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قديم 13-06-10, 09:35 AM   #21

sanaafatine

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افتراضي


Chapitre 13 : Et maintenant ?


Je me réveillais complètement désorienté, mes membres étaient tous engourdis, lourds comme si je revenais d’un long sommeil. Je me sentais anormalement faible, affamé … et particulièrement déçu d’être redevenu un vampire. Je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé entre mon entrée dans cette hutte et mon récent réveil. J’aurai dit deux ou trois heures tout au plus mais étrangement Carol n’était plus près de moi, cela signifiait sans doute que mon pseudo coma avait duré bien plus longtemps.

Le feu se consumait encore et répandait une légère lueur pour me permettre de distinguer ce qui se trouvait autour de moi. J’étais allongé sur le sol à l’endroit même où j’étais tombé, toujours torse nu. Mon manteau et ma chemise étaient posés près de moi avec un mot :

Edward,

Je n’ai pas réussi à te réveiller, tu étais bien trop épuisé alors je t’ai laissé te reposer.

Viens me dire au-revoir avant ton départ, je voudrais être sûre que tu vas bien

Carol

Les mots épuisé et reposer, me firent sourire car je ne les avais jamais employé pour me décrire. Nous, les vampires nous n’étions jamais fatigués, ne dormant jamais, nous n’avions nullement besoin de nous reposer …

Je venais de vivre une expérience tout à fait unique qui avait même temporairement modifié mon état. Carol avait raison sur deux points, mon cœur et mon inconscient s’étaient révélés … j’avais effectivement acquis quelques certitudes mais pour combien de temps. J’avais besoin de la voir une dernière fois pour la remercier et faire un point avec elle de tout ce que j’avais vécu.

Avant toute chose, j’avais besoin de me mourir car ma gorge me tiraillait et c’était bien trop risqué de la voir dans cet état. J’étais atrocement affamé, cette expérience m’avait puisé tant d’énergie que j’étais véritablement vidé. Cela devait sans doute être le signe que le rituel avait correctement fonctionné ? Je me rhabillais comme je le pus et sortit de cette hutte. Il faisait jour … c’était visiblement le matin, le soleil était déjà bien levé derrière un banc de nuages. Un rapide calcul s’imposait … cela faisait presque vingt quatre heures que j’étais entré dans cette même hutte.

Waouh !! Je comprenais mieux l’état dans lequel je me trouvais… mais je devais retrouver des forces au plus vite pour entamer la chasse. Chasser … oui mais quoi ?? Chasser dans une région peuplée essentiellement d’ours … ours protégés pour couronner le tout, n’était plus du tout une si bonne idée. Je n’avais pas assez de force de toute façon pour en affronter un, j’étais beaucoup trop faible, je devais donc me rabattre sur des cibles plus faciles.

J’avançais péniblement, en trainant les pieds car mes jambes étaient douloureuses, je détestais être dans cet état, cette faiblesse n’était pas moi … je détestais cette vulnérabilité, je pouvais enfin imaginer un peu ce que vivait Bella au quotidien. Ne rien maitriser, avoir peur de tout, craindre pour sa vie …

Oui Bella … ma Bella !!

Elle m’aimait, elle m'avait pardonné … je l’aimais, elle me manquait désespérément … alors qu’est-ce que je fichais encore ici ??

Et bien, je lui avais fait une ignoble promesse et je me devais de la tenir. L’incroyable expérience que je venais de vivre ne devait en rien me dérouter de mes objectifs.

Les esprits voulaient m’apaiser et on su de quelle manière s’y prendre mais ma résolution restait la même : protéger Bella, d’autant plus que cette vision de mariage m’intriguait profondément. Cela signifiait essentiellement qu’elle allait réussir à être heureuse mais … sans moi, elle ne pourrait jamais devenir ma femme. A mon plus grand regret …

J’avais tout à fait conscience que j’avais vu ce que je désirais voir, son pardon et son amour mais qu’en était-il réellement ?? Une fois encore cela devait être mon égoïsme qui me poussait à penser que tout était oublié et que je pouvais rejoindre Bella comme si rien ne s'était passé comme si je ne l'avais jamais quitté … quel imbécile !! Non ce n'était pas si simple, non je ne pouvais pas y retourner même si j'avais changé et que j'avais obtenu bon nombre de réponses à mes interminables questions.

Mon esprit était encore trop embrouillé et mes découvertes s’avéraient être beaucoup trop récentes pour prendre une quelque conque décision. Et cette faim qui me tiraillait … ne facilitait pas mon raisonnement. Ma gorge était devenue brûlante et extrêmement douloureuse, il fallait absolument que je chasse.

J’avais réussi à me traîner jusqu’à la baie d’Hudson, assez loin de la ville et de chez Carol. Le fleuve était recouvert d’une épaisse couche de glace où se trouvait une colonie de phoques. Rapidement, mon futur repas s’imposa à moi comme une évidence. Ces phoques ne devraient pas être trop difficiles à attraper ? En tout cas, ils n’étaient pas réputés pour leur vitesse alors j'avais toutes mes chances.

Il fallait que je sois vraiment dans un piteux état pour en être réduit à m’attaquer à de misérables phoques mais l’idée qu’ils soient la proie favorite des ours me rasséréna. Cela voulait peut être dire qu’ils n'étaient peut être pas si mauvais … après tout.

Oh, il m’en faudrait au moins une bonne dizaine pour être rassasié mais je n’avais pas d’autre choix. Il aurait été préférable d’attaquer de nuit pour être certain de ne pas être vu mais ma faim était bien trop encombrante et il fallait la calmer au plus vite avant que mes plus vils instincts ne se réveillent. Il aurait été si facile d’attaquer un humain, j’aurai toujours été le plus fort même dans cet état lamentable. La solution d’attaque de jour restait la plus judicieuse et peu risquée à la condition que je m’y prenne bien.

Je décidais donc de ramper jusqu’au groupe d’une cinquantaine de phoques qui dormaient paisiblement sur la banquise. Ils étaient tous assez proches les uns des autres pour se protéger du vent glacial et ils m’offraient du même coup une parfaite cachette pour agir sans être vu. Là encore, comme pour l’ours, ils ne furent pas effrayés par ma présence, faute de pouls, je ne représentais pas un prédateur … malheureusement pour eux, ils se trompaient.

Je pus entamer mon repas, en les mordant un à un sans même effrayer les autres. Les phoques n’avaient pas le temps ni de gémir, ni de se débattre, ce qui ne perturbait en rien leurs congénères et me permettait ainsi d’économiser mon énergie. J’étais vraiment pitoyable, ainsi allongé sur la banquise, camouflé parmi tous ces phoques en train de me nourrir pour tenter de recouvrer des forces.

J’étais tombé bien bas !! Après avoir vécu d'aussi intenses émotions cela devait être sûrement le prix à payer pour avoir eu droit à autant de bonheur et d’amour. Je n'avais d'ailleurs rien fait pour avoir un tel cadeau, mon état désastreux était sans doute le revers de la médaille. Je fus effectivement rassasié comme je l’avais prédis et tous mes sens ainsi que ma force me revinrent enfin, à ma plus grande satisfaction.

La nuit n’allait pas tardée à tomber et je devais retrouver Carol avant son départ pour le travail. Ce qu’elle m’avait permis de vivre n’avait pas de prix et je ne savais pas comment la remercier. Je savais bien qu’elle ne faisait pas cela pour avoir quelque chose en retour mais juste pour aider une … âme en peine.

Étonnant, j’osais penser que j’avais peut être … une âme !

Je devais bien avouer que je ne savais plus trop où j’en étais et puis avoir une âme cela signifiait quoi pour moi ?

Si c’était juste une histoire de connaître ma destination finale à savoir l’enfer ou le paradis et bien les esprits pensaient m’avoir donné les clés pour obtenir la réponse à cette éternelle question. L’apparition de ma mère n’y était pas pour rien dans mes nouvelles incertitudes. J’avais encore besoin d’y réfléchir même si mon avis ne serait plus aussi tranché qu’autrefois sur moi ou sur l’avenir de …

Non, l’avenir de Bella ne devait pas changer, notre amour quoique merveilleux car partagé et intense comme celui de Roméo et Juliette, devait rester un amour tragique et … impossible. A vouloir s’aimer, ils en avaient perdu la vie … tous les deux !! Je ne pouvais pas prendre ce risque avec Bella, je ne pouvais même pas envisager qu’elle puisse … mourir au nom de notre amour.

D’avoir son pardon et de savoir qu’elle m’aimait, allait devoir me suffire. Je ne pouvais pas espérer plus … sa vie en dépendait. Un avenir heureux l’attendait, je l’avais vu mais je n’y figurais pas sinon je l’aurai vu me dire : oui !!

Et puis elle n'avait que dix huit ans, j'étais si l'on peut dire son premier amour, elle pensait m'aimer toute sa vie comme tous les jeunes amoureux. Moi, je pouvais l'aimer toute mon existence car j'avais acquis l'expérience et la conviction que c'était elle, la femme de ma vie, j'avais fait d'autres rencontres et eut plus de cent ans pour y réfléchir et me découvrir. Bella, elle, n'avait réellement connu que moi, tout ce qu'elle avait ressenti était si intense car c'était la première fois qu'elle vivait cela … elle aurait certainement envie de découvrir d'autres choses et elle l'avait peut être déjà fait.

J'allais devoir très rapidement oublier cette idée car je sentais déjà une énorme douleur envahir toute ma poitrine, comme un étau qui enfermait mon coeur de granit. Une pression trop appuyée pourrait le faire éclater en milliers de morceaux qui s'éparpilleraient dans mon enfer de souffrance et ainsi plus aucun amour ne serait alors possible.

Mon esprit s’était certes purifié grâce au rituel de Carol mais il paraissait évident qu’il ne m’aurait pas guérit de mon inconditionnel amour pour Bella. Bien au contraire celui-ci avait été renforcé même si l’idée qu’elle puisse vivre heureuse et aimer quelqu’un d’autre que moi, me faisait atrocement souffrir. Je l’avais abandonné … je devais en payer le prix !

J'allais devoir dorénavant continuer mon insignifiante existence en tentant du mieux que je le pouvais de la protéger des dangers à venir. Victoria en restait toujours un mais Alice devrait tout de même me le confirmer car cette traque commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Je n’aspirais qu’à rester dans un coin et laisser le temps et les évènements me malmenaient. Je n’avais plus envie de poursuivre cette tueuse car à trop côtoyer ses pensées, mon instinct de tueur avait tendance à refaire surface et je ne souhaitais plus que cela se reproduise. J’allais devoir retourner sur Winnipeg, vérifier si Victoria y était toujours et j’aviserai ensuite de la suite à donner à tout ça…

Je fus rapidement arrivé devant chez Carol, la nuit commençait à tomber, il fallait que je la vois avant mon départ. Je n’avais pas envie de partir, je serai bien resté ici quelques jours de plus si cette foutue traque ne m’avait pas obligé à me remettre en route. Carol m’avait tellement apporté … sa présence rassurante, sa gentillesse, sa bonne humeur contagieuse, sa discrétion sur ce que j’étais et l’incroyable cadeau qu’elle m’avait offert. Je lui serai éternellement redevable et je trouverai bien un moyen de la remercier.

Elle vint promptement m’ouvrir et un sourire radieux illumina son visage cerné. Elle semblait bien fatiguée … je n’étais pas le seul à avoir eu du mal à me remettre de mes émotions. Je ne pus m’empêcher de la prendre dans mes bras … geste instinctif pour lui témoigner toute l’amitié que j’avais pour elle. Elle fut surprise mais ne me repoussa pas, elle n’avait pas fuit au contact de mon corps dur et glacial. Aussitôt son odeur m'enveloppa et mon visage vint s'enfouir dans le creux de son cou, son parfum était divin, boisé et légèrement poivré … c'était si particulier que je pris une longue inspiration afin de le savourer et de ne jamais l'oublier. Je captais au même moment une pensée de Carol et je compris que je ne devais pas aller plus loin … elle pourrait se méprendre sur mes intentions. Elle s'était attachée à moi et je représentais visiblement bien plus qu'un simple ami …

Mais que m’arriverait-il ??

Mes instincts d’humain revenaient, je le sentais … car jamais je n’aurai fait cela auparavant. Je fus très surpris par mon attitude qui me ressemblait si peu. Je fis aussitôt un léger pas en arrière comme pour m’excuser mais Carol me retint en me saisissant une main. Sa chaleur irradia instantanément ma main glacée et estompa en même temps mon angoisse puis une légère onde électrique traversa tout mon corps …

Ce n’était pas du désir que je ressentais, à l’instar de ce que j’éprouvais au contact de Bella, mais plutôt une étrange attirance que je n'arrivais à décrire. Elle avait compris ma gêne, encore une fois, sans que je n’ai eu à lui dire un seul mot. Elle voulait tant me rassurer et me protéger.

Cette situation était très surprenante car auparavant c’était moi le protecteur, je devais protéger et m’assurer que Bella ne risquait rien … et maintenant tout était inversé. J’étais devenu si vulnérable que Carol se sentait obligée de me protéger. C’était d’ailleurs un peu la même relation que celle d’Alice et Jasper. Alice surveillait constamment le futur de Jasper, ses humeurs pour être sûre qu'il ne soit plus jamais tenté par le sang humain. Elle ne pouvait s'empêcher de le rassurer continuellement.

Selon moi, dans une relation, l’homme devait toujours être le plus fort émotionnellement et physiquement afin de soutenir celle qu’il aimait. Alice et Carol me prouvaient le contraire … en amour tout était possible. J’avais encore beaucoup de chose à apprendre et je prenais de plus en plus conscience que j’avais pris une mauvaise décision en quittant Bella …

Tout en ayant toujours sa main dans la mienne, Carol me murmura quelque peu émue :

- je suis heureuse de te revoir, j’avais peur que tu ne partes sans me dire au-revoir…

- je n’aurai jamais pu te faire cela, je te dois tant …

- mais je n’ai rien fait d’extraordinaire, j’ai juste essayé de t’aider car je ne supportais pas de te voir endurer une telle souffrance. Tout le reste, tu l’as fait tout seul !! Tu as une telle aura que ce rituel restera éternellement gravé en moi. Je n'avais jamais vécu cela auparavant, j'ai enfin réussi à communiquer avec les quatre éléments … et je suis sûre que cela … c'est grâce à toi !

- ne te sous-estimes pas, s’il te plait, c’est un immense cadeau que tu m’as offert bien plus que je ne le méritais !!

- et qu’as-tu vu justement ?? Je n’ai pas du tout eu accès à tes visions ? Je sais juste que tu m’as fait peur car tu es resté connecté avec les esprits puis inconscient très longtemps. D’ordinaire le rituel dure deux ou trois heures et pour toi cela à durer environ une dizaine d’heures … cela m’a valu une sacrée migraine et une grosse fatigue mais à te voir j’ai le sentiment que cela valait la peine? N’est-ce pas ? Me demanda-t-elle maintenant enjouée et m’accompagnant jusqu’au canapé pour nous asseoir tout près l’un de l’autre. Elle n’avait toujours pas relâché ma main.

- avant que tu ne me répondes je voudrais tenter quelque chose ? Puis-je ? Me demanda-t-elle en me prenant mon autre main et en s'asseyant en tailleur sur son canapé, face à moi.

J'acquiesçai d'un léger signe de tête, perplexe, que me réservait-elle encore ?

Elle ferma les yeux, sa chaleur irradia aussitôt mes deux mains. Les siennes étaient brûlantes, elles se mirent à trembler légèrement, son cœur se mit à battre plus rapidement. Je sentis sa chaleur traverser mon corps en un éclair et elle s'exclama avec son accent québécois toujours aussi enjoué :

- totalement fascinant !! Incroyable !! Dit elle en ouvrant les yeux qui me fixaient avec une stupéfiante intensité … Ta mère te ressemble beaucoup, elle était si belle !! Me lança-t-elle comme pour me surprendre

- tu veux me dire que tu viens te voir tout ce que j'ai vécu dans la hutte juste en me touchant les mains ?? Lui demandais-je totalement surpris

- et bien oui !! Cela ne m'était jamais arrivé, tu as de telles capacités et une générosité sans limite ! Tu as pu ainsi me faire tout partager ! Normalement on a jamais accès à l'esprit ou l'âme des gens et donc on se sait jamais ce qu'ils ont vécu et ils n'arrivent d'ailleurs quasiment jamais à nous l'expliquer et s'en est très frustrant. Sans leurs explications on ne peut pas les aider ou les guider … mais avec toi, j'ai enfin pu avoir accès à ce que tu as vécu et je ne m'en remets toujours pas ! Les esprits ont été extrêmement généreux avec toi, c'est une grande marque de respect dans notre croyance et j'espère que tu ne douteras pas de tout ce que tu as pu vivre ?

- j'en doute si … c'était beaucoup trop beau, beaucoup trop surréaliste pour me dire que cela m'est réellement arrivé !! Retrouver l'intégralité de mes souvenirs de ma vie d'avant, revoir ma mère … et puis revoir ma … , la toucher … l'embrasser … imaginer son pardon … Je n'arrivais même plus à terminer ma phrase tellement j'étais submergé par l'émotion.

- justement, crois-tu que tu aurais eu le droit de vivre tout cela si tu ne le méritais pas ?? Ecoute moi bien … Me lança-t-elle en prenant mon visage glacé entre ses deux mains douces et chaudes. Son regard était si expressif, elle n'appréciait guère que je remette en doute le bien fondé de ce que j'avais vécu. Je t'interdis de douter !! Ce que tu as vécu s'est réellement produit et cela doit justement t'aider à avancer, à aller de l'avant même si tu n'as pas la réponse à toutes tes questions, tu as quand même trouvé des réponses à d'autres. Tu dois absolument arrêter de te morfondre !!

Sans s'en rendre compte, elle était en train de me caresser la joue avec son pouce, sentir son doigt chaud parcourir ma peau glacée était si agréable, si doux et réconfortant. J'étais réceptif à sa tendresse, elle me faisait tant de bien. Pourquoi la laissais-je me toucher ainsi, pourquoi ne la repoussais-je pas ?? Je sentais cette attirance prendre de l'ampleur et l'emporter sur ma raison. Je devais me ressaisir …

- et toi, tu ferais quoi si tu avais vu comme moi que la personne que tu aimais plus que tout, allait se marier … mais pas avec toi ?? Lui demandais-je comme pour lui rappeler que mon coeur était déjà pris, comme si j'avais besoin de me rassurer pour ne pas craquer.

Elle ne fut guère désarçonnée et me répondit du tac au tac comme elle savait si bien le faire :

- tu as deux solutions : te battre ou laisser faire le destin ! Tu l'aimes beaucoup trop pour revenir en arrière alors maintenant que tu as la certitude de son pardon et de son amour, laisse toi le temps de bien y réfléchir, poursuis ta quête et d'ici quelques temps tu retourneras dans sa vie et tu verras s'il y a toujours une place pour toi. Elle doit, elle aussi découvrir si elle peut vivre sans toi … et continuer sa vie. J'ai bien peur que si tu reviens trop tôt dans son existence, tu ne reprennes la même décision tragique au moindre problème. Tu dois être sûr de toi pour retourner auprès d'elle, c'est à ce prix seulement que tu seras heureux …

- oui, je suppose que tu as raison … nous avons besoin de temps pour faire le point, je vais être obligé de faire confiance à mon destin … je crois que tu m'as véritablement donné un conseil avisé car je suis beaucoup trop troublé pour faire la part des choses. J'ai effectivement besoin de temps …

- où comptes-tu aller maintenant ?? me demanda-t-elle la voix empreinte d'une légère émotion.

Elle voulait que je reste près d'elle encore un peu … j'en avais envie aussi mais plus je restais et plus elle s'attachait à moi. Je ne voulais pas lui faire de peine, je ne voulais pas une nouvelle fois faire du mal … je devais partir.

- je vais continuer mon errance … j'ai aussi une ou deux choses à régler et puis après on verra, j'attendrai un geste des esprits pour agir ! Lui répondis-je avec un petit clin d'œil pour la faire sourire et faire disparaître la peine qui emplissait ses traits.

- ils t'aideront, j'en suis sûre, tu es un peu l'un des nôtres maintenant !! Essaie de ne pas m'oublier ?? Me taquina-t-elle

Elle se leva du canapé et je fis de même … elle vint aussitôt se blottir dans mes bras. Elle posa sa tête à l'endroit où aurait du battre mon cœur. Et elle murmura :

- il n'a pas besoin de battre pour être aimé, il est vivant et profondément ancré en toi. Prends soin de toi … donne moi de tes nouvelles quand tout ira mieux pour toi …

- si tu as besoin de quoique ce soit n'hésites pas à m'appeler … je serai toujours là ! Lui dis-je en l'éloignant de moi doucement pour fouiller les poches de mon manteau à la recherche de mon portable.

Je ne l'avais pas sur moi, je ne l'avais même jamais eu, je l'avais volontairement laissé à Alice pour être sûr que l'on ne me dérange pas car à l'époque je ne voulais parler à personne mais depuis la situation avait évoluée. Je lui notais donc mon numéro de portable ainsi que celui d'Alice au cas où … car je ne savais pas trop quand je serai de nouveau véritablement joignable.

Je la serrai une dernière fois dans mes bras, je sentais ses sanglots silencieux contre ma poitrine … j'étais bouleversé qu'elle soit si triste, elle m'avait témoigné tant d'affection sans jamais ne rien attendre de moi. C'était effectivement un être exceptionnel et je comprenais maintenant toutes les incroyables facultés qu'elle possédait, elle les méritait et même encore plus … je lui souhaitais ardemment. Lorsqu'elle fut apaisée, je pris congé le cœur lourd de devoir quitter un endroit où j'aurai pu rester, où j'aurai pu à nouveau aimer si tout avait été différent …






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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 13-06-10, 09:40 AM   #22

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افتراضي

Chapitre 14 : Chicago


Mon retour sur Winnipeg fut long et difficile, mes pensées avaient du mal à quitter Churchill et Carol … le même trajet me prit le double de temps.

L'idée de retrouver les horribles desseins de Victoria ne m'aidait pas non plus à me montrer rapide et vaillant. Comme pour couronner le tout, j'avais pris du retard sur cette dernière … trois petits jours. Victoria avait déjà quitté Winnipeg mais sa trace était maintenant trop ancienne pour pouvoir la pister. Cette pensée m'énerva instantanément, j'étais véritablement un piètre traqueur !

Il ne me restait qu'une seule solution pour sortir de cette impasse : Alice. J'allais devoir l'appeler et l'idée de la déranger une fois encore avec mes histoires m'agaçait au plus au point. Malheureusement je n'avais pas le choix, je devais la contacter pour savoir quelle suite je devais donner à toute cette détestable histoire.

N'ayant bien évidemment pas mon portable, j'allais être dans l'obligation de téléphoner d'une cabine publique … minable !! Heureusement, j'avais au moins conservé ma carte bancaire sinon j'aurai du faire la manche pour obtenir quelques pièces … Après avoir arpenté plusieurs rues, je me décidais pour une petite cabine isolée, près d'un petit parc totalement désert en cet fin d'après midi désastreuse car horriblement pluvieuse.

Je pris une grande inspiration car j'appréhendais t'entendre la voix de ma soeur après tout ce temps, après tout ce que je savais sur elle et qu'elle ignorait … elle me manquait mais je devais être fort et ne rien dévoilait de ma tristesse.

Heureusement, elle décrocha rapidement et j'entendis sa petite voix enjouée. Je n'eus pas le temps de dire que c'était moi … elle le savait déjà à attendre la façon dont elle m'accueillit :

- Edward !!! Comme je suis heureuse !!! Je savais que tu m'appellerais !! Où es-tu ? Que fais-tu ? J'étais inquiète je n'ai pas eu de vision de toi depuis plus de trois jours …

- Stop Alice !!! Laisse moi au moins en placer une !! L'interrompais-je pour stopper son interrogatoire

- oui, oui, excuse moi mais je suis si contente … alors comme ça tu as perdu Victoria ??

- malheureusement oui, je ne me débrouillais pas si mal que ça jusqu'à présent mais là il semblerait que j'ai un peu perdu de mon assurance …

- tu as l'air différent, ta voix est moins … monocorde … tu sembles reprendre le dessus … je me trompe ? - c'est un bien grand mot et puis ce serait trop long à t'expliquer … je pense vous rendre une petite visite prochainement, j'ai des choses à te raconter et j'aurai besoin de l'aide de Jasper pour une ou deux affaires … Pourrait-il me donner le contact d'un de ses hommes de confiance, j'ai quelques importantes transactions à effectuer ?

J'avais en effet besoin de lui pour qu'il m'aide à faire octroyer une bourse à Bella grâce à ses différents contacts, cela ne devrait pas être trop dur en leur graissant un peu « la patte ». On devrait réussir à faire quelque chose. Je voulais aussi aider Carol en faisant en sorte que le Manitoba conservation la garde définitivement et non plus pour trois ans … elle aimait tant ce vivre à Churchill et s'occuper des ours. Elle serait ainsi à l'abri du besoin pour elle et les siens et pourrait se livrer entièrement à son don de chaman. C'était le minimum que je puisse faire pour elle. Nous avions de l'argent alors autant en faire profiter ceux qui en avait besoin et qui méritait de réussir …

- c'est super … Répliqua Alice comme pour valider mes pensées

- désolée Alice mais je ne vais pas pouvoir rester très longtemps car il pleut comme vache qui pisse et je suis trempé … alors on se racontera tout ça quand on se verra. Tout le monde va bien au moins ?

Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Carlisle et Esmée, je leur avais tant fait de peine …

- oui, t'inquiète … ils seront ravis de savoir que tu vas nous rendre visite … ils seront soulagés aussi d'avoir de tes nouvelles, on était tous si inquiet ! Dit-elle d'une voix moins assurée

- je sais, je suis désolé, cette solitude m'est nécessaire et c'est mieux pour tout le monde que je sois loin de vous … vous n'avez pas à subir mon état si pitoyable … vous me manquez tous profondément …

Je devais me ressaisir sinon j'allais craquer …

- Heu !! Alors tu sais où est Victoria ? Dis-je en me raclant la gorge

- Elle est à Chicago … tu as su pourquoi elle n'avait pas de destination précise encore ?

Je savais qu'elle pensait à Forks mais n'osait pas me le dire.

- elle se cherche un nouveau compagnon et j'imagine que cela l'oblige à lambiner! Dis-je en tentant de faire de l'humour pour qu'elle ne remarque pas mon malaise.

Dès qu'Alice eut prononcé le nom de Chicago j'eus un flash de plusieurs souvenirs se référant à mon enfance dans cette ville, à mes parents, à ma maison, … j'étais curieux de la découvrir car je ne la connaissais pas du tout. Je n'avais jamais osé y aller avant sachant que je ne me souviendrai de rien … mais tout ça c'était avant car je savais dorénavant où j'avais vécu et j'étais pressé d'approfondir mes souvenirs.

- prends soin de toi, Ok ??

- on se voit bientôt, je te préviendrais de mon arrivée, Embrasse tout le monde pour moi !! … Alice ??

- quoi ?? Me questionna-t-elle inquiète

- merci !! Merci pour tout !! - de rien grand frère, tu sais combien je t'aime !

- bye, mon petit lutin … Murmurais-je en raccrochant

Elle m'avait tellement manqué … l'entendre m'avait fait du bien !! Elle n'avait pas changé et c'était rassurant de penser que ma famille ne m'en voulait pas de mon attitude si désinvolte envers eux. Je ne supportais plus l'idée d'inquiéter Carlisle et Esmée, ils étaient si aimants et compréhensifs que leur rendre une petite visite rapide les rassureraient.

Toute cette pluie me rendait nostalgique de Forks … mais je devais aller de l'avant alors à moi Chicago !! Je quittais la Chicago de l'ouest canadien pour la vraie ville cette fois, ma ville de naissance … par deux fois …

Le trajet fut assez court, j'avais parcouru les mille deux cents kilomètres rapidement, j'adorais tant la vitesse, zigzaguer entre les arbres, sentir le vent fouettait mon visage de marbre, courir si vite sans jamais être essoufflé. Dommage Bella n'aimait pas ça, cela la rendait malade, j'aurai sans doute réussi à la faire changer d'avis avec le temps …

Je ne pourrai jamais oublier la première fois que je lui avais fait découvrir cette autre fascinante faculté que je possédais. C'était après notre merveilleux moment passé dans la clairière, notre communion avait été si parfaite, la découverte inoubliable de ce que nous ressentions vraiment l'un pour l'autre. Je mettais totalement ouvert à elle ce jour là alors que j'avais une peur implacable de lui faire du mal voir de la tuer. J'avais réussi à dominer le monstre ce jour là … j'étais tellement heureux que je voulais lui faire goûter la joie de la vitesse, partager mon bonheur avec elle. Malheureusement pour nous, elle n'apprécia pas comme je l'aurai souhaité.


Elle était si belle, même nauséeuse que je n'avais pu me retenir de l'embrasser, toucher pour la première fois ses lèvres si douces, tièdes et parfumées … mais Bella ne put s'empêcher d'en vouloir plus, elle avait été plus entreprenante que je ne le pensais, déjà à cet instant elle savait ce qu'elle voulait. Je ne pu retenir un léger sourire en repensant à cet instant. Moi qui luttais contre le démon pour ne pas la tuer, elle comme toujours, sûre que je ne lui ferai rien, n'avait pu se maîtriser. Elle était si imprévisible mais c'était une des qualités chez elle que j'aimais le plus, ne jamais savoir à quoi m'attendre … j'aurai tant aimé revenir en arrière, voir si je pouvais changer le cours des choses, juste pour enlever cette insoutenable douleur qui emprisonnait ma poitrine à chaque fois que je pensais à ma Bella. Non, je savais bien que c'était impossible et mon seul bonheur serait de conserver ces souvenirs intacts dans ma mémoire comme autant de pierres précieuses d'un trésor.

Ce fut avec une légère pointe d'émotion que je vis apparaître devant moi en même temps que le soleil se levait : la ville des vents, une expression sensée la qualifier un peu comme la ville des péchés pour Las Vegas. Elle était gigantesque avec ces gratte-ciels nombreux, à perte de vue, mais j'avais tout de même l'impression d'être chez moi … je me sentais si petit devant autant d'immensité. L'idée d'affronter à nouveau tous ces humains et leurs sinistres, stupides, arrogantes pensées me déplaisait mais je devais endurer tout cela, je l'avais mérité c'était une de mes nombreuses punitions … et puis j'avais un secret espoir de découvrir de nouvelles choses sur ma vie d'humain.

Le soleil ne fit qu'une courte apparition et les nuages vinrent rapidement couvrir le ciel suffisamment pour que je puisse arpenter les rues de Chicago sans attirer l'attention. Pour ne pas renouveler la désagréable mésaventure de Vancouver, je devais pouvoir localiser Victoria aisément sans avoir à lui courir après …

Chicago s'y prêtait bien justement avec toutes ces monstrueuses tours, de magnifiques points d'observation en perspective. Tout ceci me donna une idée lumineuse, j'allais profiter d'un des atouts de cette ville … la Sears Tower. Cette tour fut la plus haute des États Unis pendant une trentaine d'années avant que le gigantisme de Taïwan ne l'emporte sur nous. Jouer les touristes ne me plaisait guère mais je faisais cela en espérant localiser Victoria plus rapidement

Sears Tower mesurait plus de quatre cents mètres de haut, dommage qu'un vampire ne puisse pas voler cela m'aurait éviter de prendre un de ces ascenseurs. Ils étaient certes rapides mais être confiné avec plusieurs dizaines d'humains même pour quelques secondes m'oppressait. Je n'avais plus qu'à retenir ma respiration et me fredonner ma berceuse histoire de supporter cette épreuve.

Une minute plus tard, j'étais enfin libéré, je pouvais de nouveau respirer et profiter de la magnifique vue panoramique qui se présentait devant moi. Ce Sky deck était impressionnant, situé au cent troisième étage de la tour, on avait l'impression de dominer le monde. Le ciel était suffisamment dégagé pour que je puisse distinguer grâce à ma vue perçante face à moi, le lac Michigan mais aussi plus loin sur la droite les prairies de l'Illinois et les champs à perte de vue de l'Indiana. Je n'avais qu'un seul mot : Waouh !! C'était incroyable … mais je devais me concentrer sur les rues de Chicago.

Je fermais les yeux et me laisser bercer par les bruits environnants … tous mes sens étaient en ébullition. Je distinguais tant de choses … les voix des touristes près de moi, le vent qui soufflait et bourdonnait dans mes oreilles, la sonnerie de l'ascenseur qui déversait ces touristes par dizaines … puis plus lointain les klaxons des voitures, la circulation dense, les sirènes de police, l'effervescence de la ville … et encore plus lointain les bruits des pas des passants sur le goudron des trottoirs, j'arrivais même à distinguer les talons aiguilles d'une femme fatale ou les mocassins d'un business man. Vinrent rapidement ensuite toutes leurs pensées, si le maquillage de cette dernière n'avait pas coulé et si l'autre n'était pas trop en retard pour sa réunion avec son patron … génial !! Les malheurs et bonheurs des uns et des autres me percutèrent de plein fouet. Il me fallait faire le ménage dans tout ce brouhaha incessant. Me focaliser sur des pensées horribles, morbides, sadiques si je voulais pouvoir capter celles de Victoria et la retrouver. Que je détestais cette idée …

Enfin au bout de longues minutes, je parvins à la localiser … ces pensées n'étaient pas très éloignées, un peu plus au sud d'où je me trouvais. Elle râlait qu'elle était obligée de se cacher et d'attendre ce soir pour retrouver le jeune homme sur lequel elle avait jeté son dévolu la veille. Il avait réussi à lui échapper mais n'aimant pas perdre elle allait lui faire payer … de statut de compagnon idéal, il était redescendu à vulgaire casse croûte … Victoria était toujours autant détestable.

La descente en ascenseur fut moins insupportable que la montée car j'étais préparé à ce que j'allais affronter. Je me dirigeais à présent vers le sud à la rencontre de Victoria, j'avais du temps devant moi pour la pister de plus près car elle ne se montrerait qu'à la tombée de la nuit.

Sur mon chemin, j'aperçus un panneau mentionnant le Lincoln Park, j'eus immédiatement l'impression que je connaissais cet endroit. Je devais m'y rendre pour en avoir le coeur net. Je longeais Stockton drive, une sensation de déjà vu s'empara de moi … j'entrais dans le parc et entamais une promenade qui m'amena jusqu'au Zoo.

Mon regard se figea, j'eus un flash de mon enfance : je devais avoir six ou sept ans, mes parents étaient fiers de me faire découvrir tous ces animaux, c'était un privilège à l'époque et j'avais adoré d'ailleurs cette découverte même si j'avais ressenti une immense peine de voir tous ces pauvres animaux en cage. Et dire que maintenant, c'étaient certains d'entre eux qui me permettait de me nourrir … quelle ironie.

Je savais que j'avais vécu dans ce quartier, il y avait bien trop de choses qui me semblaient si familières. Je continuais mes découvertes et arriva devant une rangée de plusieurs maisons historiques, leur année de construction était gravée sur la pierre …

Elles étaient toutes largement plus âgées que moi, deux cents ans environ. Je les regardais toutes minutieusement lorsque mon regard se fixa plus particulièrement sur l’une d'entre elles … le numéro dix sept … tout un symbole quand on songe que ce sera mon âge pour l'éternité !

C'était elle, la maison de mon enfance, j'en étais sûr !

Une intense émotion m'envahit, je dus m'asseoir sur les marches du perron car j'avais l'impression d'avoir le tournis, chose qui ne m'arrivait pourtant jamais. La spirale des souvenirs m'aspirait … d'où cette sensation de ne plus sentir le sol sous mes pieds. Plusieurs flashs me parvinrent encore …

Mes parents l'avaient acheté pendant la grossesse de ma mère, cette maison fut la mienne pendant près de dix sept ans. C'était impressionnant tout ce que je me rappelais à présent, j'arrivais à voir mon passé comme si j'étais en train de lire un livre.

Nous n'étions pas vraiment ce que l'on aurait pu communément appeler des bourgeois mais nous vivions confortablement car mon père avait une très bonne place dans l'un des plus grands abattoirs de Chicago. A cette époque le commerce de la viande était le domaine de prédilection de cette ville. Il y avait les plus grands abattoirs du pays, c'était la plaque tournante de ce commerce et la fierté de Chicago pendant longtemps. Ce fut même d’ailleurs de là que naquirent les « Chicago bulls » !!

Mon père Anthony Masen était un homme bon, éperdument amoureux de ma mère et un père présent. J'avais si peu de souvenirs de lui pourtant… Je me souvins alors d'une conversation que ma mère et moi avions eut pour mes huit ans. J'avais demandé à mes parents un petit frère ou une petite sœur comme cadeau d'anniversaire, ma mère m'avait répondu aux bords des larmes que c'était impossible, que je serai toujours le seul et unique enfant qu'ils auraient. Une complication après l'accouchement avait obligé les médecins à l'opérer et du même coup à ne plus pouvoir avoir d'autre enfant. C'est pourquoi je représentais tant à leurs yeux … j'étais l'unique fruit de leur amour.

Pour célébrer ma naissance mais surtout pour remercier ma mère de m'avoir mis au monde, mon père lui offrit une magnifique bague. Elle était de forme ovale, entourée de pierres rondes le tout serti de diamants sur un fin anneau d'or. Mon père voulait que cette bague représente tout l'amour qu'il avait pour elle et la joie qu'il ressentait d'être père …

Ma mère, elle, voulait transmettre cette bague au doigt de la femme qui deviendrait un jour ma femme. Voilà qui étaient mes parents … j'étais fier d'eux mais encore plus heureux de découvrir que Carlisle et Esmée leur ressemblaient beaucoup et que j'avais énormément de chance de les avoir dans ma vie.

Tous ces souvenirs étaient tellement empreints d'amour que je ne pouvais que remercier une fois encore les esprits de m'y avoir donné accès et je devais m'en montrer digne. Quelque chose me frappa tout de même …

Carlisle ne m'avait jamais parlé de cette bague ? J'aurai tellement aimé l'avoir en souvenir de mes parents, de ma vie d'avant et si je devais un jour … épouser Bella … Non malheureusement cela était exclu … mais cela aurait été merveilleux de pouvoir lui offrir cette bague, elle représentait tant de chose, la vie, l'amour, elle n'avait pas de prix.

J'étais encore tout chamboulé par mes découvertes lorsque je me dirigeais le cœur lourd vers le quartier touristique de la ville et le plus peuplé aussi, celui où Victoria avait décidé d'y trouver refuge. C'était le quartier du Loop, très sympa à visiter mais plutôt à éviter la nuit car il était assez mal fréquenté. Tout ce qu'il fallait pour combler la tueuse.

Ce quartier était très étendu, je ne pus me rapprocher de Victoria qu'une fois la nuit tombée, j'avais marché à une allure humaine et cela m'avait retardé.

Je l'avais retrouvé, elle était à peine à deux cents mètres de moi, très occupée à maltraiter un jeune homme qu'elle avait ligoté. Sa crinière rousse flamboyante en brillait presque dans la nuit. Elle ne pensait qu'à torturer ce pauvre garçon, se disant qu'il avait perdu sa chance d'être un fidèle compagnon et cela la réjouissait encore plus de le faire souffrir.

Ne voulant pas écouter ni même assister à ce misérable spectacle, je décidais de m'éloigner mais une erreur d'inattention me fit shooter dans une cannette vide qui trainait au sol, aussitôt je me figeais …

J’avais peur d'avoir compromis ma présence, j'allais être démasqué. Quel imbécile !!

Moi d'ordinaire si agile et attentif, j'avais bêtement trahi ma présence à cause de mes vagabondages d'esprit … j'étais encore plongé dans mon passé alors que je devais agir sur l'avenir. Il ne me restait plus qu'à espérer qu'elle ne m'avait pas entendu …

Victoria se tourna dans ma direction … j'eus juste le temps de me cacher derrière un monticule d'ordures. L'odeur était nauséabonde mais c'était bien le dernier de mes soucis. Elle ne semblait pas m'avoir vu car elle ne vint pas à ma rencontre et j'en fus fortement soulagé. Toutefois une chose étrange se produisit … ses pensées ne se focalisèrent plus sur sa victime mais s'orientèrent brusquement sur Bella.

Elle était en train d'énumérer toutes les tortures qu'elles lui infligeraient et se satisfaisait déjà de son plaisir à la voir mourir …

Aussitôt une énorme décharge de colère et de rage m'envahit, je voulais lui régler son compte tout de suite à cette satanée meurtrière. Mais je me ravisais promptement … en pensant à la chose suivante : et si elle m'avait vu et qu'elle voulait me faire réagir pour me débusquer ?

Elle savait que si elle touchait à Bella, je réagirais automatiquement, cela pouvait être un piège alors je ne devais pas prendre de risque et ne pas réagir même si tout mon être me suppliait le contraire. Ou alors, tout simplement, le châtiment qu’elle infligé à sa victime lui donnait des idées pour celui qu’elle réserverait à Bella. Ce n’était sans doute qu’une coïncidence !

De plus, ses pensées s'étaient rapidement réorientées vers autre chose et elle envisageait de retourner dans son Texas natal, là où elle avait rencontré James … Ces nouveaux projets firent quelque peu retomber ma rage.

Toutefois, j'avais acquis une certitude, Bella était toujours présente dans ses pensées et pour cela je devais régler mes affaires avec Jasper au plus vite pour être fin prêt quand elle déciderait de retourner sur Forks … et là je prendrais un vrai plaisir à la faire disparaître définitivement.




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 13-06-10, 09:42 AM   #23

sanaafatine

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افتراضي

Chapitre 15 : Visite



Victoria étant en route pour le Texas, je pouvais ainsi profiter d'un bref intermède pour retrouver ma famille. J'avais prévenu Alice de mon arrivée, avant que je ne quitte Chicago. Elle m'avait d'ailleurs confirmé les intentions de Victoria de se rendre au Texas, ce fut donc soulagé que je pu rejoindre temporairement les miens.

Alice m'avait indiqué la route à suivre et ce fut avec une certaine allégresse que je parcourus les quelques centaines de kilomètres qui me séparait d'Ithaca. J'avais décidé de profiter un maximum de ma visite pour tenter de me changer les idées et surtout pour rassurer Esmée et Alice qui avaient tendance à toujours trop s'inquiéter pour moi.

Ithaca était bien plus grande que Forks ce fut notamment l'une des principales raisons pour lesquelles Carlisle et Esmée avaient décidé de s'éloigner de la ville et avaient loué une ravissante maison tout près de la Danby State Forest. Cette forêt était l'endroit idéal pour pouvoir chasser sans être vu et sans attirer l'attention.

Plus je m'approchais et plus j'appréhendais ces retrouvailles, j'étais dans un état pitoyable et je ne voulais pas leur faire honte … j'aurai du me changer car j'étais toujours vêtu avec les mêmes vêtements qu'au moment de mon départ de Denali. Alice allait me faire une crise, c'était presque sûr …

J'arrivais devant la grande demeure qui avait de légères ressemblances avec celle que nous avions à Forks. Elle était grande et semblait spacieuse, ravissante et fraichement repeinte, Esmée avait du passer par là. Je pris une grande inspiration pour me donner le courage d'avancer, de supporter les multiples questions et regards que j'allais affronter. Fort heureusement je n'eus pas droit au comité d'accueil en arrivant mais Alice ne put s'empêcher de pointer le bout de son petit minois avant que je n'ai fini de franchir le perron.

Elle se jetta directement dans mes bras et me fis instantanément partager toutes les pensées et visions qu'elle avait eu durant mon absence … en évitant soigneusement de faire allusion à Bella. Je ressentis immédiatement sa crainte, ses peurs, ses angoisses qui l'avaient complètement envahi durant toute la longue période où je n'avais donné aucun signe de vie … mais comme à son habitude, elle ne m'en tenait pas rigueur.

Et comme je l'avais deviné, elle ne put se retenir de me faire remarquer ma piètre apparence :

- et bien Edward … c’'est quoi ce look ?? Tu lances une nouvelle mode ?? Arrête ça tout de suite, cela ne te va pas du tout … Heureusement que je suis là pour y remédier !! Me taquina-t-elle en touchant dédaigneusement mes vêtements

- je sais … mais ce n'était pas vraiment ma priorité, tu m'excuseras, petite soeur … Lui répondis-je en lui ébouriffant les cheveux

- allez, rentre, on va s'occuper de ça … Dit-elle en me prenant la main pour m’inviter à franchir le seuil de la maison

Le hall d'entrée était magnifique, minutieusement décoré dans un style épuré mais chic, on reconnaissait tout de suite la patte d'Esmée. Il conduisait sur une grande pièce, lumineuse grâce à une immense baie vitrée qui offrait une superbe vue sur la forêt. Je ne pu m'empêcher de remarquer qu'elle avait aussi installé un très beau piano à queue, plus précisément mon piano et il trônait outrageusement au beau milieu de la pièce.


C'était si parfait, si accueillant que l'on se sentait tout de suite à l'aise. La plupart des meubles étaient ceux de Forks car Esmée s’y était attaché mais elle avait tout de même agrémenté cette pièce avec beaucoup de choses que je ne connaissais pas. La table de salle à manger était toujours la même, celle qui n’avait jamais autant servi que du temps où j’avais croisé les yeux de Bella … Il y avait eu pas mal de discutions animées autour de cette table. Dommage, il n’y en aura certainement plus d’autre …

Esmée et Carlisle vinrent nous rejoindre, elle était très émue et lui tentait de dissimuler son émotion. Je ne pus prononcer aucun mot, moi aussi j'étais si heureux de les revoir … n'y tenant plus ce fut Esmée qui vint se blottir dans mes bras. Elle encercla mon visage de ses paumes douces et glacées et me murmura la voix étranglée par l'émotion :

- oh Edward … quel bonheur de te revoir ? J'étais si inquiète, ne nous laisse plus jamais sans aucune nouvelle … c'était insupportable …

- je suis désolé maman de vous avoir infligé tout ça mais j'en avais besoin, je sais que je vous ai fais du mal mais rester avec vous, n'aurait pas été la meilleure solution, je le sais aujourd'hui … et j'espère que vous me pardonnerez ?

-mais bien sûr que l'on te pardonne, il ne peut en être autrement !! Me répondit-elle en faisant signe à Carlisle de s'approcher

Il était si retenu, je ne l'avais encore jamais vu comme ça, il avait du mal à réaliser que je sois réellement là, devant eux … il avait imaginé le pire et me voir devant lui était un indicible soulagement. Ce fut moi qui m'avança vers lui et lui fit une chaleureuse accolade, j'avais eu si peur de l'avoir déçu mais instantanément cette inquiétude se dissipa avec l'arrivée de Jasper dans la pièce. J'avais oublié les bienfaits de son pouvoir si apaisant.

Puis nous parlâmes tous les cinq longuement sur ce que chacun avait vécu durant tout ce temps. Carlisle et son plaisir d'enseigner à l'université de Cornell, Esmée tout à son bonheur de restaurer une vieille bâtisse du dix septième siècle, Jasper avait repris le chemin des cours pour étudier la philosophie, et Alice, elle, se préparait pour une expédition dans le Mississipi, à la recherche d'indices sur ces origines. Ils m'apprirent aussi que Rosalie et Emmett étaient au beau milieu d'un long périple en Europe, ils voulaient passer du temps ensemble et s'éloigner de la morosité ambiante … celle que je leur avais à tous imposé !

Ce fut ensuite à mon tour de leur faire un bref résumé de mon épopée mais en laissant quelques zones d'ombres volontaires sur mon incroyable expérience dans la hutte, ainsi que mes découvertes sur le passé d'Alice principalement. Je trouvais qu'il était encore beaucoup trop tôt pour aborder ces sujets là, l'heure était aux retrouvailles et je voulais en profiter pleinement. Alice insista pour que j'aille me changer car elle ne supportait pas du tout de me voir habiller tel un miséreux.

Pour lui faire plaisir, je la suivis à l'étage de la maison où se trouvait les chambres, Esmée avait tenu à m'en réserver une même si elle n'était pas du tout sûre à l'époque de me voir y passer du temps un jour.

La chambre qu'elle m'avait réservé était décorée et disposée à l'identique de ma chambre de Forks. Cela me procura instantanément une violente douleur dans la poitrine car je me revoyais avec Bella dans cette chambre … nous deux, affalés dans ce vaste canapé en cuir à nous taquiner. Redécouvrir mon impressionnante collection de CD toujours rangée par date comme j'aimais à le faire, me fit sourire … car elle me rappelait l'étonnement de Bella devant mon « mur » de CD. J'avais l'impression que tout appartenait à une autre personne. Comme s'il s'était écoulé une éternité depuis mon départ de Forks … Alice avait même poussé le vice à laisser en évidence mon CD préféré « Clair de Lune » près de la chaine hi fi.

Qu'essayait-t-elle de me dire ?? De continuer à y croire, Alice était toujours si optimiste pour tout qu'elle ne pouvait pas se résoudre de me voir vivre sans Bella. Esmée, de son côté, pensait me faire plaisir en ce disant que je reprendrai plus facilement mes marques dans un environnement que je connaissais, elle ne se doutait pas que je serai si nostalgique. Elles étaient si gentilles et essayaient tant de me rendre les choses agréables que je devais me forcer un peu … alors toutes ces adorables attentions devait effectivement me faire plaisir. Mais faire comme si tout allait bien, ce n'était définitivement pas ce qui me caractérisait le mieux. Jouer à la comédie du bonheur retrouvé, très peu pour moi. Je ne pouvais pas rester avec eux, supporter tant de gentillesse pour m'être agréable, pour ne pas leur faire plus de peine encore … Il était évident que mon errance était toujours une nécessité.

Alice interrompit mes pensées en m'indiquant du doigt un immense dressing :

- tu me ferais énormément plaisir si tu daignais te changer … même si habillé de haillons tu restes toujours aussi beau … me dit-elle en soupirant

- très bien si tu insistes … lui répondis-je en feignant de râler car en m'examinant de plus près, je n'avais vraiment pas fière allure.

- si tu veux après, Jasper se propose de t'accompagner chasser, vous pourrez ainsi parler de tes affaires urgentes !! Choses que je ne suis pas sensée savoir, j'imagine ?? Me demanda-t-elle d'une moue boudeuse

- non je ne préfère pas … pour le moment … me repris-je pour ne pas la vexer et pour qu'elle n'examine pas trop mon futur à ce sujet.

Je lui avais imposé de ne pas interférer dans la vie de Bella contre son consentement alors si elle apprenait ce que je m'apprêtais à faire, elle me « tuerait » !!

- très bien dans ce cas … à plus tard alors …

Je sentais bien qu'elle était un peu déçue mais c'était mieux ainsi même Jasper ne devrait savoir que le minimum à ce sujet. Je ne voulais plus impliquer ma famille dans l’avenir de Bella, tout le monde devait passer à autre chose et visiblement mes proches y parvenaient. Je devais reconnaître que c’était agréable de revêtir des vêtements propres et neufs à en juger certaines étiquettes encore attachées à des habits dans le dressing. Cela restait malgré tout totalement futile et superficiel mais Alice y tenait tant … je lui devais au moins ça !

Jasper m’attendait dehors, il était visiblement toujours mal à l’aise vis-à-vis de moi, il se sentait encore coupable de tout ce qui c’était passé. Il ne cessait de penser que s’il n’avait pas craqué, je ne serai jamais parti et Bella sera toujours à mes côtés. Cela me paraissait si loin tout ça, j’avais complètement dépassé ce stade … les reproches, les regrets … Il était de mon devoir de le rassurer et de le mettre de nouveau en confiance et peut être que l’impliquer dans mes projets pourrait l’aider à se sentir moins coupable ??

Je le suivis jusque dans cette grande et vaste forêt, peuplée de plusieurs espèces d’animaux et je fus même heureux d’en retrouver certains … je ne savais pas pourquoi mais j’avais envie d’un ours. Oh ce ne serait pas un ours polaire mais un ours brun serait déjà un beau défi ! Jasper était intrigué par mon choix car d’ordinaire seul le puma ou les félins m’intéressaient, j’avais toujours trouvé l’ours trop balourd et prévisible. Mon passage à Churchill m’avait fait changer d’opinion et je savais maintenant de quoi ils pouvaient être capables et je les respectais.

Jasper tenta de me taquiner pour nous mettre mutuellement plus à l’aise :

- et bien Edward, tu as de nouvelles envies ?

- j’avais une mauvaise opinion de cet animal avant, je crois que je l’avais trop associé à Emmett pour être tenté d’y toucher !! Dis-je pour le faire sourire puis repris Je me suis retrouvé nez à nez avec un ours blanc, j’ai vu sa hargne, sa vélocité, sa force…je ne les vois plus comme de vulgaires nounours ! Je n’ai pas pu en manger un à ce moment là alors je vais me rattraper !!

- je crois qu’Emmett va adorer ça ! S’exclama Jasper en riant

J’étais tellement plein de fougue, je me sentais moins accablé que d’ordinaire, ma famille m’aidait à me ressourcer. J’étais convaincu que j’avais bien fait de venir avant tout pour eux mais il semblait que cela avait une légère influence sur moi aussi. Je savais que ce ne serait autant temporaire qu'éphémère mais c’était un moment de répit dans mon immense douleur. J’avais l’illusion que tout était redevenu comme avant … mais un horrible tiraillement dans la poitrine me rappela rapidement qu’il n’en était rien. Je n’étais rien sans elle, cette comédie familiale n’allait pas durer et je la jouer plus pour leur faire plaisir que pour mes propres besoins.

Cette fois, l’ours n’eut pas de répit … j’avais gagné ! Malheureusement son sang n’avait absolument pas l’arôme subtil et envoutant du Puma par contre sa quantité de sang me garantissait force et vélocité pour bien longtemps. Ce fut donc après notre copieuse chasse que Jasper et moi nous mirent à parler de mes projets :

- Jazz, j’aurai besoin de ton aide ?

- j’ai cru comprendre cela, Alice m’en a touché un mot … me répondit-il avec un léger sourire

- j’aurai besoin d’un de tes nombreux contacts pour faire transférer de l’argent de manière un peu …murmurais-je quelque peu mal à l’aise

- illicite ? Me demanda Jasper en souriant - oui … je suis désolé je n’ai pas trop l’habitude de tout cela, je sais que c’est plutôt toi le spécialiste de ce type de transaction dans la famille … - oh mais ne soit pas gêné Edward, je comprends. Tu souhaites que je t’aide ou tu veux intervenir seul ? - à dire vrai, j’aimerai bien avoir ton aide mais … cela concerne Bella … et si Alice le sait, elle ne comprendra pas …

- je garderai cela pour moi et si jamais elle soupçonne quelque chose, je trouverai bien quoi lui dire !!

- je t’en remercie ! Lui dis-je soulagé

- alors c’est quoi ton plan ?

- je voudrai faire attribuer une bourse à Bella pour lui donner une chance de pouvoir continuer ses études au collège puis à l’université de son choix, qu’elle soit réputée ou non d’ailleurs. Je ne veux pas qu’elle néglige ses études, elle a un tel potentiel. Avant de me connaître, elle avait même déposé un dossier pour avoir une aide financière, basée sur le mérite, pour pourvoir étudier à l’université de Washington. Elle m’en avait parlé au début de notre relation avant qu’elle n’ait ce stupide projet de … devenir un monstre. Elle a besoin de cette chance, tu comprends et je voudrais lui donner …

Je n’osais pas lui avouer que c’était aussi une manière déguisée de me sentir toujours proche d’elle … Allait-elle deviner que c’était moi derrière cette histoire ?? Accepterait-elle mon aide ? J’espérais avoir la réponse à ces questions un jour … - bien évidemment que je comprends et je vais t’aider sans hésiter, je crois bien que j’ai la personne qu’il te faut : Isaac Randall, c’est un homme très doué et va savoir nous guider pour mener à bien ton projet. - et puis j’aurai aussi autre chose à lui demander. Je voudrais aider une amie en lui garantissant son métier non plus pour trois ans mais pour beaucoup plus. Tu crois qu’il saura trouver une solution avec son employeur … - Je te propose qu’on aille le voir tout de suite, je lui passe un coup de fil pour le prévenir et on y va ?

- Merci Jazz!

Il ne me répondit pas car il était trop ému pour cela. Il tenait effectivement là, une occasion de ce racheter comme je le soupçonnais. Ce Monsieur Randall avait son bureau dans New York, plus exactement dans le quartier du Bronx au nord de la ville. Le quartier n’avait pas très bonne réputation mais pour le type de clientèle qu’il avait, le secteur correspondait tout à fait. La ville de New York n’était vraiment pas éloignée d’Ithaca et après une course effrénée entre Jasper et moi pour savoir qui serait le plus rapide, nous fûmes arrivés à la tombée de la nuit. Je connaissais un peu cette ville pour y être venu quelques fois, la dernière en date était pour le passage à l’an 2000 … pour fêter la fin du vingtième siècle siècle avec Emmett et Jasper.

Je n’avais d’ailleurs pas compris à l’époque pourquoi tous ces humains étaient tout autant fascinés que très craintifs à l’idée d’entrer dans un nouveau millénaire. Je ne savais pas encore à l’époque que les humains n’aimaient pas particulièrement vieillir, qu’une fête ou un anniversaire n’était pas forcément synonyme de plaisir et de joie. Bella m’avait aussi appris ça …

Ce fut Jazz qui me tira de mes pensées … - on est arrivés … je sais que l’endroit ne fait pas bonne impression mais je te garantis que cet homme sait être discret et compétent … me dit-il comme pour s’excuser - je te fais confiance, je ne porte aucun jugement … Ce n’était effectivement pas l’important, tant que j’obtenais ce que je voulais, le reste n’avait aucune importance. Nous entrâmes dans un vieil immeuble miteux où régnait une odeur de nourriture infecte qui provenait des étages supérieurs, c’était l’heure du dîner apparemment. Le bureau de Monsieur Randall se trouvait au rez de chaussée et j’en fus heureux car je n’aurai pas supporté de sentir cette entêtante odeur plus intensément.

Cet homme petit et trapu, vêtu d’un costume trois pièces négligemment repassé, nous fis signe de nous asseoir. Son eau de toilette bon marché se mélangeait à la désagréable odeur ambiante, tout cela ne m'aidait pas à me mettre à l'aise. Lui non plus ne l'était pas complètement, il était effrayé quelque peu à l’idée d’avoir deux vampires face à lui. Depuis le temps que Jasper et lui faisaient affaire ensemble, il soupçonnait ce que nous étions. Je ne pu m’empêcher de lâcher un petit rictus à cette idée que lui interpréta comme une mise en garde. J’avais temporairement oublié que je reflétais une image de tueur, l’amour que me portait Bella m’avait tant radoucit … j’avais tant voulu dompter le monstre en moi que j’avais tendance à vouloir ignorer ce que je reflétais.

- que puis-je pour vous messieurs ? Nous demanda-t-il d’une voix mal assurée

- nous avons besoin de vous, Isaac, pour deux affaires très importantes et urgentes aussi … et l’argent n’est pas un problème … le rassura Jasper - bien évidemment Monsieur Jasper …vous êtes mon meilleur client, je n’ai pas du tout cette crainte ! Lui répondit-il d’une voix mielleuse - je vous présente mon frère Edward … et c’est pour lui que nous sommes là ! Nous avons deux contrats assez spéciaux à vous confier … Cet homme eut instantanément un large sourire, il se réjouissait à l’avance de l’énorme commission qu’il allait s’octroyer. Malgré tout, cet homme ne me semblait pas manipulateur et Jasper lui faisait confiance alors je le devais moi aussi. Pendant de longues minutes, il m’écouta soigneusement en prenant des notes, seul des petits hochements de têtes me firent comprendre qu’il pouvait effectivement faire quelque chose pour moi.

Et ce fut avec une mine réjouie, à la fin de mon récit qu’il me dit :

- Monsieur Edward … pas d’inquiétude, je peux vous aider ! Je vais devoir brouiller les pistes au maximum pour que personne ne puisse vous retrouver mais tout cela est réalisable … laissez moi deux ou trois jours et je vous dirai ce que je compte faire. Quel sera à peu près votre budget ?

- je n’y ai pas vraiment réfléchis mais je pensais allouer un fond de départ puis donner une somme tous les mois comme le ferai une vraie bourse …

- et pour la Manitoba Conservation jusqu’à combien je peux leur graisser la patte ?

- pas de limite … faites monter les enchères jusqu’à ce qu’ils disent oui … Il me regarda totalement éberlué mais fit mine de conserver son aplomb. Jasper, lui, me regardait du coin de l’œil se demandant qui pouvait être cette amie pour qui j’étais prêt à dépenser tant d’argent … - très bien, je vous recontacte au plus tard dans trois jours et vous pourrez valider mon plan … ou le modifier si besoin … - merci Isaac !! Le remercia chaleureusement Jasper

J’étais soulagé, je savais que tout se mettait en place et j’en étais ravi. J’avais hâte que tout soit réglé pour que je puisse reprendre ma route. J’allais devoir rester plus longtemps que prévu mais cela me laissait le temps ainsi de parler à Alice et discuter de mes découvertes avec Carlisle. J’étais sûr qu’il allait être fasciné … par les esprits, ma nouvelle opinion sur les âmes des êtres surnaturels, lui confier le message de ma mère.

Jasper aurait voulu me faire visiter New York mais je lui concédais que j’avais dépassé mon quota de visites touristiques ces derniers temps et je préférais nettement retourner dans la maison familiale. Sur le trajet du retour ce fut moi, le vainqueur de la course, survolté à l’idée de pouvoir m’immiscer quelque peu dans la vie de Bella même si j’avais promis le contraire.

Oh elle ne le saurait pas car elle ne découvrirait pas que c’était moi derrière cette bourse … mais si elle le découvrait ?? Qu’en penserait-elle ?? Je l’ignorais et cela m’attristait mais m’excitait tout autant … elle tiendrait là une preuve qu’elle était toujours dans mon cœur et que je voulais l’aider. Le comprendrait-elle ainsi ? Malheureusement avec Bella, je ne pourrai jamais le savoir et puis elle m’avait cru si facilement quand j’avais osé lui mentir. Les esprits m’avaient indiqué qu’elle m’avait pardonné, qu’elle m’aimait mais pour elle, qu’avait-elle comme vision de moi ? Celle d’un vampire soi disant amoureux d’elle à la folie mais qui l’abandonnait du jour au lendemain en disant ces phrases horribles qui résonnaient encore dans ma tête : Tu ne me reverras plus. Je ne reviendrai pas. Poursuis ta vie, ce sera comme si je n'avais jamais existé … J’avais si peur qu’elle m’ait écouté, qu’elle soit passée à autre chose justement … Cette bourse me permettait de me raccrocher à une illusion … celle qu’elle ne douterait plus jamais de l’amour que j’avais pour elle … Alice nous accueillit le sourire aux lèvres, un peu trop malicieux à mon goût : - alors les garçons, comme ça on fait une virée à New York et on me prévient pas !!

Jasper et moi nous nous regardâmes espérant qu’Alice n’avait rien vu de plus … je sondais rapidement ses pensées pour voir qu’elle ne soupçonnait rien.

- un tour dans le Bronx, rien de très intéressant, Edward ne voulait pas vraiment visiter !! Lança Jasper pour me taquiner

- j’avais plus envie de passer du temps avec ma petite sœur, ce n’était pas une bonne idée ?? La taquinais-je pour la faire changer de sujet

- bien sûr que si …S’écria-t-elle en se collant contre mon torse Jasper nous laissa seuls, il devait se préparer pour ses cours de philosophie du lendemain matin. Carlisle était à l’hôpital et Esmée était encore sur son chantier de restauration… nous pouvions donc parler librement tous les deux. Nous nous dirigeâmes vers le salon où Alice s’installa devant mon piano me faisant signe de m’asseoir à côté d’elle … Elle voulait que nous jouions un morceau ensemble comme au … bon vieux temps ! Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas touché ou même entendu le son d’un piano. Elle se mit à jouer ma … ou plutôt notre berceuse, celle qu'elle m'avait aidé à rendre encore plus magnifique, plus authentique de ce qu'était Bella pour moi au travers de cette mélodie. Alice voulait la jouer en souvenir de son amie et moi … pour lui crier mon amour … j’aurai tant aimé qu’elle puisse nous entendre. A la fin du morceau, Alice ne put s’empêcher de me poser cette éternelle question : - je n’ai toujours pas le droit de regarder comment elle va, hein ?? J’aimerai tant savoir si elle va bien ??? - non Alice … Lui murmurais- je d’un ton mal assuré

Pourtant je mourrai d’envie de savoir comment elle allait mais non, mon supplice était de l’ignorer.

- et toi comment tu vas ??

- chaque jour est une nouvelle épreuve mais j’apprends à vivre avec cette douleur sans trop savoir jusqu’à quand je tiendrai …

- tu y arriveras …il faut que tu y arrives …dit-elle d’une voix remplie d’émotion

Elle avait serré ma main au même moment pour me montrer une nouvelle fois cette vision : j’étais toujours dans ce brouillard noir, tout était flou, confus autour de moi, je ne voyais plus les visages des gens ni même leurs voix, je ne percevais que des bourdonnements. Comme si j’étais seul monde … la souffrance que j’éprouvais actuellement n’était nullement comparable à celle que je ressentais dans cette vision. Elle est épouvantable, surréaliste, intolérable !!

Puis tout au contraire la vision me projeta une lumière intense … trop intense … et au loin je pouvais entendre les douze coups de midi … il y avait des visages tout aussi flous mais cette fois ils parlaient fort, semblaient heureux … ils étaient nombreux, très nombreux vêtus de rouge comme s’ils fêtaient quelque chose. J’étais seul une fois encore, je distinguais parfaitement une place qui devait être celle de Volterra comme me l’avait avoué Alice avant mon départ. Mais cette fois je percevais mon envie d’en finir pour de bon, je voulais … mourir à tout prix !!

Alice était inquiète que cette vision n’ait pas disparue, elle semblait me poursuivre apparemment. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi je voulais en finir alors que Bella était sensée être en sécurité loin de Victoria et loin de … moi. J’avais complètement oublié cette vision … elle me perturbait. Qu’allait-il pouvoir se passait pour que je veuille tant en finir avec mon existence ??

Ma seule explication possible : je n’allais plus pouvoir supporter encore longtemps de vivre sans Bella ? Elle avait sûrement refait sa vie, elle était heureuse comme lorsque je l’avais vu dans la hutte, elle allait se marier et je ne pourrai pas y survivre. Cela ne pouvait en être autrement … Mais si mon idée de bourse fonctionnait, Bella songerait peut être à m’attendre et à se convaincre que je l’aimais toujours ainsi peut être que cette terrible vision disparaitrait ???

Dans tous les cas, Alice comme moi devions parler d’autre chose, cette vision nous avait tous deux ébranlé. J’allais lui demander de l’accompagner jusqu’au Mississippi avant de me rendre dans le Texas :

- Alice …

- bien sûr que je serai très heureuse que tu m’accompagnes ? Me devança-t-elle toute heureuse

- et si je te disais où entamer tes recherches …

- tu as un nouveau don, Edward ?? Je sais déjà où aller !! J’ai une vision brève mais précise qui m’incite à me rendre dans le Mississippi alors je m’y rends car j’ai envie d’y croire …Je ne vois pas ce que tu pourrais m’apprendre de plus ?? Me taquina-t-elle moqueuse

- Ah bon, tu ne me crois pas … oui, j’ai un don celui de lire les pensées … celles de Victoria ont été très enrichissantes d’ailleurs …

Elle se figea instantanément, elle m’avait prise au sérieux et j’avais enfin toute son attention

- j’ai eu accès aux souvenirs de Victoria et j’ai découvert de quelle manière tu avais croisé James … Tu habitais avec ta famille, dans la ville de Jackson, tu avais déjà plus ou moins des visions étant humaine, c’est pourquoi d’ailleurs ce don s’est déclaré lorsque tu as été transformée …

J’hésitais à lui expliquer plus en détails, de peur de l’effrayer, je ne voulais pas lui faire de mal mais ces yeux étaient suppliants … elle voulait en savoir plus.

- ta première vraie vision a été celle de la mort de ton père … c’est en voulant le prévenir que James t’a rencontré … malheureusement il ne t’a pas cru car il ne supportait que tu dises toutes ces choses qui ne se produisaient jamais, ton père te croyait folle et c’est lui qui t’a fait enfermé dans un asile …

Alice restait stupéfaite, elle était incapable d'émettre le moindre son, seuls ces yeux décrivaient une intense émotion. Elle avait pris mes mains entre les siennes afin de savourer ces souvenirs certes éprouvants mais réels. Elle avait enfin la chance de découvrir qui elle était … ce qui lui était arrivé. Avant de rencontrer Carol, j’étais comme Alice, je désespérais de ne pas avoir de souvenirs de ma vie d’humain, j’avais eu la chance que Carlisle me raconte ma transformation et des bribes de mes derniers instants de vie humaine mais Alice, elle ne savait rien.

Elle s’était fait une raison mais lorsque James avait révélé à Bella, certaines choses à son sujet, elle ne put réfréner son envie d’en savoir plus et s’était lancée dans de veines recherches sur son passé sans vraiment trop savoir ou chercher. Certes mon récit n’était pas une histoire merveilleuse mais la triste vérité de sa vie … malgré tout elle voulait tout savoir et m’obligea à lui raconter l’intégralité de mes découvertes.


Mon douloureux récit achevé, je ne pu m’empêcher de la prendre dans mes bras pour lui témoigner ma présence et mes regrets pour tout ce qui lui était arrivé … aussi étrange qui cela puisse paraître, elle était heureuse.

- Merci, c’est un immense cadeau que tu viens de me faire … c’est dur à encaisser mais je sais enfin … Je peux maintenant expliquer cette amnésie et oublier tout ce qui me hantait sur mon passé … Je vais pouvoir aller de l’avant et trouver les ultimes traces de mon existence humaine …

- Je redoutais tant de tout te raconter … je voulais t’épargner, cela m’a été pénible de te voir comme ça, cela m’a fait mal, ils ont été ignobles avec toi ! Dis-je en serrant les poings

Elle me rassura immédiatement en resserrant ses mains sur les miennes, elle me regardait droit dans les yeux à présent :

- Edward, nous avons tous vécu un moment ou une transformation difficile avant de devenir ceux que nous sommes aujourd’hui. Rosalie, Jasper, Carlisle ont réussi à vivre avec leur connaissance du passé et j’y arriverai aussi. Je le vivais si mal de ne pas savoir … Sans toi, je n’aurai jamais découvert tout ça … il était très important pour moi de l’apprendre, ne te reproche rien bien au contraire, je suis heureuse …vraiment !

- J’en suis soulagé alors …

Elle posa son bras sur mon épaule et me déposa un léger baiser sur la joue pour mettre fin à cette discussion.

Pour témoigner de sa joie, elle se mit à jouer du piano, un morceau mélodieux et joyeux … instinctivement je me mis à l’accompagner et nos quatre mains se mirent à jouer à l’unisson. La musique était un tel moyen d’exprimer nos sentiments que nous jouâmes pendant très longtemps, ce fut Esmée qui vint nous interrompre. Cette scène l’avait ému, elle avait eu tant de peine que je ne veuille plus toucher un piano que me redécouvrir avec Alice à composer des heures durant, n’avait pas de prix à ses yeux.

Elle se réjouissait d'avoir conservé mon piano et de l’avoir installé dans cette pièce plutôt que de l'avoir vendu comme je lui avais suggéré au moment de notre départ. Elle vint naturellement poser ses mains réconfortantes sur mes épaules comme elle le faisait souvent et j’entonnais pour son plus grand plaisir sa mélodie préférée.




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 13-06-10, 09:45 AM   #24

sanaafatine

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Chapitre 16 : Bourse


C'était le jour de repos de Carlisle aujourd'hui, pas de cours ni même de garde à l'hôpital. Nous en étions ravis tous les deux car cette journée allait nous permettre de nous retrouver et parler de tout ce qui s'est passé en mon absence.

Je vins le rejoindre dans son magnifique bureau, il avait conservé sa très belle table en acajou et son éternel fauteuil en cuir que je lui connaissais depuis toujours. Carlisle était en pleine lecture d'un volumineux livre dont je distinguais à peine le titre … cela semblait fort intéressant car toutes les pensées de mon père y étaient accaparées.Cette pièce me fascinait toujours autant, tous ces livres sources de savoir, d'histoire, de croyances, m'invitant au respect. Je m'arrêtais quelques instants devant le fameux tableau représentant Carlisle et les Volturi tels des dieux grecs trônant sur un immense balcon de marbre. Aro, Marcus et Caius ainsi que mon père étaient sensés représenter les ténébreux protecteurs des arts italiens. En voyant ces vampires tyranniques je ne pu m'empêcher de repenser à la vision d'Alice … un frisson me traversa violemment et Carlisle me le fit remarquer :

- tout va bien Edward ?? S'inquiétait-il en refermant son livre …

Je pu à cet instant en distinguer la couverture et j'en fus extrêmement surpris, c'était la Bible !!

- ce n'est rien, juste que ce tableau me met un peu mal à l'aise en ce moment … Il a plus ou moins un rapport avec une des visions d'Alice. T'en a t-elle parlé ?? Le questionnais-je afin d'avoir son avis à ce sujet

- oui … mais que très récemment d'ailleurs car durant ton absence, cette vision est restée très présente et Alice ne supportait plus de garder cela pour elle. Elle est venue m'en parler et elle a bien fait ! Me dit-il en me faisant signe de m'asseoir sur une des chaises face à son bureau.

- oui, elle a eu raison … Savoir que cette vision me poursuit toujours ne me rassure pas vraiment car je ne m'explique toujours pas pourquoi je voudrais tant mettre fin à mes jours ?? Lançais-je en m'asseyant

Surtout que les esprits ne m'avaient rien laissé entrevoir à ce sujet, peut-être simplement parce que mon futur leur était inconnu. Je n'avais pas d'avenir … oui, je n'avais pas d'avenir sans Bella et ce serait certainement ce total manque d'engouement pour la vie sans elle qui me pousserait à en finir ?

- Pour être franc je ne sais pas te répondre, Edward ! Nous avons tous eu tant de fois la preuve que les visions d'Alice s'avéraient exactes que nous avons à l'inverse oublié qu'elles pouvaient aussi se tromper. Je ne cherche pas à te dire d'ignorer ce qu'Alice a vu mais ne règle pas ton existence en fonction d'elle.

- Tu as raison et je vais laisser faire le temps …

De toute manière je n’avais pas vraiment le choix et puis attendre était devenu une deuxième nature chez moi …

- tu sembles avoir supporté cette … pénible solitude ? J'avoue ne pas avoir été très rassuré à l'idée de te voir partir seul, loin de nous mais je pense que rester à nos côtés n'aurait pas été forcément le meilleur choix non plus. Je suis vraiment heureux que tu sois venu nous rassurer, on se sentait si impuissant face à ta douleur.

- je survis plus que je ne la supporte … tu sais !!

- tu es toujours autant persuadé que ta rupture avec Bella était le meilleur choix pour vous deux ?? Me demanda-t-il perplexe

- je ne suis plus sûr de rien !! J’ai plus le sentiment que j’ai agi précipitamment et égoistement envers vous et surtout envers Bella. Je voulais tant la protéger que je n’ai pas pensé aux conséquences pour elle comme pour moi … Je ne préfère pas trop y penser car cela me fait beaucoup trop mal alors je reste focalisé sur Victoria pour le moment afin d’être sûr qu’elle n’importunera plus Bella et après … j’aviserai …

- j’ai conscience que c’est un cap très difficile à passer pour toi mais tu y arriveras et sache que si tu devais changer d’avis cela ne serait pas un échec mais plus une leçon de vie. Le temps va faire son œuvre et tu sauras quoi décider. Toutefois je te trouve un peu plus serein, moins à fleur de peau, on dirait que cet éloignement t’a permis de réfléchir, je me trompe ??

- non, tu as raison … Je dois avouer que cette errance a tout de même eu du bon, principalement parce que j'ai rencontré quelqu'un d'exceptionnel. C'est une jeune chaman … elle a l'étonnant don pour une humaine de percevoir l'humeur et les sentiments des gens. Elle a voulu m'aider et m'a fait découvrir les esprits de ses ancêtres et j'ai eu accès à quelque chose d'incroyable : la mémoire originelle, la force des esprits de la terre, de l'eau, de l’air et du feu …

Carlisle était stupéfait, il buvait littéralement mes paroles, ses yeux étaient grands ouverts, signe de sa concentration et de son intérêt à mon récit.

- lors du rituel, une chose totalement incroyable s'est produite … j'ai pu serrer ma mère Elisabeth dans mes bras et au même moment tous mes souvenirs d'humains m'ont été offerts.

Carlisle si subjugué par ce que je venais de lui révéler, ne peut se retenir de m'interrompre :

- tous tes souvenirs … tu te souviens de tout … totalement incroyable. Je n'avais jamais encore entendu pareille chose … Balbutia-t-il passionné

- Elisabeth tenait d'ailleurs à te remercier de ton geste, … de m'avoir sauvé … et de ne plus jamais douter du fait que m'avoir transformé était la meilleure solution … lui murmurais-je la voix pleine d'émotion à l'idée d'annoncer cette incroyable rencontre à mon père totalement envahit de bonheur

- j'avais toujours soupçonné qu'elle savait ce que j'étais … quelle femme surprenante… quel précieux cadeau … elle ne fait que confirmer ce que je savais déjà. Tu es un être totalement exceptionnel, Edward ! Dit-il les yeux brillants d'émotion

- tu comprendras que de voir ma mère, retrouver tous mes souvenirs de ma vie humain et d'avoir eu accès à l'époustouflante magie des indiens m'a forcément donné matière à réfléchir sur mon … âme. Et je pense que je n'étais pas vraiment dans la bonne direction avant ça …

- effectivement, c'est totalement stupéfiant … Je savais qu'ils avaient des pouvoirs totalement fascinants et je m'étais d'ailleurs abondamment documenté sur les esprits indiens au début de nos démêlés avec les Quileute mais je dois bien reconnaître qu'ils t'ont offert un cadeau inestimable surtout pour ceux de notre espèce … Ils ont ressenti que tu méritais d'avoir accès à leurs pouvoirs et que tu en étais digne !!

- Carol semblait le penser aussi … Murmurais-je

- Cela veut dire que tu fais un peu parti des leurs maintenant et qu'ils vont sans doute te réserver bien d'autres surprises … Mais qui est Carol ?? S’interrompais-t-il l’air surpris

- Carol était la Chaman … un être totalement unique, j'ai eu une énorme chance de croiser son chemin. Grâce à elle, j’ai appris à un peu mieux apprivoiser ma douleur, elle a tenté de purifier mon esprit pour que je puisse y voir un peu plus clair. J'ai effectivement eu certaines réponses concernant des questions que je me posais sur ma relation avec Bella. Je sais à présent que Bella sera heureuse et qu'elle continuera sa vie … c'est le plus important !! Ma douleur … je devrais vivre avec même si je ne saurai jamais totalement la contrôler et ça n'importe quel esprit ne pourra rien n'y changer !!

- ne crois pas ça !! Après ce que tu viens de vivre, plus rien ne sera jamais pareil et dans des situations extrêmes il se pourrait qu'il y est toujours une issue inattendue ou un enchantement qui t'attende … me rassura Carlisle incroyablement transporté par mes révélations

- ouais, cela m'évitera sans doute de lire la bible !! Lui lançais-je en hochant la tête en direction du livre qui était toujours posé soigneusement devant lui

- peut-être ou peut-être pas, j'ai toujours pensé que la religion était la clé et bien à ta manière tu y es parvenu aussi mais avec la spiritualité des esprits, l'essence des origines de l'humanité … c'est encore mille fois plus précieux que la religion … ce n'est pas parce que nous ne sommes pas destinés au paradis que nous devons définitivement y renoncer !

- tu m'étonneras toujours, tu débordes de sagesse … est-ce que je t'ai déjà dit que j'étais fier d'être ton fils !! Lui dis-je en me levant de mon siège pour me adminhelper à côté de lui et lui poser ma main sur son épaule en signe de remerciement et de toute mon affection

Il se leva et me prit chaleureusement dans ses bras très ému et pour me faire plaisir me demanda :

- veux-tu la voir maintenant ?

- alors, tu l'as ?? Lui demandais-je tout heureux

- je l'ai toujours eu, j'attendais juste le bon moment mais maintenant que tu connais son existence, tu peux la récupérer si tu le souhaites ??

- non, non, elle est très bien là où elle est, tu me l'a donneras le moment venu … Lui concédais-je avec une pointe d’émotion car je n’étais même pas convaincu qu’elle quitterait l’endroit où il l’avait précieusement rangé. La verrais-je même un jour, je n’en savais rien mais une chose était sûre, je ne le découvrirai que lorsque j’aurai la certitude que cette bague ornerait le doigt de ma Bella pour … l’éternité !

- soit … si c'est ce que tu veux !!



J'étais vraiment heureux d'avoir pu me confier à Carlisle, le voir si enjoué de mes découvertes, il était toujours autant plein de sagesse, son inestimable expérience de près de quatre cents ans était un véritable joyau. Il avait pris le temps de mieux connaître notre espèce et tout ce qui nous entourait. Il ne voulait pas me croire quand je lui disais mais c'était lui l'être totalement et superbement exceptionnel, moi je n'étais qu'un maigre reflet de lui et encore pas toujours très réussi comme en ce moment … il n'y avait qu'à voir la façon dont j'avais abandonné Bella. Carlisle n'aurait jamais fait une chose pareille … mais ça je ne le saurai jamais car c'était moi l'être le plus abjecte sur terre !

Le reste de la journée s'était déroulé tranquillement, j'étais resté longuement avec Carlisle dans son bureau à lire et approfondir mes découvertes sur les esprits. Plus tard, Alice m'appela pour aller chasser, je n'avais pas faim car j'avais tant pris l'habitude de me nourrir irrégulièrement que ma soif n'était pas si intense qu'autrefois. Et puis, après l'épreuve de la hutte, j'avais appris à puiser dans mes plus maigres réserves et du coup à me passer de nourriture pour pas mal de temps. Je l'accompagnais tout de même pour lui faire plaisir et être en sa compagnie.

Cela me paraissait étrange de rester au même endroit si longtemps, sans bouger, plus de traque, plus de rues bondées d'esprits humains tristes ou malheureux … je m'y étais habitué par la force des choses et puis rester sédentaire me rappeler trop ma vie auprès de Bella. L'idée de retourner au lycée au plutôt l'université car c'était ce que projeté Carlisle pour moi, lorsque j’en ressentirai l’envie mais cela ne me disait absolument rien !! Jamais sans Bella … ce ne serait plus jamais pareil !

Pour couper court à mon malaise, Isaac Randall avait contacté Jasper pour nous prévenir que tout était réglé plus tôt que prévu et qu'il nous attendait avec l'argent pour clore ses contrats. L'argent n'était pas un problème, les visions d'Alice dans le domaine boursier était toujours aussi infaillible et nous assurer un train de vie très confortable, nous avions de l'argent plus qu'il nous en était nécessaire.

Nous étions donc de retour dans le Bronx, mais en pleine nuit cette fois et j'en fus soulagé car aucune odeur de cuisine ne se dégageait mais plutôt des pensées les plus coquasses de certains messieurs envers leurs femmes. Un mélange de fantasme et de rancœur nocturnes tourbillonnaient dans ma tête mais c'était toujours mieux que cette épouvantable odeur de nourriture.

Isaac était très fier de lui, il s'était visiblement surpassé sur ce coup. Il fut plus à l'aise que la dernière fois en nous voyant et après nous avoir fait asseoir, il nous déballa son plan :

- tout d'abord, j'ai une bonne nouvelle, la Manitoba Conservation a accepté. Ils ont été étonnamment surpris par notre demande mais on reconnut que cette personne faisait un très bon travail. Ils ont accepté de passer son contrat de travail en durée indéterminée et pour presque rien … juste pour dire de ne pas faire ce changement de statut sans contrepartie. Ils m'ont demandé l'équivalent d'une année de salaire … quinze mille dollars !!

Autant dire une misère, Carol n'était pas assez payé pour tous les risques qu'elle prenait mais j'étais satisfait que sa situation soit modifiée, j'espérais que cela l'aiderait et qu'elle pourrait continuer à pratiquer la chamanerie en parallèle de ce travail et demeurait dans cette ville qu'elle appréciait tant.

- bon travail Isaac … Le félicitais-je

- quant à la bourse et bien, il m'a fallu un peu plus de temps pour mettre en place un plan qui tienne la route et surtout que l'on ne remonte pas jusqu'à vous …Alors voilà mon plan :

nous sommes un organisme bancaire du nom de la Pacific Northwest Thrust, spécialisé dans les allocations de bourse … ouais je sais, c'est un peu pompeux mais il fallait ça pour que cela fasse un brin authentique.

Nous sommes garant d'une bourse un peu particulière, notre organisme récompense ceux qui ont été injustement oublié. Notre jeune protégée, si vous me permettait de l'appelée ainsi avait déjà demandé une bourse précédemment malheureusement classé sans suite. Nous lui ferons donc croire que c'est ce précédent refus qui lui a permis de percevoir notre bourse.

Elle sera basée principalement sur l'emplacement géographique et le mérite. Notre protégée se situant justement dans une petite ville, elle fera partie d'office du panel, elle travaille bien aussi donc bingo … elle est l'heureuse élue !!S’exclama-t-il fier de lui

- et bien j'avoue que c'est bien ficelé et je ne pense pas que cela puisse éveiller les soupçons ! Le complimentais-je réellement surpris qu'il ait pensé à tous ces détails. C’était si étrange d’intervenir dans la vie de Bella de cette façon.

- reste une chose à régler … la somme prévue à cet effet !! Comme vous le suggériez, il nous faudrait un fond de départ puis une somme à verser tous les mois jusqu'à la fin de ses études !

Oui mais …quelle somme serait la bonne … trop ou pas assez ? Rien n’était assez pour Bella je lui aurai même donné un million de dollars s’il le fallait … Impossible, elle aurait tout de suite su que c’était moi … Je n’en savais rien, peut être que ce n’était pas une si bonne idée après tout ! Zut ! Je me sentais ridicule tout à coup … quel prix avait la réussite de Bella à mes yeux ??

- et bien disons …vingt mille dollars au départ pour la motiver et qu'elle puisse choisir le collège qui lui chante et après cinq mille dollars par mois pour préparer l'université … je vous donne déjà cent mille dollars et vous placerez le reste … cela laissera du temps pour réajuster en fonction de ce qu'elle décidera …

C’était difficile pour moi d'imaginer Bella poursuivant ses études sans moi à ses côtés … mais grâce à cette bourse je le serai quand même d'une certaine façon et cela me soulagé un peu.

- je serai l’unique contact de la banque, je serai donc automatiquement averti en cas de problème … et je vous informerai quand elle aura perçu son argent …

- très bien … Répondis-je en me raclant la gorge pour me donner un peu plus de contenance car savoir que bientôt Bella aurait connaissance de cette bourse me déstabilisait.

J’avais peur …qu’elle accepte car cela voudrait dire qu’elle poursuivait effectivement sa vie et que je n’en faisais plus partie ou qu’elle refuse et dans ce cas, elle ne voudrait plus jamais entendre parler de moi … Elle était si perspicace que je redoutais sa réaction si elle devait me perçait à jour …

Jasper et Isaac réglaient les derniers détails concernant le montant de sa commission et le versement de l’argent … un virement de compte à compte était prévu mais j’avais déjà coupé court à la conversation, mon esprit était bien trop pris en vagabondage …

Mes affaires étant réglées, je pouvais me remettre en route. Alice était fin prête et trépignait d’impatience à l’idée de découvrir sa ville de naissance. Jasper ne pouvait l’accompagner tout de suite car il restait deux ou trois choses à régler avec Isaac apparemment mais cela le rassurait de savoir que je ferai le trajet avec elle par contre il lui promit de la rejoindre rapidement. Les traits d’Esmée dessinaient une peine insondable … elle ne voulait pas que je reparte même si elle savait inconsciemment que j’en avais besoin. Elle espérait que ce serait notre dernier au-revoir mais je n’en avais aucune certitude. Carlisle, lui était beaucoup plus détaché, notre dernière conversation l’avait rassuré et il était convaincu que tout se passerait bien. J’aimais penser comme lui mais là encore je n’avais aucune garantie sur l’avenir qui m’attendait.

Ils nous serrèrent dans leurs bras une ultime fois et nous énumèrent une liste de recommandations dont la dernière reçut une vive réponse d’Alice :

- ne vous inquiétez pas … Edward a retrouvé son portable, je lui ai mis dans sa poche … il ne nous laissera plus sans nouvelles !! Hein, Edward … m’ordonna-t-elle en me donnant un léger coup de coude

Je fis un sourire entendu pour les rassurer.

Cette scène avait un douloureux goût de déjà vu et instinctivement je serrai fortement dans ma main mon plus fidèle allier, le bouchon en plastique que je surnommais secrètement « mon ami ».




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


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قديم 13-06-10, 09:47 AM   #25

sanaafatine

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Chapitre 17 : Erreurs et Conséquences



Alice ne pouvait s’empêcher de me faire la conversation, c’était plutôt agréable au début mais après plusieurs heures, cela commençait sérieusement à me taper sur le système. Je n’avais plus l’habitude d’avoir de la compagnie en permanence et Alice était réputée pour être un vrai moulin à paroles.

Même si elle s’arrêtait de parler, c’étaient ces pensées qui prenaient le relais : Comment va Esmée ?? Jasper me manque, j’espère qu’il va venir me rejoindre bientôt ?? … Quand est-ce qu’Edward daignera desserrer sa mâchoire pour me dire un mot ???

Je me tournais vers elle pour lui assener un regard noir dont j’avais le secret d’autant plus que je commencer à avoir faim. Je n’avais plus très envie de rire …

Nous étions partis depuis quelques jours déjà ou seulement, je ne savais plus trop quoi penser … Nous avions trainé car Alice voulait « visiter » et s’extasier de découvrir de nouvelles choses, je ne pouvais pas lui en vouloir et puis c’était moi qui lui avait demandé de l’accompagner. Elle n’était pas non plus pressée que je la laisse seule et ne se sentait pas prête à affronter cette nouvelle séparation. Je la redoutais aussi mais je tentais de le dissimuler autant que je le pouvais.


Nous étions à un peu plus de la moitié de notre périple, dans l’état du Tennessee. Nous avions enfin trouvé notre « garde mangé » grandeur nature. Nous étions arrivés au parc national des grandes montagnes fumeuses. Non seulement d’avoir un nom étrange et d’être un immense parc de plus de deux milles kilomètres carré, il était aussi très touristique. Nous allions devoir faire très attention car, nous étions fin décembre, il y avait affluence d’humains pour les vacances de fin d’année. Alice et moi, nous sentions un peu comme chez nous dans ce parc car bizarrement le climat était identique à celui que nous avions à Forks. Etrange, en effet car c’était une exception pour la région qui elle, était majoritairement chaude et sèche.

Nous nous étions longuement attardés dans ce parc d’ailleurs, nous y étions si bien … la nostalgie nous avait rattrapé, nous avions un peu l’impression de revenir aux sources. Nous avions tellement tardé que Jasper nous avait déjà rejoins alors qu’il n’était prévu de retrouver Alice qu’aux abords de la rivière aux perles, à Jackson. J’eus rapidement la sensation que je devais me retirer et les laisser seuls, je ne trouvais pas vraiment ma place dans ce trio. Les voir si complices et heureux, me remémorais des souvenirs trop douloureux. Avec le temps d’ailleurs, chaque image ou pensée de Bella était un vrai coup d’épée dans ma poitrine mais paradoxalement c’était cette douleur qui me gardait en vie.


J’étais en manque d’elle, son odeur, son sourire, ses cheveux, sa peau, ses lèvres, sa voix … tout, tout me manquait. C’était à en devenir fou, je n’avais d’ailleurs pas pu demander de l’aide à « mon ami » pour tenter d’apercevoir ma Bella. En effet, Alice étant en permanence sur mon dos et ne voulant pas qu’elle découvre ma faiblesse, je n’osais le sortir de ma poche. Si Alice avait découvert ma stupide dépendance à ce morceau de plastique auquel j’avais prêté des vertus magiques, elle se serait réellement moquée de moi ou aurait eu peur pour mon état mental. Pourtant tout mon corps le réclamait, j’avais besoin de la voir …


Je m’étais isolé pour leur laisser un peu d’intimité et du même coup retrouver un peu la mienne. Je m’étais assis sur un tronc d’arbre qui jonchait sur le sol … je scrutais dans ma main ce bouchon en plastique tout déformé avec le temps à cause des innombrables pressions que je lui avais fait subir. Je le regardais intensément et le suppliais intérieurement de me venir en aide. Je n’avais rien à lui donner car j’avais tout perdu mais s’il pouvait avoir pitié d’un minable vampire aux abois, je lui promettais de le conserver éternellement plutôt que de le laisser mourir en étant détruit dans une de ces nombreuses usines de recyclage. J’avais fermé les yeux dans l’espoir que tous mes autres sens se mettraient en éveil. La dernière fois que j’avais vu Bella, j’avais pu la toucher, l’embrasser, la serrer dans mes bras … la magie m’avait transporté … alors si je n’avais droit qu’à un dixième de tout cela, ce serait déjà magnifique.


Je pouvais humer l’air environnant empreint d’humidité, entendre le vent faire craquer les branches des arbres nus …et sentir la brise caressait mon visage. J’avais gardé les yeux fermés, espérant toujours un quelconque signe d’une présence … au bout d’interminables secondes, je pu sentir une tête se poser sur mon épaule. J’en frissonnai de bonheur car je savais que c’était elle, le carillon de ses battements de cœur me le confirmait. Le vent porta son délicieux parfum à mes narines et une de ses mèches de cheveux vint me chatouiller la joue. J’inspirai à pleins poumons ce merveilleux arôme et m’en délectais. Elle s’approcha de moi pour me déposer plusieurs baisers le long de ma mâchoire crispée … sentir ses lèvres tièdes et délicates, effleurées ma peau glacée me rendait fou. Je n’avais qu’une envie, la serrer dans mes bras et l’embrasser avec fougue malheureusement pour moi elle avait disparu comme elle était venue … Ma drogue avait fait son effet … j’étais au nirvana mais la chute promettait d’être rude !


Alice et Jasper me proposèrent de les accompagner jusqu’à Jackson mais je refusais poliment car j’aspirais plutôt à me retrouver un peu seul. Il était temps que je retourne sur la piste de Victoria au Texas. Alice n’ayant pas réussi précisément à la localiser, j’allais devoir la chercher par moi-même, seulement à l’aide de mon odorat. Il me fallait donc ne plus trop tarder si je voulais avoir une chance de retrouver sa trace. Jusqu’à présent Alice avait toujours su localiser précisément Victoria mais étrangement, ces visions la concernant devenaient de plus en plus floues ou inexactes. Elle en concluait que la tueuse ne devait plus tant que ça se focaliser sur Bella et que ma traque touchait à sa fin … Alice s’en réjouissait alors que moi, j’étais un peu plus partagé.


Cette traque était certes contraignante mais elle avait le mérite de me garder éveillé. Si je devais m’arrêter de suivre Victoria, je n’aurai plus de but à atteindre … je n’aurai plus rien à faire, je risquerais de sombrer. Il ne me resterait alors, plus que deux choix pour continuer mon existence soit rester vivre auprès des miens à Ithaca soit retourner … à Forks pour supplier Bella de me reprendre à ses côtés … Ces deux hypothèses étaient inenvisageables, la première ne me conviendrait plus comme je venais de l’expérimenter récemment et l’autre était tout bonnement impossible car ce serait rompre ma stupide promesse … même si sa valeur se dévaluait au fil du temps.


Alice me fit promettre de la contacter en cas de problème ou tout au moins consulter régulièrement mes messages pour être sûr qu’il n’y ait pas de modifications dans ces visions. Jasper avait eut le temps de me glisser discrètement que l’argent de la bourse avait été viré sur le compte de Bella et que Isaac serait contacté dès qu’elle se manifesterait auprès de sa banque. Je ne m’expliquais pas vraiment pourquoi mais j’appréhendais sa réaction, j’avais envie qu’elle soupçonne quelque chose car ainsi elle ferait peut être un geste vers moi. D’un autre côté, pourquoi penserait-elle que je sois l’investigateur de cette bourse alors que je lui avais juré de ne plus me mêler de son existence … j’étais paumé, sur un fil près à basculer d’un côté comme de l’autre. Un signe du destin m’aiderait peut être ??


Alice faisait bonne figure mais elle s’inquiétait pour moi et appréhendait de ne pas me revoir. Cette vision de ma mort la hantait toujours … Je lui promis que je prendrais soin de moi et que l’on se téléphonerait au moindre problème. Elle en fut soulagée mais pas totalement malheureusement je ne pouvais rien lui promettre de plus. J’eus un sentiment de vide lorsque je la vis s’éloigner au bras de Jasper, mon cœur froid se serra car même si j’appréciais la solitude, je la redoutais tout autant. Ils partirent vers l’est alors que moi, je continuais mon chemin vers le sud. J’avais décidé de regagner Dallas puisque c’était là que James avait rencontré Victoria. Je pensais qu’elle aimerait sans doute y faire un tour en souvenir de lui ?? N’ayant pas d’autre piste, je devais bien tenter celle là. Je fus vite arrivé à Dallas car je n’avais fait qu’un rapide crochet par Houston pour m’assurer qu’elle n’aurait pas décidé de s’y attarder un peu. J’étais dorénavant ralenti dans ma course car même fin décembre, le soleil est toujours de sortie dans le Texas. Cela allait sérieusement me retarder puisque je ne pourrai la pister que la nuit. J’étais morose d’avoir laissé les miens et de me retrouver de nouveau livrer à moi-même. C’était ce à quoi j’aspirais pourtant mais je commençais à me lasser de tout et j’avais presque envie de tout arrêter … et pour couronner le tout aujourd’hui était un jour un peu spécial.
C’était le réveillon du nouvel an … tous ces humains hystériques me taper déjà sur les nerfs !! Pourtant il fallait que je les affronte pour tenter de pister Victoria et j’aurai sans doute la chance de capter ses pensées si elle était toujours dans le secteur. Cette soirée était vraiment une aubaine pour elle mais un cauchemar pour moi. Des feux d’artifices et divers coups de fusil résonnaient dans la ville, les gens dansaient, riaient, s’embrassaient pour fêter cette nouvelle année. Toutes ces pensées, ces odeurs me désorientaient. Je captais toutes les bonnes résolutions de ces humains qui s’engageaient à faire de bonnes actions ou d’arrêter tel ou tel vice. Je n’arrivais toujours pas à comprendre cet engouement à se promettre des choses qu’ils ne respecteraient pas. Seule une partie de moi pouvait tout de même le concevoir, celle qui était persuadée que je tiendrais ma promesse de ne plus revenir dans la vie de Bella car l’autre mourrait d’envie de la rompre et de courir à chaque instant vers Forks… A l’avenir il ne faudra plus que je fasse de promesse que je ne pourrai pas tenir !! Malgré ce brouhaha incessant, je pouvais entendre distinctement les pensées de chacun et je savais reconnaître celles de Victoria aisément, elles avaient une sonorité différente. Je me mis donc en marche dans le Downtown de Dallas où se trouvaient les artères commerçantes et les boites de nuits. J’espérais la retrouver rapidement car ce jeu du chat et de la souris commençait réellement à m’exaspérer. Après avoir fouillé chaque centimètre du quartier sans résultat, je décrétais de changer de secteur pour me rendre vers l’est de la ville.
La nuit était bien avancée lorsque j’arrivais à Fair park. Ce parc de la foire était un immense espace d’attractions avec notamment neuf musées sur l’histoire du Texas. Cet endroit était très prisé par les Texans car riche sur leurs origines et très dépaysant. Il y avait encore pas mal de monde qui profitait des manèges, d’ailleurs des salves de cris me firent sursauter … fort heureusement ce n’était que des éclats de voix qui émanaient du train fantôme. Victoria n’aurait tout de même pas osé attaquer devant tout ce monde ?? Quoique la connaissant un peu maintenant, elle était capable de tout juste pour s’amuser. J’étais donc quitte pour ratisser la foire à sa recherche. Je ne captais toujours rien et je commençais sérieusement à douter sur le fait qu’elle soit passée par ici.


Cette foire était vaste remplie de coins et recoins où aurait pu se faufiler Victoria et attaquer en toute tranquillité … La musique assourdissante des attractions, les cris de joie et d’excitation des badauds m’emplissaient la tête ainsi que ces odeurs de confiseries et hot dog qui altéraient temporairement mon odorat. Bref, j’avais du mal à me concentrer ce qui était totalement nouveau pour moi mais d’ordinaire mes pensées me simplifiaient tellement les choses. Sans celles de Victoria, mon odorat faisait pâle figure et j’avais du mal à savoir ce que je devais faire. Tout à coup, un homme se adminhelpa devant moi … rectification un vampire se présenta devant moi, l’air très peu amical d’ailleurs. Très rapidement, je perçus une odeur qui m’était devenue familière … Il était totalement empreint de l’odeur de Victoria !! Ces yeux rouges sang témoignaient de sa faim et de sa jeunesse. Il était seul, perdu, à peine crée qu’il était déjà livré à lui-même, du moins c’était ce qui me semblait. Ses pensées m’apprirent que Victoria l’avait crée et qu’il était devenu son nouveau compagnon. Elle n’était pas là mais il devait la rejoindre …elle lui avait confié qu’elle voulait quitter les Etats-Unis et découvrir un nouveau continent. Je trouvais tout cela très étrange mais je supposais qu’elle voulait lui imposer une épreuve pour le tester, voir s’il était digne d’elle en réussissant à la rejoindre.
Nous étions en train de nous scruter mutuellement … je vérifiais rapidement qu’aucun badaud ne pouvait nous apercevoir ou être pris à parti par ce jeune tueur. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Je ne voulais pas le tuer, je ne voulais plus ôter la vie à qui que ce soit même à un vampire nouveau né. Il fallait que je le résonne que je lui explique qu’il avait une autre alternative … mais il ne m’en laissa pas le temps car il sauta aussitôt sur moi. Il voulait brusquement se battre, il ne maitrisait aucune de ses réactions. Il était fort, très fort même et il empestait l’odeur de Victoria. C’était totalement déroutant mais cela me confirmait qu’il avait passé pas mal de temps à ses côtés. J’allais pouvoir l’utiliser, je ne devais pas le tuer … il m’offrait la chance de pouvoir la retrouver. J’allais le suivre et il me conduirait à elle.


Je devais feindre d’avoir perdu pour qu’il pense qu’il avait gagné … je ne l’intéressai pas puisqu'il ne pouvait pas se nourrir avec moi, il voulait juste se bagarrer, tester sa force. Il ignorait encore comment s’y prendre pour me tuer donc je n’avais qu’à simuler et profiter de cette distraction. C’était un bon entraînement pour tester mes réflexes. Le combat dura un bon moment puis je sentis qu’il voulait en finir et m’assena un violent coup à la tête et m’envoya voler vingt mètres plus loin. Il ne vint pas vérifier si j’étais encore en état de me battre et se félicita d’être aussi fort et s’en alla. Victoria ne lui avait encore rien appris, il était paumé car théoriquement un nouveau né n’aurait jamais du me laisser vivant ! Il aurait du vouloir absolument m’étriper, m'arracher les membres et me brûler … bizarrement celui-ci n’en avait pas envie. Je me relevais rapidement sans aucune égratignure et me mis à la suivre d’assez loin pour pas qu’il ne remarque ma présence. Ce jeune écervelé ne s’occupait pas de savoir s’il faisait jour ou nuit et continuer sa route. Par chance, il empruntait des chemins peu fréquentés et qui nous garantissait un peu plus de discrétion. Il avait régulièrement faim et s’arrêter souvent pour se nourrir. Nous furent rapidement arrivés au Mexique, désert, chaleur et soleil quasi permanent … que Forks me paraissait loin ! La nourriture commençait à se faire plus rare pour moi par contre, ce climat et ces paysages plus désertiques ne s’y prêtaient pas. Je me nourrissais de bœufs, des rares élevages que l’on croisait. Ce n’était vraiment pas les meilleurs repas que j’avais mangé mais je n’avais que cela sous la main pour me maintenir en vie alors que lui n’avait que l’embarras du choix pour se servir dans tous les petits villages que l’on traversait. Il courait très vite et semblait sûr de sa destination pourtant je ne captais rien de tel dans ses pensées. A dire vrai elles ne se résumaient qu’à tuer pour manger … puis restait ensuite une énorme place pour la vénération sans borne qu’il portait à sa créatrice Victoria.


Le Mexique fut traversé à un rythme impressionnant et nous entrâmes rapidement en Colombie où je découvris la ville de Bogota. Ville typique perchée à plus de deux mille mètres d’altitude, il y régnait plus de fraicheur que dans la vallée et j’appréciais un peu plus cet endroit. Mon acolyte était resté en centre ville alors que moi j’avais décidé de me retirer dans un quartier un peu plus calme non loin de là. La Candelaria, quartier certes touristique mais tellement empreint de calme et de paix que je m’y sentais bien. Cette course poursuite me déplaisait et j’avais hâte de savoir où elle allait m’emmener. Victoria s’était étrangement éloignée mais cela prouvait au moins une chose : elle avait définitivement oublié ma Bella et j’en étais infiniment soulagé. Je désirais d’ailleurs profiter de ce répit pour partager un bref moment de bonheur avec ma Bella imaginaire. Je fouillais dans mes poches à la recherche de mon ami … je m’y repris par deux fois pour être certain d’avoir bien cherché mais à mon plus grand malheur, il n’était plus là !! J’avais perdu le seul et unique élément qui me permettait de résister à l’intolérable manque que j’éprouvais, il me permettait d’avoir ma dose de bonheur, celle qui m’était indispensable pour tenir le coup. J’avais envie d’hurler de rage … comment allais-je tenir sans lui !! J’avais du le perdre pendant ma stupide bagarre avec le nouveau né. Quel imbécile !!


Je me mettais dans tous mes états pour un malheureux bouchon en plastique, oui … mais ce n’était pas n’importe quel bouchon en plastique. C’était le dernier vestige qui me restait de Bella. Ne plus l’avoir en ma possession équivalait à avoir perdu Bella définitivement. C’était intolérable, impensable … impossible !! Le peu de sérénité qui me restait s’était complètement évaporé … je n’avais plus envie de continuer ce manège à quoi bon maintenant que je savais Victoria loin de Bella, qu’elle ne sera plus un danger potentiel. Que devais-je faire ?? Je restais immobile un très long moment en tentant de me convaincre que j’avais fait le bon choix. Je me repris quelques instants et décida de continuer ma poursuite même si je devais y laisser mes dernières forces. J’allais me laisser guider et je saurai sans doute quoi faire du moins, je l’espérais. Ayant mis beaucoup de temps à réagir, mon nouveau né en avait profité pour se volatiliser, il n’avait pas trainé, il était déjà repartit en direction du sud. Je me remis en route de mauvaise grâce mais j’étais beaucoup trop distrait, perturbé, torturé pour réellement me rendre compte que je perdais de plus en plus de terrain sur lui … nous avions maintenant largement empiété les terres brésiliennes … lorsque je réalisais qu’il m’avait semé !!


J’avais véritablement perdu toute trace de lui. J’étais perdu, meurtri et anéanti … Alice l’avait vu d’ailleurs et m’appela quasiment aussitôt, je lui avais promis que je lui donnerai des nouvelles et comme à mon habitude je ne l’avais pas fait depuis plus d’un mois. Je ne souhaitais pas m’éterniser au téléphone, pourquoi avais-je laissé mon portable allumé ?

- Edward, ça va ??

Je ne répondis que pas un bref son.

- Je ne vois plus du tout Victoria, c’est comme si elle avait disparue … c’est étrange mais la seule explication possible c’est qu’elle soit enfin passée à autre chose. Je ne vois que ça … Tu ne penses pas ?? S’exclama-t-elle perplexe

- peut-être oui … Bredouillais-je Je n'en savais fichtre rien et je n'en avais même plus à rien à faire … - tu rentres hein ?? Me supplia-t-elle

- je vais rester un peu ici … je crois … Lui annonçais d’une voix nonchalante

- que vas-tu faire à Rio, Edward ?? Rester enfermé à longueur de temps ?? Me demanda-t-elle nerveuse. Elle avait du mal à cacher son inquiétude. - … j’en ai besoin Alice … ne t’inquiète pas, s’il te plait … La suppliais-je en espérant qu'elle me comprendrait
Rio … j'étais déjà si loin, je ne m'en étais même pas rendu compte … loin des miens de tout ce que j'aimais … mais à quoi bon y retourner de toute façon. La perspective de rester terré dans un endroit et attendre que le temps passe, me conviendrait très bien. Le soleil omniprésent ici m’y obligerait … et j’en serai ravi. Déçue par ma réponse, elle me passa Jasper … espérant qu’il me ferait sans doute changer d’avis. Ce fut tout le contraire en fait. Il y eu un long silence, le temps qu’il puisse s’isoler afin qu’Alice ne puisse entendre notre conversation. Il semblait mal à l’aise et avait quelques difficultés à s’exprimer et je ne fus même pas sûr de tout comprendre …

- Edward … je suis désolé de t’informer que Bella … a refusé la bourse et a même clôturé son compte pour être certaine qu’elle ne recevrait plus d’argent. Elle a demandé à ce que l'on attribue cette bourse à un autre candidat … Sa réaction était excessive comme je le craignais, elle m’avait sûrement démasqué. Elle était si perspicace qu'elle avait sans doute deviné que j'étais derrière cette histoire de bourse.

- Isaac a tout de même envoyé dans un premier temps un chèque pour vérifier qu'elle n'avait pas changé d'avis mais il n'a jamais été encaissé … on soupçonne qu'il ne le sera jamais c'est pourquoi Isaac a pris l'initiative de lui envoyer de l’argent liquide chez elle et depuis plus rien … Ce que je pouvais en conclure c’était qu’elle me détestait et ne voulait plus aucune intervention de ma part dans sa vie ! Elle me rejetait mais comment pouvais-je lui en vouloir je le méritais après tout ! J'avais été bien idiot d'espérer autre chose … je devais me résoudre à abandonner … ne plus insister, ne plus essayer d'interférer dans sa vie ! Elle avait cru à tous mes mensonges et les suivait à la lettre … même un peu trop peut être. Je devais en subir les conséquences et payer le prix fort de ma stupidité de l'avoir abandonné …

- Edward, je suis désolé, dois-je faire quelque chose d'autre ?? - non merci Jazz, tu en as déjà beaucoup fait et je t'en remercie … je sais à quoi m'en tenir maintenant … bredouillais-je car j'avais du mal à articuler …


Puis je raccrochais ne pouvant prononcer aucun autre mot.

Je n'avais plus envie de rien … cette bourse état mon dernier espoir et cela avait échoué … Bella avait effectivement suivi mes conseils apparemment et poursuivait sa vie sans moi !! Elle avait la chance d'y parvenir semblait-il car moi je savais que je ne serai plus jamais bon à rien sans elle. J'étais totalement anéanti …

La nuit était tombée, je n'avais plus le courage d'avancer. Je ne voulais plus bouger, je devais m'isoler avec ma souffrance, ne plus la faire subir à quiconque … J'étais au sud de Rio, j'entrais dans l'une de ses plus grandes Favela … Rocinha, la plus dangereuse aussi mais je n'en avais que faire tant que j'arrivais à m'y cacher sans être dérangé. Côtoyer toute cette misère me rappellerait toutes les merveilleuses choses que j'avais perdu par mon égoïsme et ma stupidité.

J'avais trouvé l'endroit idéal pour me morfondre, un grenier d'un immeuble insalubre, surpeuplé mais je n'aspirai à rien d'autre … je ne souhaitais qu'être balloté par le temps et endurer ma souffrance … seul …




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





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Chapitre 18 : l’Annonce









Février …





Mars …





Début Avril …



J’étais seul depuis un bout de temps …


Je ne savais même plus exactement depuis combien de temps exactement car j’étais dans un état proche de la catatonie. J’avais pour seule compagnie une colonie de rats bagarreurs et une multitude d’araignées envahissantes. Ces dernières avaient même un peu trop tendance à croire que je faisais parti du décor. Je restais si immobile que j’étais devenu un peu leur nouveau terrain de jeux …



Cet endroit quoique immonde me convenait parfaitement, j’étais coupé du monde et personne n’aurait l’idée de venir me déranger ici. J’aurai presque pu oublier où je me trouvais si je n’avais pas constamment en tête les pensées et les paroles de mes voisins du dessous. Je comprenais l’espagnol mais je n’avais guère envie de découvrir les malheurs quasi quotidiens de ces humains. Ils parlaient si fort que leurs voix créaient un bruit de fond incessant mais avec le temps j’avais pris l’habitude et j’en faisais abstraction. La chaleur dans ces combles était oppressante et accentuait les relents d'odeurs de cuisine et de transpiration. J’avais l’impression que cette odeur s’était même incrustée sur ma peau et embaumée tout mon corps …



Je m’étais complètement replié sur moi-même psychologiquement et physiquement. Mon esprit ne pouvait plus réfléchir ou raisonner correctement et je m’étais figé dans une adminhelpure sans pourvoir en bouger. J’avais mon front contre mes genoux et mes yeux étaient habitués à fixer le sol sous mes pieds. Je n’avais plus de but mais plutôt une seule envie tout à fait folle … la seule que mon esprit et mon corps tout entier étaient prêts à accepter : revenir à Forks !

Cette simple idée était tellement apaisante, c’était d’ailleurs cette seule pensée qui me permettait de résister, de ne pas être totalement écrasé par ma douleur. J’aurai pu la revoir me sourire, me tendre les bras, les larmes dans ses yeux me prouverait qu'elle me pardonnait et qu'elle m’acceptait de nouveau auprès d’elle. Revivre un instant inoubliable comme celui que j’avais eu le droit de vivre sous la hutte me donnait l’envie d’espérer. D’espérer oui … qu’elle puisse m’aimer encore et de regagner ma place dans sa vie.



Mais malheureusement ce doux rêve n’avait pas de légitimité puisque je lui avais fais une promesse. Celle de ne plus revenir justement, de ne plus la mettre en danger. Elle avait droit au bonheur, à la vie à l’abri de toute crainte. Elle devait découvrir autre chose pour oublier qu’un jour elle avait désiré plus que tout, devenir un monstre. Elle méritait tant de choses mille fois mieux que moi. Elle allait se construire une nouvelle vie faite de ses amis et de sa famille où elle pourrait faire ce qu’elle voudrait puisque je ne serai plus auprès d’elle pour l’influencer. Elle avait d’ailleurs fait ce choix en décidant de refuser mon aide avec cette bourse. Elle ne voulait plus de moi dans sa vie … c’était ce que j’en concluais …

L’évocation de cette séparation définitive me déchirait le cœur. Mon existence n’avait plus d’importance … je n’étais plus rien. A chaque fois que je pensais à elle, j’étais parcouru d’un immense frisson incontrôlable. Ce frisson qui avait un arrière goût de défaite, de torture, de perte irrévocable …

Ce fut mon téléphone qui stoppa mes divagations.

Il vibrait dans ma poche depuis plusieurs heures mais je n’avais pas la force de décrocher. Après moult tergiversations à savoir si je devais décrocher ou non, je le saisis tout de même pour voir qui m’appelait.

Je ressenti instantanément un choc en voyant ce numéro …

Je ne comprenais pas pourquoi Rosalie tenait tant à me parler. Je ne lui avais d’ailleurs pas adressé la parole depuis mon séjour à Denali. J’osais même penser que cela devait être elle, la plus heureuse dans toute cette histoire car Rosalie était non seulement débarrassée de Bella mais de moi par la même occasion.

Cet appel m’inquiétait tout de même car habituellement c’était Alice qui me contactait, il devait s’être passé quelque chose à la maison. Je devais décrocher …

- quoi ?? Lâchais-je d’une voix tendue pour bien lui faire comprendre qu’elle me dérangeait

- ça alors !! Edward qui répond au téléphone. Je suis très honorée !! Lança-t-elle d’un ton désinvolte

Dès que j’entendis le ton de sa voix, je compris tout de suite que ma famille allait bien. Elle devait juste s’ennuyer et pour passer le temps, elle s’était dit que m’appeler serait sans doute une bonne distraction. Mais ne pouvant pas capter ses pensées, il m'était difficile de savoir ce qu’elle mijotait. De toute façon, même en y ayant eu accès auparavant, je n’arrivais pas à comprendre comment elle fonctionnait. Elle était tout bonnement trop compliquée pour moi.

Agacé, je raccrochais en hurlant

Laissez-moi tranquille !!

Ces trois mots résonnèrent contre les murs délabrés qui m'en renvoyèrent un écho.

Bien évidemment, elle n’allait pas s’arrêter comme ça. Le téléphone vibra de nouveau.Prévoyait-elle de me harceler ainsi jusqu’à ce qu’elle m’ait délivré son message ? Connaissant la méchanceté de Rosalie par moment, je pouvais le penser. Se fatiguerait-elle si je la laissais poireauter ?

Cette idée me fit sourire … et je lui accordais du même coup une deuxième chance. Je décrochais donc de nouveau mais en ayant malgré tout un ton volontairement désagréable :

- Dépêches- toi …

Trop heureuse sans doute d’avoir une nouvelle chance de cracher son venin, ses mots m’arrivèrent comme une claque en pleine figure

- j’ai pensé que tu aurais voulu savoir qu’Alice était à Forks … m’assena-t-elle d’un ton narquois

Mes yeux cessèrent instantanément de fixer le sol et se posèrent sur le mur fissuré qui se trouvait face à moi. Mes pensées avaient besoin de se remettre en ordre et je décidais d’en savoir plus avant de m’emporter.

- quoi ?? Lui demandais-je calmement en quête d’explication

- tu sais comment est Alice … elle pense qu’elle sait tout … comme toi !! Riait-elle

Elle était loin d’être drôle mais elle s’en était rendue compte trop tard … trop tard pour revenir en arrière, sa nervosité était à présent perceptible.



Ma fureur par contre s’amplifiait, non pas contre Rosalie … non, elle se serait pour plus tard. Ma rage était destinée à Alice … elle m’avait trahi !! Elle m’avait juré qu’elle resterait loin de Bella même si elle n’était pas d’accord avec moi mais elle me l’avait tout de même promis !!

Trop persuadée que je rentrerai après la fin de ma traque suite à son absence inexpliquée de vision sur Victoria, elle avait du penser que je ne tiendrai pas le coup et que je voudrais rejoindre Bella. Elle devait espérer que je ne résisterai pas plus longtemps à la douleur de notre séparation. Elle avait d’ailleurs sans doute raison à ce sujet mais …

Mais aussi difficile que cela puisse être, je résistais… alors que faisait-elle à Forks ?? Malgré ma fureur je ne pouvais pas me résoudre à lui en vouloir ou lui faire du mal pour me venger. Alice avait toujours su être proche de moi pour m’aider alors si elle avait fait ça c’était qu’elle avait une bonne raison. Elle avait peut être eu une vision malgré elle … ou alors … elle avait appris que j’avais tenté d’interférer dans la vie de Bella et elle le voulait elle aussi … pensant qu’elle en avait dorénavant le droit.

Je restais figé repensant à toutes ces possibilités … mais Rosalie s’impatientait :

- Tu es toujours là, Edward ??

Non je n’étais plus là … mes pensées étaient déjà à Forks auprès de Bella … si Alice y était, je pouvais aussi !

Je l’avais si souvent imaginé qu’il m’était difficile de ne pas l’espérer mais c’était encore une fois impossible, j’avais fait ma P…R …O… M… E… S… S… E absurde !!

Elle méritait de vivre sa vie …sa vie était plus importante que tout le reste, c’est pourquoi je devais rester terré ici.

Et Rosalie qui revenait à la charge, elle insistait :

- Edward, tu n’as vraiment pas envie de savoir pourquoi Alice est là-bas ??

- pas particulièrement. Lui répondis-je sèchement

Elle semblait attendre mon consentement pour pouvoir me dire ce qu’elle désirait tant me dévoiler.

- naturellement, elle ne viole pas vraiment les règles. Je veux dire … tu nous avais seulement demandé de rester loin de Bella, n’est-ce pas ?? Le reste de Forks n’importe pas ?

Mais qu’essayait-elle me dire à la fin. Je ne comprenais pas. Elle semblait insinuer que Bella était partie ?

Partie mais pour où ?? Le seul endroit qui me venait à l’esprit c’était Phoenix, cette ville ensoleillée que Bella regrettait lorsque l’humidité et la grisaille de Forks lui devenait pénible. Elle avait du retourner vivre chez sa mère. C’était bien pour elle, cela devait signifier qu’elle allait de l’avant par contre j’avais un peu de mal à l’encaisser.

C’était sans doute ce départ qui avait du la forcer à fermer son compte et refuser ma bourse puisqu’elle changer d’Etat … en fait, peut être que j’avais mal interprété ce refus. Je pensais qu’elle ne voulait plus entendre parler de moi mais au fond je n’avais pas encore la certitude qu’elle ne m’aimait plus … j’en fus presque heureux !

N’ayant pas de réponse de ma part, Rosalie eut un rire nerveux comme pour se donner du courage :

- ainsi tu n’as pas besoin d’être fâché contre Alice !

- alors pourquoi m’as-tu appelé, Rosalie, si ce n’est pour faire en sorte que je lui en veuille ?? Pourquoi me tracasses-tu ??

- attends !! S’exclama-t-elle sentant que j’allais à nouveau raccrocher. Ce n’est pas pour cela que j’appelle !

Etonnant, j’aurai pensé le contraire pourtant.

- alors pourquoi ?? Dis le moi rapidement et laisse-moi tranquille !

- et bien … Hésitait-elle

- crache le morceau, Rosalie !! Tu n'as plus que dix secondes !!

- je pense que tu devrais revenir à la maison. Je suis fatiguée d'entendre Esmée se lamenter du fait que Carlisle ne sourit plus. Tu devrais t'en vouloir pour ce que tu leur as fait. Tu manques à Emmett tout le temps et cela me tape sur les nerfs. Tu as une famille !! Grandis et penses à autre chose que ta petite personne !! Me lança Rosalie avec un débit de paroles très rapide de peur que je l'interrompe.

- conseil intéressant, Rosalie !! Lui répondis-je ironiquement

C'était difficile pour moi de l'admettre mais elle n'avait pas tout à fait tort sur un point. Je n'avais pas à faire souffrir Carlisle et Esmée ainsi. Je savais qu'ils étaient un peu moins inquiets après mon passage à Ithaca mais ils ne seraient jamais vraiment heureux tant que je ne serai pas de retour près d'eux. Je ne le savais que trop et Rosalie était sincèrement ignoble de jouer avec mes sentiments de cette façon.

- je pense à eux alors que toi, non !! Poursuivit-elle Tu ne te rends pas compte de la façon dont tu as blessé Esmée ou les autres ? Elle te donne plus d'amour qu'à n'importe lequel d'entre nous et tu le sais. Rentre à la maison …

Je ne répondis pas volontairement car je sentais la colère monter en moi.

- je pensais que maintenant que cette histoire avec Forks était finie, tu reprendrais le dessus …

Comment osait-elle parler de la femme de ma vie cette façon, comme s'il s'agissait d'une personne sans importance, insignifiante …

Pour elle, c’était ce que Bella représentait à ses yeux alors que moi elle était toute ma vie.

- Forks n'a jamais été le problème, Rosalie dis-je en tentant de garder mon calme ce n'est pas parce que Bella a déménagé en Floride que cela signifie automatiquement que je vais … écoute, je suis vraiment désolé mais c'est mieux pour tout le monde que je reste ici.

- heu … hésita-t-elle une nouvelle fois

Elle me mentait ou me cachait quelque chose … qu'avait-elle à la fin ??

- qu'est-ce que tu ne me dis pas Rosalie ? Esmée va bien ? Carlisle …

- ils vont très bien. C'est juste … et bien, je n'ai jamais dit que Bella était partie …

Je ne pus répondre, trop concentré à me remémorer les paroles de Rosalie. Oui, elle avait bien dit que Bella était partie …

Elle avait dit : tu nous avais seulement demandé de rester loin de Bella, n’est-ce pas ?? Le reste de Forks n’importe pas ? Puis elle avait aussi mentionné je pensais que maintenant que cette histoire avec Forks était finie…

Bella n’était plus à Forks … pas à Phoenix mais que voulait-elle dire alors ??? Je commençais à paniquer.

Rosalie haussa le ton et accéléra encore plus son débit de parole :

- ils ne voulaient pas te le dire mais je pensais que c’était stupide. Plus vite tu l’encaisseras, plus vite les choses redeviendront normales !! Pourquoi te laisser broyer du noir dans ton coin ? C’est fini …

Cette fois, j’étais complètement paniqué car je ne pouvais et je ne voulais pas comprendre ce que Rosalie tentait maladroitement de me dire. C’était si évident pour elle que cela me faisait peur …

- Edward ?

- Je ne comprends pas ce que tu es en train de me dire, Rosalie !! M’exclamais-je la voix tendue

Un long silence s’instaura comme si elle n’était plus tout à fait certaine de vouloir me révéler son secret … ce qui était si évident à ses yeux mais que je pressentais comme quelque chose de terrible pour moi. Puis elle lâcha enfin :

- Elle est morte, Edward …

Ces trois mots que je redoutais depuis que j’avais rencontré Bella m’arrivèrent comme un boulet de canon et me percutèrent littéralement … j’étais chancelant lorsque Rosalie m’assena le coup de grâce

- Je suis désolée. Je pensais que tu avais le droit de savoir cependant, Bella … s’est jetée d’une falaise il y a deux jours. Alice l’a vue mais il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Je pense qu’elle y serait retournée pour l’éviter si elle en avait eu le temps. Du coup, elle est partie là-bas quand même espérant pourvoir aider Charlie. Tu sais qu’elle l’appréciait …

Je ne voulais pas en savoir plus, instinctivement j’avais déjà raccroché.

Cela ne pouvait pas être vrai … Rosalie m’avait menti … non … non, elle semblait si soulagée de me l’annoncer pour qu’enfin son petit calvaire prenne fin … qu’elle m’avait forcément dit la vérité !

Mais pourtant les esprits m’avaient prédit que Bella serait heureuse, qu’elle se marierait alors pourquoi se serait-elle tuée ??

Cela ne pouvait pas être possible ? Ils ne pouvaient pas s’être trompés ? Non pas après tout ce qu'ils m'avaient fait découvrir, ils ne pouvaient pas m'avoir menti …

Je devais en être sûr et je savais ce qu’il me restait à faire pour le savoir. Je composais nerveusement ce numéro que je ne pensais plus jamais appeler … et même après tout ce temps je le connaissais encore …

Si c’était elle, je raccrocherais …

Si c’était Charlie, j’obtiendrais l’information dont j’ai besoin pour y croire, grâce à un subterfuge.

- Maison Swan ? Répondit une voix que je n’avais encore jamais entendue

Ce n’était pas Charlie et encore moins Bella … je dus faire une pause avant de parler car cette voix m’avait déstabilisé. Je n’étais pas préparé à entendre une tierce personne … cela supposait trop de choses …je ne préférais même pas y songer.

- ici le Docteur Carlisle Cullen, imitant parfaitement la voix de mon père. Puis-je parler à Charlie ?

- il est absent me répondit cette voix qui était devenue subitement beaucoup moins agréable voir limite menaçante. Je m’en fichais malgré tout, trop pressé d’avoir ma réponse …

- Et où est-il alors ? Exigeais-je impatient

Il y eut un court silence comme si cet homme avait besoin de réfléchir, comme si il ne voulait pas répondre à ma question mais de mauvaise grâce je l’entendis me dire :

- Il est à l’enterrement …

Je coupais mon téléphone les mains tremblantes. J’étais hébété, je fixais toujours le mur en face de moi … je ne comprenais rien, je n’étais déjà plus rien avant ce coup de fil mais maintenant je n’avais plus aucune raison d’exister …



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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 13-06-10, 09:52 AM   #27

sanaafatine

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افتراضي

Chapitre 19 : Volterra


J’étais toujours prostré ne parvenant pas à bouger le moindre membre. Je ne réalisais pas encore … je n’y parviendrai même jamais. Je ne pouvais m’y résoudre … C’était impossible …

Pourquoi Bella aurait-elle voulu en finir ??

J’étais parti pour son bonheur, pour qu’elle puisse s’épanouir loin de mon influence, ne plus avoir peur de l’avenir. Je m’étais sacrifié en vain, j’avais véritablement échoué car j’étais à l’agonie et Bella s’était tuée … Pourquoi avait-elle fait cela ??

Elle m’avait promis de ne rien faire d’imprudent … elle aussi avait failli à sa promesse …ahhhhh, j’avais envie d’hurler…

Elle s’était jetée d’une falaise … tout comme Carlisle quand il avait voulu en finir après avoir découvert ce qu’il était et qu’il ne se supportait plus. Il pensait qu’en sautant il se noierait, il ignorait encore qu’il était immortel et qu’il ne risquerait pas de mourir de cette façon. Seulement Bella, elle, n’avait pas survécut … C’était peut être même cette histoire qu’il l’avait influencé … mes tremblements reprirent car c’était moi qui lui avait raconté et je me sentais atrocement fautif.

Je repensais à ce qu’elle m’avait dit le jour de son anniversaire … lorsque que nous regardions Roméo et Juliette. A cette époque, j’avais osé envier Roméo ! Je l’enviais car il avait pu mourir facilement, juste en buvant une fiole de poison. Moi, je n’aurai jamais cette chance … celle de pouvoir mourir … au contraire, j’allais devoir provoquer ma mort, supplier que l’on me tue !! Bella aurait refusé cette idée car elle ne voudrait pas que je me détruise s’il devait lui arriver quelque chose … Cela n’avait plus aucune importance à présent … je ne méritais plus son amour, je l’avais quitté. Dorénavant je n’étais bon qu’à disparaître … pour toujours.



Aussitôt la vision d’Alice me revint, celle qui me faisait si froid dans le dos … j’en comprenais tout le sens maintenant !!

Elle aussi me confirmait que je devais me rendre en Italie ! Les visions d’Alice tentaient de nous prévenir depuis des mois mais nous n’avions pas compris l’ampleur du message … nous n’aurions jamais supposé que Bella se serait suicidé !! Je n’aurai jamais du partir de Forks, en la quittant j’étais si persuadé de la protéger que j’avais oublié qu’elle aussi pouvait se faire du mal. Comme je l’avais dis à Carlisle, je m’étais précipité et j’avais commis une grave erreur en quittant Bella … Je ne pourrai jamais supporter de vivre une minute de plus sur cette terre sans elle, je devais en finir au plus vite. Elle était morte par ma faute !! Si j’étais resté auprès d’elle, il ne lui serait jamais rien arrivé.

Pourquoi n’étais-je pas resté humain ainsi j’aurai pu pleurer, sentir mon cœur s’arrêter de battre puis m’être arraché de la poitrine. J’avais le souvenir de la souffrance que j’avais enduré lors de ma transformation … et bien cette douleur n’était rien comparée à celle qui me submergeait à présent. Je n’avais qu’une solution pour la stopper, pour empêcher qu’elle ne m’envahisse encore plus … c’était de l’arrêter totalement en me supprimant. Je devais trouver la force de m’extirper de ce taudis pour affronter toutes les embûches qui pouvaient encore m’empêcher d’atteindre mon seul et unique but à présent : Mourir !!

Je n’avais même plus faim … je n’avais plus aucune envie si ce n’est que de mourir …mourir ou mourir … Ce fut avec une certaine amertume que je quittais mon refuge …il avait été le berceau de ma souffrance et le témoin de mon deuil. Je devais quitter la torpeur de cet endroit pour affronter la mort.

Il faisait nuit … j’avais du mal à marcher après tant de jours à être resté dans la même position. J’étais faible car je n’avais pas mangé depuis longtemps, mon dernier repas n’avait guère été copieux et encore moins appétissant … je ne préférais même pas y repenser. La première chose que je m’empressais de faire, fut de jeter mon portable dans une poubelle. En effet, il ne me servirait plus à rien … je savais tout ce que j’avais à savoir et je n’avais plus envie de parler aux miens. Ils ne comprendraient pas mon geste et voudraient m’en empêcher, c’était dur de partir comme ça sans leur dire adieu mais j’avais fais mon choix et je ne reviendrai plus en arrière, ma décision était prise et irrévocable !!


J’avançais en trainant les pieds dans les rues de Rio, me dirigeant vers l’aéroport de la ville, qui devait se trouvait à une petite vingtaine de kilomètres de là. En temps normal, j’aurai atteint cet endroit en très peu de temps mais là, je n’étais que l’ombre de moi-même et j’avais du mal à avancer.


L’avion était le meilleur moyen pour arriver rapidement à Volterra avant qu’Alice ne réalise ce que je m’apprêtais à faire. Elle le comprendrait que trop rapidement à cause de sa vision mais je ne voulais pas lui laisser une chance de me stopper, elle ou quiconque. Prendre un avion de ligne était impossible car je ne supporterais pas de capter les pensées de tous ses humains, d’entendre leurs cœurs battre, de sentir leurs différentes odeurs corporelles … cela aurait été beaucoup trop douloureux de les voir eux, tous vivants alors que Bella …et pour finir ma piètre apparence les auraient à coup sûr inquiétés. Mes yeux avaient perdu de leur éclat, la couleur noire avait remplacé l’habituelle couleur or de mes iris. Je ressemblais plus à un mort vivant qu’à un humain pourtant ce n’était plus Halloween !

Je n’aurai eu aucun échappatoire si ne j'étais pas parvenu pas à endurer tout ça, j’aurai été piégé avec eux dans cet espace clos, pendant plus de 10 heures. Non, j’allais devoir embarquer tel un passager clandestin … voyager comme un vulgaire colis … en soute d’un vol non commercial. Je n’étais plus qu’une coquille vide, sans âme, sans vie …

J’arrivais tant bien que mal à l’aéroport, par chance le bâtiment dédié au fret aérien était moins sécurisé que l’aérogare pour les passagers. Je pus me faufiler assez facilement à l’intérieur pour observer le tri des colis afin de connaître leur destination. Il s’agissait d’embarquer dans le bon avion car c’était l’Italie que je visais, pas l’Alaska ! Fort heureusement pour moi, il n’y avait qu’un seul avion pour l’Italie ce soir là, cela réduisait les chances de me tromper.

Je sautais dans l’un des chariots pleins de colis qui se dirigeait sur les pistes. J’étais entouré de fournitures de bureau, de pièces automobiles et même de cadeaux, facilement identifiables car décorés avec soin par des mains que je supposais être celles d’enfants. Arrivé au pied de l’avion, le plus dur allait être d’entrer dans la soute, sans être vu. Cela allait requérir toutes mes forces afin d’y pénétrer à une vitesse vampirique car ce serait ma seule chance.

Je regardais rapidement autour de moi pour connaître le nombre de témoin potentiel. Je n’avais pas choisi le bon chariot car j’étais dans l’un de ceux qui devait être vidé manuellement. Un homme était déjà en train de déposer les colis sur un tapis les emmenant vers la soute. Il le faisait pour chaque colis un à un, pas toujours avec précaution mais il le faisait puisque c’était son boulot. Alors qu’à l’avant de la soute, un autre homme chargeait au chariot élévateur la marchandise en container.

Zut ! J’aurai du plutôt me cacher dans l’un de cela pour éviter tout risque. Heureusement je n’étais pas dans le premier chariot donc j’allais avoir le temps de profiter d’un moment d’inattention pour pouvoir courir directement dans la soute. Je n’étais d’ordinaire pas très patient mais je l’étais encore moins à présent, j’avais une telle hâte d’en finir que rien n’allait assez vite à mon goût.

Cet homme était d’une lenteur effroyable mais par chance, il aimait aussi régulièrement s’arrêter pour aller discuter avec un de ses autres collègues qui s’occupait du remplissage du kérosène dans l’avion. Je profitais ainsi de ce moment d’inattention pour me glisser dans la soute. Une fois à l’intérieur, je me cachais derrière l’un des containers pour être certain de ne pas être repéré.

Puis une interminable attente commença … le chargement fut encore long, j’avais fait l’essentiel, il ne me restait plus qu’à patienter mais je n’y parvenais pas, j’aurai déjà voulu y être. Je ressentis comme une énorme satisfaction lorsque les roues de l’avion quittèrent la piste et que les moteurs de ce gros porteur se mirent à plein régime … cette soute était bruyante, je n’avais quasiment pas de place, juste de quoi m’asseoir entre deux containers mais elle était mon ticket vers l’enfer alors j’étais satisfait.

Durant tout le vol, je ne cessais d’imaginer de quelle façon je devrais m’y prendre pour mettre en rogne les Volturi. J’avais bien pensé tuer des pauvres innocents mais c’était au dessus de mes forces. Les Volturi étant très protecteurs à l’égard de leur ville je devais donc agir de manière répréhensible pour qu’ils acceptent de me tuer pour se venger … Oui mais à part tuer que pourrais-je faire de pire pour les agacer ?? Et tuer je n’en étais définitivement pas capable … j’allais être certainement obligé de les supplier pour qu’ils accèdent à ma demande. Je me prosternerais à leurs pieds s’il le fallait, je n’avais plus rien à perdre même mon honneur ne valait plus rien ! Je devais d’abord les rencontrer avant de tenter quoique ce soit et après j’aviserai en fonction de leur assentiment ou non …

Après un long vol sans encombre, l’avion se posa enfin à Rome …Dans mes souvenirs, lorsque Carlisle me racontait son passé auprès des Volturi, j’avais cru comprendre que Volterra se trouvait non loin au nord de Rome. Cette idée me soulagea car je voyais la fin de mon calvaire et de mon agonie se profiler. Pour quitter l’avion, j’avais choisi l’option du container cette fois, je fus donc déposé sans difficulté directement dans l’aérogare, dans la zone de transit. Une immense zone remplit de colis ou caisses en tout genre qui me permit de m’éclipser sans aucun problème. Il ne me restait donc plus qu’à faire le reste du trajet en courant, du moins presque en courant car mes forces se réduisaient à mesure que le temps passait.

Après une course éreintante, je parvins enfin jusqu'à Volterra, cette petite ville perchée en haut d'une colline qui surplombait l'une des plus belles vallées de Toscane. Elle était encerclée par des remparts et plusieurs tours mais principalement dominée par une énorme forteresse. Cette forteresse Médicéenne, non seulement d'être l'ancienne prison était devenue le repère des Volturi.

Je me promenais à présent dans les rues de cette ville chargée d'histoires anciennes et passionnantes. Tant de drames antiques s'étaient déroulaient ici et je n'allais pas échapper à la règle, Volterra serait bel et bien le théâtre qui représenterait ma mort !

La ville était en effervescence, des préparatifs battaient leurs pleins. Des drapeaux rouges et des fanions de la même couleur étaient disposés dans chaque rue de la ville. Une fête se préparait et je sus rapidement de laquelle il s'agissait grâce à une gigantesque banderole qui trônait devant la grande forteresse. Je ne pus retenir un rictus en lisant cette fameuse banderole, elle annonçait la Saint Marcus … la voir installait justement devant le repère des Volturi ne pouvait qu'être une ironie !!

En effet, la saint Marcus était sensée symbolisait la disparation des Vampires de Volterra grâce à l'action d'un certain missionnaire, le père Marcus, il y avait plus de cinq mille ans. Les gens d'ici le célébraient en martyr le pensant mort, en exécutant sa quête mais s'ils savaient qu'il sévissait depuis tout ce temps en tant que vampire lui même et qu'il était l'un des dirigeants de la dynastie la plus prestigieuse de cette même espèce, qu'en penseraient-ils ?? Certainement un peu plus que de l'ironie à mon avis.

Cette fameuse fête allait peut être m'aider en plus, oui … mes options de meurtres étant définitivement anéanties il ne me restait pas énormément d'autres choix. J'avais bien songé à me bagarrer avec la garde ou un truc un peu plus fou comme soulevait une voiture devant tout le monde, un peu comme un super héros … C'était d'ailleurs comme cela que m'imaginait Bella et j'eus instantanément un immense tiraillement dans la poitrine en pensant à l'amour de ma vie.

Elle me manquait à un tel point que même mon ami disparut lui aussi n'aurait rien pu y changer, j'étais définitivement perdu … je ne la reverrai plus, je ne pourrai plus la serrer dans mes bras, l'embrasser, sentir son parfum, entendre sa voix, lui caresser les cheveux ou lui fredonner sa berceuse … et le pire c'était que j'étais presque convaincu que j'allais la rejoindre au paradis car j'avais enfin gagné mon ticket grâce aux esprits.

J'avais la folie de croire que j'allais la rejoindre de l'autre côté et que l'on ne serait plus jamais séparés et libre de s'aimer … Je prenais mon rôle de Roméo un peu trop au sérieux car dans mes brefs moments de lucidité, je me souvenais que trop bien que je n'étais qu'un pauvre vampire, idiot de s'être épris d'une humaine et qu'il avait été assez bête de la laisser se tuer … non je n'aurai jamais accès au paradis, j'étais damné quoiqu'en dise Carlisle ou les esprits.

Ainsi ma décision était prise … j'allais agir de manière excentrique comme un superman pour être sûr de me faire démasqué et être arrêté par les Volturi. J'étais donc en train de chercher l'endroit idéal mais ce n'était pas encore le moment opportun, la nuit tombait et mon plan devait être quelque peu décalé, j'avais besoin d'opérer le jour.

Je sentais une présence qui me suivait depuis quelques temps déjà et observait mes moindres gestes … je compris aussitôt qu'Ils m'avaient repérer ! Je n'avais pas l'intention de m'esquiver et je laissais mon pisteur venir à ma hauteur.

Le jeune homme était dissimulé sous une immense cape, il était grand et avait sensiblement la même carrure imposante qu'Emmett, il me fit signe de le suivre. Je ne parvenais pas à entrevoir son visage mais son regard lui en disait long … il ne m'appréciait pas car j'étais un danger pour sa ville et sa dynastie. Je le suivis donc avec méfiance toutefois, dans ce dédale de petites rues sombres et inhospitalières. Nous fûmes rapidement rejoins par un autre vampire qui se plaça derrière moi, il devait s'assurer que je ne veuille pas changer d'avis et leur fausser compagnie.

Ils m'emmenèrent jusqu'à leur forteresse, aménagée en bureau apparemment comme l'indiquait la plaque étincelante de courtier en assurances près de l'immense porte d'entrée. Nous entrâmes dans un immense hall aménagé avec beaucoup de luxe et de goût d'où émanait une joyeuse musique d'ambiance, histoire que cela fasse plus authentique et accueillant. Nous nous dirigeâmes ensuite, mes deux acolytes et moi vers un ascenseur qui nous emmena rapidement vers une autre réception encore plus chic que la précédente.

Cette pièce était décorée avec beaucoup de goût, de très beaux tableaux représentant des paysages toscans y étaient exposaient, de grands canapés en cuir clair étaient installés de tel sorte que l'endroit paraisse intime et cossu. Une odeur de fleurs fraîchement coupées inondait la pièce, il y en avait plusieurs dizaines dans de grands et étincelants vases de cristal. Plus loin je pus distinguer derrière un haut comptoir en acajou une réceptionniste … une humaine étrangement, une belle femme semblait-il nullement mal à l'aise dans ce monde qui n'était et ne devrait pas être le sien mais elle n'aspirait qu'à devenir comme eux … comme nous, vampire !!

Elle savait qu'elle pouvait mourir à tout moment dès qu'Ils l'auraient décidé mais elle le prenait avec beaucoup de détachement et cela la satisfaisait malgré tout ! Sa détermination me rappelait celle de Bella … cette volonté de devenir un monstre envers et contre tout. J'eus de nouveau une terrible douleur dans la poitrine, j'avais si mal, il fallait que j'en finisse au plus vite.

Cette femme nous accueillit avec un large sourire et s'adressa au premier vampire :

- Bonsoir Félix, Aro vous attend …

- merci Gianna ! Lui répondit-il en la regardant fixement et lui rendit son sourire.

Il enleva du même coup sa capuche et je pus enfin distinguer son visage. Il avait les cheveux noirs coupés très court et un visage à faire craquer toutes les femmes même avec ses yeux rouges sang. Il jouait avec elle et il aimait ça, il savait qu'un jour, elle deviendrait son repas.

Ce Félix continua ensuite son chemin jusqu'à une double porte située au fond de cette pièce. Nous continuâmes notre longue marche jusqu'à un énième hall qui nous conduisit jusqu'à une immense salle en pierre, sombre et inhospitalière cette fois. Nous étions visiblement dans les entrailles de la forteresse !!

Cette antichambre était plus modeste et éclairée principalement par de longues meurtrières. Il y avait devant moi trois trônes en bois massif, j'avais l'impression d'être dans une cour royale … les Volturi ne faisaient décidément pas les choses à moitié !

Félix se tourna vers moi et me lança :

- reste là !! Les maîtres arrivent …

Il se recula et se adminhelpa derrière moi à côté du deuxième vampire qui s'appelait Démétri, c'était comme cela que l'avait nommé Félix dans ses pensées en tout cas. L'immense porte aux poignées gainées d'or sur ma gauche s'ouvrit et parut un trio de vampires que je reconnus instantanément suivi de deux jeunes vampires qui semblaient être leurs gardes du corps. Ces deux enfants car c'était vraiment ce à quoi ils me faisaient penser avec leur petite taille et leur visage de chérubin devaient avoir d'immenses talents pour assurer l'escorte de la dynastie Volturi.

Aro, Marcus et Caius s'installèrent dans leurs trônes respectifs et les deux jeunes s'installèrent aux côtés de Caius. Aro était surexcité par ma venue alors que Marcus et Caius m'ignoraient totalement. Les deux jeunes étaient aux aguets et surveillaient mes moindres mouvements.

Aro était encore plus fascinant que sur les peintures ou reproductions que j'avais vu de lui, il portait une longue et ample tunique noire qui accentuait la blancheur extrême de sa peau. Ces cheveux longs noirs encerclaient son visage et dévoilaient ses yeux rouges sang. Sa prestance m'impressionnait, il émanait de ce vampire une force inexplicable.

Il se leva et s'avança vers moi, il n'arriva pas à masquer sa joie et sa satisfaction de me voir devant lui. Il semblait savoir qui j'étais, c'était troublant …

- A qui ai-je l'honneur ?? Je n 'ai pas encore eu l'occasion de te rencontrer ?? Que puis-je faire pour toi cher Ami ?? Me questionna-t-il insatiable

- Je suis Edward Cullen … le fils de Carlisle ! Et je suis venu jusqu'à vous car j'ai une requête à vous formuler !

- Totalement incroyable, mon ami Carlisle t'envoie ?? S'exclama-t-il

- non pas tout à fait … Répondis-je mal à l’aise

- Et comment va-t- il ?? La dernière fois que je l’ai vu, son aversion pour notre alimentation naturelle, avait largement dépassé les limites du tolérable. Nous n’avons d’ailleurs jamais réussi à nous entendre à ce sujet … où vit-il à présent ?

- Il vit avec ma famille près de New York … Répondis-je en restant volontairement évasif

- tu as bien dis famille ?? Carlisle s’est crée sa dynastie, il serait parvenu à réussir son rêve fou de se trouver des congénères susceptible de partager sa vision de l'existence ??

- oui, Carlisle a su nous enseigner sa vision des choses et nous sommes plusieurs ainsi à avoir choisi une autre alternative que la vôtre !

- totalement fascinant … mais dans ce cas que fais-tu ici si ton existence est aussi parfaite que tu sembles le présenter ?? Me demanda-t-il en me regardant fixement, il semblait attendre le moment opportun pour me réserver quelque chose. Je sentais à quel point il était intrigué et il voulait lire en moi.

- je suis venu vous supplier de me tuer … murmurais-je en le regardant fixement à mon tour

- en voilà une idiotie !! S'exclama-t-il en ricanant

- je n'ai plus rien à faire ici bas … j'ai perdu la seule chose au monde qui donnait un sens à ma vie …

- quelle théâtralité Edward !! Un vampire que veut se tuer, on croit rêver !! Rigola-t-il en se tournant vers sa cour pour obtenir leur assentiment

- tu as vraiment piqué ma curiosité ! Me permettrais-tu de le découvrir par moi-même ?? Reprit-il

- non, je ne préfère pas … Lui répondis-je sèchement et en reculant d'un pas

Il semblait avoir un pouvoir puissant et je craignais qu'il ne s'en serve pour nuire à ma famille. Je ne voulais pas qu'il accède à mes souvenirs, à ma vie auprès de Carlisle, je voulais les préserver par peur qu'il ne veuille s'en servir contre eux

- tu ne me laisses pas le choix dans ce cas !! M'assena-il d'un ton menaçant cette fois et se tourna vers la petite silhouette frêle qui se tenait près de Caius et du jeune garçon qui aurait pu être son frère jumeau.

Cette très jeune fille, au corps androgyne et aux cheveux châtains coupés très courts, me souriait. Elle me regarda fixement avec ces immenses prunelles foncées de sang.

- Jane … peux-tu faire changer d'avis notre jeune Ami s'il te plait ?? Lui montrer que sa requête ne pourra pas être étudiée correctement tant que nous n'aurons pas toutes les raisons de ce geste … farfelu !!

- bien évidement, Maître !! Répondit-elle d'une voix enfantine

Jane s'en félicitait. Elle était heureuse de me démontrer qu'elle avait bien gagné sa place auprès des plus grands vampires de l'histoire mais aussi de mériter une fois encore l'admiration sans faille que lui portait son mentor, Aro. Son jumeau dont je connaissais le nom maintenant, Alec posa une main sur son épaule en guise d'encouragement.

Je n'eus pas le temps de réagir que j'étais déjà plaqué au sol … tordu par l'épouvantable douleur que m'infligeait cette dénommée Jane. Tout mon corps me brûlait comme s'il était irradié par des milliards de décharges électriques. Je souffrais horriblement mais si cela pouvait me tuer sur le champ, je n'avais plus qu'à me laisser faire sans résister.

Et ce fut justement mon manque de réaction qui agaça Aro …

- Arrête Jane, je crois qu'Edward a enfin compris !! Lança-t-il comme pour me supplier de lui donner accès à ce qu'il voulait.

Il s'approcha de moi et me tendit la main pour m'aider à me relever … encore tout grogui je l'attrapais et compris trop tard qu'il avait eu ce qu'il voulait. Il était véritablement entrain de revivre toute mon existence … de mes souvenirs humains que j'avais récemment découvert à ma transformation puis mon amour et ma relation avec Bella …

Il lisait en moi comme dans un livre ouvert et connaissait à présent la moindre de mes pensées. Il avait effectivement un pouvoir totalement époustouflant … il en était lui même ébahi et un immense sourire irradia son visage.

- Ta famille … plus particulièrement Alice avec ses visions et toi avec ton incroyable faculté de pouvoir lire les pensées, vous êtes tous des êtres totalement fascinants. Et cette humaine … que dire de Bella … sentir l'odeur envoûtante de son sang, ton désir pour elle, ton amour immodéré !! Je n'avais encore jamais rien vu de tel. Et c’était bien évidemment le seul être sur terre pour lequel tu ne pouvais pas lire les pensées. Totalement impensable. Ce n’était peut être pas n’importe quelle humaine après tout. Elle devait avoir un certain pouvoir, j’aurai vraiment aimé la rencontrer … …

- Alors quelle est votre décision ?? Le coupais-je n'y tenant plus

- ne sois pas si impatient … Je comprends aisément la douleur qui t'habite, mais de là à vouloir en finir, il ne faut pas exagérer. Je dois aussi consulter Marcus et Caius pour une décision de cette importance. En attendant, Félix et Démétri que tu connais déjà, vont t'escorter dans le hall où tu attendras notre jugement …

- Très bien … Consentis-je à contre coeur.



Aro sortit de la pièce accompagné de ses disciples et gardes du corps.

Moi, j'étais condamné à m'armer d'un peu de patience, quoiqu'ils décident, j'en finirais de toute façon.




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





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Chapitre 20 : Retrouvailles



J'étais en train d'attendre depuis bien trop longtemps à mon goût, dans cet endroit qui leur servait de réception. L'humaine Gianna n'avait nullement peur de moi et me fixer lourdement se demandant ce que je fichais encore là. Pourquoi j'étais si mal habillé comparé à l'élégance coutumière de tous les Volturis. Tous étaient vêtus avec tant de raffinement que je passais pour un misérable malheureux vêtu de haillons. Mon apparence déplorable était accentuée par mes profondes cernes mauves témoignant de ma malnutrition.

Félix était en train de la courtiser et elle consentait à ce macabre jeu en répondant par quelques gloussements. Démétri, lui était assis face à moi dans l'un des canapés, il me regardait fixement l'air dédaigneux. Félix et lui se moquaient de moi, ils ne comprenaient pas du tout que je puisse vouloir en finir à cause d'une misérable humaine. Ils me détestaient aussi car ils avaient remarqué à quel point leur maitre m'avait témoigné de l'intérêt, beaucoup trop même. Ils avaient peur que je leur fasse de l'ombre en quelque sorte …

Alec vint enfin nous chercher pour nous avertir qu'Aro était prêt.

Ils m'escortèrent une nouvelle fois dans cette salle de conseil et Aro m'avisa rapidement de sa décision :

- Edward, mon cher Ami, je crains de ne pourvoir donner suite à ta requête ! Tu as un tel pouvoir que ce serait un vrai gâchis de te supprimer. Viens plutôt te joindre à nous, tu nous serais très utile !!

Je sentis instantanément quatre paires d'yeux qui me regardaient fixement, Jane, Alec, Félix et Démétri redoutaient ma réponse.

- merci de ton offre, Aro, mais je ne peux pas l'accepter …

- c'est ton choix et je le respecte, je ne peux définitivement pas me résoudre à te tuer … pas maintenant car tu ne mérites nullement ce châtiment ! J'estime beaucoup trop Carlisle pour envisager de te faire le moindre mal. En revanche si tu te rends coupable ne serait-ce d'un seul crime sur nos terres et bien là je ne répondrais plus de rien !! Me menaça-t-il

Ayant lu mes pensées, il savait pertinemment que je ne m'arrêterais pas à leur décision et que je ferai tout pour en finir. Ces menaces étaient censées me faire réfléchir et accepter sa proposition. Il voulait me faire croire qu'ils s'en prendraient à ma famille si je tentais quoique ce soit mais ils ne feraient rien, c'était juste une menace pour tenter de me rallier à leur cause.

- merci de m'avoir reçu Aro et je retiens ton conseil …

- voilà qui est mieux … il ne me reste plus qu'à te souhaiter une bonne continuation et de profiter de nos festivités pour t'amuser !! Ricana-t-il

Je ne répondis pas cela n'en valait plus la peine … Au diable ses avertissements, je ne changerais pas mes plans ! Félix et Démétri décidément inséparables, m'accompagnèrent à l'entrée de la forteresse. Ils étaient très heureux de se débarrasser enfin de moi mais ne comptaient pas me laisser seul très longtemps. Leur mission était d'épier mes moindres faits et gestes.

Félix me lança sur un ton menaçant une énième recommandation :

- N'oublie pas, on a des lois ici alors tâche d'en enfreindre aucune si tu ne veux pas de problème !!

Il m'ouvrit la porte et me poussa dehors, c'était l'aube et le soleil se levait … sur cette journée qui devait marquer la fin de ma misérable existence.


Mon plan était ficelé à présent, je n'allais pas jouer à superman car mes misérables forces ne me permettraient même pas de soulever une petite cuillère. J'avais un plan B et il ne me demanderait pas le moindre effort. Révéler qui j'étais devant des centaines d'humains, montrer mon corps blanc brillant de mille feux … serait une belle fin, théâtrale à souhait, un côté de ma personnalité qu'Aro ne semblait guère apprécier. Ce n'était certainement pas le seul d'ailleurs mais même lorsque j'étais humain, j'avais déjà ce penchant bien prononcé.

J'allais devoir attendre que le soleil soit à son zénith pour entrer en scène mais où allais-je pouvoir m'exposer. La place la plus réputée de la ville, celle où j'étais quasiment sûr que le cortège de pèlerins de la saint Marcus emprunterait. Oui bien sûr !! La place des Priori … avec sa tour Crénelé … la tour était assez haute et dominait la place, ce serait l'emplacement parfait pour attendre la mort.

Je n'avais plus qu'à me cacher en attendant pour ne pas éveiller les soupçons de mes guetteurs. Savoir ma fin si proche me rendait tout de même nostalgique des miens, j'étais parti sans leur dire au revoir. Une fois encore j'avais agi sur un coup de tête et j'espérais qu'ils me le pardonneraient, qu'ils arriveraient à comprendre l'insoutenable peine qui m'avait poussé à vouloir en finir. Je n'avais plus qu'à souhaiter qu'un jour, j'aurai la chance de leur expliquer.

Je n'avais qu'une hâte, ne plus souffrir, ne plus avoir à vivre dans un monde où Bella n'était plus. J'aurai peut être même l'incroyable bonheur de la revoir avant de brûler en enfer … J'étais aussi pressé de voir ce que les esprits me réservaient une nouvelle fois si tant était qu'ils me réservaient quelque chose !!

Les dernières heures s'écoulèrent péniblement …

Je me dirigeais doucement vers la place des Priori, le monde commençait à s'acculer au pied de la tour. J'avais réussi à m'y glisser en esquivant temporairement mes gardes du corps. A cet instant précis, soit à quelles petites secondes de ma délivrance, je repensais à Roméo … J'allais enfin pouvoir en finir comme lui, je n'avais malheureusement pas eu la chance d'embrasser ma promise une dernière fois, sentir son odeur, toucher ses lèvres si fines …

Le premier carillon qui annonçait midi résonna … j'enlevais ma chemise et la laissa tomber à mes pieds. J'avançais doucement vers les escaliers qui m'amèneraient jusqu'à la terrasse de la tour. J'avais fermé les yeux pour mieux profiter de mes derniers instants, j'ouvrais mes bras tel une offrande que je faisais à dieu ou aux esprits. J'étais en paix, heureux en écoutant le carillon égrenait les derniers coups …

Je sentais déjà la chaleur du soleil qui se reflétait sur le pavé, venir me réchauffer la peau. Il ne restait plus qu'un pas et la lumière aurait raison de moi mais au moment où je m'apprêtais à poser le pied par terre quelque chose me percuta … instinctivement mon bras l'immobilisa. J'ouvris les yeux surpris pour dévisager la personne qui osait mettre fin à mon bonheur. L'avant dernier carillon retentit et j'ouvris les yeux … la chaleur et la magie des esprits devait déjà m'avoir enveloppé car c'était Bella … ma Bella qui se trouvait contre moi.

J'étais stupéfait et je la dévisageais longuement, il n'y avait pas de doute c'était bien elle !!

- Etonnant … Carlisle avait raison. Souriais-je émerveillé

- Edward !! Haleta-t-elle Il faut que tu regagnes la pénombre. Bouge !!

Quoi ?? Pourquoi voulait-elle que je recule ?? N'était-elle pas là pour m'aider à mourir pour m'accompagner un bout de chemin vers le Paradis … Oui le paradis puisqu'elle était de nouveau à mes côtés. Je posais ma main sur sa joue, elle était douce et chaude comme lorsqu'elle m'était apparu sous la hutte. Les esprits m'offraient de nouveau un cadeau magnifique : nous allions être réunis dans la mort. Son coeur battait la chamade comme si elle avait peur … j'entendais de nouveau ce merveilleux son. Son parfum était parvenu à mes narines, intact à celui que j'avais en souvenir.

- je n'en reviens pas que ça ait été aussi vite … chuchotais-je en humant ses cheveux de mes lèvres. Je n'ai rien senti. Ils sont décidément très forts.

En effet, la dernière fois dans la hutte, j'avais senti la force des esprits me traverser et je savais que la magie opérait mais là je n'avais rien vu venir. Carlisle était persuadé que les esprits m'accompagnaient dorénavant et n'avaient sans doute plus besoin d'autant d'énergie pour entrer en communion avec moi. Ils voulaient sans doute me faire vivre un dernier moment formidable avant que les Volturi ne m'achèvent. Où alors c'était un ultime cadeau avant de plonger en enfer …

Son odeur était toujours aussi envoûtante que je ne pus m'empêcher de repenser une nouvelle fois à Roméo … j''avais maintenant la chance d'embrasser une dernière fois celle que j'aimais, de sentir son exquis parfum …

- la mort qui a sucé le miel de ton haleine, n'étend pas son empire encore sur ta beauté … murmurais-je dans l'ultime carillon de midi

- tu as exactement la même odeur que d'habitude. C'est donc ça l'enfer ? Tant pis !! Je l'accepte.

- je ne suis pas morte ! S'emporta-t-elle Et toi non plus !! S'il te plait Edward, fichons le camp d'ici !! Ils ne doivent pas être loin …

Elle essaya de se dégager de mon étreinte, je fronçais les sourcils ne comprenant pas ce qu'elle venait de me dire.

- plait-il ?

- nous sommes vivants, pour l'instant. Mais il faut que nous décampions avant que les Volturi … Comment était ce possible ??

Elle était vivante … elle était vivante devant moi !! Je venais enfin de comprendre que les esprits n'y étaient pour rien, Bella était belle et bien devant moi saine et sauve. Ma détresse, mon manque de force et ma malnutrition avait altéré mes sens et j'étais parti dans un profond délire que l'inquiétude extrême de ma bien-aimée avait fort heureusement stoppé.

Elle était venue ici au péril de sa vie pour me protéger, pour m'empêcher de mourir. Bella avait agi comme Carol ou Alice l'auraient fait. Elle venait de me prouver qu'elle m'aimait depuis le début, elle était là pour moi …

Elle était merveilleuse mais véritablement en danger maintenant. Je ne pouvais pas me laisser aller à nos retrouvailles même si je rêvais de l'embrasser et de la serrer dans mes bras une nouvelle fois !! La savoir vivante et près de moi m'avait redonné des forces insoupçonnées … elle avait redonné vie à tout mon être …

Je l'attirais brutalement en direction de la ruelle à deux pas de nous. Je la collais dos au mur et je me adminhelpais devant elle pour la protéger de l'arrivée de Félix et Démétri qui n'avaient rien perdu de la scène. Je pris les devants en espérant les amadouer :

- salutations, messieurs lançais-je en tentant de rester calme. Il semble finalement que je n'aurai pas besoin de vos services aujourd'hui. Cependant, je vous saurai infiniment gré de remercier vos maîtres pour moi.

- pouvons-nous converser en des lieux plus appropriés ? Chuchota Félix d'une voix menaçante

- cela ne sera pas nécessaire Félix, je connais vos instructions et je n'ai enfreint aucune loi ! Lui répondis-je sèchement

- Félix voulait seulement souligner la proximité du soleil … intervint Démétri pour calmer le jeu. C'était l'une des premières fois que j'entendais le son de sa voix et s'interposer ainsi face à Félix.

- cherchons un abri plus adapté … Lâcha Félix

- je vous suis … Cédais-je espérant ainsi laisser une chance à Bella de s'enfuir.

Je me tournais d'ailleurs rapidement vers elle pour lui dire Bella, retourne donc sur la place et profite des festivités.

- Non, que la fille vienne !! Exigea Félix qui avait du mal à cacher sa joie de voir mon compte régler définitivement sous les yeux de Bella

Je ne pouvais pas laisser se passer une telle chose, Bella ne devait pas assister à cela …

- pas question ! M'imposais-je d'un ton glacial

Bella avait senti mon agressivité et me suppliait de ne pas faire de gestes inconsidérés et je pus lire sur ses lèvres un Non qui dans un autre moment m'aurait totalement fait craquer. Je lui répondis de la même façon un chut de manière à ce qu'elle reste sage.

- pas ici, Félix !! Intervint Démétri et dit à mon attention Aro, désire juste s'entretenir de nouveau avec toi, puisque tu sembles finalement décidé de ne pas nous forcer la main.

- très bien … acquiesçais-je, mais la fille reste libre.

- j'ai bien peur que ce soit impossible, il y a des règles à suivre. S'impatienta Félix

- dans ce cas, j'ai bien peur, moi, de ne pouvoir accepter l'invitation d'Aro, Démétri.

- c'est aussi bien … ne put s'empêcher d'ajouter Félix, qui ne se cachait plus pour me témoigner son dédain.

- Aro sera déçu … soupira Démétri

- je suis persuadé qu'il s'en remettra !! Riadminhelpais-je

Félix et Démétri m’encerclèrent pour me faire comprendre que je n’avais plus le choix, je devais les suivre. Je ne bronchais plus de peur qu’ils ne s’en prennent à Bella. Mais au moment où ils s’apprêtaient à me pousser dans la venelle sombre devant nous, je perçus des pas légers et graciles …

Je les aurais reconnus d’entre tous, c’était ceux de ma sœur Alice. Je tournais la tête dans sa direction, imité par mes deux acolytes. Elle ne put s’abstenir de faire de l’humour, elle était décontractée et jouait sur le fait qu’avec son arrivée je n’étais plus seul mais nous étions à forces égales. Elle était heureuse que Bella soit intervenue à temps mais elle regrettait aussi de ne pas encore connaître les conséquences de mon acte désespéré. Elle n'arrivait pas à déterminer quelle serait la réaction des Volturri.

- Allons, allons, un peu de tenue !!! Il y a des dames, ici. Lança-t-elle en venant se adminhelper près de moi.

Félix et Démétri voulaient déjà en découdre mais Alice les en dissuada :

- Nous ne sommes pas seuls …

Une famille nous observait avec insistance, ne comprenant pas pourquoi j’étais torse nu et que je protégeais Bella de mes assaillants. Ils craignaient qu’une bagarre n’éclate. Mais Démétri les regarda d’un air menaçant pour tenter de les faire fuir, sans succès.

Il me lança rapidement après :

- s’il te plait, Edward, sois raisonnable.

- oui. Nous allons partir tranquillement chacun de notre côté et l’affaire en restera là !! Tentais-je pour en finir au plus vite

- écoute, soupira Félix agacé à présent, nous ne voulons que l’opportunité de discuter en paix.

L’attroupement de badauds augmentait et tous aussi anxieux concernant notre groupe. Je sentais Bella qui les regardait avec inquiétude, elle semblait avoir peur pour eux. Elle allait leur crier quelque chose mais ce serait beaucoup trop dangereux pour eux comme pour nous. Je devais l’en dissuader et lui fit part de ma désapprobation :

- non ! Lui dis-je en serrant les dents

Félix ne put réfréner un sourire face à mon dévouement pour Bella, mon attachement à cette humaine le faisait rire, il trouvait cela si stupide.

Soudain la voix haut perchée de Jane retentit :

- ça suffit !!

Elle s’approcha jusqu’à nous et instantanément Félix et Démétri se radoucir, leur supériorité était rétablie. C’était peine perdue pour partir, sa présence m’obligeais à les suivre, je n’avais plus d’autre choix, j’étais résigné …

- Jane ! Soupirais-je à son encontre

- suivez-moi !! Nous ordonna-t-elle de sa voix enfantine

Elle s’enfonça dans la venelle et Félix nous fis signe de la suivre un sourire victorieux sur le visage. Alice ne broncha pas non plus, je lui avais demandé de ne rien tenter, il y avait trop de risque. J’enlaçais la taille de Bella pour qu’elle soit le plus près possible de moi. J’avais besoin de son contact pour réaliser qu’elle était de nouveau à mes côtés et pour me donner les forces nécessaires pour supporter les moments difficiles qui nous attendaient. Je sentais qu’elle avait besoin de comprendre ce qu’il se passait mais je ne pouvais rien lui dire car nous étions d'une part espionnés et d'autre part, je redoutais aussi ce qui allait nous attendre. Je lui fis cependant un léger signe de tête qu’elle comprenne que nous devions être résignés.

Je voulais tout de même la mettre un peu plus à l’aise malgré tout et je fis mine d’entamer la conversation avec ma sœur :

- eh bien, Alice, j’imagine que ta présence ici ne devrait pas me surprendre …

- je me suis trompée, il fallait que je répare mon erreur …

Effectivement elle s’était trompée et cela aurait pu nous couter tous, très cher, je bouillonnais de questions mais je fis comme si cela n’avait aucune importance pour ne pas éveiller l’attention de nos geôliers.

- que s’est-il passé ??

- c’est une longue histoire. Pour résumer, Bella a bien sauté d’une falaise mais elle ne tentait pas de se suicider. Il se trouve juste qu’elle est versée dans les sports extrêmes, ces derniers temps.

Aussitôt je captais les pensées d’Alice où je découvris les innombrables allées / retours aux urgences, les dangereuses balades en moto, le retour de Laurent et Victoria, son amitié avec …les loups garous ?? C’était donc ça le grand secret des Quileutes … leur transformation en loup. Pour survivre Bella avait été obligée de supporter leur présence pour qu’ils la protègent ! Par ma faute Bella avait du encore plus affronter le danger et pire que tout, elle devait côtoyer de sales cabots !!

Oh il s’était passé tellement de choses, j’avais eu tort sur toute la ligne mais qu’avais-je fait ??

J’étais véritablement ignoble et nul dans tous les domaines car même Victoria m’avait dupé. J'avais mis véritablement la vie de Bella en danger par mon absence, il s'était passé exactement le contraire de ce que j'espérais. J'aurai pu la perdre pour toujours par ma faute.

Et encore Alice ne me donnait qu'un léger échantillon de mes sept mois d'absence … je redoutais le pire. Ce n'était ni le moment ni l'endroit pour me poser milles questions mais il était nécessaire que je reparle de tout cela avec Alice puis Bella un peu plus tard … certaines mises au point s’imposaient ! Mon apparente décontraction liée à nos retrouvailles s’était volatilisée, mes torts et mes regrets m’avaient rattrapés et je ne pus lâcher qu’un simple Hum en guise de réponse.

Nous étions à présent dans l’obligation de prendre un passage souterrain et Bella n’était pas à l’aise dans l’obscurité. Elle s’était arrêtée nette devant l’ouverture noire et étroite que l’on devait emprunter. Alice passa devant elle pour le réceptionner mais elle n’avait toujours pas bougé d’un pouce, elle était prostrée. Je me devais de la rassurer.

- N’aie pas peur. Alice va te rattraper en bas. Lui murmurais-je

J’aurai préféré le faire moi-même pour avoir la chance de la prendre dans mes bras et la protéger mais avec la présence de Félix et Démétri, il fallait mieux rester prudent. Je l’aidais donc à se glisser dans le conduit et elle se laissa tomber dans les bras d’Alice. Elle semblait terrorisée mais ne disait rien, elle était forte pour masquer ces émotions. Elle m’impressionnait. Je fus rapidement près d’elle pour l’enlacer de nouveau.

Il faisait sombre et Bella n’y voyait sans doute pas très bien car elle trébucha à plusieurs reprises. Cette noirceur intensifiait la tension et le moindre bruit nous rendaient nerveux. J’étais focalisé sur les battements de cœur de Bella qui confirmait sa peur. Je voulais la rassurer, lui témoigner ma présence que j’espérais apaisante, pour cela j’avais une main solidement ancrée à sa hanche et l’autre qui caressait tour à tour le contour de sa bouche ou de sa joie. Je ne pouvais pas me retenir de humer l’odeur de ses cheveux et d’embrasser son front car cela me donnait le courage d’avancer. Je voulais donner l’apparence d’un vampire fort et vigoureux comme celui que Bella avait toujours connu et aimait mais je n’avais plus autant de force que je l’imaginais. J’avais véritablement besoin d’elle pour exister et tenir debout.

La température dans ce souterrain était fraiche et humide. Je sentais que Bella commençait à trembler puis ses dents se mirent à claquer. Elle était trempée et frigorifiée et devait geler sur place et encore plus à mon contact. Je décidais de m’éloigner d’elle à contre cœur d’ailleurs et lui saisi la main. Un léger grognement me parvint ressemblant à un Non, puis Bella m’attira de nouveau vers elle. J’avais tellement envie d’être auprès d’elle que je ne pouvais pas me résoudre à m’éloigner et lui tenir tête. Elle m'avait tellement manqué que je ne pouvais plus rester loin d'elle … je ne le pourrai même plus jamais d'ailleurs. Ma vie dorénavant si Bella l'acceptait, était de rester à ses côtés pour l'aimer, la protéger et la chérir … et je ne lui ferai plus jamais aucune promesse que je ne pourrais tenir. Plus jamais …

Elle avait besoin de se réchauffer mais j’étais aussi froid que cet endroit. Je la frictionnais autant que je pus pour tenter de lui procurer un peu de chaleur. Nous étions enfin arrivés au bout du tunnel, cette marche avait été éprouvante et beaucoup trop longue au goût de Félix qui n’avait pu retenir une multitude de soupirs en guise d’ennui.Une porte grillagée était ouverte devant nous d’où émanait de la lumière. Nous étions arrivés par une porte dérobée qui menait au hall d’entrée que j’avais découvert la veille.

Je me crispai aussitôt en serrant les mâchoires avec le sentiment que notre fin approchait en entendant la porte se refermait lourdement derrière nous.




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





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Chapitre 21 : Verdict










Nous traversâmes le hall d’accueil jusqu’à l’ascenseur où nous attendais Jane. Nous débouchâmes donc dans la salle où se trouvait Gianna, fidèle au adminhelpe et toujours aussi aimable.

- Bonjour Jane ! Lui dit-elle avec un sourire exquis

- Gianna … Lui répondit cette dernière avec un léger hochement de tête

Jane poursuivit sa route jusqu’au hall devançant la salle du conseil pendant que Félix une nouvelle fois, adressa un magnifique clin d’œil à Gianna que celle-ci accueillit comme à la coutumée par un gloussement de plaisir. A l’entrée du hall, nous attendait déjà Alec. Jane et lui s’embrassèrent sur la joue avec beaucoup d’affection puis il lui dit en nous regardant :

- ils t’ont envoyé en chercher un et tu reviens avec deux … et demi Reprit-il en dévisageant Bella … Beau travail !

Jane ne put se retenir de rire, un rire de satisfaction bien évidemment.

- de retour parmi nous, Edward. Bienvenue, tu m’as l’air de meilleure humeur !! Poursuivit-il

- ne te fie pas aux apparences … Lui répliquais-je sèchement



Alec riait à son tour et examinait littéralement Bella.

- c’est donc çà, la cause de tous ces soucis ?? Se moqua-t-il surpris

J’avais envie de l’étriper pour avoir dit pareille chose, comment osait-il ?

Je ne pus lui lancer qu’un sourire forcé mais méprisant.

- va comprendre !! Rajouta sans finesse Félix

Ce dernier commençait sérieusement à me taper sur les nerfs et n’y tenant plus, je me tournais vers lui en grondant furieusement. Alec en sourit, il trouvait cette remarque vraiment très drôle et me fit signe de le suivre.

- patience !! Me souffla Alice en m’effleurant le coude. Elle savait la haine que j’éprouvais pour Félix à présent et me conseillait de ne rien faire d’absurde.

Elle me lança un regard d’une telle intensité que je ne pouvais que suivre sa mise en garde. J’inspirais profondément pour tenter de m’apaiser quelque peu et pivotait en direction d’Alec.



- Aro sera ravi de te revoir annonça celui-ci ironiquement

- ne le faisons pas attendre ! Suggéra Jane

J’acquiesçais cette fois par un hochement de tête, n’étant guère capable de prononcer le moindre mot sans cracher ma colère.

Alec et Jane, entrèrent dans le hall main dans la main et nous amenèrent ainsi jusqu’à la salle de conseil. Seul Aro nous attendait.

Il se tourna vers nous dès notre entrée dans la pièce et accueillit sa jeune protégée avec une joie non dissimulée.

- Jane, ma chère, tu es revenue !!

Il s’avança jusqu’à elle et prit son visage d’enfant entre ses mains pour embrasser délicatement ses lèvres pulpeuses puis recula.

- oui, maître. Je l’ai ramené vivant, comme vous le souhaitiez. Dit-elle en souriant

- ah, Jane, tu es d’un tel réconfort pour moi !! S’extasia-t-il



Il se tourna ensuite vers nous le sourire aux lèvres.

- et voici Alice !! Et Bella !! Se réjouissait-il en tapant des mains Quelle merveilleuse surprise ! Merveilleuse !

Il s’adressait à elles comme si elles étaient des amies de longues dates. Il s’en donnait le droit puisqu’il les avait découvert dans mes pensées.

Puis il demanda à Félix :

- sois gentil, annonce à mes frères que nous avons de la compagnie. Je suis sûr qu’ils ne voudraient manquer cela pour rien au monde.

- entendu, maitre … Accepta ce dernier.En passant près de moi il ne put se retenir de me fusiller du regard pour me mettre en garde. Dès qu’il en aurait l’occasion il me réduirait en pièce et moi, je mourrai d’envie de lui rendre la pareille.



- Tu vois, Edward, que t’avais-je dit ? N’es-tu pas heureux que je ne t’aie pas accordé ce que tu demandais hier ? Fanfaronnait Aro

- Je le suis, Aro, en effet …Lui répondis-je en serrant un peu plus vivement la taille de Bella. J’avais si peur pour elle, qu’il lui arrive quoi que ce soit par ma faute.

- j’adore quand ça se termine bien Soupira-t-il. C’est tellement rare. Mais j’exige de connaître comment c’est arrivé. Alice ? Ton frère semble te considérer comme infaillible. Pourtant, il y a eu erreur.

- oh, je suis loin d’être infaillible ! Riadminhelpa ma sœur en lui adressant un sourire des plus enjôleurs, feignant d’être à l’aise car elle redoutait la courtoisie bien trop exagérée d’Aro. Comme vous le constatez, je provoque autant de problèmes que j’en résous.

- tu es trop modeste ! La réprimanda ce dernier. J’ai assisté à des exploits autrement surprenants et j’avoue que je n’ai jamais rien observé d’aussi remarquable que ton talent. Formidable !!

Alice me questionnait du regard et ses questions assaillaient mes pensées. Comment Aro pouvait-il savoir tout cela ? Comment pouvait-il la connaître ?? Avais-je eu la bêtise de tout lui raconter ???

Aro devina notre connivence et s’empressa de s’excuser

- je suis navré. Nous n’avons pas été présentés dans les formes, n’est-ce pas ? C’est juste que j’ai l’impression de déjà te connaître. Or, j’ai tendance à aller trop vite. Ton frère nous a fait nous rencontrer hier, d’une manière très particulière. C’est que, figure-toi, je partage un peu du don d’Edward, bien que mon pouvoir soit limité, ce qui n’est pas son cas. Conclua-t-il ostensiblement envieux



Il voulait se montrer inoffensif aux yeux d’Alice et me faire paraître pour plus fort que lui mais ce n’était pourtant pas le cas, je devais le corriger et du même coup expliquer ses pouvoirs à ma sœur :

- limité et néanmoins beaucoup plus puissant ! Expliquais-je sèchement. Aro, a besoin de contact physique pour lire les pensées d’autrui, mais il entend bien plus de choses que moi. Tu sais que je ne distingue que ce qui passe dans le cerveau de quelqu’un à un moment donné. Aro, lui, capte tout ce qui a jamais meublé l’esprit d’une personne.

Je lui fis part par la pensée cette fois de la façon dont Aro s’y était pris pour avoir toutes ces informations et ce que j’avais ressenti. Alice souleva ses délicats sourcils pour me remercier de ses précisions, elle savait à quoi s’en tenir à présent. Elle allait être encore plus sur ses gardes et je le lui confirmais que c’était effectivement préférable par un léger hochement de tête que j’espérais discret mais….

Mais Aro une fois encore nous avait démasqué et en fit allusion :

- cependant, être capable de lire à distance … ce serait tellement pratique !!



Félix revint enfin accompagné de Caius et Marcus. Aro s’adressa à eux aussitôt :

- Marcus ! Caius ! Regardez ! Bella est vivante, finalement et Alice l’a accompagnée !! N’est-ce pas fantastique ? S’exclama-t-il comme un enfant. Il le faisait fréquemment d’ailleurs depuis que je l’avais rencontré.

Cette fois encore ses deux compères ne semblaient pas nous manifester autant d’intérêt que pouvait le faire leur frère. L’ennui était plutôt ce qui les caractérisait le mieux, du moins je le supposais.

Aro n’en fit pas de cas et repris :

- l’histoire de nos jeunes amis m’intrigue. J’aimerais tant en saisir les raisons !



Marcus se leva et vint à la hauteur d’Aro et lui effleura la paume de sa main. Cela ne présageait rien de bon, je reniflais nerveusement car je ne connaissais pas encore le pouvoir de Marcus et je le redoutais un peu.

Aro haussa les sourcils de surprise mêlé d’émerveillement.

- merci Marcus. Voilà qui est plutôt intéressant. Dit-il en direction de ce dernier puis se tournant vers nous, il ne put retenir quelques marmonnements :

- stupéfiant … vraiment stupéfiant.

J’avais découvert le pouvoir de Marcus et ce qui venait de se passer au travers des pensées d’Aro mais Alice agacée de ne pas savoir, me suppliait de lui expliquer. Je me tournais donc légèrement dans sa direction et lui dit à demi voix pour que Bella puisse aussi entendre l’importance de cette révélation :

- Marcus détecte les relations. Il a été ahuri par l’intensité de la nôtre, à Bella et moi.

Mais Aro intervint :

- tellement pratique … répéta-t-il en faisant référence à notre conversation par la pensée puis reprit cette fois sur ce qu’il venait de découvrir Il en faut pas mal pour surprendre Marcus, Croyez-moi. C’est juste si délicat à comprendre, même maintenant …Comment supportes-tu de rester aussi près d’elle ? Me demanda-t-il dubitatif, en fixant mon bras entourant fermement la taille de Bella.

- cela exige plus d’efforts qu’il n’y paraît … répondis-je mais ces efforts me paraissaient complètement dérisoires comparés à la vie sans elle.

- n’empêche … la tua cantante ! Quel gâchis !

- je préfère considérer que c’est le prix à payer … riadminhelpais-je avec un rire sec

- un prix extrêmement élevé ! Objecta Aro

- un coût d’opportunité.

Il s’esclaffa avant de reprendre

- si je ne l’avais pas humée au travers de ta mémoire, je n’aurais pas cru que l’appel d’un sang pût être aussi puissant. Je n’ai jamais rien éprouvé d’aussi intense moi-même. La plupart d’entre nous seraient prêts à beaucoup pour un tel cadeau et pourtant, toi …

- je le gaspille … dis-je en terminant la phrase à sa place sur un ton sarcastique.

J’avais répondu ce qu’il voulait entendre et non pas ce que j’éprouvais pour Bella. L’attirance de son sang avait été l’une des raisons de mon départ mais à présent après l’avoir imaginé morte, de ne plus pouvoir lui dire je t’aime, de ne plus pouvoir la serrer dans mes bras … et bien son sang ne me faisait plus le même effet. J’ai été sevré en quelque sorte car mon amour pour elle avait complètement occulté tout le reste. Son sang resterait toujours unique à mes yeux mais il ne me ferait plus jamais perdre les pédales comme cela m’était déjà arrivé à son anniversaire. Cette douloureuse période était définitivement terminée pour moi, je pouvais entamer autre chose si Bella l’acceptait …



- Ah ! Rigola Aro. Comme mon ami Carlisle me manque ! Tu me fais penser à lui. Si ce n’est qu’il n’était pas aussi en colère que toi.

- Carlisle m’est supérieur dans bien des domaines.

- je n’aurais surtout pas cru qu’il pût être dépassé pour ce qui est de la maîtrise de soi mais il ne t’arrive pas à la cheville, là !

- vous exagérez …Lui répondis-je impatient qu’il en finisse et qu’il nous dise enfin ce qu’il comptait faire de nous.

- je suis heureux de sa réussite. Les souvenirs que tu as de lui sont un cadeau pour moi, bien qu’ils m’ébahissent. Je suis ahuri de constater à quel point me … ravissent ses succès dans la voie si peu orthodoxe qu’il s’est choisie. Je m’attendais à ce qu’il s’épuise avec le temps. Son projet de trouver des congénères qui partageaient son étrange vision de l’existence m’a bien amusé et pourtant je suis content de m’être trompé.



Ne réagissant pas il poursuivit son monologue

- quand même, le contrôle que tu as sur toi ! J’ignorais qu’une telle force existât. T’habituer en dépit de l’appel d’une telle sirène, résister, pas une fois mais encore et encore … Ne l’aurais-je pas senti en personne que je serais resté sceptique.

Je commençais vraiment à perdre patience, j’avais hâte d’en finir …

- Rien que me rappeler combien elle t’attire me donne soif ! Ricana-t-il

Je craignais qu’il veuille s’en prendre à Bella et me raidit aussitôt, prêt à réagir à toute attaque.

- Tranquillise-toi. Je ne lui veux aucun mal. Cependant, je suis vraiment curieux d’un détail. S’interrogea-t-il en regardant Bella avec beaucoup d’intérêt

- puis-je ? Lui demanda-t-il en levant la main

- posez-lui la question directement. Lui répondis-je et je captais rapidement ses pensées pour tenter de savoir ce qu’il manigançait. Il voulait tester son pouvoir sur Bella pour vérifier si elle restait illisible comme elle l’était pour moi. Normalement c’était sans danger …

- Bien sûr !! Quelle impolitesse de ma part !! Bella, dit-il en se tournant vers elle, je suis fasciné que tu sois la seule à résister à l’impressionnant talent d’Edward. Il est tellement passionnant de découvrir pareil phénomène. Comme nos dons sont similaires par bien des côtés, je me demandais si tu aurais la gentillesse de m’autoriser à vérifier si, pour moi aussi, tu es … illisible !



Bella attendait mon approbation, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Aro ne voulait que tenter une expérience, s’il y avait le moindre risque Alice me l’aurait déjà dit. Je consultais d’ailleurs brièvement cette dernière pour en être sûr et elle me confirma très rapidement que Bella allait très bien s’en sortir. Ce fut donc rassuré que je lui fis signe d’accepter l’offre d’Aro.

Elle s’approcha tremblante et lui tendit la main que ce dernier attrapa. Rapidement Aro douta car rien ne lui parvenait de l’esprit de Bella, tout restait vide devant ses yeux. Il était totalement incrédule face à cet obstacle tout nouveau pour lui. Il était totalement sous le charme de son étonnante capacité à ne rien laisser transparaître. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle restait si opaque à son pouvoir pourtant si puissant.

- Très intéressant … Fit-il remarquer en se reculant, pensif.



J’étais fier que Bella ait réussi, je savais qu’elle était particulière pour moi mais elle s’avérait l’être aussi pour d’autres vampires. Toutefois j’aurai bien aimé avoir accès à ses pensées ne serait-ce que quelques instants, il y avait tant de choses que je désirais savoir. D’un autre côté, si je devais avoir accès à ses pensées un jour, je ne voulais pas les lire au travers de mon pire ennemi. Je préférerais ne jamais les connaître plutôt que quiconque puisse les découvrir. Ce serait alors un tel cadeau que je ne souhaiterai nullement le partager.

Aro garda le silence un moment en nous regardant Alice, Bella et moi et son ton jovial avait largement disparu. Il ne supportait pas du tout cet affront comment une humaine osait elle pour reprendre exactement ses propos. Il secoua la tête vivement et se tourna vers Jane :

- Une première !! J’aimerai savoir si elle également immunisée contre nos autres talents … Jane, très chère ??

- non !! Hurlais-je

Jane ne devait surtout pas s’en prendre à Bella, elle allait la faire horriblement souffrir, elle pourrait même en mourir.

Alice m’attrapa par le bras pour tenter de me calmer mais ma colère occultait tout le reste et je me libérais de son emprise. Je ne pouvais défaire mon regard d’Aro pour lui témoigner ma haine, mon dégoût. Pourquoi persistait-il à s’en prendre à Bella ?? Elle avait réussi son test alors pourquoi s’acharnait-il ??

Jane lui sourit et s’avança :

- Maitre ??

La sollicitude ainsi que l’air narquois de Jane me firent littéralement grogner et à cet instant j’aurai tout donné pour avoir le pouvoir de cette gamine et abattre toute ma colère sur son maître.

Je sentais Félix qui ne demandait qu’à en découdre avec moi, il en riait déjà mais Aro le toisa de telle sorte que ce Goliath recula en boudant, tel un gamin.

Aro s’enquit donc auprès de Jane :

- Je me demandais juste, ma charmante, si Bella était immunisée contre toi ?

Aussitôt je lâchais Bella pour me adminhelper devant elle et la protéger de l’horrible pouvoir de Jane. Je ne pouvais me résoudre à attendre à ce qu’elle s’en prenne à Bella, je devais attaquer avant elle, l’attaque n’était elle pas la meilleur défense ?



Au moment où j’allais me jeter sur elle, Alice se mit à crier, elle venait de voir ce que j’allais faire mais c’était déjà trop tard … je gisais au sol tordu de douleur. La souffrance était mille fois plus violente que la première fois mais cela m’était bien égal tant que cela protégeait Bella. Même si j’étais épuisé, j’avais tout de même assez de force pour résister. Je ne devais pas craquer sinon Jane s’en prendrait automatiquement à elle et c’était exclu !!

Soudain Bella hurla :

- Stop !!

Elle voulut s’interposer mais fort heureusement Alice l’emprisonna dans ses bras.

Cette scène avait ravi Aro qui s’adressa à sa protégée :

- Jane !

La gamine se tourna vers lui et ma souffrance prit fin aussitôt mais Aro lui demandait maintenant de s’en prendre à Bella. Cette dernière ne pouvait d’ailleurs défaire ses yeux de mon corps gisant sur le sol. Je me relevais aussitôt pour tenter de la rassurer sur mon état, nos regards se croisèrent, elle s’interrogeait sur ce qu’elle devait faire si elle aussi allait souffrir. J’étais très anxieux de la réaction de Bella face au pouvoir de Jane et je voulais la prévenir mais rien ne se passa … Jane était focalisée sur elle mais son pouvoir n’avait aucun effet sur ma bien aimée. La gamine était vraiment contrariée car aucune douleur ne se manifesta malgré toute sa concentration.



Je ressenti un immense soulagement et je vins aussitôt retrouver ma place auprès de Bella. Aro se mit à rire mais Jane sifflait de rage et ne rêvait plus que d’une chose, étriper Bella pour l’avoir fait échouer face à son maître.

- Ne sois pas fâchée, très chère … La consola Aro en posant une main sur son épaule. Elle nous prend tous au dépourvu.

Jane n’était pas du tout de cet avis et se manifesta encore plus violemment face à Bella.

- Ha ! Ha ! Ha ! Rigola-t-il de nouveau. Tu as été très courageux, Edward, de supporter cela en silence. J’ai prié Jane de m’appliquer son traitement, un jour, par simple curiosité. Je t’admire.

Je me serai fait un plaisir de lui infliger moi-même si je l’avais pu tellement il me dégoûtait.

- Et maintenant, qu’allons nous faire de vous ? Soupira Aro



Alice et moi nous raidirent instinctivement à ses paroles mais Bella, elle se remit à trembler. Nous étions tous les trois fébriles, cloués aux lèvres d’Aro pour attendre son verdict !

- j’imagine qu’il est inutile d’espérer que tu aies changé d’avis ? Me demanda ce dernier avec un pointe d’espoir dans la voix Ton don serait un complément merveilleux à notre petit groupe.

Je fis mine d’hésiter juste pour le plaisir de voir Jane et les autres grimacer.

- je n’aime mieux pas … Répondis-je en pesant mes mots

- et toi Alice ? Cela te dirait de te joindre à nous ?

- Non merci.

- et toi Bella ?

A quoi pensait-il bon sang ?? A quoi jouait-il ?? Je lâchais aussitôt un sifflet de mécontentement. Bella resta interdite face à cette question, elle aussi.

Etonnamment ce fut Caius qui intervint, chose étrange car je ne l’avais jamais vu prendre la parole jusqu’ici :

- Quoi ? S’exclama-t-il

- voyons, Caius, tu as constaté son potentiel ? Répliqua Aro avec affection Depuis Jane et Alec, je n’ai vu de talent aussi prometteur. Tu imagines un peu les possibilités, une fois qu’elle sera des nôtres ?

Jane n’appréciait guère la comparaison et moi je bouillais littéralement qu’il ose lui proposer un tel choix. De nouveau un énorme grognement sortit de ma poitrine pour témoigner de mon mécontentement. Bella était effrayée et répondit dans un souffle :

- non merci …

- quel dommage ! Quel gaspillage ! Se plaignit Aro

- se joindre à vous ou mourir, hein ? Crachais-je. C’est bien ce à quoi je m’attendais quand nous avons été amenés ici. Si c’est ça, vos règles !!

Je cherchais volontairement à faire réagir Caius car c’était lui que risquerait de poser le plus de problème … je pouvais lire dans ses pensées qu’il ne souhaitait pas voir partir Bella vivante !! Aro, lui était plus nuancé ainsi en les opposant quelque peu, j’aurai une chance de savoir la vérité.

- bien sûr que non ! Nous étions déjà réunis ici, Edward, pour guetter le retour de Heidi, pas le tien !! S’écria Aro, ahuri.

- Aro !! Intervint Caius comme je l’attendais. Les lois l’exigent !!

- comment ça ?? Riadminhelpais-je en le toisant. J’allais réussir à le faire parler, il allait devoir dire à haute voix ce qu’il comptait réserver comme sort à Bella.



Caius tendit un doigt vers elle et lâcha sa vérité :

- elle en sait trop. Tu as dévoilé nos secrets.

- j’ai repéré quelques humains dans votre mascarade ! Lui lançais-je pour le moucher

- en effet… La différence, c’est qu’une fois qu’ils ne nous sont plus utiles, ils nous servent de repas. Ce qui n’est pas le sort que tu réserves à celle-ci. Si elle nous trahissait, serais-tu prêt à la détruire ? Je ne pense pas.

- jamais je ne … Intervint Bella mais Caius la stoppa net d’un regard

Puis il reprit :

- de même, tu n’as pas l’intention d’en faire une des nôtres. Elle représente donc un point faible. Pour cela, seule sa vie mérite d’être sacrifiée. Rien que la sienne. Toi, tu peux partir, si tu le veux.

Je montrais les dents en guise de réponse.

- c’est bien ce que j’avais cru comprendre… Conclua-t-il avec une légère pointe d’ironie dans la voix

Félix se trémoussait, il ne tenait plus en place et était prêt à bondir pour se battre mais Aro le stoppa, mécontent de la tournure de la discussion :

- à moins que … que tu n’acceptes de lui offrir l’immortalité.



Quelle question ?? Cette fameuse question qui nous poursuivait Bella et moi depuis le début de notre relation. J’avais longtemps combattu contre cette idée et aujourd’hui encore j’avais de réels doutes sur ce que je devais faire. J’avais si peur qu’elle gâche sa vie d’humaine, qu’elle perde son âme … mais sa présence à mes côtés me prouvait qu’elle était toujours prête à en prendre le risque et qu’elle n’y perdrait peut être même jamais son âme. Carol m’avait fait changer ma vision des choses à ce sujet. Alors l’hypothèse de transformer Bella n’était peut être plus tout à fait exclu. Par contre, si je prenais l’engagement auprès d’Aro, je ne pourrai pas y déroger, je serai dans l’obligation d’agir un jour au l’autre … le plus tard possible toutefois. Bella méritait encore de vivre de beaux et bon moments en tant qu’humaine.

- et si c’était le cas ? Répondis-je après ma brève hésitation

- eh bien, tu serais libre de rentrer chez toi et de transmettre mes salutations à mon ami Carlisle. Souriait-il de nouveau. En revanche, j’ai bien peur que tu ne sois obligé d’être sincère en nous promettant cela. Précisa-t-il soudainement moins assuré

Il me tendit alors sa main pour en avoir confirmation. Je dévisageais Bella en repensant à l’idée qu’elle puisse être à mes côtés pour toujours mais qu’elle devrait d’abord mourir pour cela. Je ne pouvais promettre une telle chose, je n’étais pas encore prêt. Je venais de la retrouver, je ne voulais pas déjà prendre une si grave décision.

Elle me dévisageait à son tour, inquiète de mon silence et me supplia :

- je t’en supplie, sois sincère.

Je ne pouvais pas laisser libre accès à Aro sur mes pensées car il verrait mes doutes et nous serions perdu, que devais-je faire ?? Alice me demanda de la laisser faire sans m’interposer.

Pour cela, elle s’avança vers Aro sans un mot et lui tendit sa main.

Ce dernier la prit avec avidité puis baissa la tête pour mieux se concentrer sur ce qu’Alice allait bien pouvoir lui montrer.



Alice resta longuement immobile face à Aro qui partagea alors sa vision. Cette vision m’était familière … elle l’avait déjà eu. Alice était en train de leurrer Aro et j’en étais soulagé pour nous tous. Elle lui montrait une vision qu’elle avait eut il y avait bien longtemps. Je n’étais pas encore très proche de Bella à cette époque là, cette vision datait du lendemain du jour où je lui avais sauvé la vie. Le jour où Tyler avait failli la tuer avec sa camionnette à cause du verglas, j’avais été obligé d’intervenir. Le fait de lui avoir sauvé la vie avait décuplé mon attirance pour elle et Alice eut rapidement une vision où elle vit Bella se promenant main dans la main avec ma sœur. Bella avait alors les yeux de la même couleur que les miens ou ceux d’Alice, des iris couleurs or … elle voyait Bella devenir un vampire.

Ce fut cette vision qui m’avait obligé à m’exiler à Denali à cette époque mais je n’avais pas résisté bien longtemps à l’incroyable attraction que son sang puis son amour avaient eu sur moi !!

Cette vision étant ancienne, il ne s’agissait pas inévitablement de l’avenir de Bella mais ça, Aro l’ignorait. Les visions d’Alice étaient si subjectives et elle maitrisait aussi parfaitement son ton pour révéler ou non ce qu’elle voyait. Il allait y croire et c’était tout ce qui comptait.

Ce dernier s’esclaffa enfin, heureux de cette découverte.

- c’était fascinant !

- ravie que ça vous ait plus. Rétorqua ma sœur sèchement

- voir ce que tu as vu, surtout ce qui n’est pas encore arrivé …

- mais qui ne manquera pas de se produire …Insista-t-elle pour être sûre qu’il l’avait bien cru.

- oui, oui cela parait évident. A mon avis, il n’y a plus de problème.



Aussitôt je pus lire toute la déception sur les visages de Caius, Félix et Jane qui auraient aimé pour deux d’entre eux goûter au sang de Bella à l’odeur si divine et le troisième, Félix, pour ne pas le nommer, aurait adoré me mettre une raclé.

- Aro ! Se manifesta Caius insatisfait

- Calme-toi, cher Caius. Envisage les possibilités !! Ils ne se joignent pas à nous aujourd’hui, cela ne nous empêche pas d’espérer pour l’avenir. Pense à la joie que la jeune Alice à elle seule apporterait à notre maisonnée …Par ailleurs, je suis très curieux de voir comment Bella va tourner.

Alice avait réussi, Aro y croyait. Nous étions libres …

- Nous sommes donc libres de nous en aller ? Demandais-je en tentant de dissimuler mon empressement à vouloir en finir. Il était temps de partir car je percevais toutes les pensées de ces vampires qui guettaient l’arrivée de leur festin. Heidi devait leur rapporter leur nourriture et il était nettement préférable que Bella n’assiste pas à cela.

- oui, oui … acquiesça enfin Aro. Mais revenez nous voir. Votre visite a été absolument captivante

- et de notre côté, nous viendrons chez vous … S’empressa d’ajouter Caius. Histoire de vérifier que vous avez rempli votre part du contrat. A votre place, je ne tarderai pas trop. Nous ne donnons pas de deuxième chance.

Crispé, je consentis par un simple signe de tête. Cette menace n’avait pas trop de crédit à mes yeux mais j’avais plus peur de la réaction qu’elle produirait sur Bella. Elle risquerait de s’en servir et il me serrait difficile de lui opposer beaucoup de résistance, faute d’arguments. Fort heureusement cette menace ne ressemblait guère à un ultimatum et me laissait donc largement le temps de prendre ma décision.

L’urgence était ailleurs, nous devions nous en aller, ils étaient tous affamés à présent.

- patience Félix … me confirma Aro. Heidi ne va plus tarder.

- dans ce cas, mieux vaut que nous prenions congé tout de suite !

- oui, bonne idée. Les accidents sont toujours possibles. Cependant, attendez la nuit en bas. Si ça ne vous ennuie pas, bien sûr.

- évidemment …consentis-je



Aro fit signe à Félix et ce dernier s’approcha en retirant son manteau.

- tiens … prends ça. Tu es un peu trop repérable. A jouta Aro

J’étais toujours torse nu et cela aurait pu faire mauvais effet dans la rue face à tous ces badauds.

- Il te va bien … soupira-t-il après que je l’ai eu enfilé. Ce manteau signifiait appartenir à la famille des Volturri et il aurait tant aimé que j’en fasse partie. Ses pensées me laissaient deviner qu’il n’y renoncerait jamais complètement.

- Merci Aro. Nous patienterons en bas.

- Au revoir mes jeunes amis.



Allons-y, m’empressais-je de dire à Bella. Nous devions nous éloigner au plus vite car Heidi approchait avec son lot d’innocents …




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 13-06-10, 09:59 AM   #30

sanaafatine

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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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افتراضي

Chapitre 22 : Retour vers Forks




Démétri nous indiqua de le suivre et nous empruntâmes le même chemin que lors de notre arrivée. Alice vint à ma hauteur et murmura comme je le craignais :

- Nous avons trop tardé …

Bella en fut effrayée sans trop comprendre de quoi il s’agissait. Des bavardages nous parvinrent alors devant nous. Ils étaient nombreux, une bonne quarantaine de personnes de tous âges et tous sexes. Démétri nous fit signe de nous écarter pour les laisser passer car ils étaient tous très attendus.

Bella les détailla les uns après les autres, son visage se transforma sous l’horreur de cette scène et ses yeux se remplirent de larmes. Elle venait de comprendre ce qui allait se produire et instinctivement j’attirais son visage contre mon torse pour la réconforter et tenter de l’apaiser.

Nous nous rendions dans la salle de réception où nous allions devoir attendre mais sur notre chemin, nous croisâmes Heidi. C’était elle qui avait servi d’appât pour le festin de ce soir comme celui de tous les autres jours d’ailleurs. Elle avait tous les atours pour remplir cette tâche délicate. Elle se dépêcha de rattraper ses proies après avoir promis à Démétri qu’elle lui en garderait quelques uns.

Malheureusement nous avions étions trop lents car au moment de pénétrer dans la salle de réception nous pouvions déjà entendre les hurlements de toutes ces malheureuses victimes. Démétri nous laissa donc dans cet endroit où je vis Gianna, encore et toujours fidèle au adminhelpe.

Il nous lâcha tout de même une dernière recommandation :

- Ne partez pas avant la nuit.

Gianna ne fit pas trop part de sa surprise et comprit rapidement que ses maîtres nous avaient relâchés à en juger le manteau que Félix m’avait donné. Si je l’avais sur le dos c’était que j’en avais le droit, il m’avait été offert et du coup ses pensées passèrent à autre chose. J’en profitais ainsi pour m’occuper … enfin, de ma Bella, nos retrouvailles avaient été si rapides, elles avaient un goût d’inachevé.

- ça va ? Lui demandais-je doucement pour ne pas attirer l’attention de Gianna, une nouvelle fois. J’étais inquiet pour elle car elle venait d’assister à une scène horrible qui aurait crée les pires cauchemars à n’importe qui. Je m’en voulais terriblement qu’elle était été obligée d’assister à tout cela …

Alice s’inquiétait elle aussi et intervint :

- aide-là à s’asseoir avant qu’elle ne défaille. Elle n’en peut plus.

Effectivement Bella n’allait pas bien du tout, elle tremblait de tout son corps, même ses dents claquaient. Elle était en état de choc. Ces claquements résonnaient dans cette vaste pièce et ils auraient presque but recouvrir la musique d’ambiance que les hauts parleurs diffusaient.

- Chut, Bella, Chut … Lui murmurais-je en l’emmenant vers l’un des canapés le plus éloigné des oreilles curieuses de Gianna.

- elle est en train de craquer, tu devrais peut-être la gifler … suggéra Alice

Quelle idée stupide !! Moi, faire du mal à Bella, j’en avais déjà bien assez fait !! C’était du réconfort dont elle avait besoin. D’énormes sanglots envahirent sa poitrine, elle ne tenait même plus debout.

- ça va aller, tu es en sécurité, ça va aller … tentais-je de la calmer

Je la pris sur mes genoux et l’enveloppa dans le manteau qu’Aro avait eu la bonne idée de me donner. En effet, il me permettait de protéger quelque peu Bella de la froideur de ma peau.

- ces pauvres gens ! S’exclama-t-elle

- je sais … marmonnais-je

- c’est atroce.

- Oui. Je regrette que tu aies assisté à ça.

Elle appuya sa tête contre mon torse et s’essuya les yeux avec un pan du manteau. Elle respira profondément pour essayer de se calmer. Ses sanglots commencèrent à s’espacer puis doucement à baisser en intensité.

- Désirez-vous que je vous apporte quelque chose ? S’enquit Gianna avec sa politesse habituelle. Elle était curieuse de savoir pourquoi Bella était dans cet état.

- Non ! Lui répondis-je sèchement pour lui faire comprendre qu’elle nous dérangeait

Elle s’éloigna sans se départir de son sourire.

- Elle est au courant de ce qui se passe là-bas ? Demanda Bella une fois que Gianna fut suffisamment éloignée de nous. Elle semblait se ressaisir un peu puisqu’elle avait besoin de parler de nouveau. Sa curiosité reprenait le dessus …

- oui

- se doute-t-elle qu’ils la tueront un jour ou l’autre ?

- elle sait que c’est une possibilité. Elle espère seulement qu’ils décideront de la garder …

- elle désire devenir comme eux ? S’interrogea-t-elle

Je lui fis un signe de tête en guise de réponse et j’attendais avec impatience sa réaction car ce côté de la personnalité de Gianna m’étonnait aussi. Cette motivation, ce désir de devenir l’une des nôtres … Bella avait la même ! Comment réagirait-elle ?

- Comment peut-elle souhaiter cela ?? S’interrogea-t-elle une seconde fois Comment supporte-t-elle de voir ces gens s’engouffrer dans cet endroit maudit et vouloir participer à … la fête ?

Je fis une petite moue car visiblement Bella ne semblait pas considérer que son envie de devenir un vampire était identique à celle de Gianna. Pour elle cette dernière était un monstre car elle supportait les atrocités de ses maitres sur les humains … Bella avait raison mais au final si Gianna et Bella devenaient des vampires, leurs désirs insatiables de nouveaux nés, seraient malheureusement identiques … L’idée d’imaginer ma Bella en monstre sanguinaire me déplaisait tant qu’il serait effectivement difficile pour moi de prendre cette terrible décision.

Mais bizarrement les sanglots de Bella reprirent et elle s’écria :

- Oh, Edward !!!

- qu’y a-t-il ? M’inquiétais-je en lui frottant le dos. Elle semblait allait mieux il y avait quelques secondes et maintenant elle pleurait. Elle était encore sous le choc.

Puis elle enroula ses bras autour de mon cou et se serra contre moi. Quel bonheur de sentir de nouveau son corps contre le mien, ses mains chaudes qui caressaient mon cou. Son contact m’avait tellement manqué … c’était si agréable de la retrouver.

- suis-je complètement dérangée d’être heureuse en cet instant ?

Je l’étais aussi, heureux, et du même coup je resserrai notre étreinte comme pour me prouver qu’elle était bien près de moi, dans mes bras … juste pour vérifier que ce n’était plus une de mes hallucinations.

- non, je sais exactement ce que tu éprouves. Nous avons des tas de raisons de nous réjouir. Pour commencer, nous sommes en vie.

- oui, c’est une bonne raison.

- et réunis …Ajoutais-je

- et, avec un peu de chance, nous serons encore vivants demain.

-espérons-le.

- les prévisions vont dans ce sens …Intervint Alice et ajouta avec un plaisir non dissimulé. Je dois voir Jasper dans moins de vingt-quatre heures. L’endroit n’était pas du tout propice à se laisser aller mais j’étais tellement heureux que Bella soit de nouveau à mes côtés que je ne pouvais me résoudre à ne pas la contempler. Redécouvrir chaque partie de son visage et de son corps, pour vérifier que je n’avais rien oublié … elle me regardait à son tour avec tant de douceur.

- tu as l’air épuisée … Lui chuchotais-je en caressant d’un doigt, ces cernes

- et toi assoiffé … Répondit-elle en fixant les miennes si prépondérantes

Elle devait craindre ma réaction, il s’était passé tellement de temps, tellement de choses depuis l’incident de son anniversaire qu’il était totalement surprenant pour moi que Bella puisse encore y songer. J’avais tellement changé sur ce point, au moins.

- ce n’est rien. La rassurais-je

- sûr ? Sinon je m’assois près d’Alice

- Ne soit pas ridicule ! Je n’ai jamais eu un tel contrôle de cet aspect de ma personnalité qu’à cette heure.

Puis elle resta un long moment blottie contre moi, ne disant rien, profitant certainement du calme retrouvé pour savourer notre libération. Je n’arrivais pas à regarder autre chose qu’elle et ses yeux chocolat. A cet instant, je n’avais qu’à lire dans ses yeux pour savoir qu’elle était heureuse tout comme je l’étais.

Alice voulait organiser notre retour et elle allait s’occuper de récupérer les affaires de Bella puis voler une nouvelle voiture pour rejoindre l’aéroport. Je n’étais pas en état de parcourir la distance en courant et Bella avait besoin de se reposer donc le trajet en voiture était nettement préférable. Une fois, ces détails réglés, Alice me demanda soudain :

- qu’est-ce que c’était que cette allusion à une chanteuse ?

- la tua cantante ?

- oui.

- c’est ainsi qu’ils appellent une personne dont l’odeur produit un certain effet, à l’instar de celle de Bella sur moi. Elle est ma chanteuse, parce que son sang chante pour moi.

Alice ne put se retenir de rire et trouver que les italiens avaient toujours eu des expressions très raffinées …

Mes anciens instincts d’humain reprenaient le dessus car j’avais une envie quasi insatiable de la toucher soit en déposant mes lèvres sur son front ou le long de son nez soit en embrassant ses cheveux. J’avais besoin d’être en contact permanent avec sa peau tiède si douce et d’humer le délicieux parfum de ses cheveux. Comment avais-je réussi à vivre loin d’elle ??

Je n’y étais pas parvenu, bien évidemment mais comment avais-je pu m’éloigner aussi longtemps d’elle ?? Cette séparation avait été la pire bêtise de toute mon existence, elle aurait pu nous coûter la vie à tous les deux. Le temps passait si vite quand j’étais près d’elle, même dans cet endroit que j’avais hâte de quitter, que je fus presque surpris de voir arriver Alec, rassasié et les prunelles luisantes.

Alice et moi, nous restâmes sur nos gardes au début, de peur qu’Aro n’ait changé d’avis, j’en avais même instinctivement serré plus vivement Bella dans mes bras. Fort heureusement, Alec voulait juste nous confirmer que nous étions libres de partir, Alice et moi en furent aussitôt soulagés.

- vous êtes libres de partir à présent mais nous vous prions de ne pas vous attarder en ville. Annonça ce dernier avec un brin de sympathie dans la voix. Son récent repas y était pour beaucoup.

- pas de souci. Rétorquais-je avec froideur car je n’avais guère oublié son hostilité à mon égard mais aussi son arrogance et son mépris envers Bella.

Alec nous sourit puis disparut.

Pendant que je déposais Bella au sol et l’aidais à se remettre debout, Gianna nous expliqua comment sortir de cet endroit. Nous suivîmes un long couloir qui nous emmena jusqu’au ravissant hall d’accueil que j’avais découvert la veille. En sortant de la forteresse, je repensais à l’état dans lequel je me trouvais lorsque j’y étais entré le soir précédent. Beaucoup de choses avaient changé depuis … dont certaines auraient des conséquences, à n’en pas douter.

La nuit commençait à tomber, les festivités battaient encore leurs pleins. Tous ces humains étaient déguisaient avec de longues capes noires et même certains enfants arboraient des crocs en plastique d’un blanc étincelant. Tout cela m’énervait, cette vision réductrice de notre espèce. Autant par moment, je me considérais comme un monstre mais certainement pas comme une bête de foire. Le mythe du comte Dracula était totalement pathétique. Ridicule ! C’était le terme que j’avais marmonné instinctivement à la vue de tous ces badauds déguisé en pseudo vampires de pacotille …

Alice s’était éclipsée et Bella le remarqua rapidement, je lui expliquais qu’elle était partie récupérer leurs affaires et nous trouver une voiture pour filer vers l’aéroport. La sortie de la ville fut visiblement pénible pour Bella, elle était épuisée. Je la pris régulièrement dans mes bras pour qu’elle puisse se reposer un peu. Cela nous permettait aussi de marcher un peu plus vite car même avec des forces diminuées, j’étais encore plus rapide que Bella.

Notre traversée de la ville fut assez longue pour qu’Alice ait le temps de nous dégoter une voiture. Elle était apparemment déçue … je pus lire dans ses pensées qu’elle était arrivée avec Bella ce matin dans une magnifique Porsche alors que la voiture qu’elle venait de voler n’avait pas du tout le même charme. Elle restait incroyable, même dans une situation pareille, Alice ne pouvait se défaire de ses envies de belles choses ou de luxe.

Elle nous attendait et je m’installais rapidement, à mon plus grand plaisir, sur la banquette arrière auprès de Bella. Etre éloigné ne serait ce que d’un mètre était inenvisageable ! Je n’aurai d’ailleurs pas pu être attentif à ma conduite puisque je n’avais d’yeux que pour elle.

- désolée, s’excusa Alice en désignant la voiture, je n’ai pas eu beaucoup de choix.

- ne t’inquiète pas, riais-je en repensant à sa dernière pensée. On ne peut pas toujours rouler en 911 Turbo.

- je devrais peut-être songer à m’en procurer une légalement … c’était fabuleux. Soupira-t-elle

- je t’en offrirai une à noël.

Je lui devais bien ça.

Elle me remercia, elle était aux anges.

- jaune, alors … S’empressa-t-elle de me préciser

Bella était enveloppée dans mon manteau, sa chaleur irradia rapidement mon torse ce qui nous procura instantanément une sensation de bien être. Elle allait pouvoir se reposer, et moi, j’allais avoir tout le loisir de pouvoir la regarder dormir.

- tu peux dormir maintenant. C’est fini. Lui murmurais-je

- je ne veux pas. Je n’ai pas sommeil.

Elle n’avait pas sommeil certainement à cause de toutes ses émotions, le bercement de la voiture devrait l’apaiser et l’endormir. Elle avait besoin de dormir après tant de péripéties, elle était si fatiguée. J’approchais mes lèvres de son cou délicat et l’embrassa sous l’oreille, espérant l’avoir désarçonnée quelque peu puis insista.

- essaie quand même.

Elle secoua la tête de gauche à droite comme une enfant pour me manifester sa désapprobation.

- tu es toujours aussi têtue, hein ?

Oh oui !! Têtue, elle l’était car à aucun moment elle ne ferma les yeux durant tout le trajet jusqu’à notre arrivée à l’aéroport de Florence. Alice en profita pour m’acheter des vêtements car le manteau des Volturi gisait déjà au fond d’une poubelle. Le trajet Florence / Rome fut lui aussi très rapide et nous nous préparions pour notre traversée Rome / Atlanta puis Atlanta / Seattle. J’osais espérer que cette fois Bella se laisserait aller au repos surtout qu’Alice avait fait les choses en grand en réservant des places en première classe.

L’hôtesse était aux petits soins pour nous … à dire vrai aux petits soins de Bella plutôt, puisque c’était la seule de nous trois à se restaurer ou boire. Bella en profita et lui demanda un coca-cola. Je lui fis part de mon mécontentement car d’une part elle ne tolérait pas la caféine et ce n’était pas non plus trop souhaitable pour permettre au corps de se reposer

- Je refuse de dormir … protesta-t-elle. Si je ferme les yeux maintenant, des images horribles vont défiler dans ma tête. Je risque d’avoir des cauchemars.

Je n’avais pas le courage de discuter cet argument car il me renvoyait à mes erreurs … Voir ces gens puis les entendre hurler pourraient effectivement hanter ses prochaines nuits mais dorénavant je serai toujours là pour la réconforter à moins que … à moins qu’elle ne me demande de partir. Etrangement nous avions beaucoup de temps devant nous pour parler, je m’attendais à un flot de questions, à des reproches … mais là encore comme lors de mon départ, elle ne disait rien !

Elle était là dans mes bras, visiblement heureuse mais je ne savais rien d’autre sur ce qu’elle ressentait à présent et je n’osais pas lui demander. Elle ne semblait pas vouloir en parler pour le moment alors j’attendrai … Je profitais pleinement d’être près d’elle. Entendre le son mélodieux des battements de son cœur, mes doigts caressant le moindre centimètre de son doux visage. Et des baisers par dizaines dans la paume de ses mains, au creux de ses poignets, sur ses joues, son front, et ses cheveux … mais il n’y avait qu’un seul endroit que je n’osais pas embrasser, c’était ses lèvres ! Elle ne m’avait d’ailleurs pas embrassé une seule fois depuis nos retrouvailles et j’avais du mal à comprendre pourquoi. Cela me faisait peur aussi car sans doute avait-elle une raison à m’invoquer mais qu’elle me réservait pour plus tard.

Elle avait peut être quelqu’un d’autre dans sa vie et elle n’était venue que pour me sauver … J’avais bien eu une vision de son avenir dans la hutte, Bella allait se marier … cela pouvait être un autre que moi ? Impossible, je n’y survivrai pas, si elle devait se marier, ce ne serait qu’avec moi ! Je venais de la retrouver, je ne voulais pas la perdre une seconde fois. Je ne savais pas comment je réagirais si elle m’apprenait qu’elle aimait un autre homme … je commençais à paniquer à cette simple pensée !

Ou alors je l’avais fait tellement souffrir qu’elle voulait prendre son temps dorénavant … Il m’était aussi difficile d’imaginer que je puisse vivre de nouveau à Forks sans Bella à mes côtés.

Arhhh …ce silence allait me rendre dingue !

Je devais tout de même essayer de ne pas penser à tout ça car je ne voulais pas gâcher nos retrouvailles.

Pourquoi me faire tant de mal alors que je ne savais rien. Je sentais comme une épée de Damoclès au dessus de ma tête et cela me perturbait énormément. Je devais avant tout profiter de l’instant présent, même si j’avais la tête envahie d’interrogations. Bella était fatiguée quoiqu’elle en dise et ce ne serait guère le bon moment pour aborder tous ces sujets même si j’en mourrai d’envie. Elle continua le reste du vol à siroter des sodas tout en prenant garde de ne pas trop s’éloigner de moi. Il fallait que nos peaux restent en contact tel des aimants. A aucun moment, elle ne ferma les yeux …mais sa fatigue se faisait plus pesante et je redoutais le moment où Bella allait s’écrouler d’épuisement.

Alice, quant à elle, était toute à son bonheur de pouvoir parler à Jasper et réconforter toute notre famille. Oui, notre famille, j’avais aperçu dans les pensées de ma sœur que nous allions avoir droit à tout le comité d’accueil à notre arrivée. Je redoutais les réactions d’Esmée et Carlisle, je les avais sûrement déçus avec ma pitoyable réaction. Retrouver toute ma famille au grand complet … notamment Rosalie !! Aussitôt un frisson de haine me traversa … si elle n’avait pas osé m’appeler … rien de tout cela ne se serait passé.

Elle avait risqué la vie de ma sœur et de Bella pour affronter les Volturri, j’aurai beaucoup de mal à lui pardonner. En agissant ainsi, Rosalie avait joué le rôle de l’épidémie de peste dans Roméo et Juliette, elle l’avait interprété à la perfection. En effet, frère Laurent avait fait porter une lettre à Roméo pour le prévenir que Juliette avait bu une potion la faisant passer pour morte mais qu’elle se réveillerait au matin auprès de lui. Or, une épidémie de peste empêcha le messager de porter ce message à Roméo et ce dernier se tua pensant sa belle, morte …

Rosalie en me contactant avait empêché Alice de pouvoir vérifier si sa vision était exacte à savoir si Bella était toujours de ce monde. Alice ne voulant pas m’alarmer, avait préféré s’assurer de l’exactitude de sa vision car elle se doutait que trop de ce que je pourrai faire si Bella était effectivement morte. Si Rosalie ne s’était pas précipité à m’appeler, les choses auraient été différentes…

L’avion amorça sa descente sur Seattle. J’appréhendais quelque peu de revoir les miens après ma longue absence et mon périple en Italie mais la perspective de passer la quasi-totalité de mon temps près de Bella, me donnait la force d’affronter les prochaines heures à venir.

Toute ma famille était effectivement là pour nous accueillir. Jasper fut le premier que j’aperçus, il fixait le flot des passagers qui sortaient du hall des arrivées. Je pouvais d’ores et déjà capter ses pensées … il était enfin heureux de retrouver sa belle, c’était la première fois qu’il s’était inquiété à ce point pour elle, qu’il avait eu peur de la perdre sans pouvoir faire quoique ce soit. Il avait cru devenir fou … Jasper et moi n’avions jamais été aussi proches qu’à cet instant. Nous avions retrouvés nos deux âmes sœurs.

Jasper m’aperçut et me fit un signe de tête pour me saluer car une fois ma sœur devant lui plus rien n’avait d’importance. L’amour qui se dégageait d’eux était tout simplement magnifique. Ils restèrent longuement l’un face à l’autre, seules leurs mains entrelacées témoignaient de l’intensité de leurs émotions. Carlisle et Esmée étaient en retrait dans un coin plus sombre de l’aérogare. Nous avancions

péniblement Bella et moi, ma main ancrée à sa taille. Elle était à présent véritablement épuisée et ne tenait plus debout mais je n’étais pas en meilleure forme car ma faim commençait à me rattraper. J’avais une douleur lancinante dans la gorge qui me rappelait que je devais me nourrir prochainement avant de devenir complètement fou, ma période d’abstinence n’avait que trop duré semblait-il, mon corps avait besoin de se régénérer.

Esmée prit aussitôt Bella dans ses bras et la serra très fort contre elle en lui murmurant à l’oreille

- merci, vraiment merci …

Puis elle se tourna vers moi, le regard plein d’amour, cet amour maternel que je lui avais toujours connu. Elle se jeta littéralement à mon cou pour m’exprimer à quel point elle était soulagée, heureuse et comblée de me revoir en vie mais rapidement elle ne peut se retenir de me gronder.

- ne me refais jamais ça ! Me lança-t-elle

- désolé, maman … m’excusais-je sincèrement

Puis Carlisle s’approcha à son tour et s’adressa à Bella :

- Merci, Bella, nous te sommes redevables.

- mais non … Marmonna-t-elle

Esmée la rattrapa car la fatigue et le manque de sommeil se manifestait enfin chez Bella et elle ne tenait presque plus debout. Esmée me le reprocha d’ailleurs.

- Elle dort debout, ramenons-la vite à la maison.

Ma mère m’aida alors à soutenir Bella jusqu’au parking où était garé notre voiture. Je n’aurai pas du être surpris de voir Rosalie et Emmett qui nous y attendait justement. Je me raidis aussitôt ce qui réveilla quelque peu Bella qui avait de plus en plus de mal à garder les paupières ouvertes, elle luttait contre le sommeil.

Esmée ayant senti ma réticence, m’incita au calme.

- du calme … elle est très mal ! Me murmura-t-elle

- elle peut ! Répliquais-je aussitôt

- ce n’est pas sa faute … Intervins Bella, la voix ensommeillée

- laisse-lui une chance de s’amender ! Me supplia Esmée. Nous monterons avec Alice et Jasper.

Mon regard ne pouvait se défaire du visage inhabituellement penaud de ma blonde et stupide sœur. Elle était réellement mal à l’aise et regrettée amèrement son geste.

- s’il te plaît … M’encouragea Bella

Si Bella était prête à supporter l’hostilité de Rosalie envers elle, je supposais que je le devais aussi. Sans cacher mon manque d’entrain, je conduisais Bella vers la voiture. Emmett et Rosalie s’installèrent à l’avant sans un mot tandis que je m’installais à l’arrière avec Bella. Elle somnolait déjà, sa tête lovée contre mon torse. La voiture démarrait à peine que Rosalie s’empressa de me parler :

- Edward …

- je sais … Lui répliquais-je sèchement, je venais de lire ses pensées donc je savais à quoi m’en tenir.

Elle regarda ensuite Bella :

- Bella ? L’appela-t-elle doucement

Mon amour dormait à moitié et fit un sursaut en entendant son prénom et ouvrit les yeux :

- Oui ?? Répondit-elle hésitante

- je suis sincèrement désolée, Bella. Je suis malheureuse comme les pierres depuis que cette histoire a commencé et je te suis extrêmement reconnaissante d’avoir été assez courageuse pour sauver mon frère après ce que j’ai fait. Je t’en prie, accepte de me pardonner.

Rosalie était sincère même si elle n’avait pas réussi à se départir de son ton guindé et quelque peu méprisant.

- bien sûr, Rosalie … Bredouilla Bella

Elle était surprise par les paroles de ma sœur et semblait même heureuse qu’elle tenta de bredouiller d’autres mots :

- tu n’y es pour rien du tout. C’est moi qui ai sauté de cette fichue falaise. Evidemment que je te pardonne …

Cette démarche était touchante et je reconnaissais bien là, Bella et sa générosité.

- ça ne compte pas, elle n’est pas consciente !! Rigola Emmett

- je suis parfaitement consciente … Rétorqua-t-elle à demi endormie.

- laissons-la dormir …Insistais-je

J’étais un peu plus à l’aise à présent mais pour combien de temps car je n’allais pas tarder à affronter Charlie. Je ne m’attendais pas à un accueil en fanfare mais je redoutais sa réaction. J’allais bientôt le savoir car nous arrivions déjà à Forks.

Nous étions devant la maison de Bella et son père nous attendait déjà sur le perron après avoir entendu approcher notre voiture. Il était à la fois mort d’inquiétude pour sa fille et emplit de haine à mon égard. Il me tenait responsable de la terrible période qu’avait vécu Bella en mon absence … et j’eu rapidement des bribes d’images reflétant la douleur et l’état de ma bien aimée durant notre séparation. Ce fut une douche froide instantanée …

J’ouvris la portière, il était déjà là et hurlait :

- Bella !

- Charlie … murmura-t-elle en tentant de se réveiller

- chut ! Tout va bien. Tu es chez toi, en sécurité. Dors ! Lui murmurais-je pour l’apaiser

- je suis estomaqué que tu aies le cran de te montrer ici ! Beugla-t-il à mon encontre

- arrête, papa … Tenta-t-elle d’intervenir mais sa voix endormie était mal assurée

- qu’est-ce qu’elle a ? S’inquiéta-t-il

- elle est juste très fatiguée, Charlie. Laissez-la se reposer, s’il vous plaît. Le rassurais-je

- ne me dis pas ce que je dois faire ! Et donne la moi !! Bas les pattes !!! S’emporta-t-il

Je voulus lui donner Bella mais cette dernière s’accrochait littéralement à moi. Son père tirait aussi fort qu’elle ne voulait pas me lâcher.

- ça suffit, papa !! Lança-t-elle avec un peu plus d’insistance. Si tu dois être en colère, sois le après moi, ajouta-t-elle.

- je te garantis que tu n’y couperas pas !! Rentre à la maison.

- bien. Pose-moi. Me demanda-t-elle en soupirant

Je la déposais délicatement sur le sol mais rapidement je la vis vaciller et j’eus juste le temps de la rattraper pour pas qu’elle ne s’effondre.

- autorisez-moi au moins à la monter dans sa chambre. Ensuite, je partirai. Lui demandais-je car je ne pouvais pas me résoudre à laisser Bella de cette façon, sans aucune explication.

- non ! Cria-t-elle paniquée

- je ne serai pas loin … Lui murmurais-je à l’oreille pour que son père ne puisse pas entendre

A contre cœur, Charlie consentit à me laisser monter Bella dans sa chambre. La fatigue extrême de sa fille eut raison de sa colère et il jugeait préférable que je l’aide à monter vu son état. Elle était épuisée mais terrifiée de me voir m’en aller une nouvelle fois. Ses doigts étaient crispés au col de ma chemise comme pour tenter de me retenir.

La voir dans cet état me fit prendre encore plus conscience de toute la douleur que je lui avais fais endurer. Les pensées de son père avaient été accablantes … j’avais été un véritable monstre de l’avoir abandonnée ainsi. Elle s’était retrouvée seule, anéantie par le chagrin et en danger.

Comment allais-je pouvoir me rattraper, me faire pardonner ?? Me pardonnerait-elle ?? La joie de nos retrouvailles fut aussitôt occultée par la découverte de sa terrible souffrance et il allait falloir que j’apprenne à vivre avec cela dorénavant.




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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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