. Alors, laquelle d'entre vous prétendait que les mecs ne s'intéressent aux journaux intimes ?
- Finalement, ça nous arrange qu'il mette son grain de sel dans cette histoire, commenta Meredith. Grâce à lui, on à un peu plus de temps pour agir. Une chance qu'il en veuille aux Fell !
- Mais ils sont tous morts ! s'étonna Bonnie.
- Ce n'est pas ce qui le dérange, expliqua Elena. Il m'en avait déjà parlé dans le cimetière. D'après lui, ils ont volé la place de ses ancêtres, ou un truc dans le genre.
- Elena, dit soudain Meredith avec gravité, y a-t-il autre chose dans ton journal qui pourrait nuire à Stefan ? À part l'histoire du ruban, je veux dire.
- Tu trouves que ce n'est pas assez ? rétorqua Elena. Le regard insistant de Meredith commençait à la mettre mal à l'aise. Qu'est-ce qu'elle avait derrière la tête ?
- Assez en tout cas pour qu'il déguerpisse comme ils l'espèrent... renchérit Bonnie.
- C'est pour ça qu'on doit récupérer mon journal en vitesse. La question est de savoir comment
- Caroline a bien dit qu'elle l'avait caché en lieu sûr ? s'assura Meredith. Ça veut dire chez elle, à mon avis. Elle à un frère en troisième, je crois. Et sa mère ne travaille pas, mais part souvent faire des courses. « Est-ce qu'ils ont toujours une femme de ménage ? »
- Qu'est-ce que ça peut bien nous faire ! objecta Bonnie.
- On serait mal, si on croisait quelqu'un pendant qu'on fouille la maison, répliqua Meredith d'une voix posée.
- Pendant qu'on quoi ? s'étrangla Bonnie. Tu délires ?
- Qu'est-ce que tu proposes d'autre. Qu'on attende sagement que Caroline lise le journal d'Elena devant toute la ville ? On emploie la même méthode c'est tout, argumenta Meredith avec un calme exaspérant.
- On va se faire choper et virer du lycée... si on ne finit pas en prison, protesta Bonnie en sollicitant du regard l'appui d'Elena. Essai de la raisonner toi...
Ce projet n'enchantait pas franchement l'intéressée. Ce n'était pas tant la perspective du renvoi, ni même de la prison, qui l'effrayait, mais celle de se faire prendre la main dans le sac. Elle imaginait déjà le visage rouge d'indignation de la mère de Caroline, pointant un index accusateur sur les trois voleuses tandis que son ex-amie éclaterait d'un rire mauvais.
Et puis entrer ainsi chez quelqu'un, fouiller dans ses affaires, ce n'était vraiment pas son genre. Elle détesterait qu'on viole son intimité. Mais justement Caroline l'avait fait.
- On a pas le choix , finit-elle par décider. Il faudra juste être prudentes.
- Et si on en discutait d'abord ? Proposa Bonnie sans grande conviction
- Discuter de quoi ? Demanda Meredith. Tu viens un point c'est tout. De toute façon tu as promis.
- Pas du tout ! Protesta Bonnie. Le pacte de sang, c'était juste pour aider Elena à sortir avec Stefan !
- Faux ! Tu as juré que tu ferais tout ce qu'Elena te demanderait concernant Stefan. Nuance. Et le serment n'est pas limité dans le temps...
Bonnie était à court d'argument. Elle regarda Elena, qui réprimait une envie de rire.
- Meredith a raison, approuva celle-ci d'un ton faussement solennel. Tu as toi-même affirmé qu'il fallait respecter ce genre de pactes quoi qu'il arrive.
Bonnie leva des yeux pleins de rancune.
- OK« je suis condamnée à obéir à Elena jusqu'à la fin de mes jours, lâcha-t-elle d'un air sinistre. Génial !
- Je vous promets que c'est la dernière chose que je vous demande, assura Elena. Je vous jure que....
- Non, ne jure pas ! l'interrompit Meredith. Tu pourrais le regretter.
- Toi aussi tu deviens superstitieuse ? plaisanta Elena. Bon, il faut trouver un moyen de piquer discrètement sa clé à Caroline...
Samedi 9 novembre,
Ça fait un bout de temps que je n'ai pas écrit. Il faut dire que j'étais trop occupée ou trop déprimée pour le faire. Et puis, maintenant, j'ai la frousse de tenir un journal. Pourtant, il faut absolument que je me débarrasse de ce que j'ai sur le cœur. Il n'y a plus une seule personne pour qui je n'ai pas de secret
Bonnie et Meredith ne connaissent pas la vérité sur Stefan. Je cache à ce dernier certaines choses concernant Damon. Et tante Judith, elle, ne sait rien du tout. Bonnie et Meredith sont en revanche au courant au sujet de Caroline et du journal ; pas Stefan. Mais elles ignorent que je leur ai glissé de la verveine dans leur sac, même, je ne m'en sépare plus. Et ça a l'air de faire son effet, puisque je n ai pas été somnambule depuis la fameuse nuit Mais ça ne m'empêche pas de rêver de Danmon, il est mime dans tous mes cauchemars.
Ma vie n'est plus qu'un tissu de mensonges.., Ce journal est le seul témoin de la vraie Elena. Je vais le cacher sous une latte de plancher, dans mon placard, celle qui ne tient pas bien. Comme ça personne ne le trouvera, même si je meurs et qu'on vide ma chambre. Peut-être qu'un jour, un des petits-enfants de Margaret viendra fureter dans mon placard et soulèvera la latte...
Je me demande pourquoi l'idée de la mort m'obsède. Je suis en train de devenir comme Bonnie. Elle trouve le fait de mourir très romantique, alors que moi c'est tout le contraire : l'accident de papa et maman n'avait rien de poétique. Moi, je veux vivre longtemps, me marier avec Stefan et être heureuse. Une fois que j'aurai traversé cette mauvaise passe, je suis sûre que mes vœux se réaliseront. Quoique... parfois, j'ai des doutes. En fait ce sont surtout des petits détails qui me tracassent. Par exemple je ne comprends pas pourquoi Stefan porte toujours au cou l'anneau de Katherine, alors que c'est moi qu'il aime. Ou pourquoi il ne ma jamais de déclaration d'amour. Enfin, bref, tout finira par s'arranger. Je l'espère... Et nous serons heureux ensemble. Il n'y a aucune raison pour que ça ne marche pas. Aucune raison...Vraiment aucune...
Elena cessa d'écrire, gênée par les pleurs qui brouillaient sa vue. Les mots dansaient devant ses yeux. Elle referma brusquement le cahier pour éviter que la larme sur sa joue n'aille tacher sa prose. Elle se leva, ouvrit le placard, souleva la planche disjointe à l'aide d'une lime à ongles, et y dissimula le journal.
Elle avait toujours cet instrument dans la poche quand, une semaine plus tard, elle se retrouva dans le jardin de Caroline avec Bonnie et Meredith.
- Grouille-toi, Meredith, trépigna Bonnie.
Elle jetait des regards inquiets autour d'elle comme si elle redoutait une attaque soudaine.
- Ça y est ! s'exclama Meredith.
La clé tourna enfin dans la serrure.
- T'es vraiment sûre qu'il n'y a personne là-dedans ! demanda Bonnie. Et si les Forbes rentrent plus tôt ? On ferait mieux de faire ça en plein jour, non ?
- Bonnie, tu vas entrer, oui ou non ? s'énerva Elena. Tu sais très bien qu'on n'avait pas le choix : la femme de ménage est là toute la journée. Quand aux Forbes, il sont au resto. On est donc tranquilles pour un bon moment, à moins que l'un d'eux ait une indigestion. Maintenant, tu viens !
- T'inquiète, Bonnie, intervint Meredith. Personne ne tombera malade pendant l'anniversaire de M Forbes, Ils feront, un effort...
- Ils auraient au moins pu laisser quelques lumière allumées, bougonna Bonnie, qui suivit ses amies à contre cœur
Sans vouloir l'avouer, Elena partageait ses craintes : s'aventurer dans une maison inconnue plongée dans le noir ne l'enchenttait guère. Quand elles montèrent l'escalier, son cœur s'emballa, et sa main moite se crispa sur sa lampe torche. Elle su pourtant garder l'esprit parfaitement clair.
- Il est sûrement dans sa chambre, avança-t-elle.
La pièce où dormait Caroline donnai, sur la rue, le faisceau lumineux, si minuscule fût-il, pouvait trahir leur présence à un passant. Elena devait s'en servir avec précaution.
En entrant dans la chambre, elle se trouva devant une difficulté imprévue. Il y avait tellement de cachettes possibles ! Et elles allaient devoir fouiller tous les coin, sans laisser la moindre trace de leur passage.
Bonnie et Meredith avaient l'air aussi déconcerté qu'elle.
- Si on laissait tomber ? murmura la première.
Pour une fois. Meredith ne la contredit pas.
- Il faut au moins essayer, répondu Elena d'une voix mal assurée.
Elle ouvrit précautionneusement un des tiroirs de la commode et braqua la lampe sur son contenu : des sous-vêtements en dentelle. S'étend assuré qu'il ne cachaient rien, elle referma le tiroir.
- Vous voyez, c'est pas si dur. Il suffit de nous partager la pièce. Chacune va fouiller un secteur de fond en comble. Chaque tiroir, chaque meuble et chaque objet grand pour dissimuler mon journal doit être examiné.
Elle s'attribua le placard et commença par inspecter le plancher à l'aide de sa lime à ongles. Mais les lattes semblaient bien fixées et les murs ne sonnaient pas creux. En farfouillant dans les vêtements de Caroline, elle en connut quelques-uns qui lui appartenaient : elle les lui avait prêtés l'année précédente. Elle fut un instant tentée de les reprendre, mais se maîtrisa. La fouille des chaussures et des sacs se révéla infructueuse. Montée sur une chaise, elle explora méticuleusement l'étagère du haut rien.
Meredith, assise par terre, inspectait un tas de peluches reléguées dans un coffre avec d'autres souvenirs d'enfance. Elle les tâtait une à une, passant les doigts le long des coutures. En prenant un caniche, elle s'interrompit.
- C'est moi qui lui ai offert celle-ci, murmura-t-elle. Pour ses dix ans, je crois. Je croyais qu'elle l'avait jeté.
La torche que Meredith braquait sur la peluche lui laissait e visage dans l'ombre. Pourtant Elena devinait, au ton de sa voix, ce qu'elle ressentait
- Tu sais, Meredith, commença-t-elle doucement, j'ai essayé de me réconcilier avec elle, je te jure. Mais elle m'a dit qu'elle ne me pardonnerait jamais de lui avoir pris Stefan. J'aurais vraiment aimé que ça se passe autrement..,
- Et maintenant, c'est la guerre.
- Oui C'est la guerre ! répéta Elena d'un ton catégorique.
Elle regarda un moment Meredith continuer son inspection, puis reprit sa tâche.
Elle n'eut pas plus de chance avec les autres meubles. Sa nervosité grandissait au fil des minutes : elle croyait entendre à chaque instant la voiture des Forbes vrombir dans l'allée.
- On a fait tout ça pour rien, finit par soupirer Meredith en glissant une main sous le matelas. Elle a dû le cacher ailleurs... Attendez, il y a quelque chose... Je sens un angle dur.
Ses deux complices firent volte-face.
- Je l'ai ! C'est ton journal !
Un immense soulagement envahit Elena. Elle le savait : depuis le début, elle avait pressenti qu'il ne pouvait rien arriver à Stefan de vraiment terrible. La vie ne pouvait pas être aussi cruelle. Pas envers lui. Tout allait bien, maintenant !
- C'est un journal, reprit Meredith d'une voix étonnée, mais il est vert, pas bleu. Ce n'est pas le bon.
- Quoi???
Elena lui arracha le carnet des mains. L'obscurité avait peut-être induit Meredith en erreur... Elle braqua sa lampe sur la couverture, dans l'espoir qu'un bleu saphir apparaître. En vain : la couverture émeraude de la couverture prouvait que ce n'était pas son journal.
- C'est celui de Caroline, murmura-t-elle en essayera de surmonter sa déception.
Bonnie et Meredith s'approchèrent, puis échangèrent un regard avec Elena.
- On peut y trouver des indices, suggéra cette dernière.
- Après tout, elle l'aura bien cherché, approuva Meredith.
Bonnie s'empara du carnet Elena, par-dessus son épaule, essaya de déchiffrer l'écriture pointue et inclinée, si différente de celle ses messages violets : Caroline l'avait évidemment contrefaite pour ne pas être reconnue. Un mot accrocha soudain son regard. Elena.
- Attends, qu'est-ce qui est écrit là ? demanda-t-elle à Bonnie, qui avait le nez sur la page.
- Alors ça ! répliqua-t-elle avec un ricanement, après avoir silencieusement parcouru le passage en question. Écoutez bien : Elena est la fille la plus égoïste que j'ai jamais connue ! Et elle est loin d'être aussi équilibrée que tout le monde le pense. Et dire qu'ils sont tous à ses pieds, alors qu'elle n'en a rien à foutre d'eux ! Mais ça, ils ne le voient pas ! Il n'y a qu'elle qui compte.
- C'est Caroline qui ose écrire ça ? Elle s'est pas regardée ! s'exclama Bonnie.
Mais Elena sentit le rouge lui monter aux joues. C'était plus ou moins ce que lui avait reproché Matt quand elle avait commencé à s'intéresser à Stefan.
- Continue, demanda Meredith en poussant Bonnie du coude.
Celle-ci pris un air scandalisé pour lire la suite :
- Ces derniers temps, Bonnie ne vaux pas mieux. Elle ne cesse de vouloir se rendre intéressante. Son dernier truc, c'est de faire croire qu'elle est médium. Ça me fait bien rigoler ! Si elle était vraiment, elle devinerait qu'Elena se sert d'elle, point final.
Un silence pesant suivit cette lecture.
- C'est tout ? demanda enfin Elena.
- Non Meredith s'en prend aussi des belles : Meredith ne fait rien pour empêcher ça. Elle reste la à observer, comme si elle était incapable d'agir. Et puis j'ai entendu mes parents parler de sa famille..Pas étonnant qu'elle ne se soit jamais étendu sur le sujet. Qu'est-ce que ça veut dire ? S'étonna Bonnie.
- Ça n'a aucune importance, répondit-elle calment. Continuons à chercher, Bonnie. Elle fait peut-être allusion quelque part au journal d'Elena.
- Regarde aux environ du 18 octobre, ajouta cette dernière en laissant ses interrogations de côté. C'est le jour ou il à été volé.
Mais la recherche fut vaine : à part quelques notes, il n'y avait pas grand chose d'écrit ce jour-là, ni même la semaine suivante. Et aucune ne mentionnait le journal.
- Merde, soupira Meredith. Il n'y a rien à tirer de ce truc. A moins de la faire chanter avec...On pourrait lui dire qu'on ne montrera pas le sien si elle ne montre pas tiens.
L'idée était tentante. Seulement il y avait un hic, et Bonnie le pointa immédiatement :
- Je ne vois pas ce qui pourrait nuire à Caroline, là dedans. Elle n'arrête pas de se plaindre, en particulier de nous. Je parie au contraire qu'elle adorerait qu'on lise sa prose devant tout le lycée. Ce serait son jour de gloire.
- Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Meredith.
- Remets-ça où tu l'as trouvé, dit Elena.
Elle promena le faisceau de sa lampe dans la pièce pour s'assurer que tout était en place. Mais elle était persuadée que Caroline s'apercevrait d'infimes changements passés inaperçus à ses yeux.
- Continue, demanda Meredith en poussant Bonnie du coude.
- Il ne nous reste plus qu'à attendre une autre occasion, fit-elle.
- OK fit Bonnie.
Celle-ci continuait cependant à feuilleter te carnet, laissant de temps en temps échapper un ricanement ou un sifflement indigné.
- Eh, écoutez ça ! lança-t-elle soudain. On n'a plus le temps, l'arrêta Elena. Il faut...
- Une voiture ! s'exclama Meredith.
Elles réalisèrent aussitôt que le véhicule était en train de remonter l'allée. Bonnie les yeux écarquillés et la bouche béante était clouée sur place.
- Vite, partez ordonna Elena.
Meredith attrapa Bonnie et la poussa dans le couloir, tandis qu'Elena s'approchait du lit. Elle repoussa la couette, souleva d'une main le matelas et, de l'autre tenta d'y glisser le journal le plus loin qu'elle put. Mais le poids de la literie rendait son entreprise difficile. Elle donna un dernier petit coup au carnet et remit la couette en place.
Avant de partir, elle jeta un coup d'œil inquiet à la chambre. Plus le temps de rectifier quoi que ce soit. Elle descendit en toute hâte l'escalier. À cet instant, une clé tourna dans la serrure de la porte d'entrée.
Elle rebroussa aussitôt chemin, ne se doutant pas qu'une atroce partie de cache-cache s'ensuivrait: les Forbes, sans en avoir conscience, la traquèrent dans tous les coins de la maison. À peine avait-elle remonté les marches que la lumière s'alluma en bas, puis à l'étage : les habitants des lieux s'avançaient déjà dans l'escalier ! Elena s'engouffra dans une chambre, tout au fond. Pas de chance, c'était celle des parents ! Les pas se rapprochèrent dangereusement, et, la seconde d'après, ils étaient devant la porte. La jeune fille fit volte-face vers la salle de bains adjacente. Non, ce n'était pas une bonne idée ! Cette voie était immanquablement sans issue. Elle devait immédiatement trouver une échappatoire : ses poursuivants pouvaient entrer à tout instant Son regard se posa sur la porte-fenêtre de la chambre, qui menait à un balcon. Elle n'hésita pas une seconde.
Dehors, l'air était si froid que de petits nuages se formèrent à chacune de ses expirations. La lumière éclairs aussitôt la chambre, et Elena se recroquevilla dans l'ombre. Soudain, le bruit qu'elle redoutait tant retentit avec une insupportable netteté: celui d'une poignée qu'on actionnait. Les rideaux se gonflèrent, et la porte fenêtre s'ouvrit toute grande.
Elena jeta des regards affolés autour d'elle. Impossible de descendre par là : elle risquait de se rompre le cou, d'autant plus qu'il n'existait aucun appui. Il ne lui restait que le toit Et là encore, rien pour s'accrocher. Mais elle n'avait pas le choix. Elle se hissa sur la balustrade et chercha une saillie à tâtons. Tout à coup, une ombre se projeta sur les voilages. Elena n'eut même pas te temps de lever la tête pour voir à qui elle appartenait : une main, écartant brusquement les rideaux, chassa l'ombre, et une silhouette apparut à sa place. À l'instant même, des doigts se refermèrent sur le poignet d'Elena. Elle se sentit hissée en hauteur. Par réflexe, elle pédala dans le vide et prit pied tant bien que mal sur le toit Tout essoufflée, elle leva des yeux reconnaissants vers son sauveur. Et tressaillit.


11.
- Je porte décidément bien mon nom : Salvatore, ça veut dire sauveur en italien.
L'interlocuteur d'Elena eut un sourire d'une blancheur éclatante.
La jeune fille, alertée par des mouvements en contrebas, baissa les yeux. Le surplomb du toit lui cachait le balcon, mais les voix calmes qu'elle perçut la rassurèrent : personne ne s'était rendu compte de sa présence. Un instant plus tard, la porte-fenêtre se referma. h h croyais que tu t'appelais Smith, répliqua-t-elle. Damon partit d'un éclat de rire particulièrement sensuel, dénué de toute amertume, contrairement à celui de Stefan. C'était tout aussi agréable de l'entendre que
de contempler les reflets irisés sur le plumage du corbeau...
Mais Elena n'était pas dupe. Sous ses dehors charmeurs, Damon était terriblement dangereux. Son corps svelte et gracieux cachait une force inouïe ; avec ses yeux langoureux, il était parfaitement nyctalope ; la main aux longs doigts effilés qui l'avait hissée sans effort pouvait réagir avec une incroyable rapidité ; et surtout, il avait la cruauté d'un tueur.
La véritable nature de Damon lui apparaissait parfaitement : il vivait depuis si longtemps ai prédateur qui n'avait plus rien d'humain. À la différence de Stefan, il ne cherchait pas à combattre ses instincts de carnassier, mais s'en délectait sans aucune préoccupation morale. Et Elena se retrouvait piégée avec lui sur ce toit, seule, au beau milieu de la nuit.
Elle se tenait prête à bondir au moindre signe d'attaque, bouillant de rage muette en pensant à ce qu'il lui avait infligé dans ses rêves. Mais cette fois, elle ne lui ferait pas le plaisir de lui lancer sa haine au visage. Elle s efforça au calme, tout en guettant son prochain mouvement.
Il ne bougeait pas : ses mains, capables de frapper aussi vite qu'un serpent, reposait le long de son corps. L'expression de son visage, était la même qu'a leur première rencontre : elle lisait dans ses yeux, un respect identique, nuancé d'une pointe de moquerie. Cependant, la surprise avait disparu.
- Et bien tu ne m'injuries pas, cette fois ? C'est vrai que ma présence devrait plutôt te faire tourner de l'œil...Dit-il d'un air narquois.
Elena, le regard rivé vers lui, tentait de réfléchir : il est beaucoup plus fort et plus rapide qu'elle, mais elle pensait pouvoir atteindre le bord du toit avant qu'il ne la rejoigne. Si elle ratait le balcon, elle ferait une chute de dix mètres. Mais elle était prête à prendre le risque.
- Je n'ai pas l'habitude de m'évanouir, répliqua-t-elle sèchement. Et je ne prendrai pas le risque de t'insulter. Tu ne m'as pas fait de cadeau la dernière fois. Damon détourna brusquement les yeux.
- J'ai toujours eu toutes les femmes que je désirais parmi les plus belles d'Europe. Y compris des filles de ton âge. Mais, tu vois, c'est toi que je veux pour régner avec moi. Nous vivrons au gré de nos envies, et serons craints et vénérés par toutes les âmes faibles. Ça ne te tente pas ?
- Je fais aussi partie de ces âmes faibles, répondit Elena. Toi et moi sommes ennemis. Définitivement.
- Ah oui ?
Il la regarda au fond des yeux : elle sentit son esprit essayer de s'immiscer dans le sien. Elle n'éprouva cependant ni vertige ni sensation de faiblesse. Peu avant, elle avait pris, comme chaque jour, un bain additionné d'une bonne dose de verveine.
Damon sembla démasquer sa parade et accepter ce revers de bonne grâce.
- Qu'est-ce que tu fais là, au fait ? demanda-t-il avec avec désinvolture.
Curieusement, elle ne ressentit pas le besoin de lui mentir.
- Caroline m'a volé un objet qui m'appartient, mon journal infinie, j'étais venue le récupérer.
Une lueur menaçante brilla dans les yeux de Damon.
- Certainement dans le but de protéger nom abruti de frère, devina-t-il, exaspéré.
- Stefan n'a rien à voir là-dedans !
- Ah oui ? Pourtant, il a un don exceptionnel pour créer des problèmes. Mais si quelqu'un t'en débarrassait...
- Essaie encore de t'en prendre à Stefan et je te jure que tu le regretteras.
- Je te crois. Dans ce cas, je vais devoir m'occupe de toi...
Elena garda le silence. À force de vouloir avoir le dernier mot, elle se retrouvait acculée au mur, entraînée malgré elle dans le jeu dangereux de Damon.
- Quoi qu'il en soit, je finirai par t'avoir, tu sais, dit-il d'une voix caressante. De gré ou de force, comme vous dites tu m'appartiendras avant la prochaine chute de neige.
Elena s'efforça de dissimuler sa peur, même si elle savait que ça ne servait à rien : Damon pouvait lire ses émotions comme dans un livre ouvert.
- C'est bien, fit-il. Tu as raison de me craindre, tu es une fille pleine de bon sens... car je suis la créature la plus dangereuse qui soit. Mais pour l'instant j'ai un marché a te proposer.
- Un marché ?
- Tu es venue chercher ton journal. Et tu ne l'as pas trouvé. Quel cruel échec ! Et mon frère ne peut pas l'apprécier puisque tu refuses de le mettre au courant. Moi, je peux c'est d'ailleurs ce que je compte faire.
«..Je suis prêt à t'aider... contre une récompense.
Elena sentit le feu lui monter aux joues.
- «-Quel genre de... récompense ?
le sourire satisfait éclaira le visage de Damon.
- Un peu de ton temps, Elena. Et quelques gouttes de ton sang. Une heure en tête-à-tête avec toi. Rien que tout les deux.
- Tu es..., commença Elena.
Sa phrase resta en suspens : elle était à court d'adjectifs capables de qualifier sa monstruosité.
- De toute façon, je finirai par t'avoir, répéta Damon. Tu le sais très bien.
Sa voix se fit chaude et caressante.
- Et puis, ce ne sera pas la première fois... Tu ne te souviens pas..
- Plutôt me trancher la gorge !
- Quelle idée délicieuse.. Mais ça manque un peu de délicatesse. Je connais un moyen tellement plus agréable de faire couler ton sang..
Elena n'était pas disposée à supporter ses railleries.
- Tu me donnes envie de vomir, Damon. Plutôt crever que de t'obéir ! Plutôt
Elle n'aurait su dire ce qui la poussait. Quand elle était face à Damon, une sorte d'instinct prenait possessions d'elle. Et à cet instant, il lui disait qu'elle devait lui échapper coute que coute. Damon savourait d'un air détendu le tour pris par son petit jeu. Tout en gardant un œil sur lui, elle calculait la distance entre le bord du toit et le balcon.
- Plutôt sauter ! Termina-t-elle en joignant le geste à la parole.
Damon, qui n'était pas sur ses gardes, n'eut pas le réflexe assez rapide : Elena tomba dans le vide. Elle se rendit compte aussitôt que le balcon était beaucoup en retrait qu'elle ne le croyait. Elle allait s'écraser sur la terrasse en contrebas.
C'était sans compter sur Damon : sa main jaillit comme un éclair pour attraper juste à temps celle d'Elena. La jeune fille resta un bon moment suspendue dans les airs puis agrippa d'une main le bord du toit et tenta d'y mettre un genou.
- Petite sotte ! Lui lança-t-il, d'une voix furieuse. Si tu es pressé de mourir, je peut m'en charger moi-même !
 Lache-moi siffla Elena.
Elle espérait que quelqu'un finirait par sortir sur le balcon alerté par le bruit.
- C'est vraiment ce que tu veux ?
Elle lut dans son regard qu'il était on ne peux plus sérieux : si elle approuvait, il la lâcherait
- Ce serais le moyen le plus rapide d'en finir avec avec toute cette histoire, non ? répliqua-t-elle, morte de peur de sa bravade.
- Mais un tel gâchis...
Il la souleva aussi facilement qu'une plume pour lui faire regagner le toit. Ses bras se refermèrent sur elle, et il la pressa contre lui. Elena ne voyait plus rien. Soudain, elle sentit les muscles de Damon se tendre : il s'élançait dans les airs avec elle.
Ils étaient dans le vide. Malgré elle, Elena s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage. Il toucha le sol avec la souplesse d'un félin sans qu'elle sentît le moindre choc. Stefan lui avait déjà fait le coup. En revanche, il ne l'avait pas tenue si près de lui, comme Damon à ce moment-là. Ses lèvres effleuraient les siennes.
- Réfléchis à ma proposition, lui suggéra le jeune homme.
Elena était incapable du moindre mouvement, et encore moins de détourner les yeux. Cette fois, les pouvoirs de Damon n'étaient pas en cause. L'attirance involontaire qu'elle avait toujours éprouvée pour lui refaisait surface.
- Je n'ai pas besoin de ton aide, répondit-elle froidement.
Elle crut un instant qu'il allait l'embrasser. Au-dessus de leurs tètes, la porte-fenêtre s'ouvrit
- Qui est là ? fit une voix furieuse.
- Tu ne peux pas nier que je t'ai rendu un fier service, Murmura Damon. La prochaine fois, je viendrai chercher mon dû.
Elena ne pouvait toujours pas détacher son regard du sien. S'il l'avait embrassée, elle l'aurait laissé faire.
Soudain, l'étau de ses bras se desserra, et le visage de Damon se brouilla, englouti par l'obscurité. Des ailes noires se déployèrent sinistrement, et un immense corbeau disparut dans la nuit. Un projectile provenant du balcon le manqua de peu.
- Sales bestioles ! grommela M Forbes. Ils ont dû faire leur nid sur le toit.
Elena se tapit dans un coin, les bras serrés autour d'elle, et attendit de le voir rentrer.
Elle retrouva Bonnie et Meredith près du portail, où elles s'étaient cachées.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? chuchota Bonnie. On a cru que tu t'étais fait prendre !
- Ça a failli. J'ai dû rester cachée jusqu'à ce que la voie soit libre, répondit Elena. Allez, on rentre !
Les mensonges lui venaient tout naturellement à présent Elle avait tellement pris l'habitude...
- On n'a plus que deux semaines avant la commémoration , fit remarquer Meredith au moment de se séparer.
- Je sais, répliqua Elena.
La proposition de Damon effleura son esprit. Mais elle la chassa aussitôt.
- Je vais trouver quelque chose, affirma-t-elle d'un ton faussement assuré.
Le lendemain, elle n'avait toujours pas de plan. Le seul point positif, c'était que l'attitude de Caroline n'avait pas changé ! Apparemment, elle n'avait rien remarqué d'anormal dans sa chambre. Tout le reste était déprimant. Le matin, le proviseur, avait annoncé à l'ensemble du lycée qu'Elena avait été choisit pour représenter « l'esprit de Fell's Church », Caroline avait arboré un sourire mauvais tout au long du discours. Elena avait fait de son mieux pour l'ignorer, de même que les remarque désobligeante qui avait fusé juste après. Elles mourait d'envie de se jeter sur tout ces abrutis pour leurs faire rentrer leurs sarcasme dans la gorge.
Cet après-midi la, alors qu'elle attendait devant la salle d'histoire, Tyler et son ami Dick firent leur apparition. Son agresseur lui avait à peine adressé la parole depuis son retour au lycée. Elena avait remarquer son air triomphant pendant le discours du proviseur. Voyant la jeune fille seule, il poussa Dick du coude.
- Qu'est-ce qu'elle fait la tu crois ? Le trottoir ?
Elena jeta des coup d'œil désespéré autour d'elle. Stefan ne devait pas encore être sorti de son cours d'astronomie, de l'autre côté de l'établissement.
Mais la réplique de Dick se figea dans sa gorge : son regard fixait quelques chose derrière Elena. Elle se retourna et découvrit Vickie.
Dick et elle avait commencé à sortir ensemble avant le bal lycée. Elena supposait que c'était toujours le cas. Pourtant le garçon n'avait l'air très à l'aise. Il faut dire que l'attitude de Vickie avait de quoi le déconcerter : les yeux perdus dans le vague, elle donnait l'impression d'avancer sur un nuage.
- Salut fit Dick d'un air timide.
Vickie passa devant oui sans lui se dirigea droit sur Tyler. Elena aurait du se réjouir de la scène. Pourtant, elle y assista avec un malaise croissant. Vickie posa une main sur le torse de Ty1er, qui essayait de se donner une contenance en souriant bêtement. Quand elle glissa sa paume dans son blouson, son air joyeux disparut. Et lorsqu'elle y ajouta l'autre main, il lança un regard désemparé à Dick.
- Eh, Vickie, du calme ! tenta celui-ci sans grande conviction.
Elle repoussa brusquement le blouson des épaules de Tyler, dont les bras encombrés de livres l'empêchaient de se défendre. Vickie en profita pour le plaquer contre le mur et glisser ses doigts sous sa chemise.
- Qu'est-ce qu'il lui prend, à cette tarée ? Arrête-la ! lança-t-il à Dick.
- Vickie, lâche-le.
Dick resta néanmoins à une distance respectable de Tyler et le foudroya du regard. Lorsqu'il essaya de repousser Vickie, un bruit étrange retentit. Un grognement sourd qui allait en s'amplifiant. Les yeux de Tyler s'écarquillèrent. Quant à Elena, elle en avait la chair de poule. Elle comprit très vite de quoi il s'agissait. C'était Vickie qui grondait.
Soudain tout se précipita : Tyler se retrouva à terre, esseyant d'échapper aux machoires de Vickie, qui tentait d'atteindre sa gorge. Oubliant tout ses griefs, Elena se précipita avec Dick pour tenter de les séparer. Alaric alarmé les hurlements de la victime, sortit en toute hâte de la salle.
- Surtout ne lui faites pas de mal ! C'est une crise d'épilepsie. Il faut l'allonger !
Il avait plongé dans la mêlée. Les dents de Vickie manquèrent de peu sa main. Toute menue qu'elle était, elle se débattait avec une rage féroce : ils ne pourraient pas la maîtriser bien longtemps. Heureusement, une voix familière retentit
- Vickie, calme-toi. Détends-toi, ça va aller.
Stefan avait saisit le bras de la jeune fille tout en la berçant de paroles rassurantes. Sa stratégie semblait marcher : les doigts de celle-ci se détendirent, et Elena prit le risque de la lâcher. Enfin, ils purent libérer Tyler de son étreinte. Vickie se laissa aller, les yeux fermés, au sonde la voix de Stefan.
- C'est bien. Maintenant, tu vas dormir. Tu en as besoin.
Contrairement à ses attentes, Vickie ouvrit soudain les paupières. Ses yeux de démente lançaient des éclairs, et elle se remit à grogner en se débattant de plus belle. Ils durent se mettre à six pour la maîtriser tandis qu'un autre appelait la police. Elena tenta en vain de faire entendre raison à Vickie.
Lorsque les gendarmes arrivèrent, elle prit enfin conscience de la foule qui s'était attroupée autour d'eux : Bonnie et Caroline se trouvaient au premier rang.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda son amie pendant qu'on emmenait Vickie.
- Je ne sais pas répondit Elena en remettant de l'ordre dans ses cheveux. Elle est devenue hystérique et à cherché à déshabiller Tyler.
- Effectivement elle doit-être complètement folle pour vouloir faire un truc pareil, fit remarquer Bonnie avec un sourire moqueur en direction de Caroline.
Elena avait les jambes en coton et les mains tremblantes. Elle sentit un bras lui entourer les épaules et se laissa aller avec soulagement contre Stefan.
- M'étonnerait que ce soit une crise d'épilepsie, lui confia-t-elle à mi-voix.
Stefan suivait des yeux le petit groupe qui emmenait Vickie. Apparemment, Alaric avait décidé de les accompagner pour leur faire profiter de ses recommandations.
- J'en conclus qu'on n'a pas cours d'histoire, déclara Stefan. Viens, on s'en va.
Le trajet jusqu'à la pension fut silencieux. Elena ne se décida à parler qu'une fois dans sa chambre.
- Stefan, qu'est-ce qui arrive à Vickie ?
- Je me posait la même question. À mon avis, quelqu'un la manipule.
- Tu veux dire que Damon...Oh non ! j'aurais du lui donner de la verveine !
Elle se dirigeait déjà vers l'escalier, prête à aider Vickie.
- Ça n'aurait rien changé, crois-moi, lui assura Stefan, en lui attrapant le poignet.
- Certaines personnes sont plus influençables que d'autres, et Vickie en fait partie. Elle lui appartient maintenant On n'y peut rien.
Elena se rassit, abasourdie.
- Alors, elle va devenir comme Damon et toi ?
- Ça dépend, répondit-il d'une voix morne. Même s'il lui a pris beaucoup de sang, ça ne suffit pas. Pour qu'elle se transforme, il faut aussi que celui de mon frère coule dans ses veines. Dans le cas contraire, elle risque de finir comme Tanner.
Elena poussa un grand soupir. Il lui restait une question à poser à Stefan :
- Tout à l'heure, tu as utilisé tes pouvoirs sur Vickie pour tenter de la calmer, pas vrai ?
- Oui !
- Et pourtant, ça n'a pas marché très longtemps : elle s'est vite remise à se débattre... Ce que je me demande c'est. ..si tes pouvoirs sont revenus.
Le silence de Stefan était éloquent.
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? continua Elena tout en cherchant à croiser son regard. Qu'est-ce qui se passe?
- Il me faut un peu de temps pour me remettre, c'est tout. Ne t'inquiète pas.
- Mais si, je m'inquiète ! Je peux t'aider, moi !
- Non, répondit Stefan en baissant les yeux.
Elena voulut lui prendre les mains.
- Stefan, écoute.
- Elena, non. C'est dangereux pour nous deux. Et surtout pour toi. Ça pourrait te tuer, ou pire...
- Seulement si tu ne parviens pas à te contrôler, objecta-t-elle avec animation. Mais ça n'arrivera pas. Embrasse-moi !
- Non !
Il se radoucit aussitôt :
- J'irai chasser dès la tombée de la nuit
- Mais ce n'est pas pareil, tu le sais bien. Je t'en supplie, j'en ai envie. Et toi aussi.
Il se leva, les poings serrés, en lui tournant le dos, tandis que la jeune fille s'obstinait à vouloir le persuader.
- Qu'est-ce qui t'en empêche, Stefan ? Fais-le pour moi ! J'ai tellement besoin...
Elle laissa sa phrase en suspens, à la recherche des mots qui pourraient le mieux exprimer ses sentiments. Elle aurait voulu lui expliquer à quel point elle désirait la communion de leurs deux êtres : elle espérait ainsi effacer son rêve et les bras de Damon autour d'elle.
- ... tellement besoin... qu'on se retrouve, finit-elle par murmurer.
Stefan secouait la tête avec obstination.
- Bon... J'ai compris..., chuchota Elena en essayant de cacher son amertume. Tant pis.
Mais ce qui la dominait à cet instant, c'était la peur. Elle tremblait pour Stefan, vulnérable, sans ses pouvoirs, au point d'être à la merci de n'importe quel citoyen ordinaire. Et aussi un peu pour elle, en pensant qu'il ne pourrait plus la défendre.





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sanaafatine

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?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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افتراضي

12.


Elena tendait une mains vers une conserve, sur le rayon du magasin.
- De la sauce de canneberge ? Thanksgiving n'est pourtant que la semaine prochaine !
Elle se retourna.
- Salut Matt ! Eh oui ! Ma tante aime bien faire une répétition générale le dimanche qui précède. Tu ne te souvient pas ? Comme ça on risque moins la catastrophe.
- Comme se rendre compte un quart d'heure avant le repas qu'il manque la fameuse sauce ? - Cinq minutes avant, corrigea Elena après regarder sa montre.
Matt s'esclaffa. Elena en fut ravie : c'était devenue tellement rares ces derniers temps ! Elle se rendit à la caisse, puis se retourna. Matt feuilletait un magazine au rayon de presse d'un air absorbé. Prise de remords, elle revint vers lui et lança une chiquenaude à son magazine.
- T'as quelque chose de prévu, ce soir ? Tu pourrais venir dîner à la maison... Bonnie sera là. Elle m'attend d'ailleurs dans la voiture. Robert vient aussi, bien sûr.
- À vrai dire, j'avais prévu de manger seul : ma mère n'est pas là. Et Meredith ?
- Elle rend visite à des gens de sa famille, je crois ! Comme toujours, son amie était restée très vague sur le sujet.
- Alors, prêt à goûter la cuisine de ma tante ?
- En souvenir du bon vieux temps ?
- Plutôt... pour célébrer notre amitié, corrigea Elena avec un sourire.
La réplique ne sembla pas beaucoup plaire à Matt, qui se mit à bougonner.
Je crois que je n'ai pas le choix...
Mais le temps de poser son journal et d'accompagner Elena à la voiture, il s'était déridé.
Quand il entra dans la cuisine à sa suite, tante Judith l'accueillit chaleureusement.
- Le dîner est bientôt prêt ! annonça-t-elle, Robert vient d'arriver. Allez vous installer dans la salle à manger. Oh, Elena, va donc chercher une autre chaise ! Avec Matt on sera sept.
- Non, six, affirma Elena. Robert et toi, Margaret et moi, Bonnie et Matt et moi.
- Robert à amené un invité, ils sont déjà attablés.
Le déclic se fit dans l'esprit de la jeune fille à l'instant ou elle poussait la porte. Il était trop tard pour reculer...
Robert l'air tout content, était occupé à ouvrir une bouteille de vin. À l'autre extrémité de la table, derrière les candélabres, se tenait Damon. Elena s'était arrêtée net, si bien que Bonnie, qui la suivait de prêt, lui rentra dedans. Même si elle s'y était préparée, le choc l'avait plongé dans la plus grande confusion. Mais elle n'avait d'autre choix que d'avancer.
- Ah, Elena, te voilà ! s'exclama Robert avec entrain. Nous parlions justement de toi. Je te présente Damon...
- Smith, compléta Damon.
- Figure-toi qu'il fait ses études dans l'université où j'ai moi-même été. On s'est rencontrés à l'épicerie. Comme Damon cherchait un endroit pour passer la soirée, je l'ai invité. Damon, voici les amis d'Elena, Matt et Bonnie.
- Salut, fit Matt avec le plus grand flegme. Bonnie ouvrait les yeux comme des soucoupes. Elle jeta un regard horrifié à Elena, qui, elle, se demandait si elle devait s'enfuir à toutes jambes, ou bien jeter rageusement son verre de vin à la tête de Damon.
Matt alla chercher un siège dans le salon. Comment faisait-il pour garder son calme ? Elena se rappela soudain qu'il n'était pas à la fête d'Alaric. Bonnie, en revanche semblait au bord de la crise de nerfs.
Damon tirait déjà une chaise pour inviter Elena à s'asseoir lorsque Margaret vint faire diversion.
- Matt, t'as vu mon chat demanda-t-elle de sa petite voix haut perchée, je viens juste de l'avoir. Il s'appelle Boule de Neige.
- Il est mignon, dit le garçon en lui adressant un sourire bienveillant.
Il se penchait sur la boule de poils, dans les bras de la petite fille, lorsque Elena se précipita pour lui arracher des mains. Une idée lui avait traversé l'esprit.
- Eh Margaret, on va présenter ton chat à l'ami de Robert ! dit-elle en fourrant la petite bête sous le nez de Damon.
Un chaos indescriptible s'ensuivit. La queue de Boule de Neige tripla de volume, et il se mit à cracher furieusement tout en administrant de grands coups de pattes à Damon. Il finit par s'enfuir comme une tornade, non sans, au passage, planté ses griffes dans le bras d'Elena. La jeune fille était néanmoins satisfaite par l'expression d'indéniable de surprise que les yeux de Damon avaient trahie. Mais ils retrouvèrent vite leur sérénité d'oiseau de nuit.
Les réactions ne se firent pas attendre : Margaret hurlait à en crever les tympans de l'assistance tandis que Robert s efforçait de la consoler. Il finit par l'accompagner à la recherche du chat. Bonnie se tenait au mur, l'air profondément choqué. Quant à Matt et tante Judith, ils semblaient consternés.
- Les animaux n'ont pas l'air de beaucoup vous aimer, lança sévèrement Elena à Damon.
Elle s'attabla, faisant signe d'en faire autant à Bonnie, qui s'exécuta en tremblant. Damon s'assit à son tour, sous je regard plein de défiance des deux amies et l'air perplexe de Matt. Quelques instants plus tard, Robert revint avec Margaret, toujours en pleurs. Il décocha un coup d'œil sévère à Elena.
Le repas put enfin commencer. À eux tous, ils incarnaient parfaitement la famille classique réunie autour de la dinde de Thanksgiving. Mais pour qui savait qu'un vampire se tenait dans l'assemblée, le dîner n'était pas si ordinaire que cela. Elena ne percevait que trop l'atmosphère surnaturelle qui régnait dans la pièce. Quant à Bonnie, elle était tellement occupée à lancer des regards interrogateurs à son amie qu'elle ne toucha pas au contenu de son assiette.
Elena ne savait absolument pas comment réagir face à l'intrusion de Damon. Elle se remettait à peine de l'humiliation. Se faire piéger sous son propre toit ! Et pour compléter le fiasco, tante Judith et Robert étaient visiblement charmés du tour agréable de sa conversation. Même Margaret avait fini par lui sourire, et Bonnie, malgré ses craintes, pouvait très bien succomber à son tour.
- Fell's Church commémore sa fondation la semaine prochaine, annonça tante Judith à l'invité. Ce serait l'occasion de revenir nous voir.
- Avec grand plaisir ! répondit-il d'un ton affable qui horripila Elena.
Tante Judith, en revanche, lui adressa un sourire ravi.
- D'autant plus que, cette année, Elena y jouera un rôle de premier plan, elle a été choisie pour représenter Fell's Church.
- Vous devez être fiers d'elle.
- Et comment ! Alors, on peut compter sur vous ?
- J'ai eu des nouvelles de Vickie, interrompit Elena en beurrant rageusement un bout de pain. La fille qui s'est fait agresser, ça vous dit quelque chose ?
Elle regardait Damon droit dans les yeux. Celui-ci laissa passer un silence avant de répondre : - J'ai bien peur de ne pas la connaître.
- Mais si, je suis sûre que vous l'avez déjà croisée. Elle a à peu près ma taille, les yeux noirs et les cheveux châtains... Son état s'est beaucoup aggravé.
La pauvre ! s'apitoya tante Judith.
- Et les médecins n'y comprennent rien, poursuivit Elena sans quitter Damon des yeux. C'est comme si, à chaque nouvelle crise, elle revivait l'agression, en pire.
- L'invité feignit un intérêt poli.
- Servez-vous donc une nouvelle fois, suggéra la jeune fille en poussant le plat de farce vers lui.
- Non merci. En revanche, je reprendrais bien un peu de cette excellente sauce.
Il leva une cuillerée pleine d'un liquide rouge vif vers l'un des chandeliers.
- Cette couleur est si appétissante...
Comme tous les convives, Bonnie avait suivi du regard, le geste de Damon. Mais au lieu de rebaisser la tête, elle gardait les yeux fixés sur la flamme de la bougie. Lentement, les traits de son visage se figèrent. Cette expression n'était pas inconnue à Elena, qui sentant le danger, tenta désespérément d'attirer l'attention de son amie. En vain : Bonnie semblait fascinée par la lueur dansante du chandelier.
-... ensuite, les élèves de primaire présenteront un spectacle, expliquait tante Judith à Damon. Puis ce sera la lecture des poèmes. Elena, combien de Terminales y participent, cette année ?
- On sera seulement trois, répondit-elle en se tournant vers sa tante.
Soudain une voix étrange la fit sursauter.
- La mort...
Tante Judith poussa un cri, la fourchette de Robert s'immobilisa en l'air, et tous les yeux se braquèrent sur Bonnie.
-... va s'abattre sur cette maison, continua celle-ci, le visage blême.
Elle tourna lentement la tête vers son amie, la fixant d'un regard vide.
- Elle viendra te chercher, Elena... Elle est.. Les mots s'étranglèrent dans sa gorge, et elle s'affaissa sur sa chaise.
Il y eut un moment de stupeur. Puis Robert bondit pour redresser la jeune fille, et tante Judith se mit à lui tapoter énergiquement les tempes avec une serviette humide. Damon observait la scène d'un air songeur.
- Elle n'est qu'évanouie, annonça Robert, rassuré. C'est sans doute une crise de spasmophilie.
Enfin, Bonnie battit faiblement des paupières, au grand soulagement d'Elena.
L'incident mit un terme au dîner, car Robert insista pour ramener immédiatement Bonnie chez
elle. Et elle profita des allées et venues qui s'ensuivirent pour s'approcher de Damon.
- Va-t'en ! lui souffla-t-elle.
Il haussa les sourcils.
- Pardon ?
- Si tu ne pars pas immédiatement, je leur dis que c'est toi l'assassin !
- Tu ne crois pas qu'un invité mérite davantage de considération ? répliqua-t-il d'un air ironique.
L'air buté de son interlocutrice l'amusait visiblement.
- Merci pour ce délicieux repas, lança-t-il finalement à tante Judith, qui enveloppait Bonnie dans une couverture. J'espère pouvoir vous rendre l'invitation sans tarder. A très bientôt, murmura-t-il à Elena avant de s'en aller.
Accompagné de Matt, Robert emmena Bonnie jusqu'à sa voiture, où elle s'endormit aussitôt. Puis ils démarrèrent en trombe, tandis que tante Judith téléphonait à Mme McCullough :
- Moi non plus, je ne apprends pas ce qu'elles ont toutes en ce moment. D'abord Vickie maintenant Bonnie... et Elena n'a pas l'air dans son assiette..
Pendant ce temps, celle-ci faisait les cent pas dans le salon. Elle ne s'inquiétait pas outre mesure pour Bonnie : les autres fois, ces visions ne lui avaient laissé aucune séquelle. Et Damon, aurait mieux à faire que de s'en prendre à ses amies. En en effet, ses dernière paroles ne laissait aucun doute sur son emploi du temps immédiat : Elena craignaient fort de le voir revenir chercher sa « récompense »la nuit même.
Elle envisagea un instant d'appeler Stefan pour tout lui raconter. Seulement, le jeune homme n'avait retrouvé toutes ses forces. Il risquait gros face à Damon. Et pas question de passer la nuit chez. Bonnie !
Quand à Meredith, elle était partie...Il n'y avait donc personne pour l'aider...La perspective de se retrouver seule avec Damon, lui était insupportable.
Lorsque elle entendit sa tante raccrocher le combiné, elle se dirigea vers le téléphone, décidée à contacter Stefan. Soudain, elle retourna dans le salon qu'elle venait de quitter.
Son regard se promena sur les hautes fenêtres, puis sur la somptueuse cheminée surplomber de moulures. Elle songea que cette pièce, ainsi que sa chambre, juste au-dessus, avaient été les seules épargnés par l'incendie qui avait ravagés la maison, très longtemps auparavant. Alors, une lueur de génie lui traversa l'esprit, et elle se précipita, le cœur battant, vers sa tante qui gravissait l'escalier.
- Tante Judith, tu te souviens si Damon est allé dans le salon ?
- Comment ?
- Est-ce que Robert a d'abord emmené Damon dans le salon ? Réfléchis s'il te plait c'est très important !
- Euh.... non je ne crois pas. Non non, ils sont allés directement dans la salle à manger; Elena, pourquoi tiens-tu tant à....
Sa nièce lui sauta au cou.
- Merci, tante Judith, tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir ! dit-elle en dévalant les marches.
- Eh bien, je me réjouis de voir enfin quelqu'un de bonne humeur. Surtout après ce drôle de dîner! Pourtant, ce gentil garçon, Damon, a eu l'air de passer une bonne soirée. Tu sais, Elena, je crois que tu ne l'as pas laissé indifférent.
La jeune fille fit volte-face.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Tu devrais peut-être lui laisser sa chance, non ? Je ne vois pas pourquoi tu t'es conduite comme ça avec lui il est charmant. C'est tout à fait le genre de garçons que j'aimerais voir à la maison !
Elena la contempla avec stupeur, puis réprima un rire nerveux. Sa tante lui suggérait de laisser tomber Stefan pour Damon ! Elle l'imaginait plus recommandait ! Elle était complètement à côté de ses pompes !
Elle comprit aussitôt qu'il était inutile de riadminhelper et se contenta de prendre une expression navrée en regardant tante Judith disparaître à l'étage.
Cette nuit-là, Elena laissa la porte de sa chambre grande ouverte. Allongée sur son lit, elle ne quittai pas des yeux le couloir plongé dans l'obscurité, sauf pour jeter un coup d'oeil, de temps à autre, au cadran lumineux de son radio-réveil. Pas de danger qu'elle s'endorme, même les minutes s'égrenaient avec une lenteur désespérément lente.
À deux heures dix, enfin, elle entendit un bruit étouffé au rez-de-chaussée. Aucune serrure ne pouvait résister au pouvoir de Damon.
La gamme de notes cristallines et plaintives résonna soudain à ses oreilles : c'était la musique du bal de son cauchemar ! Comme mue par le son, elle se leva pour aller l'attendre sur le seuil. Une silhouette montait l'escalier : Damon. Il s'arrêta à quelques pas d'elle avec un air de triomphe. À l'autre bout du couloir, Margaret et tante Judith dormaient profondément, inconscientes du drame
qui se jouait.
Le jeune homme la contempla en silence. Elena avait revêtu une longue chemise de nuit blanche avec un col montant en dentelle, la plus sage de sa garde-robe. A l'inverse de l'effet désiré, Damon semblait la trouver à son goût. Ses yeux brillaient de convoitise. Elena décida que le moment était venu.
Le cœur battant, elle recula dans sa chambre. Damon s'avança sur le pas de la porte... et s'arrêta net. Déconcerté, il essaya encore. Il fut de nouveau stoppé : quelque chose l'empêchait de franchir le seuil. L'étonnement, sur son visage, se mua en stupéfaction, puis en colère.
Elena laissa échapper un rire. Son plan avait fonctionné à merveille !
- Ma chambre et le salon juste en dessous sont tout ce qui reste de l'ancienne maison, expliqua-t-elle. Ces deux pièces font donc partie d'une autre habitation, en un sens. Et c'est un endroit dans lequel tu n'as pas été inviter et où tu ne le seras jamais !
Damon était fou de rage. Ses poings s'ouvraient et se fermaient convulsivement comme s'il voulait abattre les murs à la force de ses poings. Quant à Elena, elle avait envie de sauter de joie.
- Tu ferais mieux de partir, conclut-elle.
Damon la foudroya du regard, puis tourna les talons. Mais au lieu de se diriger vers l'escalier, il s'avança dans le couloir, droit sur la chambre de Margaret, et posa la main sur la poignée. Elena se précipita sur le seuil Damon tourna la tête vers elle, un rictus cruel an coin des lèvres, et, sans la quitter des yeux, tourna lentement le bouton de la porte.
La jeune fille était glacée d'épouvante. Il n'allait quand même pas s'attaquer à une fillette de quatre ans ! Personne ne pouvait être aussi monstrueux... Mais la grimace bestiale de son visage lui affirmait le contraire. Sa main continuait à actionner la poignée au ralenti, comme s'il prenait un malin plaisir à faire s'éterniser le suspense.
Elena n'y tint plus. Des larmes d'impuissance aux yeux, elle s'élança dans le couloir pour affronter son horrible destin. Bonnie l'avait bien prédit : la mort devait s'abattre sur la maison. Damon avait gagné. C'était fini.
Elle ferma les yeux lorsqu'il se pencha sur lui. Un courant d'air froid la fit frissonner ; et les ténèbres l'enveloppèrent comme les ailes d'un grand oiseau de proie.


13.



Quand Elena rouvrit tes paupières, de la lumière filtrait sous les rideaux de sa chambre. Elle était allongée dans son lit, les membres tout endoloris. Elle tenta de se remémorer les événements de la nuit.
Damon l'avait menacée de s'en prendre à Margaret, alors elle lui avait cédé. Pourtant, elle vivait encore. Elle porta une main à son cou : la blessure était là, à vit Pourquoi n'avait-il pas été jusqu'au bout ? Ses souvenirs étaient confus. Seuls des flashes lui revenaient. Le regard brulant de Damon, la morsure à sa gorge, puis son agresseur, ouvrant son propre col, l'entaille qu'il s'était faite... forcée à boire son sang... Enfin, ce n'était pas les fait exact, car elle ne se souvenait pas de lui avoir résisté. En fait, c'était horrible de l'avouer, mais elle avait aimé ça.
Elle ne comprenait pas pourquoi elle était toujours en vie. Damon n'avait aucune conscience. Ce n'était sûrement pas la pitié qui l'avait arrêté. Il devait sans doute vouloir la faire souffrir encore un peu avant de la tuer. Ou bien, il comptait la rendre complètement folle, comme Vickie.
Repoussant les couvertures, elle se leva péniblement Tante Judith allait et venait dans le couloir. On était lundi, et elle devait se préparer pour le lycée.
Mercredi 27 novembre
Même si je fais tout pour ne rien laisser paraître, je suis terrorisée. Demain, c'est Thanksgiving, et la commémoration du lycée est dans trois jour, et je n'ai toujours rien trouvé pour déjouer le plan de Caroline et Tyler. En plus elle fait partie des trois élèves désignés pour lire les poèmes : rien de plus facile pour elle que de dévoiler mon journal à tout le monde ! Je vois d'ici la tête du père de Tyler quand il assistera au fiasco. Il se mordra les doigts d'avoir choisi Caroline...
De toute façon, je me fous de ce qu'il pense ! J'aurai d'autres chats à fouetter lorsque Stefan se retrouvera avec tous ces gens à dos. Il finira lynché s'il ne récupère pas ses pouvoirs... Et s'il meurt, j'en crèverai.
Il faut absolument que je récupère mon journal. Le seul moyen est d'accepter le marché de Damon, même si ça m'angoisse au plus haut point. J'ai tellement peur de ce qui va m'arriver, et des conséquences pour Stefan.
C'est tellement horrible ! Et je n'ai personne à qui en parler ! Qu'est-ce Que je vais faire ?
Jeudi 28 novembre, 23 h 30
Ça y est j'ai pris ma décision. Je vais tout raconter à Stefan. De toute façon je n'ai pas le choix : la commémoration a lieu samedi et je n'ai toujours aucun plan. Stefan lui, aura peut-être une idée... Quand j'irai chez lui, demain, je lui déballerai tout, y compris bien sûr ce qui concerne Damon. C'est ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, d'ailleurs.
Mais je suis terrifiée à l'idée de sa réaction. Je n'arrête pas de rêver qu'il me dévisage avec colère, comme s'il ne m'aimait plus. Pourvu qu'il n'ait pas cette expression demain... Toute cette histoire me donne envie de vomir : j'ai à peine touché au dîner de Thanksgiving. Et je ne tiens pas en place. J'ai l'impression que je vais exploser. Ça m'étonnerait que je ferme l'œil cette nuit.
Pourvu que Stefan comprenne, pourvu qu'il me pardonne ! Et dire que je voulais être digne de son amour ! Tu parles ! Qu'est-ce qu'il va penser de moi quand il découvrira que je lui ai menti ? Est-ce qu'il va me croire si je lui dis que j'ai agi pour le protéger ?
Demain, j'aurai une réponse à ces questions. J'aimerais que ce soit déjà derrière moi. Je me demande comment je vais tenir le coup jusque-là.
Elena se glissa dehors ni vu ni connu. Elle ne voulait pas dire à sa tante qu'elle allait chez Stefan. Elle savait qu'elle aurait encore droit à un sermon. Tante Judith ne jurait d'ailleurs plus que par Damon : à chaque conversation, Elena avait droit à une allusion plus ou moins subtile. Et Robert s'y était mis aussi. Un vrai complot.
Elle appuya plusieurs fois sur la sonnette. Où était donc passée Mme Flowers ? Quand, enfin, la porte s'ouvrit, elle se retrouva nez à nez avec Stefan.
- On va se balader ? demanda-t-il.
- Non, Stefan, remontons. Il faut qu'on parle.
Il consentit d'un hochement de tête surpris, et la précéda dans l'escalier.
Les malles et les meubles avaient depuis longtemps repris leur place, et Elena ne put s'empêcher de contempler la chambre. Son œil fut attiré par les objets sur la commode : les florins d'or du XVe siècle, la dague à manche d'ivoire, le coffret en métal. La première fois qu'elle était venue dans cette pièce, elle avait voulu l'ouvrir, et Stefan l'en avait empêchée.
Elle se retourna vers le jeune homme, dont la silhouette adossée à la fenêtre se découpait sur le ciel gris. Depuis le début de la semaine, le temps était particulièrement maussade, tout comme l'humeur de Stefan à cet instant
- Bon, qu'est-ce que tu voulais me dire ?
Elena n'eut qu'une courte hésitation. Elle alla chercher le coffret, l'ouvrit, et en sortit un ruban orange. Sa vue lui rappela l'été où elle l'avait porté dans les cheveux. Ça fois paraissait tellement loin ! Elle le tendit à Stefan, qui eut l'air perplexe.
- Voilà, c'est de ce ruban que je voudrais te parler. Je savais qu'il était là : une fois, tu t'es absenté un instant, et j'en ai profité pour y jeter un œil. Et après... j'en ai parlé dans mon journal.
Stefan avait les yeux comme des soucoupes. De toute évidence, ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait.
- C'était la preuve que tu t'intéressais à moi. C'est pour ça que je n'ai pas pu m'empêcher de l'écrire. Je n'aurais jamais imaginé que ça pourrait se retourner contre toi.
Un aveu en entraînant un autre, elle finit par tout lui raconter : le vol de son journal, les messages anonymes, comment elle avait découvert que Caroline était la coupable. Enfin, tout en tripotant nerveusement le ruban, elle lui révéla le plan de Caroline et Tyler.
- J'avais tellement peur que tu sois fâché contre moi, continua-t-elle les yeux baissés, que je n'ai pas osé t'en parler. Mais je suis encore plus terrifiée par ce qui pourrait t'arriver. J'ai tout fait pour récupérer mon journal, tu sais, je suis même allée fouiller chez Caroline . Sans succès. Et je n'ai rien trouvé pour l'empêcher de le lire devant tout te monde. Je suis désolée.
- Tu peux ! s'exclama Stefan. Pourquoi me cacher une chose pareille, alors que je pouvais t'aider ?
Elena avait blêmi.
- Je me sentais tellement mal...Et puis, j'ai rêvé que je te disais la vérité et que tu devenait furieux. Tu avais l'air de ne plus m'aimer...C'était horrible.
- voilà donc se qui te tourmentais, murmura-t-il comme pour lui même.
Au grand soulagement d'Elena, son visage n'exprimait plus aucune colère. Il ne lui laissa pas le temps de continuer.
- Je savais que tu me dissimulais quelque chose. Mais je pensais que...
Il secoua la tête et un sourire s'ébaucha au coin de ses lèvres.
- Et dire, que tu ne songeais qu'a me protéger....
En voyant l'air joyeux et soulagé de Stefan, Elena n'eut pas le courage d'en venir à son dernier aveu.
- Lorsque tu ma dis que tu voulais parler, reprit le jeune homme, j'ai cru que tu avait changé d'avis à mon sujet. J'aurais pu le comprendre d'ailleurs...Au lieu de ça...
Il l'attira tendrement dans ses bras. Blottie contre lui, elle se laissa aller à bien être qu'elle n'avait pas ressentie depuis longtemps. Elle avait l'impression d'être de revenue à leur débuts, lorsqu'il n'avait pas de secret l'un pour l'autre. Leur deux cœur battaient à l'unisson, en parfaite harmonie. Pour que leur félicité soit parfaite, ils ne leur manquait plus qu'une seule chose.
Rejetant ses cheveux en arrière, elle lui offrit son cou. Cette fois, Stefan ne refusa pas : au contraire, ses yeux étaient plein d'une reconnaissance éperdue. Elle lui renvoya un regard où il lut toute la force de son amour. Sans s'en rendre compte, elle lui avait tendu le côté de son cou épargné par Damon. Lorsque Stefan enfonça ses dents dans sa chair, elle n'éprouva aucune douleur, et quand il décida qu'il était temps de s'arrêter, elle refusa de s'arracher à son étreinte. Il dut la forcer à obéir. Sans la lâcher, il chercha à tâtons la dague, sur la commode, et fit couler son propre sang. Une fois Elena rassasiée, il la déposa sur le lit où ils restèrent un long moment enlacés.
- Je t'aime, murmura Stefan.
Elena, tout à l'ivresse de leur étreinte, mit quelques secondes à réaliser le sens de ses paroles. L'émotion lui serra la gorge. Il l'aimait ! Quelle joie d'entendre de sa bouche la déclaration qu'elle attendait depuis si longtemps.
- Moi aussi, je t'aime, répondit-elle.
Elle s'étonna de le voir aussitôt s'écarter d'elle pour porter les mains à son col et en sortir sa chaîne. Un magnifique anneau d'or orné d'un lapis-lazuli y pendait La bague de Katherine !
- Quand Katherine est morte, j'ai cru que je ne pourrais jamais aimer quelqu'un d'autre. Je sais pourtant que c'est ce qu'elle aurait voulu. Cet anneau, c'était le symbole de mon amour pour elle, continua-t-il d'une voix hésitante. Maintenant, j'aimerais qu'il prenne une autre signification. Vu la situation, je n'ai pas vraiment te droit de te demander ça, mais...
Stefan se méprit sur le silence d'Elena, restée sans voix. La lueur d'espoir s'éteignit dans ses yeux.
as raison, c'est impossible. Il y a bien d'autres obstacles...Quelqu'un comme moi ne peut pas te proposer de...
- Stefan...
-... alors, fais comme si je n'avais rien dit.
- Stefan, regarde-moi !
Il leva lentement les yeux vers elle, et son désespoir s'évanouit en un instant. Elena tendait la main vers lui dans un geste qui ôta toute hésitation : il lui passa l'anneau au doigt. On aurait dit qu'il avait été fait pour elle.
- Il faudra garder ça pour nous un bout de temps, murmura Elena, la voix chargée d'émotion. Tante Judith aura une attaque si elle apprend qu'on s'est fiancés. L'été prochain, je m'inscrirai à la fac, et elle n'aura plus son mot à dire.
- Elena, tu es sûre de toi ? Ça ne sera pas facile de vivre avec moi.. Malgré tous mes efforts, je suis différent de toi. Tu peux encore changer d'avis...
- Je ne changerai jamais d'avis... à moins que tu ne m'aimes plus !
Stefan l'étreignit avec fougue, et elle s'abandonna dans ses bras. Mais il restait encore une ombre au tableau.
- Qu'est-ce qu'on fera si leur plan marche demain ? Demanda Elena.
- On peut encore les en empêcher, je trouverais un moyen de récupérer ton journal. Et même si je n'y arrive pas, je ne les laisserai pas me chasser comme ça. Je me battrai.
- Mais si tu es blessé...ou pire, je ne le supporterai pas.
- Fais moi confiance. Il doit y avoir une solution. De toute façon ...Rien ne pourra nous séparer.
Vendredi 29 novembre
Je n'arrive pas à dormir : Comme d'habitude, d'ailleurs.
Demain c'est le jour J. On a mis Meredith et Bonnie dans le coup ! Le plan de Stefan est d'une simplicité enfantine comme la lecture des poèmes vient en dernier, Caroline sera obligée de planquer mon journal quelque part pendant la cérémonie. On va la filer dès l'instant où elle sort de chez elle jusqu'à ce qu'elle monte sur scène ! on verra où elle l'aura caché. Et là, hop, on le récupère.
C'est un plan infaillible : on sera tous en costumes du XXᵉ siècle, et Mme Grimesby, qui nous sert d'habilleuse, ne veut pas qu'on garde d'affaires personnelles. Pas de blouson, pas de sac... et pas de journal intime. Caroline sera donc forcée de s'en séparer. On va la surveiller à tour de rôle : Bonnie montera la garde devant sa maison pour nous dire ce qu'elle portera en partant. Je prendrai la relève chez Mme Grimesby pendant l'habillage. Et lors du défilé, Stefan et Meredith s'arrangeront pour entrer chez elle, ou pour forcer la voiture de ses parents, si le journal si trouve. Ce plan ne peut pas échouer. Je suis tellement soulagé ! J'ai bien fait de parler de ça à Stefan. Je ne lui cacherais plus jamais rien maintenant !
Demain, je mettrais sa bague. Si Mme Grimesby, veut me la faire enlever sous prétexte, qu'elle est anachronique, je lui dirais qu'elle remonte à la Renaissance ! Elle va en faire une tête !
Je vais essayer de dormir maintenant. En espérant que je ne rêve pas...


14.


Bonnie transie de froid, montait la garde devant la maison de Caroline. Il avait gelé la nuit précédente et les premiers rayons du soleil avaient du mal à percer à travers le ciel brumeux.
Elle battait la semelle pour se réchauffer lorsque la porte des Forbes s'ouvrit Bonnie plongea aussitôt derrière te buisson qui lui servait de cachette : la famille m grand complet se dirigeait vers la voiture. M. Forbes emportait un appareil photo ; sa femme, son sac à main et un pliant ; Daniel le frère cadet de Caroline, un autre siege. Quand à Caroline...
Bonnie jeta un nouveau coup d'œil, et étouffa une expression de triomphe. Vêtue d'un jean et d'un gros pull de laine, elle tenait à ta main un petit sac blanc fermé par un cordon. Il était assez grand pour contenir un journal.
Bonnie en oublia le froid. Elle attendit que la voiture disparaisse pour se hâter vers le lieu du rendez-vous à quelques rues de là.
- La voilà ! dit Elena.
Tante Judith se gara le long du trottoir pour permette à Bonnie de se glisser sur la banquette arrière, à côté de son amie.
- Elle a un sac blanc, lui murmura-t-elle à l'oreille tandis que la voiture démarrait.
Elena lui pressa la main, tout excitée.
- Génial ! Il faut qu'on vérifie si elle l'emporte chez Mme Grimesby. Dans le cas contraire, dis à Meredith de fouiller la voiture.
Bonnie lui fit un signe approbatif.
Quand elles arrivèrent devant la maison de l'habilleuse, elles aperçurent Caroline s'y engouffrer, le fameux sac à la main. Elles échangèrent un regard entendu : c'était à Elena de jouer !
- Je descends aussi, annonça Bonnie à tante Judith.
Elle attendrait dehors avec Meredith jusqu'à ce qu'Elena vienne leur dire où se trouvait le journal.
Mme Grimesby vint leur ouvrir. Elle ne jouait à l'habilleuse que pour la circonstance. En réalité, c'était la bibliothécaire de Fell's Church et les deux amies ne furent pas étonnées de découvrir en entrant des montagnes de livres un peu partout. La maison abritait gaiement la petite collection d'objets historiques de la ville, dont plusieurs costumes d'époque sur lesquels elle veillait jalousement.
L'étage résonnait de voix d'enfants en train de s'habiller. Sans même avoir à le demander, Elena fut conduite dans la pièce où Caroline se préparait. Celle-ci, assise à la coiffeuse en sous-vêtements de dentelle, lui décocha un regard mauvais, pour prendre ensuite un air faussement détaché.
Mme Grimesby alla chercher un vêtement sur le lit
- Tiens, Elena. Je t'ai réservé notre plus belle pièce. Elle est d'époque, même les rubans, et elle est en excellent état. Cette robe aurait appartenu à Honoria Fell.
- Elle est magnifique, reconnut Elena tandis que la bibliothécaire en secouait les délicats jupons blancs. C'est quoi comme tissu ?
- Mousseline et gaze de soie. Et comme il ne fait pas chaud, tu mettras ça par-dessus, ajouta son interlocutrice en désignant une veste de velours vieux rose.
Elena glissa un regard à Caroline en se changeant. Le sac était là, à ses pieds. Si seulement Mme Grimesby se décidait à quitter la pièce ! Elle pourrait mettre la main dessus...
Au lieu de cela, Elena fut conduite devant le miroir. La robe était d'une grande simplicité, sobrement ornée de rubans roses, l'un qui ceinturait la poitrine, les autres nouant les manches bouffantes au niveau des coudes.
- Elle a vraiment appartenu à Honoria Fell ? demanda Elena en songeant, avec un frisson, au gisant de marbre.
- Parfaitement : elle l'évoque dans son journal intime !
- Elle tenait un journal ? s'étonna la jeune fille.
- Oui Je le garde précieusement dans une vitrine du salon. Je te le montrerai ai sortant, si tu veux. Et maintenant, la veste... tiens, qu'est-ce que c'est !
Un bout de papier violet s'était échappé du vêtement Le cœur d'Elena fit un bond. Elle se précipita pour le ramasser. Le message ne comportait qu'une seule phrase. Elle se rappelait l'avoir écrite dans son journal le 4 septembre, le jour de la rentrée. Sauf qu'elle l'avait barrée. Mais sur le billet, elle était intacte et s'étalait en grandes lettres majuscules :
JE SENS QU'IL VA SE PASSER QUELQUE CHOSE D'HORRIBLE AUJOURD'HUI.
Elena eut beaucoup de mal à ne pas balancer le message au visage de Caroline. Ça aurait tout gâché. S'efforça de garder son calme, elle se contenta de froisser le papier et de le jeter négligemment dans la corbeille.
- Juste une saleté, dit-elle en se tournant vers la bibliothécaire.
Son ennemi lui lança un regard triomphant. « Tu feras moins la maline une fois que j'aurai récupéré mon journal, pensa Elena. Quand je l'aurai brûlé, toi et moi, on aura une petite conversation.»
- Je suis prêtes, déclara-t-elle. Moi aussi, dit Caroline d'un ton innocent.
Elena la toisa : sa robe vert pâle, ainsi que la large ceinture, était moins belle que la sienne.
- Parfait, conclut Mme Grimesby, Vous pouvez y aller ah, oui « Caroline, n'oublie pas ton réticule.»
- Pas de danger, répondit-elle avec un grand sourire en prenant le petit sac blanc.
Elle ne vit pas l'air sidéré de sa rivale, sur lequel Mme Grimesby se méprit :
- Il s'agit d'un réticule, l'ancêtre de notre sac à main, expliqua-t-elle! Les femmes y mettaient leurs gants et leur éventail Caroline est passée 1e prendre en début de semaine pour rattacher quelques pertes décousues. Très serviable de sa part, n'est-ce pas ?
Elena marmonna une vague réponse. Elle devait immédiatement sortir de cette pièce ou, effectivement, quelque chose d'horrible allait se produire : elle allait piquer une crise de nerfs et mettre une baffe à Caroline...
- J'ai besoin de prendre l'air, lâcha-t-elle en s'enfuyant.
Bonnie et Meredith l'attendaient dans la voiture de cette dernière.
- Cette garce de Caroline a pris ses précautions, leur souffla-t-elle. Le sac fait partie de son costume. Elle va le trimballer toute la journée.
Bonnie et Meredith ouvrirent des yeux ronds, puis échangèrent un regard consterné.
- Mais... qu'est-ce qu'on va faire ? se lamenta Bonnie.
- J'en sais rien. On est mal.
- il faut continuer à la surveiller, proposa Meredith sans grande conviction. Elle posera peut-être son sac à un moment ou à un autre...
Mais les trois amies n'avaient plus guère d'espoir. C'était fichu. Bonnie jeta un coup d'œil dans le rétroviseur.
- Voilà ton équipage.
Une calèche tirée par deux chevaux blancs s'avança dans la rue. Les roues étaient ornées de guirlandes en crépon et les sièges tapissés de fougères. Une banderole, sur le côté, portait cette inscription : « Voici l'esprit de Fell's Church ».
- Surveillez-la bien, murmura Elena en montant dans la calèche. Et, dès qu'elle sera seule...
Malheureusement, Caroline ne se trouva pas un instant à l'écart tout au long de cette interminable matinée. Comment aurait-il pu en être autrement ? Toute la ville assistait à la cérémonie.
Le défilé fut un véritable calvaire pour Elena. Assise dans la calèche aux côtés du maire et de sa femme, et rongée par l'angoisse, elle fut bien obligée de sourire à la foule.
Cette peste de Caroline devait se trouver quelque part devant elle, entre la fanfare et les majorettes. Mais sur quel char ? Peut-être sur celui où paradaient les écoliers m costuma. De toute façon, elle s'était sûrement arrangée pour être bien en vue..Après, le défilé, tout le monde se dirigea vers la cafétéria du lycée où avait lieu le déjeuner. Coincée à une table entre le maire et sa femme, Elena observait à distance Caroline et Tyler. Celui-ci avait passé un bras autour des épaules de sa voisine.
Vers le milieu du repas, Elena, le cœur battant, vit Stefan s'approcher comme prévu de la table de leurs ennemi. Lorsqu'il se pencha vers Caroline, Elena sentit son estomac se nouer. La jeune fille releva la tête, répondit quelque chose... et se remit à manger comme si de rien n'était. Mais le pire fut la réaction de Tyler : le poing brandi furieusement, il ordonna à Stefan de partir et ne s'assit que lorsque celui-ci tourna les talons.
Stefan et Elena échangèrent un regard grave. Tant que Tyler se trouverait dans les parages, les tentatives de persuasion de Stefan sur Caroline seraient vaines. Cette évidence plongea Elena dans la plus grande détresse. Elle resta pétrifiée sur sa chaise jusqu'à ce quelqu'un vienne l'avertir d'aller en coulisses.
Elle entendit d'une oreille distraite le discours de bienvenue du maire. Il évoqua les moments difficiles qu'avait connus la ville ces derniers mois, heureusement atténués par le formidable esprit de solidarité des habitants. Blablabla... On passa ensuite à la remise des prix. Matt reçut celui du meilleur sportif masculin.
Puis les élèves de primaire montèrent sur scène : gloussant, trébuchant et oubliant leur texte à qui mieux mieux, ils mimèrent la fondation de Fell's Church sur fond de guerre de Sécession. Elena, qui avait l'impression de couver une grippe depuis la veille, ne prêta pas attention au spectacle. Son état s'était aggravé pendant le défilé, semblait-il, et à présent elle n'avait plus les idée claires. De toute façon. elle était tellement accabler par la situation quelle ne songeait pas à s'inquiéter des frissons qui la parcouraient..
Le spectacle fut conclu par une explosion de flashes d'applaudissements. Lorsque le dernier soldat quitta la salle, le maire réclama le silence.
- Et maintenant, veuillez réserver un accueil triomphal aux lycéens choisis pour incarner les vertus de Fell's Church !
Les spectateurs s'exécutèrent avec un formidable enthousiasme. John Clifford, l'élève qui représentait l'esprit d'indépendance, se tenait entre Elena et Caroline. Celle-ci était resplendissante, le menton redressé, le regard et les joues enflammés par l'excitation du sale coup qu'elle mijotait. Elena avait perdu tout espoir.
John s'avança le premier vers le micro et le régla. Après avoir ajusté ses lunettes, il entreprit de lire un poème dans un gros ouvrage posé sur le lutrin. Officiellement, les élèves étaient libres de choisir leurs textes, mais dans la pratique, ils se rabattaient toujours sur les oeuvres de M. C. Marsh, le seul poète que Fell's Church eût jamais produit.
Pendant la lecture de John, Caroline ne cessa d'attirer l'attention sur elle, adressant de grands sourires au public tout en se lissant les cheveux. De temps à autre, elle effleurait le sac accroché à sa ceinture, et Elena ne pouvait s'empêcher de suivre ce geste d'un air avide.
John finit par regagner sa place après avoir salué le public.
C'était au tour de Caroline : les épaules bien droites, il ondula des hanches jusqu'au micro comme si elle défilai pour un grand couturier, provoquant des sifflets admiratifs. Mais elle les ignora royalement, arborant une mine grave de tragédienne. Elle attendit tranquillement que le silence se fasse dans l'assemblée.
- J'avais prévu devons lire un poème de M. C. Marsh, annonça-t-elle à l'auditoire attentif, mais j'ai changé d'avis. Finalement, j'ai découvert un texte bien plus adapté aux circonstances dans un livre que j'ai trouvé.
- « Volé, tu veux dire », songea Elena, écœurée. Elle scruta l'assistance à la recherche de Stefan. Il était encadré, dans le fond de la salle, par Bonnie et Meredith. Elle repéra aussi Tyler à quelques mètres derrière lui. Il se trouvait avec Dick et plusieurs types costauds trop âgés pour être lycéens. Le genre gros bras. Elena en compta cinq.
- Pars, disait-elle Stefan du regard. Pars tout de suite avant la catastrophe ». Il secoua la tête d'un air buté.
Caroline jouait avec le cordon de son sac comme si elle résistait à l'envie de l'ouvrir sur le champ.
- Ce que je m'apprête à vous lire aborde l'histoire actuelle de Fell's Church, et non ce qui s'y est passé au XIXe siècle, expliqua-t-elle avec jubilation. Ça concerne quelqu'un qui vit parmi nous. Quelqu'un qui se trouve dans cette salle en ce moment.
Tyler avait dû lui écrire le texte : le style n'était pas sans rappeler le discours haineux qu'il eut tenu contre Stefan peu après la mort de M. Tanner.
Caroline plongea alors la main dans son sac sous regard tétanisé d'Elena.
- Vous allez vite comprendre, poursuivit-elle d'une joie sadique.
Elle sortit un petit livre à couverture de velours et le brandit d'un geste triomphant.
- Je crois que ceci expliquera les événements tragiques qui se sont produits dernièrement.
Elle observa un instant le public fasciné avant de poser les yeux sur le livre. Elena fut prise d'un tel vertige qu'elle faillit s'écrouler par terre. Des étoiles dansaient devant elle. Néanmoins, elle fit un effort gigantesque pour garder son attention fixée sur Caroline. Soudain, un détail attira son regard. C'était sûrement sa vue qui lui jouait un tour. Les spots et les flashes avaient dû l'éblouir, et l'état dans lequel elle se trouvait n'arrangeait rien. Le journal lui paraissait non pas bleu, mais vert. « Je deviens folle... ou je nage en plein rêve... ou bien c'est une illusion d'optique à cause des lumières », songea-t-elle. Mais la tête que faisait Caroline lui assura qu'elle ne se trompait pas.
Celle-ci contemplait le livre d'un air ébahi. Elle en avait complètement oublié le public. En proie à une agitation croissante, elle tourna et retourna l'objet entre ses mains, puis fouilla son sac avec fébrilité. En désespoir de cause, elle jeta des regards affolés par terre, comme si ce qu'elle cherchait avait pu tomber à son insu. Des murmures impatients s'élevèrent de l'assistance. Le maire et le proviseur échangèrent des froncements de sourcils.
Caroline fixa de nouveau son carnet, mais, cette fois, on aurait dit qu'elle tenait un scorpion entre les mains. Elle l'ouvrit d'un geste brusque, sans doute dans l'espoir d'y trouver le texte d'Elena. En vain.
Caroline affronta enfin tes regards rivés sur Elle. Soudain, elle pivota sur ses talons hauts en poussant un cri de rage et quitta la scène comme une furie, balançant au passage le livre en direction d'Elena.
Celle-ci flottait sur un nuage. Elle se baissa pour ramasser le projectile qu'elle avait évité de justesse. Le journal de Caroline.
L'agitation était à son comble dans la salle. Elena chercha Stefan des yeux : il semblait aussi sidéré qu'elle, et extrêmement soulagé. C'était un vrai miracle !
Soudain une autre tête brune attira son attention. Damon ! Nonchalamment adossé contre un mur, il soutenait son regard, son habituel et détestable un petit sourire aux lèvres.
Le maire ne laissa pas à Elena le temps de se remettre ; il la poussa vers le micro, tentant inutilement de rétablir le silence. Elle s'efforça de se faire entendre au milieu du brouhaha général. Mais son poème n'intéressa personne. Sa lecture fut conclue par de maigres applaudissements, le maire vint annoncer la suite des festivités. Enfin Elena put enfin s'échapper. Elle se dirigea droit vers Damon sans bien savoir ce qu'elle faisait. Celui-ci disparut par la porte latérale. Elle le suivit dans la cour. Pour une fois, l'air froid lui parut délicieux, et les nuages pourtant menaçants lui semblèrent rayonner de refais argentés. Damon l'attendait Elena se planta à un mètre de lui en le dévisageant longuement.
- Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Demanda-t-elle enfin.
- Je pensais que le comment t'intéresserait davantage, répliqua-t-il en tapotant la poche de son blouson. Le hasard a voulu que je fasse une rencontre la semaine dernière, et je me suis retrouvé invité au petit déjeuner ce matin.
- Mais pourquoi ?
- Damon haussa les épaules d'un air un peu désemparé. Lui-même semblait ignorer la cause de son geste. Ou alors, il ne voulait pas l'avouer.
Les raisons ne concernent que moi, répondit-il évasivement.
- Oh que non ! répliqua violemment Elena.
Il y eut soudain de l'électricité dans l'air. Une lueur menaçante passa dans les yeux de Damon.
- N'insiste pas Elena.
Loin de lui obéir, celle-ci s'approcha de lui jusqu'à le frôler.
- J'ai pourtant très envie d'insister, lui souffla-t-elle au visage de façon provocante.
Elena ne sut jamais comment il s'apprêtait à réagir : à cette instant, une voix retentit derrière eux.
- Oh, mais vous êtes venu, finalement ! Quel plaisir de vous voir ! s'exclama tante Judith.
Elena eut l'impression de revenir brusquement sur terre. Elle cligna des yeux, tout étourdie.
- Alors, vous avez pu admirer Elena sur scène ? Tu as été très bien, ma chérie. Mais je ne sais pas ce qui a pris à Caroline. Les filles d'ici sont très étranges en ce moment... comme ensorcelées.
- Sans doute les nerfs, suggéra Damon avec une gravité feinte.
Elena faillit pouffer de rire tant elle trouva la remarque ridicule. Mais elle était surtout furieuse contre Damon. Il espérait sans doute la voir éperdue de reconnaissance ! C'était quand même lui la cause de tous leurs ennuis. Si seulement il s'était abstenu des crimes que Caroline avait tenté de mettre sur le dos de Stefan ! Aussitôt, elle chercha celui-ci des yeux et demanda :
- Où est Stefan?
Tante Judith la regarda d'un air désapprobateur.
- Je ne l'ai pas vu.
Puis elle se tourna vers Damon avec un grand sourire.
- Et si vous veniez dîner avec nous, Damon ? Après, peut-être qu'Elena et vous...
- Arrête ! lança la jeune fille à Damon qui afficha un étonnement poli.
- Pardon ? s'indigna tante Judith
- Tu sais très bien ce que je veux dire ! Cria Elena sans quitter Damon des yeux. Arrête ça tout de suite.




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افتراضي

15.


- Elena, comment peux-tu être si mal élevée ! Tu as passé l'âge des enfantillages !
Sa tante Judith se mettait rarement en colère, mais, là, elle était furieuse.
- Ce ne sont pas des enfantillages ! De toute façon, tu ne peux pas comprendre....
- Je comprend, tu as réagis de la même manière l'autre jour, quand Damon est venu dîner. Tu ne crois pas qu'un invité mérite plus de considération ?
C'était mots pour mots ce qu'avait dit Damon, mais dans la bouche de sa tante ! C'était le bouquet!
- Arrête ton délire, tu ne sais même pas de quoi tu parles.
- Alors là, tu dépasses les bornes ! Explosa sa tante. Tu est devenue infernale depuis que tu sors avec ce garçon !
- C'est ça ! Ironisa Elena, en foudroyant Damon du regard.
- Exactement ! Depuis qu'il t'a tourné la tête, tu n'est plus la même. Irresponsable, cachottière...et insolente ! Son influence sur toi est désastreuse. Il est temps de faire cesser tout ça !
- Ah oui ? Fit Elena en regardant tour à tour Damon et tante Judith. Eh bien je suis désolée, mais il faudra que tu t'y fasses. Je ne laisserai jamais tonte Stefan ! Pour personne d'autre et encore moins pour toi !
Ces derniers mots s'adressaient à Damon, mais sa tante hoqueta d'indignation.
- Ça suffit ! intervint Robert, qui venait d'arriver avec Margaret. C'est comme ça que ce garçon t'encourage à parler à ta tante!
- Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ! Fit Elena qui eut soudain conscience des yeux braqués sur eux, tout autour. Mais ça lui était complètement égal. Ça faisait trop longtemps qu'elle refoulait son angoisse et sa colère....sans compter toutes les humiliation qu'elle subissait au lycée. A présent, toutes ces émotions remontaient à la surface : elle avait l'impression d'être sur le point d'exploser. Son cœur cognait comme un tambour, ses oreilles sifflaient. Elle n'avait qu'une idée en tête : remettre à leur place tout ceux qui s'acharnaient contre elle.
Ce garçon, comme tu dis s'appel Stefan, poursuivit-elle d'une voix glaciale. C'est le seul ici qui compte pour moi, et je suis heureuse de t'apprendre que nous sommes fiancés !
- Ne sois pas ridicule s'exclama Robert.
- Et ça c'est ridicule ? cria-t-elle en toi fourrant sa bague sous le nez. On va se marier, que ça te plaise ou non !
- Y manquerait plus que ça ! hurla Robert, au bord de l'apoplexie.
Damon, l'air incrédule, lui saisit la main. Il lui suffit de voir l'anneau pour tourner les talons en écumant de rage. Tante Judith qui bafouilla d'indignation.
- Elena, je t'interdis de...
- Tu n'es pas ma mère ! lui balança Elena.
Les larmes lui obstruaient la vue. Elle en avait assez. Tout ce qu'elle voulait, c'était rejoindre Stefan. Il n'y avait que lui qui l'aimait.
Elle plongea brusquement dans la foule avec l'idée d'aller le retrouver à la pension. Elle fut soulagée que Bonnie et Meredith ne la suivent pas.
Le parking était quasi désert puisque la plupart des familles assistaient aux festivités de l'après-midi. Elle repéra Matt en train d'ouvrir sa portière.
- Matt ! Tu t'en vas ?
- Euh... non. Il faut que j'aide Lyman à ranger les tables. Je voulais juste me débarrasser de ce truc, répondit-il en posant son trophée à l'intérieur. Ça va, toi ? s'inquiéta-t-il devant son air traumatisé.
- Oui.,, ai fait, non. Mais ça ira mieux quand je me serai tirée d'ici. Tu peux me prêter ta voiture ? J'en ai pas pour longtemps.
- Euh, oui, mais... je peux te conduire, tu sais, je vais dire à Lyman que....
- Non ! Excuse-moi, je voudrais être seule. S'il te plait..
Elle lui arracha le trousseau des mains.
- Je te la ramène très vite, promis. Ou Stefan. Si tu le vois, tu peux lui dire que je suis à la pension ? Merci !
Elle claqua la portière sans écouter ses protestations, et fit marche arrière dans un vrombissement de moteur, maltraitant au passage la boîte de vitesses. Matt la regarda partir avec impuissance.
Elena, pleurant à chaudes larmes, conduisait au radar. Une colère terrible la submergeait Elle allait s'enfuir avec Stefan. Ils allaient voir, tous autant qu'ils étaient ! Elle ne remettrait plus jamais les pieds à Fell's Church ! Tante Judith s'en voudrait à mort, et Robert regretterait toutes les horreurs qu'il lui avait balancées. Mais elle ne leur pardonnerait jamais. Elle n'avait besoin de personne encore moins de tous les gros nuls de ce sale lycée où, du jour au lendemain, elle était passée du statut de star à celui de paria, sous prétexte qu'elle n'aimait pas la bonne personne. Puisque c'était comme ça, elle se passerait de famille et d'amis.
Lorsqu'elle s'engagea enfin dans l'allée sinueuse qui menait à la pension, elle se calma un peu. Enfin, elle n'en voulait pas à tout le monde. Bonnie et Meredith ne lui avaient rien fait. Matt non plus. Elle fut soudain prise d'un rire nerveux. Pauvre Matt, on voulait toujours lui emprunté sa poubelle ambulante ! Il devait les trouver bizarres Stefan et elle.
Elle pleurait et riait en même temps, à présent. Et dire qu'elle était dans tous ses états alors qu'elle aurait dû être en train de fêter le fiasco monumental de Caroline ! La tête qu'elle avait faite ! Ce serait génial de revoir ça en vidéo.
elle se remit peu peu de ses émotions, et la fatigue lui tomba dessus d'un seul coup. Elle se gara et s'appuya contre le volant en essayant de ne plus penser à rien. Une fois ses esprits repris, elle descendit de la voiture. Elle allait attendre Stefan dans sa chambre. Ensuite, ils retourneraient au lycée pour essayer de réparer le mal qu'elle avait fait à tante Judith. La pauvre ! Elle s'en était pris plein la figure devant tout le monde...
« J'ai vraiment pété les plombs !» se dit Elena. Mais elle avait encore les nerfs à fleur de peau. La preuve quand elle trouva porte close et que personne ne répondit coups de sonnette insistants, ses yeux s'embuèrent nouveau. Mme Flowers devait elle aussi assister aux festivités. Avec le froid, elle n'avait aucune envie de poiroter sur le perron...Il ne lui restait plus qu'à attendre dans la voiture.
Elle jeta un coup d'œil au ciel. Le temps s'était dégradé depuis le matin : des nuages noirs avançait dangereusement, et une épaisse brume montais des champs voisins. Le vent le renforçait de minutes en minutes agitant violemment les branches d'arbres. Bientôt les bourrasques plaintives se changèrent en hurlements.
Elena lança des regards inquiets autour d'elle. Avec la tempête qui s'était levée, elle percevait une pression anormale autour d'elle. C'était comme si une force mystérieuse avait empli l'atmosphère. Elle gagnait en puissance, s'approchait de plus en plus, et se refermerait bientôt sur elle...
Elena se retourna. Elle scruta les chênes qui se balançaient derrière la pension. Au-delà, il y avait la forêt, puis la rivière et le cimetière. Elle sentait sans la voir une présence au loin... quelque chose de maléfique.
- Oh, non..., murmura-t-elle, terrifiée.
Une silhouette invisible, gigantesque, se cabrait pour mieux fondre sur elle. C'était le mal en puissance, une créature animée d'une furie bestiale qui voulait la vider de son sang.
Un jour, Stefan lui avait parlé de cette soif irrépressible qu'il subissait malgré lui. À cet instant, elle comprit ce que cela voulait dire. Elle la ressentait... dirigée contre elle.
- Non !
La force malfaisante se dressait maintenant haut au- dessus de sa tête. Elena ne voyait toujours rien, mais c'était comme si des ailes gigantesques se déployaient de part et d'autre pour l'étouffer.
- Non!
La chose plongeait vers elle. Folle de terreur, elle se précipita vers la voiture et s'acharna hystériquement sur la serrure tout en luttant contre les élément. Le vent déchaîné, lui perçait les tympans, visage lui brouillaient la vue. La clé finit par tourner dans la serrure. Elena se rua à l'intérieur et s'y barricada. Sauvée ! Elle se jeta ensuite en travers des sièges pour s'assurer que les portières arrière étaient hermétiquement fermées.
Mais la tempête grondait tel un océan en furie, ballottant la vieille voiture en tous sens.
- Arrête, Damon !
Son cri se perdit dans les mugissements du vent. Elle plaqua les mains sur le tableau de bord dans un effort dérisoire pour stabiliser la voiture. Les coups de boutoir redoublèrent de violence.
Soudain, à travers la vitre arrière qui s'embuait, elle distingua une silhouette. Elle était terrifiante. Les contours étaient flous, mais ca ressemblait à un immense oiseau de neige et de brume qui fondait sur elle !
- Démarre ! Vite ! s'ordonna-t-elle.
Par miracle, le véhicule asthmatique démarra du premier coup. Elena fit demi-tour dans un crissement de pneus. Elle avait la créature à ses trousses, de plus en plus gigantesque dans le rétroviseur. Il fallait absolument qu'elle retourne en ville : Stefan s'y trouvait forcément, et il était sa seule planche de salut.
A l'instant où Elena déboulait en trombe sur la route Fell's Creek, un éclair aveuglant déchira le ciel, accompagné d'un coup de tonnerre assourdissant. Dans un fracas un chêne s'abattit à quelques centimètre de son pare-chocs, lui barrant ma route vers la ville. Elle était prise au piège. Impossible de s'en sortir....A moins que.
Stefan lui avait expliqué, que l'eau était une puissante protection, contre les forces maléfiques. Elle devait gagner la rivière. Elle fit demi-tour, en brutalisant a boîte de vitesse, et fonça à tombeau ouvert vers le pont Wickery, échappant de peu, à un nouvel assaut de la monstrueuse créature.
Les éclairs redoublèrent en nombre et en intensité. Elle parvint à éviter par miracle, les autres arbres qui s'éffrondrèrent devant elle. Le pont ne devait plus être très loin. Elle voyait l'eau scintiller sur la gauche. Une violente rafale de neige, vint obscurcir le pare-brise. L'action des essuie-glace, lui permirent néanmoins d'entrevoir une structure sombre devant elle. Elle avait réussi !
Elle négocia son virage au hasard. Elle n'avait pas le choix de toutes façon. La voiture dérapa sur les planches glissantes, et les roues se bloquèrent. Elena tenta de redresser le véhicule, mais elle n'y voyait rien et c'était si étroit...
Elle percuta de plein fouet le garde fou qui vola en éclats. Les planches pourries cédèrent, et après une chute qui lui sembla interminable, la Ford s'enfonça dans l'eau.
Elena poussait des hurlements sans s'en rendre compte. Très vite, les flots tumultueux se refermèrent sur la carrosserie. Les vitres cédèrent une à une, laissant pénétrer l'eau glacée dans l'habitacle.
Elena ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Et elle n'arrivait plus à respirer. Il lui fallait absolument de l'air... Elle ne pouvait pas mourir, c'était impossible.
« Stefan, au secours voulut-elle crier » :. L'eau s'engouffra dam sa gorge, puis dans ses poumons. Elle se débattit jusqu'à l'épuisement. Ses forces l'abandonnait ses mouvements se firent désordonnés, puis des mouvements de plus en plus spasmodiques.
Enfin, tout fut fini.
Bonnie et Meredith inspectaient les abords du lycée avec une impatience croissante. Lorsqu'elles avaient vu Stefan sortir avec Tyler et ses copains, elles avaient d'abord voulu les suivre. Mais la scène d'Elena avait détourné leur attention. Matt leur avait ensuite annoncé qu'elle lui avait emprunté sa voiture. Quand elles étaient reparties à la recherche de Stefan, il n'y avait plus personne dehors.
- Et pour couronner le tout, l'orage va nous tomber dessus, bougonna Meredith. T'as vu ce vent ? On va pas tarder à recevoir une sacrée saucée !
- Ou carrément de la neige, avec ce froid, répliqua Bonnie en frissonnant. Mais où est-ce qu'ils sont passés à la fin ?
- On ferait mieux de s'abriter quelque part, suggéra Meredith avec lassitude. Tiens, qu'est-ce que je te disais !
Les gouttes glaciales se mirent à tomber. Meredith et Bonnie se précipitèrent vers le premier abri qu'elles trouvèrent une baraque de chantier, dont la porte était entrouverte. Bonnie glissa le nez dans entrebâillement, et recula aussitôt
- Tyler et sa bande ! souffla-t-elle à Meredith. Ils barraient le passage de Stefan. Caroline se tenait dans un coin.
- C'est forcément lui qui me la piqué ! Accusait-elle.
- Piquer quoi ? fit Meredith.
Toutes les têtes se tournèrent vers la porte. Caroline fit la grimace en les voyant sur le seuil.
- Dégagez toutes les deux grogna Tyler, ou vous allez le regretter.
Meredith l'ignora royalement.
- Stefan, je voudrais te parler.
- Deux secondes. T'as entendu ? lança-t-il ensuite à Tyler. Elle t'a posé une question.
- T'inquiète, je vais y répondre, mais d'abord je vais m'occuper de ton cas, rétorqua celui-ci en frappant sa paume de son gros poing. Je vais te transformer en chair à saucisse, Salvatore.
Des ricanements s'avèrent
Bonnie n'avait qu'une envie : prendre ses jambes à son cou. Mais, alors qu'elle s'apprêtait à traîner Meredith vers la sortie, une voix étrange jaillie de sa gorge :
- Le pont !
Tout le monde se tourna vers elle.
- Quoi ? fit Stefan
- Le pont répetta-t-elle malgré elle, sans pouvoir contrôler les sons qui émanaient de sa bouche.
Elle écarquillait les yeux comme si elle était en proie à une affreuse vision.
- Elena, elle est près du pont s'affola-t-elle en retrouvant sa voix habituelle. Stefan, elle est en danger. Il faut y aller, vite !
- Qu'est-ce que tu racontes ? s'étonna celui-ci.
- C'est vrai ! Elle est en train de se noyer ! Vite !
Des étoiles dansaient devant ses yeux. Ce n'était pourtant pas le moment de tomber dans les pommes.
Stefan et Meredith échangèrent un coup d'œil indécis. Soudain, Stefan força le passage, et ils s'élancèrent tous les trois vers le parking. Tyler se jeta aussitôt à leur poursuite. Mais dehors, la violence de la tempête le découragea.
- Qu'est-ce qu'elle peut bien faire dehors avec un temps pareil ? Cria Stefan en s'engouffrant dans la voiture de Meredith.
- Elle était furax, répondit celle-ci en reprenant son souffle. Matt nous a dit qu'elle avait emprunté sa voiture.
Bonnie eut à peine le temps de monter à l'arrière que Meredith faisait demi-tour sur les chapeaux de roue.
- Elle lui a dit qu'elle allait à la pension, reprit-elle en faisant face au vent
- Non, elle est au pont ! intervint Bonnie. Plus vite, Meredith ! On va arriver trop tard...
Son visage ruisselant de larmes convainquit Meredith. Elle appuya à fond sur le champignon. La voiture, balayé par d'énormes rafales, dérapait sur la chaussée lassante. Un vrai cauchemar. Et Bonnie qui n'arrêtait pas de sangloter, les mains crispées sur le dossier du siège avant.
- Attention, à l'arbre ! hurla Stefan.
Meredith écrasa la pédale de frein. La voiture finit en crabe et s'arrêta à quelques mètres d'un énorme tronc couché en travers de la route. Ils sortirait de la voiture et subirent aussitôt l'assaut des éléments déchaînés.
- Impossible de le déplacer, il est trop gros ! déclara Stefan. Il faut continuer à pied !
Sans blague ! songea Bonnie en escaladant tant bien que mal les branchages. Mais de l'autre côté, les rafales glacées eurent tôt fait d'engourdir son cerveau. En quelques minutes, Meredith et elle furent transformées en glaçons. Et cette route qui n'en finissait pas... Elles tentèrent d'accélérer leur marche en se soutenant, pensant pouvoir lutter plus facilement contre les coups de boutoir du vent Mais c'est à peine si elles y voyaient, et sans Stefan pour guide, elles se seraient dirigées droit dans la rivière. Bonnie était sur le point de s'effondrer de fatigue quand Stefan poussa un cri.
Meredith l'enserra davantage et elles se mirent à courir tant bien que mal. Quand elles arrivèrent enfin au pont, elles s'arrêtèrent net.
- Oh mon Dieu ! hurla Bonnie.
Un spectacle apocalyptique se jouait devant eux. Le pont Wickery n'était plus qu'un tas de décombres. Le garde-fou était arraché d'un côté, et le plancher défoncé. Au-dessous, des poutres brisées et des bouts de bois étaient ballottés en tous sens par les eaux sombres.
Et au milieu des débris, il y avait la vieille Ford de Matt. Seuls les phares de l'eau.
- N'y vas pas ! Non ! Arrête hurla Meredith à Stefan.
Il n'eut pas un coup d œil en arrière et plongea dans les tourbillons de la rivière. Les flots se refermèrent sur lui.
Bonnie vécut l'heure qui suivit comme dans un songe, le choc et la fatigue l'avaient assommée. Elle se rappelai avoir attendu désespérément, dans la tourmente de la tempête, que Stefan émerge de l'eau. Quand, au bout d'une éternité, sa silhouette courbée était enfin apparue sur la berges, elle avait à peine réagi. En apercevant le corps sans vie qu'il tenait dans ses bras, elles n'avaient ressenti aucune horreur, seulement un immense chagrin.
L'expression de Stefan en train d'essayer de ranimer Elena avait été éffrayante. Mais Bonnie avait eu du mal à reconnaître son amie tant qui ressemblait à une poupée de cire. Il lui avait paru impossible que cette forme inerte puisse vivre un jour. C'était d'ailleurs stupide de se démener sur elle comme sur une noyée. On n'avait jamais vu de poupées se mettre à respirer, Meredith avait tenté de l'arracher des bras de Stefan en hurlant.
Bonnie l'avait entendue parler de séquelles irréversibles sans bien comprendre. Elle avait trouvé bizarre qu'ils puissent à la fois se disputer et pleurer toutes les larmes de leur corps.
Puis Stefan s'était calmé. Il était resté assis sur la route, sourd au cri de Meredith, serrant contre lui le cadavre cireux d'Elena. Son air pétrifié était encore plus terrifiant que ses pleurs.
Bonnie fut soudain ramenée à la vie par une indicible terreur. Son instinct la prévenait d'un danger imminent. Stefan avait lui aussi perçu la menace. Tous ses sens étaient aux aguets.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? avait hurlé Meredith en le voyant se raidir.
- Vite ! Partez ! avait-il répondu sans lâcher son fardeau. Mais on ne peut pas te laisser... protesta Meredith.
- Il faut partir, je te dis Bonnie, emmène-la, vite !
C'était la première fois qu'on avait demandé à Bonnie de prendre la situation en mains. Elle avait attrapé Meredith par le bras. Stefan avait raison. Elles devaient fuir sur le champ ou elles allaient y passer à leur tour. Bonnie avait entraîné son amie en dépit de ses protestations.
- Je vais l'allonger sous les saules ! avait lancé Stefan.
Bonnie n'avait d'abord pas compris pourquoi il avait dit ça. Plus tard, lorsqu'elle reprit ses esprits, la réponse lui apparut. Il leur avait indiqué le lieu ou il la laisserai tout simplement parce qu'il ne serait plus là pour les aider à la retrouver.


16.


Cinq siècles auparavant, dans les ruelles sordides de Florence, Stefan, affamé et épuisé, avait fait un serment. Celui de ne jamais se servir de ses pouvoirs pour faire du mal aux créatures plus faibles que lui.
Il allait rompre sa promesse. Il embrassa le front glacé d'Elena avant de l'étendre. Il reviendrait plus tard, s'il le pouvait. La force maléfique avait dédaigné Bonnie et Meredith comme prévu. C'était lui qu'elle voulait. Elle était tapie dans l'ombre, à guetter ses mouvements, et il ne la ferait pas attendre très longtemps.
Il bondit sur la route balayée par le vent glacial en s'efforçant de chasser de son esprit l'image de la morte. Conscient qu'il devait d'abord retrouver ses forces avant de se battre, il se concentra pour localiser la proie qu'il convoitait.
Il ne mit que quelques minutes pour retrouver Tyler et ses copains, qui n'avaient pas bougé de la baraque de chantier. Avant qu'ils aient eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait, la fenêtre vola en éclats.
Stefan était bien décidé à tuer. Il fondit sur Tyler et lui planta ses canines dans la gorge. Mais, dérangé par un des gros bras, il n'eut pas le temps de le vider de son sang. Stefan plaqua sa nouvelle victime au sol, refermant ses mâchoires sur son cou. Le goût ferreux du sang chaud le revigora en se diffusant en lui comme de la lave en fusion. Il lui en fallait encore. Il était avide de vie, et de pouvoir. Son festin avait décuplé ses forces : il assomma sans peine tous les autres avant de pomper leur précieux nectar jusqu'à la dernière goutte.
Il s'occupait de sa dernière victime, la bouche dégoulinante de sang, quand il aperçut Caroline, recroquevillée dans un coin. Son air hautain avait totalement disparu. Elle avait les yeux exorbités d'un cheval terrorisé et bafouillait des supplications inintelligibles.
Lorsque Stefan la souleva, elle poussa un gémissement d'effroi. Il lui attrapa les cheveux sans ménagement pour découvrir sa gorge. À l'instant où il dévoilait ses canines acérées comme des dagues, elle hurla de terreur et perdit connaissance.
Il la lâcha. De toute façon, il était déjà gavé de sang. C'était la première fois qu'il sentait une telle force bouillonner en lui.
À présent, il était en mesure d'affronter Damon. Il assortit de la baraque sous la forme d'un faucon qui prit majestueusement son essor dans le ciel déchaîné. Cette nouvelle enveloppe était prodigieuse. Il était ivre de puissance. .. et de cruauté. Sa vue incroyablement perçante lui fit trouver sans mal l'endroit qu'il cherchait : une clairière perdue parmi les chênes.
Indifférent aux assauts du vent, il fondit sur son ennemi avec un cri féroce. Damon, surpris par l'attaque, eut beau se protéger le visage des deux bras, il ne parvint pas à empêcher le rapace de lui entailler la chair. Il hurla autant de douleur que de rage.
Stefan ponctua son offensive par une mise en garde muette. Il n'y a plus de petit frère qui tienne. Je vais te vider de ton sang.
La voix narquoise et haineuse de Damon l'atteignit en retour comme une onde de choc. C'est comme ça que tu me remercies de vous avoir sauvés, Elena et toi ?
Le faucon replia ses ailes et partit de nouveau en piqué avec un seul but : tuer. Il visa les yeux. Ses serres lacérèrent jusqu'au sang les joues de son frère. Le bâton dont ce dernier s'était armé siffla à quelques centimètres de lui.
- Tu aurais mieux fait de nous tuer tous les deux ! lança- t-il à Damon.
- Je vais me faire le plaisir de corriger cette erreur; répliqua ce dernier en rassemblant ses pouvoirs, même si je ne vois pas de qui tu parles. Qui suis-je censé avoir tué?
L'innocence que feignait son frère redoubla la rage de Stefan et il fondit sur sa proie avec une hargne inouïe, Mais cette fois, le bâton ne rata pas sa cible, et le faucon l'aile pendante, s'abattit par terre, juste derrière Damon.
Stefan reprit aussitôt sa forme humaine. Son bras cassé le faisait à peine souffrir tant il suffoquait de colère, Avant que Damon n'ait eu le temps de se retourner; il se jeta sur lui et, de sa main valide, l'empoigna par le cou.
- Tu le sais bien. Elena, murmura-t-il en lui plantant ses dents dans la chair.
L'obscurité... un froid glacial... quelqu'un appelant à l'aide... une extrême fatigue...
Lorsque Elena battit des paupières, les ténèbres se dissipèrent, mais elle était toujours glacée jusqu'aux os. Le fait d'être allongée dans la neige n'était pas seul en cause. Quelque chose, dans son corps, avait changé.
Elle se redressa. Qu'est-ce qui s'était passé ? Elle s'était endormie dans son lit... non, il y avait eu cette commémoration. Elle se revit sur scène. Quelqu'un faisait une drôle de tête. Ça l'avait fait rire, mais elle ne se rappelait plus pourquoi. Tout s'embrouillait dans son cerveau. Des visages fantomatiques dansaient devant ses yeux, des fragments de phrases résonnaient à ses oreilles. Elle ne comprenait rien.
Tout ce qu'elle voulait, c'était dormir. La neige et le froid lui étaient indifférents. Elle se rallongea, mais aussitôt, les hurlements dans sa tête recommencèrent. Quelle étrange sensation ! Ce n'était pas son ouïe qui les captait. Non, il résonnaient dans son esprit avec une clareté stupéfiante. C'était les cris de rage et de douleur d'un être à l'agonie.
Elle surprit soudain un mouvement furtif dans l'arbre. Un écureuil. Elle perçut distinctement son odeur subtile. Bizarre. C'était la première fois qu'elle arrivai à capter ce genre de choses ! Il la fixa de son petit œil noir avant de s'élancer vers le long du tronc. La main d'Elena partit comme un éclair, ratant de peu sa proie, et ses ongles griffèrent l'écorce du saule.
Qu'est-ce qui lui avait pris d'essayer d'attraper cette pauvre bête ? Elle tenta d'y voir plus clair dans son esprit, puis se rallongea, épuisée.
Les cris continuaient. Elle se boucha les oreilles. En vain. Quelqu'un était blessé, et en mauvaise adminhelpure. Il se battait. Un combat. C'était donc ça ! Elle pouvait se rendormir, à présent. Mais elle n'y parvint pas. Une force irrésistible lui ordonnait de se lever.
Bon, d'accord, elle devait y aller. Et après, elle retournerait se reposer. Quand elle l'aurait vu.
Ça y est ! Ça lui revenait ! C'était celui qui la comprenait, qui l'aimait. Celui avec qui elle voulait vivre pour toujours. Son visage lui apparut au milieu des brumes qui obscurcissaient son esprit. Elle le contempla avec amour et se décida à affronter cet atroce blizzard. Elle devait trouver la clairière pour le rejoindre.
Elle sentait le feu qui brûlait en lui. Il ressemblait à celui qui couvait en elle. Mais ses appels désespérés était sans équivoque. Il était en danger. Elle les entendait vraiment à présent. Ils devenaient de plus en plus distinct à son oreille à mesure qu'elle progressait à travers la forêt
Là-bas sous le chêne centenaire. C'était bien lui. Elle reconnaissait son regard d'un noir profond et son sourire énigmatique.
Elena secoua les cristaux de glace accroché à ses cheveux et s'avança dans la clairière.


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قديم 02-05-10, 03:39 PM   #14

sanaafatine

نجم روايتي

 
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c est fini اتمنى ان تنال اعجابكم

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قديم 02-05-10, 04:30 PM   #15

fatima zahraa
 
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حبيت اكون اول من يرد و اهنيك على الفكرة الرائعة فالرواية بالفرنسية ستكون حقا متعة و فائدة ...., بس الرواية مكونة من 5 اجزاء و انت حطيتي جزئين فقط , يا ريث توفري بقية الاجزاء اذا كان ممكن
و لكي مني جزيل الشكر


fatima zahraa غير متواجد حالياً   رد مع اقتباس
قديم 02-05-10, 04:43 PM   #16

sanaafatine

نجم روايتي

 
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حبيت اكون اول من يرد و اهنيك على الفكرة الرائعة فالرواية بالفرنسية ستكون حقا متعة و فائدة ...., بس الرواية مكونة من 5 اجزاء و انت حطيتي جزئين فقط , يا ريث توفري بقية الاجزاء اذا كان ممكن
و لكي مني جزيل الشكر
شكرا لمرورك اختي ساحاول توفير بقية الاجزاء فانا ايضا ارغب قراءتها


sanaafatine غير متواجد حالياً   رد مع اقتباس
قديم 02-05-10, 05:28 PM   #17

هند88

نجم روايتي وكاتبة في قسم قصص من وحي الأعضاء و أميرة حزب روايتى للفكر الحر

 
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الف الف الف الف شكر يا سنافاتن احلى مفاجاة والله انت رائعة

هند88 غير متواجد حالياً  
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شكرا احبتي في الله
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قديم 02-05-10, 08:06 PM   #18

سارة220000

قارئة متألقة

 
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شكرا ليكي بس بدي اعرف مين كاتب هالرواية؟

سارة220000 غير متواجد حالياً   رد مع اقتباس
قديم 03-05-10, 01:50 AM   #19

soul-of-life

نجم روايتي وعضوة في فريق الترجمة

 
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والله انا بشكرك على مجهودك
بس للاسف انا فرنسيتى ضعيفة فعلا
لكن نفسى اتعلم بجد
تعلمينى وتكسبى فيا ثواب ههههه
لكن ان شاء الله هحاول اشوف وسيلة لتحسين الفرنسية
انا فقط محتاجة اراجع القواعد وكده
واظن الكلمات الجديدة مش مشكلة
وربنا يعين
شكرا بجد وان شاء الله هذه القصة تكون حافز للى زىّ محتاجين يزيدو معرفتهم بالفرنسية


soul-of-life غير متواجد حالياً   رد مع اقتباس
قديم 03-05-10, 01:36 PM   #20

doursafe
 
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?  التسِجيلٌ » Oct 2009
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شكرا كتير حبيبتي رياحتيني أنا بديت من مدة أقراها بالانجليزي بس كان مجنيني شوي بس هلا أكيد راح أقراها فرنسي حبيت أسألك بس هي الرواية مترجمة ككل للفرنسي على شكل كتاب اذا كان هيك ياريت تحطي رابط التحميل ألف شكر مرة ثانية

doursafe غير متواجد حالياً   رد مع اقتباس
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