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قديم 19-06-10, 11:44 AM   #21

sanaafatine

نجم روايتي

 
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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
? مشَارَ?اتْي » 5,219
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افتراضي






J'étais en route pour la maison de ma bien-aimée. Nous étions à l'aube de la remise des diplômes mais aussi à celle de l'une des journées les plus importantes dans la vie humaine de Bella. Alice était partie en éclaireur, en quelque sorte, car elle avait un cadeau pour son amie. Elle lui avait acheté une très jolie tenue pour cette journée particulière. Je n'avais pas eu la chance de la voir avant mais j’avais rapidement renoncé en me disant que je préfèrerais la découvrir sur Bella et qu’elle la rendrait encore plus magnifique.
Cette journée sonnait la fin des deux années les plus incroyables de mon existence. C’était d'une part mes dernières années de lycée à Forks et surtout le début de notre nouvelle vie à Bella et moi-même. J'avais même réussi temporairement à occulter de mes pensées, l'armée que nous allions devoir affronter. Je ne voulais penser à rien d'autre qu’à Bella et à la soirée qui nous attendait : la fameuse fête organisée par ma sœur. A vrai dire, je devais avoir de l'optimisme pour deux car Bella était quelque peu nerveuse avec cette fête et le combat qui nous attendait. Elle s'inquiétait encore plus pour nous depuis qu'elle savait que nous n'aurions aucun allié pour nous aider.
Quant à moi, je voulais rester confiant… Je restais persuadé que les Quileutes nous aideraient. Je l'avais vu dans la vision de Patte d'Ours. J'allais devoir leur en parler très rapidement pour qu'ils puissent se joindre à nous afin de vaincre cette armée encore plus rapidement. Je redoutais un peu ma prochaine entrevue avec le cabot car nous nous étions quittés en mauvais termes. Je lui en voulais encore et je n'allais pas capituler. Je préparais ma riadminhelpe mais il ne fallait pas effrayer Bella alors j'attendais le bon moment pour me déclarer…
Il y avait peut être une chose que j'appréhendais aujourd'hui … Charlie. Je savais qu'il ne m'appréciait pas beaucoup mais encore moins depuis une semaine. En effet, c’était à cette date qu'il avait découvert une raison supplémentaire de me détester. Il voulait absolument emmener sa fille à la remise des diplômes comme le bon père qu’il était sauf que Bella ne le souhaitait pas. Elle lui avait annoncé qu'elle désirait y aller avec moi…



Comme je sentais l'incident diplomatique approcher, j'avais rapidement proposé que nous nous y rendions tous les trois afin qu'aucun de nous ne se sente lésé. Il accepta cette solution en rechignant longuement toutefois. Il n'avait plus vraiment le choix après que Bella lui ait appris que mes parents ne s’y étaient pas du tout opposés, eux. Alors il ne se gêna pas pour me préparer une petite vengeance…





Nous allions nous y rendre avec la voiture de patrouille ! J'avais déjà lu dans ses pensées. La joie que cela lui procurerait de me voir assis à l'arrière de son véhicule tel un criminel ! Je n'étais plus surpris et je prenais même cela avec humour car Charlie n'était pas un homme méchant. Il avait juste peur que sa fille ne l'abandonne trop rapidement. J'étais l'une des raisons de son futur éloignement alors que si elle choisissait Jacob, elle ne se serait peut-être pas autant éloignée …
Il n'était pas si dupe que cela Charlie ! Il ne connaissait pas les vraies raisons du prochain éloignement de sa fille mais il sentait que c'était lié à moi et il me le reprochait comme tout père s'inquiétant pour le bonheur de sa fille. Peut-être qu'un jour il saurait m'accepter ?
J'arrivais devant chez Bella et elle m'attendait déjà dehors avec son père. Elle était superbe dans un ensemble … bleu. Je ne fus qu'à peine surpris car Alice connaissait ma préférence pour cette couleur que portait si bien Bella. Ma sœur avait toujours aussi bon goût quant il s'agissait d'habiller ma bien-aimée.
Elle semblait nerveuse toutefois, sûrement l'importance du jour qui devait la contrarier. Elle aimait si peu se mettre en avant. Charlie me fit un sourire narquois en m'ouvrant la porte arrière de son véhicule de patrouille, rutilant pour l'occasion. Il referma la portière dès que je fus assis, tel un chauffeur de limousine. Il s'écria même, non sans humour : « En route, les enfants !! »


Il jubilait car à chaque fois qu'il me regardait dans le rétroviseur, il n'arrivait pas à masquer son sourire. Me voir derrière ces barreaux lui procurait un réel contentement. Il cherchait à me mettre mal à l'aise mais c'était peine perdue. Je lui rendis chacun de ses sourires jusqu'au dernier. Ma politesse l'agaçait … Il ne trouvait pas cela normal mais je ne lui donnerais jamais satisfaction car je le trouvais plus touchant que méchant.
Une fois descendu de mon fourgon cellulaire, je courus ouvrir la porte à Bella.
- Ca va ? lui chuchotai-je en l'aidant à descendre de la voiture.
- Un peu nerveuse, me confirma-t-elle.


- Tu es magnifique, lâchai-je.
J'aurais aimé lui dire que définitivement le bleu était une couleur qui lui allait divinement bien et l'embrasser pour lui prouver ce que je disais mais Charlie arrivait déjà avec ses lourds sabots pour s'interposer.
Pendant qu'il tentait de rasséréner sa fille, je contemplais les nuages en me demandant où pouvait bien être passée ma sœur. Elle devait nous attendre normalement mais elle n'était toujours pas là. Charlie partit ensuite rejoindre les autres parents pendant que M. Varner nous ordonnait de nous mettre en rangs par ordre alphabétique. Je devais donc rejoindre le rang des C. Je soupirai à l'idée de m'éloigner de Bella. Je l'embrassai brièvement avant de rejoindre mon emplacement.
Alice ne pointait toujours pas le bout de son nez alors que la cérémonie avait débuté par le discours d'Eric qui sur le coup de l'émotion débitait son discours à une vitesse impressionnante. Puis le proviseur entama l'appel à une cadence plus militaire qu'une promenade de santé. Ma sœur ne surgit qu'à l'annonce de son nom. Étonnamment, elle paraissait nerveuse elle aussi. Pourtant c'était loin d'être sa première remise de diplôme. Elle ne me regarda même pas. J'essayais de scruter ses pensées mais elle était en train de … traduire tout d'abord l'hymne national en arabe puis en coréen ! Étrange… Elle me cachait quelque chose…


Je pris mon diplôme à mon tour et retournai à ma place mais ma sœur avait déjà disparu. Je regardai donc Bella venir chercher son diplôme à l'appel de son nom. Dès qu'elle eut le précieux sésame dans les mains, des hurlements retentirent. Je tournai la tête pour apercevoir le cabot et son père en compagnie de Charlie. Serais-je un jour aussi proche de Charlie que ne l'était Jacob ? Je l'espérais pour Bella mais sa transformation et notre condition de vampires étaient difficilement compatible avec l'amélioration de ma relation avec mon futur beau-père. Je devrais me résoudre à rester distant et ne rien espérer de plus que les sarcasmes que je connaissais déjà.
Puis tous les élèves se mirent à jeter leurs chapeaux en l'air, heureux d'en avoir fini avec les longues années de lycée. Je pouvais découvrir leurs pensées tantôt nostalgiques tantôt joyeuses à l'idée de découvrir un nouveau monde celui de l'université. Grandir restait une étape essentielle dans la vie d'un humain et tous étaient de cet avis aujourd'hui. J'étais comme dans un tourbillon de bonheur ou chacun avec ses pensées heureuses me transmettaient sa force pour continuer à aller de l'avant et me confirmer qu'espérer avoir Bella à mes côtés pour l'éternité n'était pas une folie. C'était une étape essentielle dans ma vie de vampire…
Malheureusement ce flot temporaire mais salvateur de bien-être fut rapidement dissout lorsque je me souvins que ma sœur s'était inévitablement enfuie afin d'éviter de m'affronter. Elle me cachait quelque chose, c'était évident et je sentais déjà mes membres se contracter à l'idée d'une mauvaise nouvelle. Je devais masquer cette angoisse pour ne pas effrayer Bella. Je la rejoignis alors qu'elle tournait la tête de droite à gauche à la recherche de quelqu'un, visiblement. Je n'osais pas penser qu'elle cherchait le cabot.
C'était peut-être lui en fin de compte la raison de son anxiété. Elle regrettait déjà son geste et voulait se faire pardonner mais elle redoutait sans doute la réaction de son ami. Non ce n'était pas cela car il lui avait fait de tels signes lors de la cérémonie que l'on pouvait largement en déduire qu'il lui avait pardonné. C'était autre chose… Il ne restait plus que la fameuse fête…


Je la saisis doucement par la taille tout en lui murmurant à l'oreille aussi calmement que possible :
- Félicitations !
- Merci, me répondit-elle d'un ton bel et bien anxieux.
- J'ai l'impression que tu es toujours aussi nerveuse.

- C'est vrai.
- Tu n'as plus à te soucier de rien, pourtant. C'est la fête ? Ce ne sera pas si terrible.
- Sans doute, me répondit-elle alors que ses yeux continuaient à scruter la foule derrière moi.
- Qui cherches-tu ? finis-je par demander.
- Ta sœur, lâcha-t-elle.
- Elle a filé dès qu'elle a reçu son diplôme, dis-je sans pouvoir masquer mon incompréhension.
- Tu t'inquiètes pour elle ?
- Hum … soufflai-je étonné par sa question.
- Comment s'y est-elle prise ? insista-t-elle. Pour t'empêcher de lire ses pensées, s'entend.
Je la dévisageai me demandant comment elle pouvait savoir que ma sœur tentait de me cacher quelque chose.
- Elle a traduit l'hymne national en arabe. Puis en coréen.
- J'imagine que cela a en effet brouillé les choses, s'esclaffa-t-elle.
- Tu sais ce qu'elle me cache, toi, lui demandai-je surpris.
- Oui. Parce que c'est moi la responsable.
Je la regardais intrigué par tant de mystère. Elle regardait en direction de Charlie qui approchait doucement vers nous.
- La connaissant, elle va tenter de garder ça pour elle jusqu'à la fin de la soirée, sempressa-t-elle de murmurer. Comme je n'aime pas les fêtes, je vais tout te dire. Mais ne t'énerve pas, compris ?
- Crache le morceau, lâchai-je en maîtrisant mal l'anxiété dans ma voix.
- Pas de crise, juré ? me supplia-t-elle.
Je n'arrivais déjà plus à émettre le moindre son. Je lui signifiai mon accord par un léger hochement de tête, c’était tout ce dont j’étais capable.
- A mon avis, le danger n'a qu'une origine, et c'est moi qui suis visée. Tout se tient. L'intrus vérifiait qu'il était possible de tromper Alice. C'est forcément la même personne que celle qui ne cesse de changer d'avis pour brouiller les visions de ta sœur, la même qui a fabriqué ces nouveau-nés et volé mes fringues pour leur donner mon odeur.
J'étais en train péniblement de mettre bout à bout, chacune des phrases de Bella. Ces mots me percutèrent de plein fouet. Il m’était impossible de bouger ou de parler. J’étais tout simplement abruti par cette révélation.
- Mais ce n'est pas vous la cible. Super, non ? Esmé, Alice, Carlisle personne ne leur veut du mal.
Cette remarque dépourvue de sens accentua mon horreur. Comment pouvait-elle se réjouir ? Que notre adversaire s'en prenne à elle ou à ma famille c'était la même chose, ils devaient mourir, lui et son armée. Comment avais-je pu me tromper à ce point ? Pourquoi n'y avais-je pas songé moi-même ?
Le visiteur n'était pas venu par hasard mais bel et bien pour dérober l'odeur de Bella pour conduire les nouveau-nés jusqu'à elle. L'armée était ensuite destinée à la faire disparaître… C'était Bella la cible depuis le début mais j'ignorais toujours qui pouvait être derrière tout cela.
Je comprenais enfin la réaction de ma sœur mais je ne la tolérais pas. Je sentais la colère monter en moi. Alice le savait depuis le matin et elle n’avait pas souhaité me le dire de peur que je ne fasse une bêtise. Certes, cette bêtise j'étais prêt à la faire pour protéger Bella mais je détestais le découvrir de cette façon. Maintenant que je savais que c'était elle qu’il fallait protéger et non plus ma famille, je devais l'éloigner d'ici. Nous pourrions nous cacher et les miens s'occuperaient de réduire cette armée en cendres. Alors que je commençais à tendre les bras vers Bella pour l'enlever, Charlie s'interposa une fois encore entre nous en félicitant sa fille.
Il se mit à lui parler mais je n'écoutais pas, je n'étais plus là. Son attitude hautaine ne me touchait même plus. J'étais figé par l'angoisse. Que devais-je faire ? Nous enfuir ! Non, ce n'était sans doute pas la meilleure solution car ils s'attaqueraient à Forks en tuant tous les innocents sur leur passage puis ensuite ils nous pourchasseraient. Je ne voulais pas d'une nouvelle traque comme lorsque James avait poursuivi Bella jusqu’à Phoenix. Non, il était trop tard, nous allions devoir les affronter et je allais faire tout ce qu’il faudrait pour protéger ma bien-aimée.
La rage vint se mêler à la peur et l’angoisse profonde que je ressentais. J’étais furieux de ne rien avoir senti venir. Nous aurions sans doute pu agir autrement. J’aurais du aller éliminer le peu de nouveau-nés qu’il y avait au moment de l’incursion de notre visiteur. Je n’avais pas pris cela assez au sérieux, j’aurais du y aller … tout était de ma faute d’où la rage qui me consumait. Je me sentais atrocement responsable.
Charlie n’arrangeait rien en me tournant ainsi le dos car je n’étais plus aussi certain de pouvoir garder mon calme. Sa façon quasi constante de m’exclure me pesait à cet instant c’est pourquoi lorsqu’il me demanda de les accompagner diner au Lodge, je refusai froidement. Je me moquais éperdument de savoir s’il remarquerait mon manque de politesse inhabituelle. Je luttais trop contre ma colère pour penser à sa susceptibilité. Je réussis à bredouiller quelques mots en guise d’excuses et je m’en allai à grands pas loin de tout ce monde qui subitement m’étouffait.
J’avais besoin de temps et d’une bonne course pour me ressaisir. Ma colère allait retomber et elle le devait pour Bella. J’avais conscience que de me voir dans cet état l’inquiétait et amplifiait ses craintes. Il m’était interdit de lui faire peur plus intensément. Je les suivis donc jusqu’au restaurant bondé puisque la quasi-totalité des habitants de Forks était venue fêter en famille, les jeunes diplômés. Je me cachai dans un endroit sombre du parking, proche de la voiture de patrouille de Charlie. J’espérais pouvoir parler à Bella quelques instants avant d’aller à la fête. J’avais besoin de la prendre dans mes bras pour m’apaiser.
J’espérais qu’elle se doutait que je la surveillais d’autant plus maintenant que je savais cette armée lancée contre elle. Je pouvais nettement l’apercevoir de là où j’étais. Elle était dos à la vitrine mais cela ne m’empêchait nullement de voir le moindre de ses gestes. Elle semblait impatiente puisqu’elle regardait toutes les cinq minutes environ, l’horloge qui trônait au dessus du bar du restaurant. Elle s’ennuyait mais son père semblait au contraire peu enclin à en finir. Elle se leva enfin alors que Charlie se dirigeait vers d’autres clients afin de les saluer comme tout bon Shérif qu’il était.
Bella se dirigea alors doucement vers la voiture de son père. J’attendis qu’elle soit suffisamment près de moi pour me manifester. Je bougeai quelque peu pour qu’elle m’aperçoive. Elle tressaillit, surprise, puis soupira visiblement soulagée en constatant que j’étais là. Je l’attirai contre moi. Sa chaleur ainsi que son odeur me donnèrent le courage de ne pas hurler et de garder le contrôle. Elle était si belle ce soir. Je l’aimais tellement et l’idée qu’elle soit en danger me rendait complètement fou. Je soulevai doucement son menton et rapidement mes lèvres rencontrèrent avidement les siennes.
- Comment va ? me demanda-t-elle une fois notre long baiser terminé.
- Pas terrible, même si je me contrôle. Désolé pour tout à l’heure.

- Je regrette de t’en avoir parlé si tôt.
- Non. Il fallait que je sois au courant. Je n’en reviens pas de ne pas avoir deviné avant.
- Tu étais préoccupé.
- Pas toi ? lui demandai-je surpris.
J’entendais déjà les pas de Charlie s’approcher de nous, ayant peur de ne pas avoir le temps de lui donner un autre baiser, je l’embrassai une nouvelle fois sans lui laisser le temps de me répondre.
- Charlie rapplique, m’excusai-je en m’écartant aussitôt.
- Je vais lui demander de me déposer chez toi.
- Je vous y suivrai, lâchai-je en m’éloignant.
De loin, j’assistais à un touchant spectacle, celui durant lequel Charlie tentait d’ouvrir son cœur à sa fille. Cette journée l’avait particulièrement extraverti plutôt négativement envers moi mais à l’inverse très positivement envers sa fille. Il laissait enfin parler son cœur même s’ils furent rapidement gênés tous les deux.
Ils se mirent ensuite en route pour la fête. Charlie roulait au pas et trouva difficilement le chemin qu’il fallait emprunter pour arriver à la maison. Il faisait nuit et il n’était jamais venu chez nous. Fort heureusement, la démesure de ma sœur avait du bon parfois car très rapidement nous arrivâmes au début de la route menant à notre demeure.
Aussitôt l’allée s’illumina. Les arbres ornant la route étaient tous recouverts de milliers d’ampoules puis plus loin des balises guidaient jusqu’à l’entrée de la maison. Alice avait forcé Jasper à l’aider à accrocher les guirlandes et Esmé avait été réquisitionnée pour placer les balises. Chacun avait du mettre la main à la pâte car Alice martelait à tout le monde que c’était pour la fête de Bella afin qu’elle soit parfaite et surtout mémorable.
Bella était déjà sur le perron. Lorsque j’arrivai à mon tour, elle se retourna vers moi. Je la pris aussitôt dans mes bras et l’embrassai avec fougue comme si j’avais peur que ce baiser ne fusse notre dernier. Je sentais que mon étreinte était bien moins douce que d’ordinaire mais c’était cette peur qui me contrôlait. J’avais du effrayer Bella car elle me repoussa afin de mettre fin à ce long baiser.
- Terminons-en avec cette idiote de soirée … marmonna-t-elle en fuyant mon regard.
Mes mains encerclèrent son visage et j’attendis qu’elle daigne me regarder dans les yeux.
- Il ne t’arrivera rien. Je serai là, la rassurai-je.
- Je ne suis pas inquiète pour moi … me répondit-elle enfin, en plongeant ses yeux dans les miens alors que ses lèvres effleuraient les miennes.
- Le contraire m’aurait surpris, soupirai-je. Alors, prête ?
Elle lâcha un grognement en guise de réponse. Je lui tins la porte et glissai ma main autour de sa taille pour la guider à l’intérieur de la maison. En découvrant notre salon transformé en boîte de nuit pour l’occasion, Bella se figea. Elle était stupéfaite et lâcha dans un murmure : « Incroyable … »
Ma sœur n’avait définitivement pas fait les choses à moitié. Elle avait installé deux énormes enceintes qui devaient cracher de la musique avec suffisamment de puissance pour que tout le monde s’amuse. Une ambiance techno chic, lui semblait la mieux adaptée pour cette soirée. Elle était en train d’hésiter sur le choix du style musical … familier ou éducatif. Elle m’appela afin de trancher entre les deux. Il me paraissait important de rester dans un registre familier pour ne pas mettre encore plus mal à l’aise nos invités. Ils venaient tous principalement par curiosité plus que par réelle amitié pour Bella. Ils allaient pouvoir découvrir l’antre des Cullen, ce lieu mythique et recelant tant de mystères.
Nous nous dirigeâmes ensuite en direction du bureau de Carlisle où il nous attendait avec Jasper. Alice leur avait annoncé que Bella avait une nouvelle hypothèse mais qu’elle ne souhaitait pas en parler à la place de cette dernière. Ils étaient donc assez impatients de savoir ce que Bella allait leur annoncer. Elle était subitement mal à l’aise et redoutait sans doute leurs réactions à l’instar de la mienne quelques heures auparavant, c’est pourquoi je pris la parole à sa place :
- Bella m’a annoncé tout à l’heure que nous nous trompions très certainement de cible. Ce n’est pas tout à fait nous qui serions visés mais plutôt … elle ! lâchai-je en dominant mon anxiété. Je resserrai un peu plus mon bras autour de sa taille pour me contenir.
Mon père et Jasper se regardèrent, consternés.
- Le visiteur venu chez elle a dérobé des vêtements dans le but de lui voler son odeur. Cette dernière étant destinée à guider l’armée de nouveau-nés jusqu’ici afin de l’éliminer… poursuivis-je avec un peu plus de difficultés.
- Qui aurait pu mettre au point une telle horreur ? Qui en voudrait à Bella à ce point ? me demanda Jasper stupéfait
- Je pense encore aux Volturi qui par cette manœuvre nous feraient payer le fait que nous ayons révélé notre secret à Bella et que depuis elle soit encore humaine. Je ne vois personne doté de l’intelligence nécessaire pour mettre en place un tel projet et aussi réussir à évincer les visons d’Alice, expliquai-je.
- Non, les Voturi respectent les règles. Il s’agit de quelqu’un d’autre ! objecta Jasper.
- Ce n’est pas le meilleur moment pour débattre de tout cela. Les invités ne vont pas tarder. Quoiqu’il en soit, notre priorité reste notre riadminhelpe car nous n’avons aucun allié jusqu’à ce jour et il va nous être plus difficile de lutter si nous ne sommes que sept, intervint Carlisle.
Ce fut la sonnette qui vint mettre fin à notre conversation. Carlisle arbora un sourire de façade, Jasper, lui, alla dans la cuisine proposer son aide à Esmé alors qu’Alice monta aussitôt le son de la musique afin d’accueillir les premiers arrivants. Bella tentait de masquer son inquiétude et semblait même prête à jouer le jeu de cette soirée. Elle alla rapidement à la rencontre de ses amis, Jess, Mike, Angela, Ben et les autres. Puis le reste de la promotion arriva ainsi que certains lycéens plus jeunes que je ne connaissais même pas.
Bella devint rapidement la reine de la fête car tous allaient naturellement lui parler plutôt qu'à Alice ou moi-même Ils la félicitèrent pour la décoration, la musique ainsi que la nourriture. Ma sœur préférait rester en retrait alors qu’étonnamment Bella semblait au contraire prendre plaisir à être sous le feu des projecteurs. Elle se faufila alors parmi les convives avec moi, toujours farouchement accroché à sa taille. Je pouvais capter les pensées des uns et des autres et chacun y aller de sa petite remarque sur le couple atypique que nous formions tous les deux.
Certains nous trouvaient très bien assortis alors que d'autres se demandaient comment Bella pouvait nous côtoyer, nous une famille si mystérieuse quoiqu'avec cette fête, ils étaient progressivement en train de changer d'avis sur nous. Nous étions en fait plus cools qu'ils ne l'avaient tous pensé. Ce qui me dérangeait le plus c'était les pensées très équivoques de certains garçons lorsqu'ils songeaient à Bella. Tous étaient sous son charme et c'était peu dire. Je savais que cette tenue la rendait encore plus attirante que d'habitude et je n'appréciais pas que d'autres hommes s'en rendent compte.
J'aurai pu trouver cela drôle en d'autres circonstances mais ce soir-là, je n'avais pas envie de rire. Je resserrais mon étreinte autant de fois que nécessaire afin de mettre un terme à leurs insupportables délires. Ce fut un appel horrifié de ma sœur qui me sortit de cette mauvaise passe. Sa phrase m'alerta aussitôt : Edward, c'est affreux, je les ais vus…
Je devais hélas brièvement m'éloigner de Bella comprenant qu'Alice avait enfin la vision que nous attendions depuis plusieurs semaines. Je recommandai donc à Bella de ne pas bouger car je n'allais pas tarder à revenir. Je ne lui laissai même pas le temps de m'interroger que je me frayais déjà un passage vers la cuisine où m'attendait ma sœur.
Elle s'était adminhelpée sur le seuil, l'air encore hagard. Elle me fit alors partager sa vision … Une vingtaine de nouveau-nés m'apparut. Ils semblaient plus nombreux encore que ceux que j'avais devinés dans la vision de Patte d'Ours. Ils étaient tous très décidés, puissants et effrayants. Ils n'allaient plus s'éterniser très longtemps sur Seattle mais avaient enfin décidé de faire route vers Forks tout prochainement. L'armée était bien liée à notre visiteur puisque je pus distinguer un des leurs avec le corsage rouge de Bella.
Ce fut cette douloureuse image qui me resta une fois la vision terminée. J'étais aussi horrifié que ma sœur comprenant qu'il nous serait très difficile de tous les neutraliser vu leur nombre. Nous n'étions que sept face à leur impressionnante armée qui fonçait droit sur nous. J'étais sous le choc pour la deuxième fois en une journée. Si j'avais eu la possibilité de dormir, j'aurais supplié quiconque de me dire que tout ceci n’était qu'un abominable cauchemar et qu'il disparaitrait dès le lendemain. Peine perdue, tout cela semblait inéluctable et bien réel. Je devais immédiatement en parler à Carlisle car cette découverte bouleversait tous nos plans. Nous allions devoir convaincre le reste de ma famille qu'une alliance avec les loups était notre seul espoir de survie.
Alors que Bella avait rejoint ma sœur afin de connaître notre découverte, la sonnette retentit une nouvelle fois. Alice fit une grimace significative et je compris fort rapidement vu l'odeur qui commençait à se répandre dans la maison que nous avions de la visite. Cette odeur que je reconnaissais entre toutes pour ne l'avoir que trop souvent sentie sur Bella … une puanteur de chien. Une partie de la meute osait se montrer ce soir, chez nous, en territoire ennemi ! Il était donc impératif que nous parlions à Jasper et Alice de notre découverte auprès de Patte d'Ours et Carol. Les loups étant là, nous ne pouvions plus reculer vu de l'expression détestable que ma sœur arborait :
- Qui a invité les loups-garous ? gronda-t-elle alors que la musique recouvrait sa voix.
- Je plaide coupable, lâcha Bella mal à l'aise et apparemment surprise de voir rappliquer ses amis Quileute.
- Occupe-t-en, alors. Moi, il faut que je parle à Carlisle ! dit-elle en m'emboitant le pas en direction du bureau de notre père.
Nous eûmes du mal à cacher notre inquiétude en arrivant dans son bureau. A notre regard, il comprit aussitôt. Jasper nous avait rapidement rejoint lui aussi. Alice leur révéla alors sa vision et Jasper ne put se retenir de lâcher une expression que j'aurais préféré ne jamais l'entendre dire :
- On est foutu. On ne sera jamais assez fort, on va se faire laminer…
Carlisle me lança un regard interrogateur. Il voulait savoir s'il pouvait leur révéler notre découverte en baie d'Hudson. Je lui fis un léger signe de tête pour lui confirmer que c'était enfin le bon moment. La situation ne nous laissait pas d'autres choix.
- Nous avons une solution pour nous éviter cette fin inéluctable.
Jasper et Alice le regardèrent stupéfaits.
- Edward et moi avons découvert il y a quelques temps déjà, lorsque vous étiez partis Emmett et toi pour votre partie de chasse en Caroline du Nord, que nous allions avoir des alliés inattendus. En effet, nous avons fait la connaissance de deux chamans qui nous ont permis de découvrir que ce danger se préparait. Nous n'avons pas eu les détails tels que nous les connaissons aujourd'hui mais ils ont été formels sur le fait que nous devions nous allier à nos pires ennemis … les Quileute. Alors je vous demande de me croire et d'oublier nos rancœurs afin de détruire cette armée.
- Comment es-tu sûr qu'ils nous aideront ? demanda Jasper dubitatif.
- Pour protéger Forks d'une part car c'est leur devoir mais aussi pour la survie de Bella. N'oublie pas que Jacob Black est le meilleur ami de Bella et il ne supportera pas de la savoir en danger. Ils vont nous aider, j'en suis certain, m'exclamai-je.
- Soit, si tu le dis même si j'ai du mal à me dire que je vais devoir leur parler et supporter leur horrible puanteur mais il le faut pour supprimer cette armée et puis nous n'avons pas d'autres choix car personne d'autre n'a accepté de nous aider. Ils sont suffisamment forts pour nous aider mais je crains qu'ils ne connaissent pas assez les techniques de combats à utiliser pour achever les nouveau-nés, reprit mon frère.
- Tu as raison Jasper, nous allons tous nous réunir ce soir pour nous préparer, nous ne devons plus perdre de temps, décréta Carlisle.
- Je préfère ne pas aller leur en parler moi-même car j'ai peur que notre différend entre le cabot et moi n'influence négativement le reste de la meute, dis-je en regardant ma sœur afin qu'elle comprenne que je sollicitais son aide.
- Ok… soupira-t-elle. Je me charge d'aller leur en parler avant que leur odeur de chien mouillé n'empreigne toute la maison, lança Alice sans être trop sereine toutefois.
Elle descendit ensuite flanquée de Jasper pour tenter d'amadouer nos futurs alliés. Je guettais la conversation de loin, mais suffisamment attentivement pour pouvoir entendre le moindre de leurs mots. J'aperçus tout de même Bella qui était encerclée par trois de ces colosses. Elle semblait si frêle au milieu de ces loups. J'aurais aimé être à ses côtés mais je ne devais pas prendre le risque de perdre leur aide à cause de ma rivalité avec Jacob.
Alice aidé de Jasper, était un très bon émissaire. Jasper n'était pas à l'aise et la tension était palpable et parfaitement visible sur chacun de leurs visages. Bella était au milieu d'eux effrayée à l'idée que ses amis loups ne se joignent à la bagarre. Ses traits s'étaient encore plus assombris lorsqu'elle comprit que Jacob avait accepté de nous aider.

Il était d'ailleurs déjà en train de s'exciter à l'idée du prochain combat et partageait sa joie avec ma sœur qui semblait contre toute attente, s'accommoder de leur odeur. Jasper était déjà en train de convenir du rendez-vous de la nuit, non loin de la station des gardes-chasses de la forêt Hoh. Ils acceptèrent et promirent qu'ils y seraient avec leur chef de meute, Sam.
Bella était horrifiée et tentait d'avertir son ami par son immense inquiétude. Bien évidemment, il n'en avait que faire et la remerciait au contraire du splendide cadeau qu'elle venait de lui offrir, un trésor comparé à celui qu'il venait de lui donner … ce fut ainsi que je découvris le bracelet qui brillait à son bras. C'était son cadeau à lui. Je le détaillais d'un peu plus près, du moins autant que je le pouvais de là où j'étais et j'avais comme l'impression que le loup en bois sculpté rigolait comme pour mieux me narguer …
J'étais envieux qu'il ait pu lui offrir ce cadeau sans qu'elle ne le refuse alors que moi, je n'avais jamais le droit de lui offrir quoique ce soit. Je n'aimais pas que le cabot marque des points et ce fut avec une hargne toute nouvelle que je le regardais quitter notre fête. J'étais soulagé de les savoir à nos côtés pour ce terrible combat, même si j'avais toujours su qu'ils accepteraient mais j'étais aussi contrarié de le voir autant insister. Il n'abandonnerait pas … mais moi, non plus et j'allais me rattraper !!








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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 19-06-10, 11:47 AM   #22

sanaafatine

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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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?  نُقآطِيْ » sanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond repute
افتراضي





Je ne saurais trop dire si c'était ma joie de voir le loup loin de notre fête et de Bella ou alors l'insondable soulagement de Jasper qui nous avait envahi mais je sentais le lourd fardeau qui reposait sur mes épaules depuis ce matin, s'envoler comme par magie. C’était comme si mon extrême inquiétude ainsi que mon insoutenable angoisse m'avaient soudainement quitté. J'étais tout simplement et temporairement soulagé !



Notre alliance avec Les Quileute prenait forme. Le cabot avait accepté notre alliance sans arrière pensée, juste pour protéger Bella. Son désir étant relié au notre, nous avions pu trouver un terrain d'entente.



Enfin plutôt ma sœur et Jasper avaient réussi à trouver un accord. Moi, j'étais resté dans un coin, triste spectateur de leur conversation. L'enjeu était bien trop important pour que je fasse tout capoter. J'étais trop tendu et nerveux pour me contrôler face au cabot. Maintenant que je les savais à nos côtés, j'avais retrouvé un peu plus mes moyens afin de pouvoir l'affronter sans péril. Seule ma culpabilité me rongeait encore, je me sentais tellement coupable que l'on en soit arrivé là. J'allais devoir me rattraper pour protéger Bella, là où j'avais échoué jusqu'à présent.



Je descendis donc la rejoindre alors qu’elle était encore aux côtés de Jasper et Alice. Son air contrarié dénotait vraiment avec la toute nouvelle joie qu'arboraient mon frère et ma soeur. Elle était inquiète, c'était évident mais elle se ressaisit rapidement lorsqu' Angela vint la chercher pour l’avertir qu’elle s'en allait à son tour. Rosalie et Emmett arrivèrent peu de temps après, de retour de leur ronde. Carlisle ne tarda pas à leur annoncer la bonne nouvelle. Ils furent bien évidemment surpris et perplexes mais comprirent aussi que la meute était notre dernière chance pour espérer nous en sortir tous vivants. Ils acceptèrent à leur tour cette surprenante alliance mais avec un léger à priori.



Bella me cherchait des yeux maintenant comme si elle me demandait de lui venir en aide.

Je la rejoignis enfin et lui manifestai ma présence en lui enlaçant doucement la taille. Je lui murmurai ensuite quelques mots à l'oreille pour la rassurer :



- Je suis et je serai toujours là, ne t'inquiète pas …



Elle se retourna et ses yeux plongèrent dans les miens. Je compris alors qu'elle était encore sous le choc de la vision d'Alice annonçant l'arrivée de l'armée d'une vingtaine de nouveau-nés, droit sur nous. Je la pris dans mes bras espérant que cela l'apaiserait un peu comme cela pouvait fonctionner pour moi. Sa présence était si rassurante qu'elle me donnait toujours le courage d'avancer.



La fête se termina ainsi dans la gaieté pour tout le monde cette fois. Bella raccompagna ses invités à la porte jusqu'au dernier. Tous n'avaient de cesse de s'extasier sur cette soirée qui allait rester longtemps gravée comme la fête la plus cool de Forks pour au moins, les dix prochaines années. C'était donc une fierté pour ma sœur encore plus lorsque Bella eut enfin admis qu'elle s'était tout de même un peu amusée malgré tout ce qui s'était passé. Il n'en fallait pas plus à Alice pour être infernale et nous prévoir une prochaine fête encore plus démesurée.



Avant de ramener Bella chez elle, j'avais fait un signe à Jasper afin qu'il administre une dernière bouffée de bien-être à ma bien-aimée qui ne cachait même plus son inquiétude à présent. Toute ma famille la rassura sur le fait que tout allait bien se passer. Bella s'inquiétait de notre collaboration avec les loups garous, après nous avoir vus nous entredéchirer. Cette soudaine fraternité la perturbait. Aucun de nous n'était convaincu que cela allait fonctionner. Chacun d’entre nous espérait que nous réussirions à déstabiliser nos adversaires par notre étonnante alliance. Le rendez-vous de cette nuit allait être déterminant.



Elle n'ouvrit la bouche que lors de notre trajet de retour vers chez elle :



- Sûrement la soirée la plus longue de l'histoire … se plaignit-elle.



- C'est fini maintenant, acquiesçai-je en lui caressant le bras.



Elle regarda longuement la route devant nous avant de s'exclamer, sans la quitter des yeux toutefois :



- Je viens avec toi, cette nuit, histoire de contrôler mes pulsions.



- Tu es épuisée, Bella, éludai-je dans un premier temps me doutant qu'il me serait difficile de lutter face à son habituelle obstination.



- Parce que tu crois que je vais être capable de dormir ? rétorqua-t-elle en tournant son visage vers moi, à présent.



Je sentais que je devais lui donner matière à réfléchir même si je ne me faisais guère d'illusion. Je la regardai intensément à mon tour.



- C'est une première. Je ne suis pas sûr que nous réussissions tous à … coopérer. Je ne tiens pas à ce que tu te retrouves au milieu de tout cela.



Involontairement je l'avais rendue encore plus nerveuse et je compris que ce n'était pas pour elle qu'elle s'inquiétait une fois encore. Elle se déroba face à mon regard et fixa de nouveau la route tout en m'assenant :



- Si tu refuses, je demande à Jacob.



Je fermai les yeux un bref instant pour tenter de garder mon calme face à ce stupide chantage. J'avais le sentiment qu'une nouvelle fois, le minuscule loup en bois sculpté de son bracelet me narguait comme s'il riait d'être le plus fort. Que je détestais ce ca…deau autant que ce ca…bot !



Un silence pesant s'installa dans l'habitacle, Bella et moi fixâmes la route jusqu'à chez Charlie sans ajouter le moindre mot. Je me garai devant chez elle où je pus rapidement distinguer les ronflements de son père. Alors qu'elle descendait, je lui signifiai que j’allais l’attendre dans sa chambre le temps qu'elle réveille son père afin qu'il aille dormir dans son lit plutôt que vautré sur son canapé.



Après être parvenue à coucher son père dans son lit, non sans difficultés, Bella alla se mettre à l'aise pendant que je l'attendais dans sa chambre, debout près de sa fenêtre à scruter l'horizon. Il faisait sombre car la lune était cachée derrière les nuages. J'essayais de ne pas trop me focaliser sur l'importante entrevue qui nous attendait. Rien n'était tout à fait sûr tant que leur chef Sam n'avait pas donné son accord. Nous allions devoir apprendre à collaborer et cela s'annonçait difficile. Nous étions si différents et notre animosité était ancestrale. Je restais tout de même confiant car Carol avait été si convaincue par sa vision que je ne pouvais pas la remettre en cause. Je devais donc me persuader que nous allions parvenir à nous entendre et à exterminer cette armée.



Bella revint ensuite, son ravissant ensemble sous le bras. Alors qu'elle était en train de le remiser dans son armoire, je ne pus retenir un regard sinistre à l'idée qu'elle ne le remettrait sans doute plus du tout. Dommage car je la trouvais si resplendissante dedans. Elle le remarqua du reste et m'attira doucement vers son lit en murmurant : Viens-ici …

Elle me poussa dessus et vint se blottir contre moi après s'être enroulée dans sa couette. Je la serrai tout contre mon torse de pierre comprenant qu'elle avait besoin de réconfort afin d'atténuer l'angoisse qui la rongeait.



- Détends-toi, s'il te plaît, Bella, la rassurai-je.



- Oui, oui, me répondit-elle sans conviction.



- Ca va marcher, j'ai un bon pressentiment.



Elle serra les dents comme pour se retenir de pleurer. La fatigue mêlée à son angoisse faisait d'elle une bombe à retardement. Il était préférable que je l'apaise autant qu'il m'était possible de le faire avant qu'elle ne craque.



- Ecoute-moi. La tâche va être facile. Les nouveau-nés seront complètement désarçonnés, ils ne sauront même pas que les loups-garous existent. Je les ai vus agir en groupes au travers des souvenirs de Jasper. Je suis persuadé à cent pour cent que les techniques de chasse des bêtes fonctionneront. Nos adversaires seront divisés, perdus, il n'en restera même pas assez pour nous autres. Si ça se trouve, d'aucuns seront réduits à jouer les spectateurs.



- Une vraie promenade de santé, marmonna-t-elle d'un ton amer.



- Chut ! Tu verras. Inutile de t'inquiéter maintenant.



Je décidai de lui fredonner sa berceuse souhaitant que cela l'aiderait à se détendre et pourquoi pas, à s'endormir. Elle était somnolente, plongée au plus profond de ses pensées, le regard vide mais à aucun moment, elle ne dormit.



L'heure était déjà venue d'y aller. Je me redressai doucement tout en demandant à Bella si elle était toujours aussi sûre de vouloir venir au lieu de se reposer. Son regard glacial était sans équivoque, je devais me taire, cela ne servait à rien d’essayer de lui faire entendre raison.



Je soupirai, vaincu. Je la pris alors dans mes bras afin de sauter par la fenêtre et de permettre de nous réceptionner sans encombre quatre mètres plus bas. Je la fis grimper sur mon dos puis me mis en route vers notre lieu de rendez-vous. Un endroit plein de symboles car il s'agissait de notre lieu de prédilection pour nos sorties sportives familiales : la prairie qui accueillait nos innombrables matchs de base-ball. Celle-là même où un an auparavant James, Laurent et Victoria avaient croisé notre route et considérablement désordonné la vie de Bella ainsi que la nôtre. Nous tenions peut-être là, notre revanche sur le destin.



J'avais du mal à contenir mon exaltation et je courrais à toutes jambes dans la forêt obscure même si je savais que Bella n'appréciait pas particulièrement cela. J’étais comme porté par ce nouvel élan et j’aurais pu courir des heures entières avec Bella sur mon dos.



Lorsque nous arrivâmes sur la grande prairie, toute ma famille était déjà là. Carlisle leur avait expliqué un peu plus en détails les révélations de Carol et Patte d’Ours sans trop s’étendre toutefois sur mon amitié avec cette dernière. C’était mon jardin secret en quelque sorte et il tenait à le respecter.



Tous furent très intéressés par les conclusions de Carlisle et elles les rassurèrent encore plus quand à la tournure que prendraient nos relations avec les loups dorénavant. Emmett avait retrouvé sa taquinerie habituelle et s’en prenait à Alice. Il la félicitait de la réussite de sa soirée à tel point qu’elle avait réussi à faire apprécier cette fête à Bella. Un exploit selon lui et il riait sur le fait que sa sœur méritait une médaille pour cette victoire sur le scepticisme de ma bien-aimée.



Je déposai Bella sur le sol puis nous nous mîmes en marche, main dans la main en direction des miens. Après quelques instants de silence, Bella me demanda :



- Tu sais ce que je pense ?



Cette question me fit rire car elle savait très bien que je ne pouvais pas lire ses pensées. Elle devait être très absorbée dans ses réflexions pour avoir oublier ce détail …



- Non ! m’esclaffai-je. Que penses-tu ?



- Pour moi, tout est relié.



- Qu’est-ce qui est relié ?



- Les trois événements désagréables qui se sont produits depuis ton retour. Victoria est revenue dans les parages, les nouveau-nés à Seattle et l’intrus dans ma chambre. Je suis d’accord avec Jasper, les Volturi respectent leurs propres règles. D’ailleurs, si c’était eux les coupables, ils s’y prendraient mieux. Tu te souviens, l’an dernier, quand tu as pourchassé Victoria ?



- Oui. Elle m’a semé.



- D’après Alice, tu es allé au Texas. C’est elle qui t’y a amené.



- Oui.



- L’idée des jeunes lui est sûrement venue là-bas. Sauf qu’elle ne sait pas trop ce qu’elle fait, et que ses créations échappent à son contrôle.



Je devais bien avouer que le nouveau né que j’avais rencontré et que Victoria avait chargé de m’éloigner le plus loin possible de Forks afin de passer à l’attaque, n’avait effectivement connaissance d’aucune règle. Elle le laissait livré à lui-même alors pourquoi se débrouillerait-elle mieux maintenant ? Oui, mais elle ne connaissait pas précisément le fonctionnement des visions de ma sœur, personne ne lui en avait parlé.



- Seul Aro a une notion exacte de la façon dont fonctionne l’esprit d’Alice ! objectai-je.



- Certes, cela n’empêche pas Tanya, Irina et le reste du clan de Denali d’être vaguement au courant. Laurent a vécu là-bas suffisamment longtemps. Il était encore assez complice avec Victoria pour accepter de lui rendre service. Pourquoi ne lui aurait-il pas confié ce qu’il avait appris ?



- Ce n’est pas Victoria qui est entrée chez toi, insistai-je.



- Elle peut très bien s’être fait de nouveaux amis. Réfléchis un instant. Si c’est vraiment elle qui est derrière ce qui se passe à Seattle, elle a des tas de nouveaux amis, pour le moins. Elle les a même créés.



Bella avait peut-être raison, j’avais complètement négligé la piste Victoria mais vu sous cet angle, peut-être qu’elle n’était pas si innocente face à tous nos déboires. J’avais vu de quoi elle était capable et je savais à quel point elle était dangereuse, perverse et meurtrière. Elle avait déjà créé un nouveau-né par le passé et sa soif de vengeance était telle qu’elle ne pouvait pas renoncer.



Cette armée lui donnait un moyen de nous affaiblir pour ensuite nous achever de ses propres mains. Elle était tout aussi capable de mettre en place ce plan diabolique que ne l’étaient les Volturi. Je ne savais plus trop quoi penser même si je penchais encore pour le machiavélisme d’Aro. Je restais convaincu que le désir de nous voir rejoindre ses rangs était plus fort que l’envie de Victoria, de nous voir mourir Bella et moi.



- Oui, finis-je par admettre. Ca se tient. Bien que je continue de croire que les Volturi … Ta théorie a du bon, cependant. Elle correspond bien à la personnalité de Victoria. Depuis le début, elle a montré un redoutable instinct de préservation. Si ça se trouve, c’est un don, chez elle. En tout cas, ce complot, pour peu qu’elle reste cachée derrière son armée, ne la mettra pas en danger vis-à-vis de nous. Voire des Volturi. Elle espère que nous gagnerons, même si nous y laissons des plumes. L’essentiel serait alors qu’il n’y ait aucun survivant parmi ses combattants. S’il y en avait, je te parie qu’elle les éliminerait en personne … Quoique … elle a au moins un ami mature car aucun vampire de fraîche date n’aurait épargné ton père …



Oui, Victoria avait du se trouver un lieutenant, peut-être même le compagnon qu’elle se cherchait en remplacement de James. Elle évitait ainsi de se salir les mains et d’être impliqué directement dans toute cette affaire si jamais elle se faisait épingler par les Volturi. De toute manière, qu’il s’agisse des Volturi ou de Victoria, nous étions dans l’obligation de nous entraîner pour faire face à cette armée. Le combat serait difficile car ces deux adversaires restaient des combattants redoutables.



Je tournai la tête vers Bella afin de la regarder. Je connaissais maintenant en partie le fruit des ses intenses réflexions. Elle m’impressionnait d’avoir trouvé cette théorie toute seule d’autant plus qu’elle pouvait s’avérer être exacte. Je la pensais acculée, angoissée mais au lieu de cela elle réfléchissait à des possibilités qu’aucun d’entre nous n’avait imaginées. En plus d’être intelligente, elle était superbe et j’étais irrémédiablement fou amoureux d’elle. Elle me regarda à son tour et je lui souris, heureux plus que jamais de l’avoir à mes côtés.



- C’est très possible. Nous devons néanmoins nous préparer jusqu’à ce que nous soyons sûrs de ce qui nous attend. Tu es très perspicace, aujourd’hui. Impressionnant.



- C’est l’endroit auquel je réagis, peut-être … j’ai l’impression qu’elle est tout près, qu’elle m’observe.



- Elle ne touchera pas à un cheveu de ta tête, Bella ! me rebiffai-je en scrutant les bois autour de nous.



Depuis le temps que je rêvais de lui régler son compte, je n’attendais qu’une chose qu’elle apparaisse à l’instant pour en finir une bonne fois pour toutes. Je sentais déjà le monstre en moi qui ne demandait qu’à sortir. Il fulminait, je pouvais percevoir sa haine au plus profond de moi. Je réagissais comme un prédateur guettant sa proie.



- Que ne donnerais-je pas pour qu’elle soit effectivement ici… murmurai-je. Elle, mais aussi tous ceux qui ont tenté de te faire du mal. J’aurais enfin l’occasion de régler tout cela. De mes propres mains, une fois pour toutes.



J’avais du effrayer Bella car elle resserra sa main dans la mienne comme pour m’apaiser.



Nous arrivions à hauteur de ma famille, seule Alice se tenait un peu à l’écart à présent. Elle ne partageait plus tout à fait la décontraction que l'ensemble de ma famille arborait quelques minutes auparavant. Alice sentait les loups approcher et elle était quelque peu effrayée à l'idée d'être aveugle durant cette rencontre des plus importantes pour l'avenir de nous tous. Elle s'était mise à l'écart des autres et scrutait avec attention Jasper qui s'attirait tel un sportif avant un combat.



- Alice a un souci ? me demanda Bella qui avait remarqué le comportement de ma sœur.



- Les loups arrivent, et elle ne voit plus rien de ce qui va passer. Cette cécité la met mal à l'aise.



Cela ne l'empêcha pas de nous entendre arriver. Elle se tourna alors dans ma direction et me tira la langue afin de ma rassurer sur son humeur. Son angoisse passagère n'avait nullement occulté le soulagement que chacun d'entre nous ressentions grâce à l'aide que nous accordait les Quileute. Nous étions tous empreints d'une légère euphorie… Combattre, ne nous faisait plus aussi peur maintenant que nous avions des alliés de taille. Tout nous semblait plus simple. Je ne pus me retenir de rire face à sa mimique des plus enfantines.



- Salut, Edward ! lança Emmett. Salut, Bella. Il est d'accord pour que tu t'entraines toi aussi ? demanda-t-il tout idiot qu'il était.



- Je t'en prie, ne vas pas lui donner des idées ! protestai-je contre le mauvais humour de mon frère.



- Quand nos invités seront-ils là ? me demanda Carlisle.



Je me concentrai brièvement afin de percevoir les pensées de la meute. Ils n'étaient plus très loin, je pouvais déjà les entendre. Fort heureusement, tous ne braillaient pas aussi fort que le cabot. Ils avaient décidé de se rendre à notre rendez-vous transformés en loups. Ils ne voulaient prendre aucun risque car ils n'avaient, malgré notre récente alliance, pas assez confiance en nous. Ils voulaient nous apparaître comme puissants, imposants afin que l'on puisse plus les craindre que les ignorer.



Je me doutais que cela leur coûtait de s'unir à nous, même pour contrer une armée de vampires alors je comprenais parfaitement leurs réserves.



- Dans une minute et demie … soupirai-je enfin. Je vais être obligé de traduire. Ils n'ont pas assez confiance en nous pour garder leur forme humaine.



- Ce n'est pas facile pour eux, acquiesça Carlisle. C'est déjà beau qu'ils viennent.



- Ils seront en loups ! s'exclama Bella surprise.



Je hochai le menton en guise de réponse, étonné par la réaction de Bella. Je pensais qu'elle connaissait assez ces loups pour savoir qu'ils prendraient leurs précautions afin de ne pas paraître vulnérables. Elle était sans doute mal à l'aise de les voir tous se présenter à nous sous leur forme animale.



J'entendais déjà leurs pas s'avancer vers nous, ils semblaient bien plus nombreux que je ne l'aurais cru. Je n'entendais que leur souffle et leurs cœurs battre … aucun d'eux n'osait m'ouvrir leurs pensées. Le cabot avait du les prévenir à ce sujet.



Je me tournai dans leur direction afin de pouvoir les distinguer dès qu'ils se montreraient face à nous. Je tentais toutefois de maîtriser ma surprise et dit seulement à l'intention de ma famille :



- Préparez-vous. Ils nous ont caché un truc.



- Comment ça ? demanda aussitôt Alice qui regrettait encore plus de ne plus avoir de vision.



- Chut ! ordonnai-je afin de pouvoir les entendre.



Instinctivement toute ma famille s'étala comme si une frontière venait de se créer. Jasper et Emmett étaient bien évidemment en avant pour protéger les autres. J'étais seul avec Bella un peu plus à l'écart. Elle resserra d'ailleurs un peu plus fort sa main dans la mienne. Elle ne pouvait rien distinguer dans cette nuit noire comme l'encre. A l'inverse, je pouvais aisément les distinguer et le spectacle qui se déroulait sous mes yeux était époustouflant.



- Bon Dieu ! Je n'ai jamais vu pareil spectacle, lâchai-je.



- Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda Bella. Je n'y vois rien !



- La meute s'est agrandie … réussis-je à articuler.



Ils sortirent enfin de la forêt, je pus ainsi mieux les distinguer et correctement les compter. Ils étaient immenses même les ours polaires paraissaient petits face à leurs imposantes statures. Je pus donc en dénombrer dix … couverts de fourrures de différentes couleurs, aux dents acérées et aux prunelles qui me dévisageaient curieuses et anxieuses.



Je sentais enfin leurs pensées m'envahir comme si l'un d'entre eux souhaitait s'exprimer à ma place. Je percevais une aura très forte que j'identifiai rapidement comme celle de leur chef, Sam. Je perçus tout de suite sa répulsion vis à vis de nous, le contrôle qu'il prenait sur lui même pour tolérer notre présence.



- Fascinant … soufflai-je.



Carlisle s'avança doucement afin de s'adresser à eux :



- Soyez les bienvenus ! lança-t-il en fixant le loup noir, situé au beau milieu de la meute.



- Merci … lâchai-je à la place de Sam.



- Nous sommes prêts à écouter et à regarder, repris-je, mais pas à participer. Notre self-control a ses limites.



- Cela sera amplement suffisant, confirma mon père. Mon fils, Jasper a de l'expérience dans ce domaine. Il va nous enseigner comment nos adversaires se battent, la meilleure façon de les vaincre. Vous devriez réussir à appliquer ses conseils à vos méthodes de chasse.



- Diffèrent-ils de vous ? demandai-je pour Sam.



- Tous sont très jeunes, opina mon père, âgés d'à peine quelques mois. Des enfants en quelque sorte. Ils n'auront ni savoir-faire, ni stratégie, juste de la force brute. Ils sont vingt, ce soir. Dix pour vous, dix pour nous. Cela ne devrait pas poser de difficultés. Leur nombre peut encore baisser. Les nouveau-nés se battent entre eux.



Je perçus aussitôt leurs pensées enthousiastes à l'idée de ne faire qu'une bouchée de tous ces bébés vampires. Ils en étaient déjà tous excités. Ils n'avaient aucun doute sur leur réussite et regrettaient même de n'en avoir que dix à éliminer, c'est pourquoi Sam s'exclama :



- Nous sommes prêts à prendre plus que notre part !



- Nous verrons sur place, répliqua mon père en souriant face à l'empressement des loups.



- Savez-vous quand et comment ils arriveront ?


- Ils traverseront les montagnes d'ici quatre jours, en fin de matinée. Lorsqu'ils approcheront, Alice les localisera afin de nous aider à les intercepter.



- Merci pour cette information. Nous monterons la garde de notre côté.



Les loups furent aussitôt soulagés par cette révélation. Ils s'allongèrent sur le sol, enfin disposés à écouter Jasper. Ce dernier s'avançait d'ailleurs doucement vers eux, il me regarda brièvement me faisant comprendre, qu'il n'était pas à l'aise et qu'il ne se sentait pas encore capable d'affronter leurs regards. Il me demanda de l'excuser mais il préférait ne s'adresser qu'à notre clan. Malheureusement cette option l'obligeait à les ignorer et il s'inquiétait d'être dos à un ennemi. C'était son expérience d'ancien soldat qui parlait. Je lui fis un signe du menton comme quoi il ne craignait rien. Ils n'étaient pas hostiles, il pouvait parler sans crainte.



- Carlisle a raison ! décréta-t-il en ne regardant que notre famille. Ils se battent comme des enfants. Les deux éléments importants à ne pas oublier sont : un, de ne jamais les laisser enrouler leurs bras autour de vous, et de deux, de ne pas tenter une approche directe, car ils y sont préparés. Tant que vous les attaquerez sur le flanc et ne cesserez de bouger, ils seront désorientés et ne sauront comment réagir. Emmett ?



Emmett était aussi excité d'en découdre, que les Loups. Il était heureux comme un gamin à l'idée de se battre contre son frère et devant des spectateurs en plus ! Il s'avança près de Jasper, un vaste sourire aux lèvres, il n'était nullement impressionné ou mal à l'aise devant les loups. Toujours aussi inconscient cet Emmett !



- Si je choisis Emmett en premier, c'est qu'il est le meilleur exemple de la stratégie brute.



- Prie pour que je ne te casse rien ! gronda ce dernier, vexé.



- J'entends par là qu'Emmett compte sur sa puissance, qu'il va droit au but. Nos ennemis ne feront pas dans la subtilité non plus. Allez, Emmett, essaie de m'attraper.



Comme prévu, mon colosse de frère fonça sur Jasper, sans réfléchir alors que ce dernier avait déjà disparu. Sa puissance n'était pas suffisante face à la rapidité de Jasper tant est si bien qu'Emmett fut rapidement maîtrisé par derrière avec les crocs de l'ancien soldat à moins de deux centimètres de sa gorge.



L'exemple était flagrant et les loups s'en réjouirent. Emmett, lui, lâcha un juron, déçu d'en avoir déjà terminé.



- On recommence … râla-t-il.



- C'est mon tour ! protestai-je, désireux de montrer de quoi j'étais capable, encore plus en présence du cabot.



- Une minute, les impatients … plaisanta Jasper. Je tiens d'abord à montrer quelque chose à Bella.



Il fit un signe à Alice afin qu'elle le rejoigne.



- Je sais que tu t'inquiètes pour elle, reprit-il à l'intention de Bella. Je vais te prouver que c'est inutile.



Il espérait que par cette manœuvre, Bella pourrait enfin comprendre qu'elle s'angoissait pour rien et qu'Alice était tout à fait capable de se défendre seule. Ce combat ressemblait d'ailleurs plus à une danse qu'à un réel affrontement. Alice était si rapide, si agile qu'elle arrivait toujours à surprendre Jasper. Elle restait gracieuse même en se battant et c'était là toute sa force. Elle termina ainsi le combat perchée sur le dos de mon frère, les lèvres collées à son cou.



- Je t'ai eu ! s'exclama-t-elle en riant tout en embrassant la gorge de son compagnon.



- Tu n'es qu'un horrible petit monstre ! répondit-il, amusé.



Cette fois, c'était des pensées de dégoût que les loups m'envoyèrent. Ils étaient écœurés par l'amour que se manifestaient Alice et Jasper. C'était contre nature pour eux. Ils étaient aussi effrayés qu’une femelle puisse battre un mâle … légèrement machos, les loups ! Cette scène avait donc du bon car ils pouvaient ainsi découvrir nos bons côtés et voir que les femmes étaient les égales des hommes. Aucune différence dans notre famille.



- Apprendre à nous respecter ne leur fait pas de mal… lâchai-je à voix haute. A moi ! m’exclamai-je ensuite.



Je serrai la main de Bella afin qu’elle comprenne que tout irait bien et que cela n’allait pas être long. Alors que je m’avançais vers mon frère, je vis Alice qui allait prendre ma place à ses côtés. Cela me rassurait au cas où Bella perdrait ses moyens durant mon combat.



Jasper me jaugeait du regard mais je détenais une arme clé … ses pensées ! Je savais à l’avance chaque attaque qu’il me préparait. Je n’avais plus qu’à esquiver. Malgré tout, l’expérience de mon frère pesait lourd et il était un redoutable adversaire. Aucun de nous deux ne réussissait à prendre l’avantage. Le but était avant tout de divulguer aux loups les différentes facettes et prises lors d’un combat.



Ils semblaient d’ailleurs fort intéressés et ne masquaient pas leur curiosité. Je parvenais d’ailleurs enfin à capter les pensées braillardes du cabot. Elles commençaient même à masquer la puissance de celles de Sam. Le cabot ironisait sur le fait que je n’étais même pas capable de prendre le dessous sur mon frère. Il me trouvait faible et me taquinait déjà sur le fait que les nouveau-nés ne feraient qu’une bouchée de moi. Je restais volontairement sourd à ses moqueries car la meute n’avait pas besoin de connaître mon ressentiment. Ils connaissaient visiblement un peu trop celui de Jacob, du reste. Ce dernier ne cessait de se plaindre d’avoir perdu Bella et de me reprocher de la lui avoir volée.



Carlisle mit fin à notre combat, faute de vainqueur.



- Match nul, déclara Jasper à son tour. On continue.



Ce fut donc ensuite au tour du reste de ma famille et Emmett insista même pour repasser une nouvelle fois. Bella commençait à montrer des signes de fatigue, je sentais le poids de son corps se reposant contre le mien, comme si elle avait besoin de moi pour rester debout. Elle fermait même les yeux mais luttait pour rester éveillée.



- C’est bientôt terminé, lui murmurai-je.



Mon frère le confirma d’ailleurs aussi à la meute tout en ne parvenant pas à cacher son malaise.



- Nous recommencerons demain. N’hésitez pas à revenir, annonça-t-il.



- Bien. Nous serons là, répondis-je à la place de Sam.



Sam me demanda de proposer quelque chose à ma famille jugeant qu’il était important de reconnaître nos odeurs respectives. Je trouvais cette proposition judicieuse compte tenu des événements passés mais je savais à quel point leur odeur nous était difficile à supporter et surtout leur proximité pouvait mettre mal à l’aise certains des miens. Je pensais principalement à Jasper. J’étais cependant dans l’obligation de le leur proposer. Je soupirai redoutant la réaction de ma famille. Je caressais le bras de Bella pour lui faire comprendre que je devais m’éloigner un instant afin de parler à mon clan.



- La meute estime qu’il serait utile que nous nous familiarisions avec les odeurs des uns et des autres, histoire d’éviter des erreurs, dans le futur. Si nous pouvions ne pas bouger, ça leur faciliterait la tâche.



- Très certainement, acquiesça aussitôt mon père.



Les loups s’avancèrent vers nous. Eux non plus n’étaient pas réjouis de nous approcher d’aussi près mais leur chef avait parlé et ils devaient s’exécuter. Bella avait retrouvé ses esprits et semblait plus alerte. Je la regardais du coin de l’œil pour voir comment elle réagissait devant les loups et surtout si elle avait reconnu Jacob. Sam s’avança le premier suivi d’un loup gris plus fluet et petit que les autres …



Ils étaient tellement absorbés à se concentrer que toutes leurs pensées m’étaient enfin accessibles. C’est ainsi que je compris que ce loup gris n’était autre qu’une … louve. Je ne l’avais pas encore remarquée car elle ne s’était pas encore manifestée, plus en retrait que les autres comme si elle avait du mal à trouver sa place. Je masquais encore plus ma surprise lorsque je découvris ses origines et son histoire notamment avec Sam. Cette rencontre avec la conscience de la meute était très enrichissante.



Vint ensuite un grand loup au pelage brin, roux à l’allure nonchalante. Cette décontraction outrageuse était tellement opposée à la répugnance des autres qu’elle ne pouvait correspondre qu’à un seul loup … Jacob Black ! Tous mes membres se contractèrent aussitôt lorsque son regard lupin croisa celui de Bella. Comment allait-elle réagir, allait-elle le reconnaître ? Lui n’en doutait pas, apparemment.



Elle le dévisagea visiblement hésitante mais quelque peu fascinée aussi. Il ouvrit alors sa gueule, en n'y laissant retomber sa langue sur le côté. Cette ruse était destinée à faire rire Bella et à s'assurer qu'elle l'avait reconnu. Cela avait fonctionné. Il me toisa du regard afin de me faire comprendre que je ne devais pas intervenir. Il plia alors ses énormes pattes et baissa la tête pour être à la hauteur de ma bien-aimée.



- Jacob, souffla-t-elle heureuse.



Ce dernier émit un grondement en guise d'assentiment. Elle tendit une main tremblante afin de le caresser. Ses prunelles noires se fermèrent et la tête du cabot alla se coller sur la paume de Bella. Aussitôt d’étranges ronronnements se firent entendre. Il en faisait trop comme d'habitude. Je sentais la colère m'envahir mais je devais me maîtriser. Il savait d'ailleurs, que je ne tenterais rien afin de préserver la paix entre nos deux clans et mener à bien notre bataille face à l'armée de nouveau-nés. Il en profitait alors pour roucouler devant moi. Alors que je pestais contre son audace, il accentua encore plus mon mécontentement lorsque subitement il se mit à lécher le visage de Bella.



- Beurk ! Jacob ! C'est dégoutant ! hurla Bella en reculant.



Le pire de tout pour moi était que Bella jouait son jeu, sans le savoir. Je me sentais ridicule alors que toute ma famille assistait à cette scène totalement surréaliste. J'entendais les pensées d'Alice qui vociférait contre l'inconscience de Bella et lui reprochait la peine qu'elle m'infligeait. J'avais effectivement du mal à cacher ma déception. Jasper et Rosalie, quant à eux, trouvaient cela totalement répugnant.



Les loups, eux, Sam en tête, étaient mécontents de l'attitude de Jacob. Il ne devait pas s'afficher à ce point. Surtout avec une humain côtoyant les sangs froids.



Mais le cabot s'en moquait et riait de jouer avec Bella tel un misérable animal de compagnie. La meute recula doucement avant de disparaître, ne souhaitant plus attendre Jacob qui n'était pas décidé à les suivre. Toutefois, deux d'entre eux restèrent à la lisière de la forêt, s'inquiétant qu'il puisse arriver quelque chose à l'un des leurs.Je soupirai, exaspéré moi aussi que le loup en profite pour jouer les prolongations. Je m'approchai de Bella et lui pris la main en leur demandant à tous deux :



- Prête à partir ?



Le loup me questionna aussitôt :



« Vous avez déjà décidé de l'endroit où Bella allait se réfugier durant la bataille ? »



- Je n'ai pas encore tous les détails, lui répondis-je quelque peu agacé.



Il n'apprécia pas ma réponse et lâcha un grondement avant de reprendre.



« Laisse-la sur la réserve, elle y sera en sécurité. »



- Ce n'est pas aussi simple. Ne t'inquiète pas, je veillerai à sa sécurité, le rassurai-je.



- De quoi parlez-vous ? intervint Bella.



- De stratégie.



N'appréciant pas que Bella soit exclue de la conversation, il préférait reprendre sa forme humaine afin qu'elle puisse comprendre de quoi nous étions en train de parler. Il fila dans les bois puis revint aussitôt après le torse nu, seulement vêtu d'un bas de survêtement à moitié déchiré.



- OK, buveur de sang, reprit-il. Qu'y a t-il de si compliqué ?



- Je dois envisager toutes les éventualités, répondis-je. Et si l'un d'eux vous échappait ?



- Admettons … râla le cabot, dédaigneux. Dans ce cas, confie-la-nous. Collin et Brady resteront à la réserve, de toute façon. Elle ne risquera rien.



- Seriez-vous en train d'évoquer ma petite personne ? s'emporta Bella qui venait de comprendre que nous parlions d'elle depuis le début de notre conversation.



- Je veux juste savoir ce qu'il compte faire de toi pendant la bagarre ! se justifia aussitôt le cabot.



- Faire de moi ?



- Il est impossible que tu restes à Forks, Bella, expliquai-je calmement. Imagine qu'un de nos adversaires parvienne à filer.



- Charlie ! souffla-t-elle aussitôt, effrayée.



Une fois encore, elle s'inquiétait plus pour son père que pour elle même.



- Il sera chez Billy, la rassura le cabot. S'il le faut, mon père commettra un meurtre pour l'attirer à La Push. Ca n’ira sans doute pas jusqu'à là. Ca se passera samedi, hein ?. Il y a un match.



- Samedi ? s'écria-t-elle. Flûte ! Ton concert tombe à l'eau.



Elle ne prenait pas conscience de la gravité de la situation et s'inquiétait de ce stupide concert au lieu de sa propre vie.



- Pas grave, tu donneras les billets à quelqu'un d'autre.



- Angela et Ben ! rétorqua-t-elle aussitôt. Au moins, ces deux là ne seront pas en ville.



- Tu ne réussiras pas à évacuer tout le monde … lui murmurai-je. Nous te cacherons par précaution. Je te le répète, tout se passera bien. Ils ne seront pas assez nombreux pour nous occuper tous.



- Alors … intervint le cabot, impatient de connaître ma réponse. Que penses-tu de la confiner à la réserve ?



- Elle y est allée trop souvent, objectai-je enfin. Elle a laissé sa trace partout. D'après Alice, il n'y aura que de très jeunes vampires, mais ils ont été créés par quelqu'un de mûr et d'expérimenté. Le combat pourrait n'être qu'une diversion. Certes, Alice devinera si cette personne décide d'intervenir elle-même, sauf que nous aurons d'autres chats à fouetter à ce moment-là. Si ça se trouve, le ou la responsable compte là-dessous. Bella doit être difficile à dénicher. Je refuse de courir ce risque.



- Dans ce cas, planque là ici ! lança le cabot en se tournant vers la forêt derrière lui. Il y a des milliers de possibilités qui ne seraient qu'à quelques minutes de nous en cas de besoin.



- Non. Son arôme est trop fort et particulièrement identifiable, combiné au mien. Même si je la portais, nous laisserions une piste. L'odeur de notre clan est partout, certes, mais l'ajout du parfum de Bella attirerait leur attention. Nous ne sommes pas certains du chemin, qu'ils emprunteront, parce qu'ils n'en savent encore rien eux-mêmes. S'ils croisaient notre trace avant …



Je lâchai une grimace à cette idée et le loup fut de mon avis, pour une fois.



- Il y a bien une solution, maugréa le cabot.



Bella était épuisée, elle ne tenait plus sur ses jambes. Je la voyais se balancer d'avant en arrière sous l'effet de la fatigue. J'enlaçai sa taille afin de l'aider à se maintenir debout.



- Je te ramène, tu n'en peux plus. Et puis Charlie ne va pas tarder à se réveiller … dis-je en regardant le soleil poindre à l'horizon derrière nous.



- Une seconde … m'interrompit le cabot. Mon fumet à moi, vous répugne, non ?



Le cabot voulait tenter de leurrer les nouveau-nés en mêlant son odeur à celle de Bella afin de cacher sa trace.



- Bien imaginé ! admis-je. Oui, pourquoi pas ? Jasper ?



Mon frère arriva aussitôt, ma sœur sur ses talons. Le cabot se crispa à cause de notre supériorité numérique. Je lui demandai de tester son plan tout de suite même si je supportais assez mal l'idée qu'il puisse serrer Bella contre lui. Nous n'avions pas d'autre choix alors je fis comme si cela ne me faisait rien. Il tendit les bras vers Bella mais celle-ci se rebiffa. Il lui expliqua la raison de cette balade forcée mais elle n'était toujours pas d'accord.



- Laisse-le te porter, Bella, lui confirmai-je pour l'encourager.



Elle fronça les sourcils tout de même ce qui énerva le cabot.



- Cesse de faire l'enfant ! dit-il en levant les yeux au ciel tout en la prenant d'autorité dans ses bras.



- L'arôme de Bella est beaucoup trop puissant pour moi. Mieux vaut que tu essaies, toi, dis-je à mon frère.



Le loup se volatilisa avec Bella dans ses bras. Mon anxiété était à son comble d'une part car elle était seule avec lui et d'autre part car je redoutais que ce plan ne fonctionne pas. Jasper et Alice partirent à leur tour afin de retrouver leurs traces.



Le cabot revint rapidement et Bella se précipita pour venir me rejoindre. Jasper et Alice arrivèrent à leur tour et Bella les questionna sans attendre :



- Alors ?



- A condition que tu ne touches à rien, Bella, aucun vampire n'osera fourrer son nez sur cette piste … confirma mon frère écœuré.



- Succès garanti ! renchérit Alice.



- Cela m'a donné une idée ! s'exclama Jasper.



Mon frère avait déjà élaboré son plan de bataille grâce à cette découverte. Le cabot exaspéré de ne pas comprendre, demanda à Bella comment elle pouvait supporter de nous voir parler comme si elle n'était pas là. Je décidai donc pour une fois de leur expliquer le plan judicieux de mon frère.



- Nous allons semer des indices olfactifs, Bella. Les nouveau-nés sont des traqueurs, ton odeur les excitera, et ils viendront à l'endroit exact que nous aurons choisi pour les recevoir. Nous nous séparerons pour qu'ils nous attaquent sur deux fronts. La moitié dans la forêt, où les loups les attendront …



- Oui ! s'extasia le cabot en me coupant la parole.



Il partageait notre plaisir de flanquer une bonne raclée à cette armée grâce à l'ingénieux plan de mon frère. Mais ce dernier dérapa rapidement …et proposa quelque chose qu'il m’était impossible d'accepter.



« Et si nous utilisions Bella comme appât et qu'elle reste à nos côtés pendant la bataille, ils perdraient tous leurs moyens ! Victoire assurée ! »



- N'y compte pas ! le rabrouai-je sèchement.



- Oui, oui, je sais. Ce n'était rien qu'une idée en l'air … admit-il pour s'excuser.



Alice lui écrasa le pied pour avoir osé proposer une telle chose. Comment pouvait-il imaginé mettre la vie de Bella ainsi en danger. C'était bien trop risqué et il le savait.



- Hors de question ! décrétai-je définitivement.



- D'accord ! s'inclina-t-il déçu par mon intransigeance.



Toutefois, il comprenait ma réticence vu qu'il ne connaissait que trop bien mes réactions excessives dès qu'il s'agissait de la sécurité de Bella. Sa stratégie militaire avait pris le pas sur ce que je pouvais ressentir mais je ne lui en voulais pas d'avoir pensé à cela.



Il s'éloigna donc au bras de ma sœur afin de rejoindre le reste de ma famille. Jacob restait stoïque face à la stupéfiante réaction de mon frère. Il ne comprenait pas qu'il ait pu suggérer une telle chose alors que nous étions justement tous réunis dans le but de la sauver. Je me sentais obligé de le défendre pour que le cabot ne se fasse pas de fausses idées :



- Jasper envisage les choses d'un point de vue stratégique. Il examine toutes les options. C'est de la rigueur, pas de l'insensibilité.



Il resta toutefois sceptique et lâcha un grognement de consternation.



- J'amènerai Bella, ici, vendredi après-midi; repris-je. Afin d'y laisser la trace destinée à les attirer. Rejoins-nous, puis tu la porteras jusqu'à un endroit que je connais. Loin d'ici et facile à défendre, au cas où. Moi, je suivrai un autre chemin.



- Et après ? On l'abandonne là-bas avec un portable ? rétorqua le cabot acerbe.



- Tu as mieux à suggérer ?



- Oui ! « J'ai mieux qu'un portable. Un loup ! »



- Oh ! Encore félicitations, clébard ! m'exclamai-je stupéfait de son intérêt à nous aider.



- Nous avons tenté de persuader Seth de rester à la réserve avec les deux dernières recrues. Malheureusement, il est têtu. Alors, je vais lui confier la tâche de téléphone mobile, fanfaronna le cabot.



- Tant que Seth gardera sa forme de loup, il sera connecté à la meute. Il servira d'intermédiaire entre toi et nous. La distance ne pose de problème, Jacob ?



- Non.



Sur ce coup, le cabot m'avait épaté et il s'avérait être très utile. Sa proposition était une très bonne idée car ainsi Bella ne serait pas seule pendant que nous combattrons.



- Quand je pense qu'on en est réduit à faire confiance aux loups garous ! lâchai-je goguenard.



- Et nous ? Combattre aux côtés des vampires au lieu de les combattre !



- Il t'en restera quelques-uns quand même.



- C'est bien pour cela que nous avons accepté de jouer le jeu, s'exclama-t-il le sourire aux lèvres tout en courant vers la forêt.



La seconde qui suivit, il avait disparu. Nous avions réussi à trouver un terrain d'entente pour mener à bien notre bataille et surtout nous avions trouvé un moyen de protéger Bella. J'étais soulagé que tout commence à se mettre en place à l'approche de l'important combat qui nous attendait. Certes, j'avais du mal à imaginer Bella loin de moi durant cette terrible épreuve mais je ne ressentais aucune peur de la savoir loin de moi. Cela pouvait paraître surprenant pour un vampire mais j'étais convaincu qu'elle ne risquait rien sous la garde d'un loup garou. De toute manière, avais-je un autre choix ?






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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 19-06-10, 11:50 AM   #23

sanaafatine

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افتراضي






Ma pauvre Bella était exténuée, elle ne tenait plus sur ses jambes. Je la pris donc dans mes bras pour la ramener chez Charlie. Elle s'endormit rapidement. Elle ne se réveilla même pas lorsque je lui ôtai ses chaussures et sa veste pour la border dans son lit. Le jour se levait et Bella dormait à poings fermés. Son sommeil fut une fois encore très agité car elle revivait la difficile journée qui venait de s'écouler. Elle ne cessa pas de parler… La plupart du temps, ses paroles n'avaient aucun sens. Elle mentionnait fréquemment l'histoire d'une troisième épouse. Je ne savais pas où elle avait entendu parler de cela car même dans les incroyables pensées de la meute, je n'avais rien trouvé de tel.



Je savais que la rencontre de cette nuit, avec les loups l'avait troublée et elle s'inquiétait outre mesure pour eux mais pour nous aussi. Bella angoissait toujours trop mais comment lui en vouloir ? Elle ne maîtrisait rien et devait se sentir bien inutile, sans aucun pouvoir. Elle se sentait sans doute fautive d'être la raison de la création de cette armée alors qu'elle n'y était absolument pour rien. C'était moi, le fautif. J'avais été assez égoïste pour lui faire côtoyer mon monde plein de dangers. Par ma faute, elle avait failli être tuée par un redoutable traqueur, vidée de son sang par mon frère Jasper puis confrontée à une dangereuse dynastie de vampires qui avait exigé sa transformation.



Elle payait le prix fort pour m'aimer. Je ne la méritais pas. C'était un vrai cadeau qu'elle puisse avoir des sentiments si purs à mon égard. Je ne pouvais rêver plus belle chose dans mon existence que son amour. Plus que tout aujourd'hui, je désirais l'avoir à mes côtés pour toujours. Je n'allais plus pouvoir reculer l'échéance de ma demande en mariage. Il y avait bien trop de prétendants autour d'elle qui attendaient un faux pas de ma part pour prendre ma place… le cabot en tête ! Son amour pour Bella était sincère. Je l'avais lu au travers des pensées de la meute. Il n'abandonnerait pas, mais moi non plus ! Je ne supporterais jamais de la perdre alors c'était décidé, j'allais me déclarer très prochainement, dès que la situation le permettrait.



Le soleil inondait doucement la pièce et je ne me lassais pas de l'admirer sous cette douce clarté. Son bras gauche était replié près de son visage alors que son autre bras engoncé par son atèle était posé sur son ventre. Mes yeux se posèrent inéluctablement sur ce fameux bracelet. Hasard ou ironie… mais le petit loup en bois s'était réfugié près de ses lèvres comme s'il essayait de les embrasser. J'avais encore du mal à comprendre pourquoi elle avait accepté si facilement le cadeau du cabot alors qu'elle avait toujours refusé les miens. Mon habitude des choses un peu clinquantes ne lui plaisait sans doute pas. C'est pourquoi j'étais persuadé qu'elle adorerait la bague de ma mère vu qu'elle lui était destinée. Par contre, quel subterfuge allais-je pouvoir trouver pour l'amener à accepter un petit quelque chose pour compléter son bracelet ?



J'avais bien une idée et j'avais prévu de lui offrir un bijou unique qui me ressemblerait. Un objet précieux représentant, je l'espérais, ce que j'étais. Carlisle m'avait montré les autres bijoux que mes parents avaient rassemblés avant de mourir dans le but de me les laisser comme héritage au cas où ils ne survivraient pas. Je n'avais souhaité conserver que très peu de choses car pour la plupart je les avais offertes à mes sœurs et à Esmé. Seule la bague de ma mère avait de l'importance pour moi et puis un autre objet qui allait trouver très rapidement sa nouvelle place au poignet de Bella. Un objet qui avait été transmis à ma mère par sa mère avant elle. Un pendentif magnifique, étincelant et je voulais que Bella en hérite à son tour. Elle ne devait pas se douter de la valeur réelle de ce dernier car j'étais sûr qu'elle refuserait de le porter le jugeant trop beau pour elle.



Repenser à ma mère me rappelait l’inoubliable aventure sous la hutte. C’était d’ailleurs ces merveilleux souvenirs humains qui m’avaient permis de découvrir la signification de cette bague. Sans Carol, je n’en aurais jamais rien su car Carlisle, bien qu’ayant récupéré ces bijoux à la mort de ma mère, en ignorait toute leur histoire. C’était toute cette symbolique qui les rendait encore plus précieux à mes yeux.



Le bonheur indicible que j'avais pu ressentir en revoyant ma mère, en retrouvant mes souvenirs de ma vie humaine. J'avais conscience que tous ces évènements m'avaient rendu beaucoup plus humain et avaient ouvert définitivement mon cœur de pierre. J’étais enfin prêt à recevoir l'amour de Bella et à lui rendre au centuple. Je ne pensais pas pouvoir renfermer autant de sentiments si forts et profonds pour quelqu'un. J'avais fini par me convaincre qu'il me restait un semblant d'âme pour avoir le droit de vivre un tel amour.



Elle se réveilla une première fois comme si elle avait percé à jour ce que j'étais en train de mijoter. Elle bredouilla mon prénom. Sa main gauche flanquée de son mini copain loup vint serrer la mienne. Je la caressai pour l'aider à se rendormir. Elle ne s'était pas assez reposée. Elle replongea de plus belle dans ses songes mouvementés. Elle s'en prenait à Jasper maintenant et lui demandait ce qu'elle devait faire pour les aider. Elle ne voulait pas rester en retrait mais plutôt assister à notre combat.



Bella avait pris au sérieux la proposition de mon frère de se servir d'elle comme appât. Pourquoi faisait-elle tout ce qu'elle pouvait pour abréger sa vie, se mettre continuellement en danger ? Je ne me lassais jamais de la protéger mais j'aurais apprécié tout de même le fait qu'elle m'aide au lieu de me mettre trop souvent des bâtons dans les roues. Je devais m’attendre à une tentative d’incursion de sa part car je savais à présent qu’elle ne renoncerait pas à nous suivre.



Les heures s'étaient écoulées au son de la respiration de Bella tantôt calme tantôt agitée. Ce ne fut qu'au milieu de l'après-midi qu'elle s'étira puis bailla comme si elle était prête à se réveiller. Elle murmura mon prénom tout en cherchant ma main. Je frôlai doucement la sienne pour éviter de briser le loup en bois qui venait de chatouiller mes doigts. Cette idée était alléchante mais elle aurait peiné Bella donc je n'en fis rien.



- Es-tu réveillée pour de bon, cette fois ? lui murmurai-je.



- Oui. Pourquoi, il y a eu de fausses alertes ?



- Tu as été très agitée, tu as parlé toute la journée.



- Quoi ? Quelle heure est-il ?



- Tu as dormi longtemps. Tu méritais une grasse matinée.



Elle s'assit alors tout en grimaçant. Elle devait être à bout de forces après tant d'émotions et de fatigue.



- Tu as faim ? Tu veux que je t'apporte le petit déjeuner au lit ?



- Non, je m'en occupe. Il faut que je me dégourdisse les jambes.



Je lui pris la main pour l'accompagner jusqu'à la cuisine et m'assurer en même temps qu'elle ne tomberait pas à cause d'un vertige du à sa faim.



Alors qu'elle se préparait son petit déjeuner, elle se regarda brièvement dans le reflet du grille-pain.



- Beurk ! Je suis affreuse, s'exclama-t-elle.



- Nuit Blanche. Il aurait été préférable que tu restes tranquillement ici.



- Pour tout rater ? Merci bien ! Mets-toi dans le crâne que je ferai bientôt partie de la famille.



- C'est une perspective qui ne me déplait pas… dis-je en souriant, repensant à mes projets.



Alors qu'elle s'asseyait pour entamer son petit déjeuner, je vins m'installer à côté d'elle. Je ne voyais que ce bracelet qui lui caressait si joliment le poignet.



- Tu permets ? lui demandai-je en tendant la main vers ce minuscule loup de bois qui ne cessait de me narguer depuis la veille.



- Oui bien sûr.



Je tenais enfin mon rival en version miniature entre mes doigts. Le bois était délicat et soigneusement travaillé. Il y avait mis tout son cœur, le cabot. Je n'avais qu'une hâte, qu'une part de moi vienne compléter le tableau. Mon bijou serait du plus bel effet en opposition au côté enfantin de ce petit loup de bois.



- Jacob Black peut t'offrir des cadeaux, lui, lâchai-je après mon inspection minutieuse du bracelet.



- Tu m'as déjà offert des cadeaux. J'aime ceux que l'on fabrique soi-même.



- Et les machins d'occasion, les objets de récupération, sont-ils acceptables ? lui demandai-je en minimisant volontairement la valeur des bijoux qui je lui prédestinais.



- Comment ça ?



- Comptes-tu porter ce bracelet longtemps ?



Elle haussa les épaules mais je devais en déduire qu’elle ne comptait pas l’enlever tout de suite. Elle appréciait ce cadeau apparemment. J’allais devoir bel et bien composer avec.



- Tu ne voudrais pas vexer ton ami … lui soufflai-je à sa place.



- Oui, j’imagine.



- Dans ce cas, ne serait-il pas juste que je sois moi aussi représenté ? lui demandai-je tout en lui caressant les veines de son poignet.



- De quelle manière ?



- Avec un pendentif, quelque chose qui me rappellerait à ton bon souvenir.



- Tu ne quittes jamais mes pensées. Je n’ai pas besoin d’une piqûre de rappel, lâcha-t-elle.



Elle ne semblait pas particulièrement enchantée à l’idée que je vienne me greffer sur le cadeau de son ami. J’étais un peu déçu qu’elle fasse tant d’histoires dès qu’il s’agissait que je lui offre quelque chose. J’insistai tout de même me doutant qu’elle ne refuserait pas ma demande afin de ne pas me peiner.



- Si je te donnais quelque chose, le porterais-tu ?



- Un objet de récupération ?



- Oui, quelque chose que j’ai depuis pas mal de temps, confirmai-je avec un large sourire.



- S’il n’y a que cela pour te faire plaisir … murmura-t-elle.



- Tu n’as donc pas noté combien c’est injuste ? lâchai-je, tout à coup vexé qu’elle ne prenne pas plus à cœur l’idée d’avoir un cadeau de moi. Moi, si.



- Qu’est-ce qui est injuste ?



- Tout le monde a le droit de t’offrir des trucs, sauf moi. J’aurais adoré marquer ton diplôme avec un quelque chose ; je m’en suis abstenu parce que je savais que tu le prendrais plus mal que de la part d’un autre. Il y a deux poids deux mesures. Tu m’expliques ?



- Ce n’est pas bien compliqué. Tu comptes plus que quiconque, pour moi. Et tu m’as déjà donné ta personne. C’est plus que je ne mérite, et tout ce que tu rajoutes renforce le déséquilibre qui nous sépare.



- Cette façon de me considérer est d’un ridicule consommé, m’agaçai-je à moitié.



Alors qu’elle continuait à déjeuner tranquillement, mon portable se mit à sonner. Après avoir rapidement vérifié le numéro qui s’affichait, je décrochai :



- Oui, Alice ? m’exclamai-je.



« Excuse moi de te déranger mais j’ai eu une vision ce matin et elle concernait les nouveau-nés mais pas seulement. Il y a donc une bonne nouvelle mais aussi une mauvaise. … Ok, je commence par la bonne, l’armée ne s’élève plus qu’à dix-neuf combattants, deux ont été éliminés la nuit dernière. Quand à la mauvaise, elle concerne Bella … Elle ne va en faire qu’à sa tête et va vouloir nous rejoindre lors du combat. »



Je soupirai comprenant que les divagations nocturnes de Bella reflétaient bien une part de ses pensées.



« Si on la laisse faire, elle va se perdre dans la forêt en tentant de nous rejoindre. On ne peut pas prendre ce risque, il faut que l’on trouve une solution »



- J’avais plus ou moins deviné … répondis-je tout en jetant un coup d’œil réprobateur à Bella. Elle en a parlé dans son sommeil.



Elle se mit aussitôt à rougir, visiblement confuse de ne pas savoir ce qu'elle avait raconté.



« Je te laisse régler cela mais ne la laisse pas prendre de risques inutiles. Il faut qu'elle nous fasse confiance … on va la protéger. »



- Je m'en occupe ! promis-je à ma sœur avant de raccrocher.



Après avoir rangé mon téléphone dans ma poche de manteau, je me tournai vers Bella, mécontent que mes soupçons soient fondés. Je la regardais fixement tout en la questionnant :



- Aurais-tu quelque chose de particulier à me confier ?



Elle réfléchit alors longuement, en faisant la moue. Elle fuyait mon regard, mal à l'aise que je puisse connaître ce qu'elle souhaitait. Je patientais espérant qu'elle se livrerait sans retenue.



- L'idée de Jasper me plaît bien, avoua-t-elle enfin.



Je ne pus retenir un grognement à cette idée même si je m'y étais préparé.



- J'ai envie d'aider. J'en ai besoin.



- T'exposer ne rendra service à personne.



- Ce n'est pas l'avis de ton frère, qui est un expert en la matière.



Je la fusillai du regard, irrité par sa remarque.



- Tu ne réussiras pas à m'éloigner, insista-t-elle. Je refuse de me cacher pendant que vous autres vous mettez en danger pour moi.



Comme je le craignais, elle se sentait fautive. Ma colère s'estompa aussitôt, je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle ne savait pas où était sa place et semblait penser qu'elle devait être à nos côtés. Je décidai alors de lui confier une partie de la vision de ma sœur :



- Alice ne t'a pas vue avec nous mais perdue dans les bois. Tu n'arriveras pas à nous localiser, juste à m'inquiéter davantage quand il faudra que je parte en quête de toi.



- Elle a négligé Seth Clearwater ! me rétorqua-t-elle en faisant mine de garder son calme. Je savais que ce n'était pas le cas car je percevais les rapides battements de son coeur. Sinon, elle n'aurait rien vu. Or, il souhaite autant que moi assister aux opérations. Je ne devrais pas avoir beaucoup de mal à le persuader de me montrer le chemin.



Sa remarque fit ressurgir ma colère. Je respirais profondément afin de retrouver mon calme. La seule réplique minable que je pus trouver en guise de réponse c'était une stupide menace :



- Voilà qui aurait pu marcher si tu n'avais rien dit. Maintenant je vais juste demander à Sam de donner certains ordres. Seth sera bien forcé d'y obéir.



- Pourquoi Sam t'écouterait-il ? riadminhelpa-t-elle en souriant. Surtout si je lui explique qu'il m'est nécessaire d'être là-bas. Je suis certaine qu'il préférera me rendre service plutôt qu'à toi.



- Tu as peut-être raison. Auquel cas, je m'adresserai à Jacob, la narguai-je volontairement à mon tour. Je savais que ma remarque la dérouterait. Elle ne connaissait pas encore l'influence qu'avait Jacob sur la meute. Moi si, pour avoir eu accès à leur passionnant esprit collectif.



- Et alors ?



- Il est le second de Sam. Tu l'ignorais ? Ses commandements sont également indiscutables, lâchai-je dans un sourire victorieux.



J'étais convaincu qu'elle ne tenterait plus rien maintenant, du moins sans m'en parler. Le soulagement qui m'emplissait me donnait envie d'apaiser sa fureur qu'elle ne parvenait plus à dissimuler à présent. Je voulais lui raconter tout ce que j'avais découvert sur les loups garous. C'était si étonnant que je savais que cela lui plairait.



- Cette nuit, j'ai eu l'occasion de déchiffrer l'état d'esprit de la meute. Fascinant. Encore mieux qu'un feuilleton. Je ne me doutais pas que la dynamique régissant un aussi vaste groupe était à ce point complexe. La façon dont un individu se confronte à la psyché générale est tout bonnement passionnante.



Elle ne semblait pas décider à m'écouter à en juger le regard assassin qu'elle m'assena. Je décidai tout de même de continuer mes explications espérant que cela l'aiderait à s'apaiser.



- Jacob conserve bien des secrets, ajoutai-je volontairement avec un grand sourire.



Elle ne releva pas tout de même. Elle restait furieuse. Je continuais à attiser sa curiosité espérant qu'elle me parlerait.



- As-tu remarqué le loup gris, le plus petit ?



Elle hocha le menton en guise de réponse. C'était déjà un début.



- Ils prennent leurs légendes avec un sérieux déconcertant. Rien ne les préparait à cela, toutefois.



- D'accord, je craque ! lâcha-t-elle enfin. J'avais gagné. Ne les préparait à quoi ? reprit-elle curieuse dans savoir plus.



- Ils ont toujours accepté comme un fait établi que seuls les descendants mâles du loup originel avaient le pouvoir de se transformer.



- Or, quelqu'un a récemment muté pour qui ce n'était pas le cas ?



- Si,si. Elle est bien une descendante directe.



- Elle ?



- Oui. Elle s'appelle Leah Clearwater.



- Leah est un loup garou ! s'exclama-t-elle fascinée. Sa curiosité avait bien repris le dessus. Depuis combien de temps ? Pourquoi Jacob ne m'en a-t-il rien dit ?



- Il est des détails qu'il n'avait pas le droit de partager, leur nombre, par exemple. Lorsque Sam donne un ordre, la meute ne peut l'ignorer. Jacob a toujours pris grand soin de penser à autre chose quand il se retrouvait près de moi. Mais malheureusement, depuis la nuit dernière, ils n'ont plus de secrets pour moi.



- Je n'en reviens pas ! Leah Clearwater !



Après un court silence, elle chuchota :



- La malheureuse !



Comment pouvait-elle la plaindre après tout ce qu'elle faisait subir à la meute et plus particulièrement à Sam ?



- Elle leur rend l'existence très pénible … grondai-je. Je ne suis pas sûr qu'elle mérite ta sympathie.



- Dans quel sens ?



- Il leur est déjà assez dur de devoir partager leurs secrets intimes. La règle tacite est de coopérer, de se faciliter la tâche. Quand un membre du clan s'amuse de façon malsaine avec ça, tout le monde en pâtit.



- Elle a de bonnes excuses ! la défendit-elle.



- Je suis au courant. Cette imprégnation compulsive est l'une des choses les plus étranges à laquelle il m'ait été donné d'assister, et j'en ai pourtant vues, au cours de ma vie, des bizarreries. Le lien unissant Sam à Emily, ou plutôt Emily à Sam, est indescriptible. Lui n'a vraiment pas le choix. Cela me rappelle Le Songe d'une nuit d'été, l'atmosphère chaotique créée par les sortilèges amoureux que lancent les fées … C'est magique. Presque aussi fort que ce que je ressens envers toi.



- Pourquoi parles-tu de jeu malsain ?



- Elle ne cesse d'évoquer des évènements désagréables. Comme avec Embry, par exemple …



Je distillais mes informations au compte-gouttes pour m'assurer que j'étais parvenu à la faire changer de conversation et puis la meute était si fascinante. Leurs coutumes et leurs histoires étaient si différentes de tout ce que j'avais pu connaître jusqu'à présent.



- Qu'est-il arrivé à Embry ? s'étonna-t-elle.



- Sa mère est venue sur la réserve Makah il y a dix-sept ans, enceinte de lui. Ce n'est pas une Quileute. Tout le monde croyait qu'elle avait laissé le père derrière elle. Or, voilà que le fiston se transforme.



- Et alors ?



- Alors les paris sur l'identité du géniteur se portent sur le vieux Quil Alteara, Joshua Uley ou Billy Black, lesquels étaient tous mariés à l'époque.



- Non ! s'exclama-t-elle une nouvelle fois, toute aussi surprise que moi de tous les secrets que recelaient les Quileute.



- Du coup, repris-je, Sam, Jacob et Quil se demandent lequel d'entre eux a un demi-frère. Tous préfèrent s'imaginer que c'est Sam, dans la mesure où son père n'a pas assuré. Le doute subsiste, toutefois. Jacob n'ose pas aborder la question avec Billy.



- Comment as-tu réussi à en apprendre autant en une seule nuit ?



- L'esprit de la meute est hypnotisant. Tant de pensées, à la fois séparées et unies ! Sacrée lecture !



J'étais juste un peu déçu de ne pas y avoir eu accès plus longtemps encore. Je ne connaissais pas autant de secrets que je le laissais paraître. Quelques zones d’ombres telles que cette fameuse troisième épouse me faisaient défaut et j'en étais frustré. Avoir accès à leurs secrets les plus enfouis m'avait galvanisé et je n'en étais pas encore rassasié et puis ainsi je pouvais être au même niveau d'informations que le cabot.



- Les loups sont effectivement passionnants ! confirma-t-elle rieuse. Presque autant que toi lorsque tu essaies de me détourner de mon but …



Soudainement mon apparente gaieté se dissipa. Je ne l'avais pas dupé aussi facilement que je l'avais pensé.



- Il est indispensable que je sois avec vous, Edward ! insista-t-elle de nouveau.



- Non ! rétorquai-je une nouvelle fois, décidé.



Elle détourna son regard et me lança d'une voix dure :



- Très bien. Dans ce cas … j'ai vécu la folie une fois, je connais mes limites. Je ne supporterais pas que tu m'abandonnes de nouveau.



Elle fuyait mon regard, consciente qu'elle allait volontairement me blesser. Oui, j'étais meurtri, mais je parvenais à comprendre son angoisse car je la partageais à chaque instant. Il m'était intolérable de l'imaginer loin de moi. Néanmoins, me rappeler cet épisode douloureux devait avoir une signification particulière.



Je commençais à comprendre que ce n'était pas seulement pour ma famille qu'elle s'inquiétait ou pour les loups mais plus particulièrement pour moi.



S'attendant sans doute à ce que je sois déçu, elle fixait la nappe devant elle. Au lieu de cela, je l'enlaçai doucement dans mes bras de pierre pour la rassurer. Je caressai délicatement ses joues puis ses bras tout en lui murmurant :



- Cela n'ira pas jusque-là, Bella. Nous réglerons la situation rapidement.



- Ignorer si tu en reviendras ou non est intolérable, ce n'est pas une question de rapidité.



- Ce sera facile. Tes peurs sont infondées.



- Ah oui ?



- Je te le jure.



- Tout le monde s'en sortira ?



- Oui, lui confirmai-je une nouvelle fois.



- Donc, je n'ai pas besoin d'être présente ?



- Non. Alice vient de m'annoncer qu'ils ne sont plus que dix-neuf. Nous les battrons en un clin d'œil.



- Parfait. Si je ne m'abuse, tu as même affirmé que certains parmi vous n'auraient rien à faire, sinon regarder. Tu le pensais vraiment ?



- Oui.



- Donc, tu pourrais ne pas y participer ? me demanda-t-elle tout naturellement en me regardant de nouveau comme pour mieux déchiffrer ma réaction.



Étonnamment, je ne fus pas réellement surpris par cette question. D'une certaine manière, tous ses rêves agités de la nuit tournaient autour de cette requête… Elle voulait que je reste auprès d'elle.



- Pour résumer, reprit-elle, il n'y a que deux possibilités. Soit c'est plus dangereux que tu ne veux bien me l'avouer, auquel cas j'estime que je devrais être sur place, pour aider dans la mesure de mes faibles moyens, soit ce sera si facile qu'ils se passeront de toi. Qu'en penses-tu ?



Comme il était tout à fait exclu qu'elle participe au combat, il ne me restait que la possibilité de rester à ses côtés. Il m'était difficile d'imaginer le combat sans moi mais nous étions si confiants… et puis les loups étaient si forts et pressés d'en découdre que je savais que ma présence n'était peut-être pas aussi vitale que je ne le pensais. Elle s'inquiétait effectivement pour moi et me voulait près d'elle pour affronter ce pénible moment.



- Es-tu en train de me demander de les laisser se battre seuls ? lui demandai-je calmement pour être sûr d'avoir bien compris ce qu'elle désirait.



- Oui. Ou de m'autoriser à t'accompagner sur le champ de bataille. L'essentiel est que nous soyons ensemble.



Je respirai profondément le temps d'une courte réflexion afin de savoir comment j'allais m'organiser car ma décision était déjà prise. Elle avait besoin de moi, ma vie lui était dévouée alors je resterais auprès d'elle et Jasper allait s'assurer que cela ne causerait aucun dommage dans notre défense.



Je plaquai alors mes mains froides sur ses joues pour l'obliger à me regarder afin qu'elle ne puisse plus fuir mon regard. Je plongeai mes yeux dans les siens pour qu'elle sache que je ne lui en voulais pas de me dire ce qu'elle ressentait. C’était une marque de la confiance qu'elle mettait en moi. Cette même confiance que j'avais tant redoutée qu'elle ait perdu à mon égard à cause de mon stupide départ et des redoutables conséquences qui en avaient découlé.



Je plissai les paupières afin de retenir le flot d'émotions qui me submergeait. J'avais la preuve qu'elle m'aimait et ce, plus que tout. Il aurait été d'autant plus déraisonnable de la décevoir. J'avais envie de lui crier mon amour à l'instant même mais ce n'était sûrement pas le bon moment. J'étais partagé entre deux sentiments : un indicible bonheur et une pointe d'inquiétude du fait de délaisser les miens face à cette armée. J'étais convaincu qu'elle était prête à devenir ma femme…



Passée cette joie insondable, je réalisai que je devais retrouver mon frère au plus vite mais il m'était exclu de laisser Bella seule. Mon adorable sœur allait sûrement accepter de m'aider une nouvelle fois pour assurer sa sécurité.



- Alice ? soufflai-je. Aurais-tu la gentillesse de venir surveiller Bella un moment, s'il te plaît? Il faut que je m'entretienne avec Jasper.



- Très bien, je le préviens que ses plans vont devoir changer. J'arrive tout de suite.



J'eus à peine raccroché mon téléphone que Bella me demanda aussitôt :



- Que vas-tu dire à ton frère ?



- Je vais discuter de ma … non participation à l'affaire, lâchai-je en tentant de minimiser ma déception.



- Je suis désolée, murmura-t-elle face à ma réaction mais je sentais combien elle était soulagée car son cœur retrouvait une allure plus sereine.



- Ne t'excuse pas. Et n'aie jamais peur de me confier ce que tu ressens, Bella. Si cela t'est indispensable … tu es ma priorité.



- Je ne veux pas que tu le prennes comme un choix entre moi et les tiens.



- J'avais compris. Tu m'as proposé une alternative qui t'était nécessaire, j'ai opté pour la solution qui m'était indispensable. C'est ce qu'on appelle un compromis, sans doute.



- Merci, chuchota-t-elle en appuyant sa tête contre mon torse.



- De rien, murmurai-je à mon tour après lui avoir déposé un doux baiser sur le front.



J'étais soulagé d'avoir trouvé une solution. Je n'aurais jamais supporté qu'il arrive quoique ce soit à Bella si elle avait tenté quelque chose pour me rejoindre durant la bataille. Ce qu'elle aurait fait à n'en pas douter si je n'avais pas accepté de renoncer à ce combat. Certes j'étais contrarié de ne pas participer à la bagarre mais d'un autre côté j'allais pouvoir m'assurer moi-même de la sécurité de Bella au cas où un nouveau né devait échapper à la meute. Nous allions être ensemble et c'était tout ce qui comptait pour elle … comme pour moi.



Il restait toujours quelque chose qui me tracassait. Je ne connaissais toujours pas la signification de la légende concernant une troisième épouse. Cette histoire que Bella avait plusieurs fois mentionnée durant ses rêves. Cela devait avoir une importance particulière pour elle sinon elle n'en aurait pas parlée en dormant et surtout elle ne me l'aurait pas cachée. Elle semblait ne pas vouloir que je la connaisse. Je devais en avoir le cœur net au cas où elle tenterait quelque chose :



- Qui est la troisième épouse ? lui demandai-je afin de rompre le long silence qui s'était instauré.



- Pardon ? demanda-t-elle surprise.



- Tu l'as mentionnée, cette nuit. Je n'ai pas compris grand chose.



- Ah oui … marmonna-t-elle étonnamment mal à l'aise. Ce n'est qu'une des histoires qu'on a racontées autour du feu de camp. Elle a dû me marquer.



Je me reculai quelque peu afin d'essayer de deviner ce qui la gênait à ce point, comme si elle voulait me cacher quelque chose. Etrange… J'allais le lui faire remarquer mais ma sœur arriva à ce moment là. Elle s'exclama aussitôt, l'air boudeur :



- Tu vas tout rater …



- Bonjour, marmonnai-je à son intention avant de soulever le menton de Bella afin de l'embrasser. Je serai de retour ce soir, précisai-je. Le temps de réarranger les choses.



- D'accord, acquiesça-t-elle.



- C'est inutile, intervint Alice. Je leur ai déjà annoncé. Emmett est ravi.



- Cela ne me surprend pas … soupirai-je en souriant à moitié tout en quittant la pièce.



Je m'imaginais mon frère se gargarisant de pouvoir liquider plus de nouveau-nés grâce à mon désistement.



Je me préparais donc à tout réorganiser et à planifier différemment le peu de jours qui nous séparaient de la bataille. Plus besoin de m'entraîner ni même de chasser. Ma seule préoccupation allait être la sécurité de Bella. Je savais déjà que les heures à venir allaient être sûrement inoubliables. J'étais décidé à tout mettre en œuvre pour cela.





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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 19-06-10, 11:53 AM   #24

sanaafatine

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? العضوٌ??? » 106902
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افتراضي





Toutefois avant de partir j’avais pu capter ce que ma sœur m'avait glissé par la pensée. Elle allait s'assurer que Bella pourrait être chez nous le lendemain soir. Elle avait déjà échafaudé un plan pour moi sachant déjà que je ne participerais pas au combat. Elle me laissait carte blanche quant à l'organisation de ma soirée … Alice connaissait mes intentions et devait même déjà se douter de la manière dont j'allais m'y prendre. Je ne pouvais décidément rien lui cacher

En courant à pleine vitesse dans la forêt, je songeais déjà à la soirée du lendemain mais pour qu'elle soit parfaite, il me manquait quelque chose d'essentiel … ma bague. Carlisle l'avait encore en sa possession. Par peur ou superstition, je n'avais pas souhaité la récupérer à mon retour de Volterra. Je savais que Bella avait besoin de temps et ma manière de lui en laisser était de conserver cette bague dans ce lieu que j'appelais secrètement ma boite de Pandore. J'avais peur qu'en la retirant de son écrin dans lequel elle était jalousement gardée depuis une centaine d'années, de nouveaux malheurs ne s'abattent sur Bella ou sur notre amour.



J'avais été si déstabilisé et perdu après mon retour de Volterra, si inquiet que Bella ne me pardonne jamais, qu'elle ne me quitte pour le cabot que j'avais douté de son amour. J'avais eu tort une fois encore de la sous-estimer, je ne la méritais pas …



Tout était différent à présent. J'avais enfin pris conscience que notre amour était plus fort que tous les malheurs du monde. Notre union était une évidence et je voulais que Bella soit mienne. Quel pire malheur pourrions-nous affronter qu'une armée de nouveau-nés ? Elle ne parviendrait pas à nous atteindre alors aucune autre menace ne le pourrait. J'étais prêt à ouvrir la boite de Pandore, convaincu qu'unis, nous serions invincibles.



J'avais l'impression d'avoir des ailes et je ne réalisais pas encore le cap que j'étais prêt à franchir. Ce mariage avait une réelle importance pour moi contrairement à Bella. J'espérais réussir à lui faire partager tout ce que cela représentait pour moi. J'avais eu tant d'années pour y réfléchir sans jamais être sûr de profiter de cette magie qu'est la parfaite union de deux êtres.



J'arrivai donc à la maison où Jasper m'attendait dans la vaste salle à manger, les bras croisés sur le torse. Il était partagé entre mécontentement et angoisse. Je pris le devant de ses reproches :



- Jazz, ne m'en veut pas, s'il te plaît !



Il me dévisagea surpris. Il ne m'en voulait pas, il était juste embêté de devoir modifier ses plans aussi proche de la bataille.



- Je sais que mon désistement accentue un peu plus notre infériorité numérique … repris-je, mais la meute m'a fait une telle impression que je ne peux pas imaginer que mon absence puisse remettre en cause notre victoire.



- Bien sûr que ta présence n'est pas obligatoire mais j'aurais préféré avoir toutes les chances de notre côté. On ne sait pas vraiment si l'on peut entièrement faire confiance aux loups-garous … me répondit-il pensif.



- Ils ne nous laisseront pas tomber. Détruire des vampires est leur seule raison d'exister sur cette terre alors ils ne peuvent pas se défiler. Ne t'inquiète pas de leur loyauté. Ils nous détestent, certes, mais ils n'ont qu'une parole et se battront à nos côtés, le rassurai-je après avoir parcouru ses pensées dans lesquelles seuls les six membres de notre famille affrontaient l'armée. Il craignait vraiment que la meute ne nous abandonne ce qui expliquait son angoisse.



- Soit ! Si tu le dis, je te fais confiance. Tu as eu accès à leurs pensées, je pense donc que tu les connais bien mieux que nous… m'affirma-t-il en retrouvant un peu d'aplomb. Notre plan restera le même, excepté que tu resteras auprès de Bella pour la protéger avec un de leur loup-garou. Vous pourrez ainsi contrer une éventuelle attaque si l'un ou plusieurs nouveau-nés réussissaient à passer entre les mailles du filet Quileute ou du nôtre.



- J'aurais vraiment aimé être à vos côtés mais comprends-moi, Bella est si fragile que je ne peux pas me résoudre à la laisser seule à un moment pareil, surtout si l'armée est venue pour elle. C'est trop risqué, je dois être auprès d'elle.



- Tu n'as pas besoin de te justifier, tu rates juste une belle bagarre !! sourit-il ensuite en me tapant sur l'épaule. Une dose de bien-être m’envahit aussitôt me prouvant qu’il disait vrai.



Il continua ensuite à m'expliquer ce qu'il prévoyait pour finaliser leur préparation comme par exemple ce qu'il comptait apprendre aux Quileute le soir même ou leur ultime chasse du lendemain soir … raison pour laquelle Alice allait s'assurer que Bella puisse venir chez nous. Nous allions être enfin seuls et j'avais l'intention d'en profiter si Bella l'acceptait. Mon frère me rappela aussi que malgré tout, ma présence du soir était nécessaire pour l'entrainement avec les loups-garous. Je restais leur seul et unique interprète. Je lui confirmai que je n'avais pas oublié et que mon désistement pour le combat ne remettait pas en cause mon implication pour la réussite de notre coopération avec les Quileute.



Ce premier point résolu, je me dirigeai rapidement vers le bureau de Carlisle. Rien ne m'obligeait à aller le voir le jour même, mais mon impatience l'importait sur le reste. Il était installé face à sa table en acajou, en train de lire un de ses innombrables livres. Je m'avançai doucement vers lui, me demandant comment aborder le sujet. Il devina ma gêne après avoir plongé ses yeux dans les miens.



- Et bien Edward, je crois que le moment est venu pour moi de te redonner ton dû. Alice m'a glissé discrètement que tu t'apprêtais à faire ta demande à Bella, dit-il en ouvrant son tiroir de bureau. Il en tira doucement un petit écrin noir … ma boite de Pandore.



Aussi étrange que cela puisse paraître, si j'avais encore eu un cœur, je crois qu'il aurait battu la chamade tellement j’étais excité à l’idée d’offrir cette bague à Bella. Moi qui pensais ne jamais pouvoir la lui mettre au doigt, je ne réalisais pas encore qu'elle l'aurait peut-être tout prochainement et pour toujours…



Carlisle s’approcha de moi et me tendit l’écrin. Je fus incapable d’émettre le moindre son, la gorge nouée par l’émotion. Je voyais défiler devant mes yeux le jour de ma naissance, le petit nourrisson que j’étais dans les bras aimants de ma mère près de mon père, le regard pétillant d’amour pour nous deux. Je pouvais parfaitement distinguer la bague qui brillait de mille feux au doigt de ma mère…



J’ouvris donc l’écrin pour voir de mes propres yeux, cette merveille. Le fin anneau d’or était délicat, surmonté de magnifiques petits diamants tout aussi scintillants qu’une centaine d’années plus tôt. J’espérais sincèrement qu’elle puisse plaire autant à Bella qu’elle m’éblouissait. Je refermai délicatement l’écrin et l’encerclai amoureusement dans ma main. Je repris mes esprits afin de remercier Carlisle d’avoir su conserver précieusement cet incroyable héritage.



- Je n’imaginais pas lui offrir une autre bague que celle-là … bredouillai-je enfin.



- Elle est magnifique, tu as raison et Bella sera s’en montrer digne. C’est définitivement la femme qu’il te faut. Je suis très heureux pour toi, Edward, murmura-t-il à son tour avant de reprendre. Je comprends aussi que tu veuilles la protéger en décidant de rester à ses côtés durant la bataille. C’est plus prudent. Ne te reproche rien, nous comprenons et nous sortirons vainqueurs de ce combat.



- Je te remercie d’approuver ma décision. C’est important pour moi.



- Tâche de prendre bien soin d’elle car nous aurons prochainement un mariage à célébrer et une rentrée à préparer à Dartmouth !! s’exclama-t-il heureux en me serrant dans ses bras.



Après notre brève étreinte, je fis un rapide passage par ma chambre pour y déposer mon précieux bijou qui trouva naturellement sa place au côté de celui que je destinais au bracelet de Bella. J'étais sur un nuage, heureux comme un gamin.



Je retournai ensuite chez ma bien-aimée, soulagé d'un poids et pressé d'être au lendemain. Je revins à la fin de la conversation entre ma sœur, Charlie et Bella. Elles étaient censées aller toutes les deux à Olympia durant le week-end, pour faire les boutiques mais aussi pour faire découvrir la ville à Bella. Enfin, c'était ce qu'elle devait croire car il en serait tout autrement …



Quand à moi, je devais rejoindre Carlisle et le reste de ma famille pour notre traditionnelle randonnée de fin d'année scolaire. Amusant… surtout lorsque Charlie me souhaita ses vœux de bonne randonnée. Il tiqua tout de même trouvant notre goût pour les balades pédestres un peu exagéré surtout au vu du temps qui était annoncé pour cette fin de semaine. Il voulait y croire cependant et faisait réellement confiance à ma sœur pour se convaincre que nous ne lui cachions rien.



Alice et moi firent rapidement mine de nous en aller. Alors que ma sœur rentrait à la maison, je me faufilai par la fenêtre de Bella. Je m'allongeai sur son lit pour l'attendre. Bella ne tarda pas à prendre congé de son père qui s'étonna qu'elle soit encore fatiguée. Il marmonna quelques phrases comme quoi à l'avenir, elle devrait peut-être éviter les fêtes si elle avait autant de mal à récupérer. Il finit tout de même par la laisser aller se coucher. Elle vint alors s'allonger près de moi pour se lover dans mes bras.



- A quelle heure est programmé le rendez-vous avec les loups ? me demanda-t-elle.



- Dans une heure.



- Tant mieux. Jacob et ses amis ont besoin de sommeil.



- Pas autant que toi, lâchai-je en lui caressant la joue du bout des doigts…



Elle se redressa un peu afin de pouvoir me regarder.



- Alice t'a-t-elle informé qu'elle m'enlevait de nouveau ? me demanda-t-elle comme pour changer de sujet.



- Ce n'est pas exact … rigolai-je, heureux qu'elle ne se soit douter de rien.



Elle me regarda plus intensément cette fois, visiblement étonnée. Je devais lui expliquer la raison de mon hilarité tout en espérant qu'elle partagerait ma joie.



- Je suis le seul à avoir le droit de te prendre en otage, lui précisai-je. Alice ira chasser avec les autres. Moi, je n'en ai plus besoin.



- C'est toi qui me garderas ?



Je hochai la tête en guise de réponse ne sachant pas encore si elle était heureuse de cette nouvelle. Un long silence s'installa et cela m'inquiétait quelque peu car je m’étais imaginé une autre réaction de sa part. Je pensais qu'elle aurait été aussi enjouée que moi. Je devais en avoir le cœur net.



- Ça te va ?



- Bien sûr. Sauf que …



- Oui ? m'inquiétai-je un peu plus face à son hésitation.



- Je regrette que ta sœur n'ait pas raconté à mon père que vous partiez ce soir !



Je m'esclaffai aussitôt, soulagé et heureux qu'elle puisse apprécier cette perspective autant que moi.



Nous filâmes ensuite comme la veille vers notre camp d'entrainement. Jasper et Emmett étaient déjà en train de s’'échauffer et leurs craintes envers les loups semblaient s'être quelque peu estompées. En effet, ils parvenaient à rire alors qu'ils étaient cernés et épiés par trois loups-garous, le cabot et deux de ses acolytes. Nos relations ne seraient jamais de la franche camaraderie mais nous parvenions à nous supporter et c'était le plus important.



Alice et Rosalie étaient couchées sur le sol à les regarder alors que Carlisle et Esmé s'étaient isolés. Tous avaient retrouvé la sérénité qui leur était coutumière. Savoir que l'armée de nouveau-nés rétrécissait d'heure en heure et que la meute était une impressionnante alliée avait redonné à chacun le plaisir de profiter de chaque instant et d'oublier toute trace d'anxiété. Même ma récente non participation au combat, n'avait déplu à personne.



- Où est le reste de la meute ? me demanda Bella.



- Inutile que tout le monde soit là. Un seul suffirait, d'ailleurs, mais Sam n'a pas eu assez confiance en nous pour n'envoyer que Jacob, bien que ce dernier l'ait proposé. Il est donc venu avec Quil et Embry, ses … ailiers en quelque sorte.



- Lui vous fait confiance.



- Juste assez pour se douter que nous ne le tuerons pas. Ça s'arrête là.



- As-tu l'intention de participer, ce soir ?



- Je donnerai un coup de main quand ce sera nécessaire. Jasper souhaite leur montrer des manœuvres pour se débarrasser d'une attaque groupée.



Alors que nous regardions à notre tour le duel entre mes deux frères, le loup vint brutalement nous rejoindre, inquiet par l'apparente anxiété qu'il parvenait à lire dans les yeux de Bella. Je le saluai poliment mais il m'ignora trop occupé à dévisager son amie.



- Je vais bien … s'empressa-t-elle de le rassurer sans que je n'eus besoin de lui traduire ses pensées. Je suis juste soucieuse…



Bien évidemment, il était curieux de savoir pourquoi et il s'était même mit à jurer c'est pourquoi je traduisis ses propos à Bella, en des termes plus appropriés :



- Il demande pourquoi.



Bien évidemment, il gronda, mécontent de ma traduction simpliste.



- Qu'y a-t-il ? me demanda Bella.



- Ton ami trouve que mes traductions laissent à désirer. En vérité, il a pensé ceci : « Ne sois pas idiote. Tu n'as aucune raison de te biler. » J'ai préféré censurer, car je trouvais ça mal élevé.



- J'ai toutes les raisons du monde de me biler ! rétorqua-t-elle. Genre une meute de loups stupides qui ont des chances d'être blessés.



Il se mit à rire. Toujours si sûr de lui, le cabot ! Lui aussi trouvait risible l'habitude de Bella de nous voir plus faibles que nous ne l'étions réellement. Disons, que ma famille était assez polie pour ne pas en rire devant elle alors que le Quileute, lui, ne cachait même plus son hilarité à ce sujet.



Jasper me demanda de venir l'assister pour simuler une attaque groupée. Je ne souhaitais pas laisser Bella avec le cabot mais j'avais promis à mon frère de les aider alors après une brève hésitation, je prévins ma bien-aimée :



- Jasper me réclame … soupirai-je. Tu t'en sortiras sans moi ?



- Oui, me confirma-t-elle.



Je rejoignis donc mon frère à contrecœur, tout en guettant du coin de l'œil, Bella et le cabot. Alors que je tentais de me concentrer sur une prise périlleuse, je vis Bella assise sur le sol collée contre le flan du cabot. Elle jouait même avec les poils de son cou. Quel ne fut pas mon agacement lorsque j'entendis de bruyants ronronnements ! Il ne se gênait pas pour m'hurler qu'il était bien près d'elle à la réchauffer, chose que je ne serais jamais capable de faire.



Bella se pelotonna encore plus contre lui comme pour accentuer ma jalousie car je devais bien reconnaître que la jalousie m'avait envahi. Cette extrême proximité entre eux me mettait mal à l'aise. Non pas que je n'avais pas confiance en Bella mais plutôt parce que j'avais peur d'une réaction exagérée du cabot. Il profitait de son apparence pour obtenir les caresses qu'il désespérait de ne jamais avoir. Tous les moyens étaient bons pour être collé à Bella. C'était d'autant plus appréciable pour lui que j'étais dans les parages pour profiter du spectacle.



Le reste de la nuit se déroula de la même manière et je parvins tout de même à me maitriser. J'avais décidé de me résoudre à ne pas les épier. Je n'en avais d'ailleurs pas besoin, vu que j'avais toutes les pensées bruyantes du cabot. Je préférais songer à la soirée du lendemain qui, je l'espérais, serait merveilleuse. Le cabot ne serait plus qu'un mauvais souvenir … une rivalité passée, tout au plus, si Bella acceptait enfin de m'épouser.





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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
رد مع اقتباس
قديم 19-06-10, 11:59 AM   #25

sanaafatine

نجم روايتي

 
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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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افتراضي









J'avais quitté Bella au petit matin pour lui laisser le temps de profiter un peu de son père avant son départ pour la Push. Il était de sortie avec Billy pour une partie de pêche qui devait normalement se terminer avant le match de l'après-midi. Charlie allait aussi être sous bonne escorte car Collin et Brady, les deux plus jeunes loups de la meute étaient chargés de protéger la réserve. Bella était au moins rassurée pour son père car je savais qu'elle s'inquiétait pour ses amis. Elle s'était même arrangée, en donnant les billets de concert initialement prévus pour nous trois, qu'Angela, Ben, Mike et Jessica y aillent tous les quatre. Elle se sentait fautive de la venue de cette armée et essayait tant bien que mal de protéger ceux qu'elle aimait.



Je ne fus guère surpris en venant la chercher chez elle, en début de soirée, de voir ses traits tirés, rongés par l'inquiétude. Elle se tenait debout, les bras croisés devant sa camionnette à m'attendre, son sac sur le siège passager. Elle semblait si anxieuse comparé à moi qui me sentait pousser des ailes. J'avais été sur un petit nuage toute la journée, égrainant les heures me séparant de cette fameuse soirée. J'étais comme un gamin la veille de Noël, pressé d'offrir ses cadeaux … et de découvrir les miens. En l'occurrence je savais déjà ce que je voulais mais j'espérais juste que Bella répondrait à l'affirmative.



Ce soir, rien d'autre ne comptait à part nous. C'était notre soirée, nous avions ma maison pour nous seuls. Aucune oreille indiscrète pour nous déranger. Bien évidemment, j'avais eu droit à mon lot de taquineries de la part de mes frères, plus particulièrement d’Emmett. Il était curieux de savoir ce qui pouvait me mettre dans une telle euphorie. Il me trouvait anormalement joyeux surtout à l'aube de l'épreuve qui nous attendait. Alice n'avait pas encore craché le morceau concernant ma demande. Sans doute ne savait elle pas non plus la réponse de Bella et préférait me préserver. Je n'avais rien voulu savoir. Je souhaitais découvrir la réponse directement de la bouche de ma bien-aimée…



Bella étant anxieuse, je m'étais dit que de la laisser conduire pourrait être une bonne idée, même si la lenteur de son antiquité avait l'art de m'agacer. Ce soir, j'étais prêt à tout pour lui faire plaisir. Alors qu'elle conduisait depuis peu, j'observais du coin de l'œil le petit loup qui se balançait à son poignet. Ce fut moi pour une fois, qui le narguait car c'était ma soirée et dans les heures qui allaient suivre, non seulement Bella serait définitivement mienne mais je serais enfin représenté moi aussi sur ce bracelet.



Ne supportant plus le silence qui régnait dans l'habitacle bruyant de sa Chevrolet, je décidai de rappeler à ma bien-aimée que nous étions censés passer une agréable soirée. Voulant mettre toutes les chances de mon côté, je décidai de lui adresser un regard ravageur car je savais à quel point cela la déstabilisait.



- Rien que pour ce soir, pourrions-nous tenter d'oublier ce qui n'est pas seulement toi et moi ?



Ma question l'avait surprise si bien qu'elle avait rapidement quitté la route des yeux pour me regarder et je sus tout de suite que mon regard avait obtenu l'effet escompté. Je percevais les battements de son cœur qui s'accéléraient.



- J'ai le sentiment de ne jamais vivre assez de moments semblables. J'ai besoin d'être avec toi. Juste toi … avais-je rajouté pour la captiver complètement.


Un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres … Elle semblait décidée à m'écouter et cela accentua ma joie surtout que nous étions enfin en train de remonter l'allée qui menait à la maison. J'avais de plus en plus de mal à maitriser mon excitation au point qu'elle eut à peine le temps de couper le contact que j'avais déjà ouvert sa portière pour la prendre dans mes bras et attraper son sac. Son cœur s'emballa de nouveau, je sentais qu'elle n'était plus inquiète mais impatiente tout comme je l'étais.


Je ne pus me retenir de l'embrasser, ses lèvres me confirmèrent que son anxiété s'était définitivement envolée. Je refermai la portière d'un coup de pied et courus jusqu'à la maison. Nous échangeâmes de longs et savoureux baisers jusqu'à en perdre haleine. Je mis fin doucement à notre étreinte en riant, heureux qu'elle partage mon enthousiasme.



- Ma façon de te souhaiter la bienvenue !!! lui chuchotai-je suavement.



- Super, lâcha-t-elle en reprenant son souffle.



Je la déposai tendrement par terre. Elle vint tout de suite se blottir contre moi, ne souhaitant visiblement pas me laisser m'éloigner.



- J'ai quelque chose pour toi.



- Ah bon ?



- L'occasion, tu te souviens ? C'est permis, tu l'as dit.



- Si tu insistes …



Elle ne changerait jamais mais ce soir même ses habituelles réticences me firent sourire car je savais comment la faire changer d'avis.



- L'objet en question est dans ma chambre. Suis-je autorisé à monter le chercher ?



Subitement comme je le soupçonnais, elle retrouva de l'entrain. Elle semblait effectivement trouver de l'intérêt à ma chambre. Je me doutais que ce n'était pas seulement lié à la découverte de mon cadeau et cela me plaisait.



- Naturellement, accepta-t-elle en nouant ses doigts dans les miens. Allons-y.



J'eus du mal une nouvelle fois à retenir mon excitation. Je la repris aussitôt dans mes bras et courus à toute vitesse jusqu'à ma chambre. Je pris rapidement mon présent pendant que Bella s'installait au centre de mon lit. Elle s'était roulée en boule et se mit à marmonner :



- Bien, montre-moi un peu ça.



Je m'allongeai face à elle, mon cadeau caché dans ma main de pierre. Ses battements de cœur s'accélèrent soudain. Elle s'interrogeait sans doute sur ce que pouvait être mon précieux présent. Je lui pris alors doucement le poignet en lui précisant une nouvelle fois que ce n'était que de la récupération afin d'être sûre qu'elle l’accepte mais aussi afin qu'elle ne découvre pas la valeur réelle de celui-ci.



Après lui avoir relâché le bras, elle inspecta soigneusement le cœur que je venais d'opposer près du loup de bois. J'espérais qu'elle ne ferait pas la différence entre le cristal et le diamant car dans le cas contraire, j'étais perdu… Ce bijou était un magnifique cœur en diamant mais si je l'avais avoué à Bella, elle n'aurait jamais accepté de le porter, le jugeant à coup sûr trop beau pour elle. Elle devait être persuadée que ce n'était rien d'autre que du cristal.



- Il appartenait à ma mère … lui murmurai-je comme pour sceller définitivement ce bijou à son poignet. J'ai hérité quelques babioles de ce genre. J'en ai distribuées à Esmé et Alice. Rien de bien exceptionnel, donc, accentuai-je toutefois pour minimiser sa valeur. Il est dur et froid, et étincelle au soleil …



Tout comme moi avais-je hésité à rajouter … mais cela n'aurait pas été suffisant.



- N'oublie pas le plus important, il est magnifique, balbutia-t-elle enfin.



- Mon cœur est aussi silencieux que ce pendentif. Comme lui, il t'appartient.



- Merci, dit-elle en en faisant tournoyer le bijou comme pour mieux profiter de ses reflets. Pour les deux, ajouta-t-elle à mon plus grand soulagement.



- Merci à toi. Je suis soulagé que tu l'acceptes aussi facilement. C'est un bon entraînement pour toi, la remerciai-je en songeant déjà à sa réaction face à la bague de ma mère.



Elle se blottit alors contre moi, calant sa tête sous mon avant-bras et je refermai instantanément mes bras autour d'elle.



- J'aimerais que nous discutions de quelque chose … commença-t-elle, et ce serait sympa que tu commences par être un peu tolérant et ouvert.



Je me demandais bien de quoi elle voulait parler. J'hésitais à lui répondre de peur qu'elle n’ait découvert la vérité sur mon bijou.



- Je promets de faire de mon mieux … répondis-je quelque peu sur mes gardes.



- Il ne s'agit en aucun cas de rompre les règles. Cela ne concerne que nous deux. Alors voilà … débuta-t-elle. J'ai été impressionnée par la façon dont nous sommes parvenus à un compromis, l'autre nuit, et je me suis dit qu'il serait bien d'essayer d'appliquer ce principe à une situation différente.



Je souriais heureux de m'être trompé, j'étais toutefois curieux de savoir ce qui pouvait la rendre si nerveuse subitement car je percevais les battements de son cœur s'accélérer.



- Que cherches-tu à négocier ? Écoute ton cœur, il volette comme les ailes d'un colibri. Ça va ?



- Oui.



- Continue, alors, l'encourageai-je.



- D'accord. Bon … je souhaitais aborder cette condition ridicule que tu exiges de moi.



- Le mariage n'est ridicule qu'à tes yeux. Passons. Donc ?



- Ce sujet est-il susceptible d'être discuté ?



- J'ai accepté une condition énorme en convenant de ta transformation. Il me semble que, en échange tu pourrais concéder à ton tour à certains points.



- Je ne pensais pas à celui-là, pour moi il est acquis. J'avais en tête d'autres détails.



- Lesquels ? lui demandai-je soudainement surpris.



- Clarifions d'abord tes exigences.



- Tu les connais.



- Le mariage.



- Pour commencer, oui.



- Parce qu'il y a plus ? s'étonna-t-elle.



- Eh bien, puisque tu seras mon épouse, tout ce qui m'appartient t'appartiendra … comme l'argent de tes études. Ainsi, plus de problème pour aller à Dartmouth, lâchai-je goguenard.



- Autre chose, tant qu'on est dans la veine des idioties ? s'offusqua-t-elle.



- Je ne dirais pas non à un peu de temps, tentai-je toutefois alors que je connaissais bien évidemment sa réponse.



- Hors de question. Cette clause est susceptible de couper court à toute négociation.



- Un an ? Deux ans ? insistai-je plus pour la taquiner que pour obtenir gain de cause.



- Inutile d'insister. La suite, s'il te plaît.



- C'est tout. A moins que tu aies envie de parler voitures … plaisantai-je pour essayer de la mettre à l'aise.



Elle grimaça mécontente et je fus pris d'un fou rire car je la trouvais si adorable. Je lui pris la main afin de jouer délicatement avec ses doigts. Elle avait attisé ma curiosité et je ne savais toujours pas ce qui pouvait la contrarier à ce point.



- A toi … enchaînai-je. Je ne m'étais pas rendu compte que tu désirais autre chose qu'être transformée en monstre. Tu as éveillé ma curiosité.



Alors que je la dévisageais curieux de savoir ce qu'elle allait m'annoncer, elle s'empourpra subitement. Elle semblait gênée et cela accentua plus encore mon intérêt.



- Tu rougis ? lui fis-je remarquer en lui caressant la joue. Je t'en prie Bella, le suspense est intolérable.



Elle restait silencieuse et se mordait la lèvre à présent comme si elle allait m'annoncer une catastrophe. Je sentais une pointe d'inquiétude me traverser.



- Bella ?



- Eh bien … disons que je suis un peu soucieuse … par rapport à l'après.



- Qu'est-ce qui t'inquiète ? lui demandai je en tentant de masquer mon inquiétude.



- Tous autant que vous êtes, vous paraissez persuadés que la seule chose qui m'intéressera, une fois transformée, sera de massacrer les humains qui auront le malheur de croiser ma route. Je crains de ne plus être moi à force de me préoccuper autant du grabuge que je risque de provoquer … et de ne plus … ne plus te désirer comme c'est le cas maintenant.



- Ce stade ne dure pas, Bella, la rassurai-je aussitôt conscient qu'elle ne m'avait pas encore tout dit.



- Edward, j'aimerais que tu fasses quelque chose avant que je cesse d'être humaine.



Son visage arborait toujours de très belles couleurs rosées sur ses joues et je devinais qu'il lui était difficile de m'avouer ce qui la chagrinait.



- Ce que tu voudras, l'encourageai-je espérant qu'elle se confirait.



- Juré ?



- Oui. Dis-moi ce que tu désires, tu l'auras, affirmai-je totalement intrigué par sa gêne et son étonnante requête.



- Toi … murmura-t-elle enfin.



- Je suis à toi, rétorquai-je en souriant, ne comprenant pas ce qu'elle essayait de me dire. J'étais perdu.



Je tentais de croiser son regard afin d'y découvrir quelque chose mais elle ne m'en laissa pas le temps. Elle s'agenouilla sur le lit puis enroula ses bras autour de ma nuque et m'embrassa. Je lui rendis son baiser surpris par son initiative mais heureux de sentir ses lèvres sur les miennes. J'avais toutefois du mal à lui rendre son baiser aussi intensément qu'elle le méritait car mes pensées vagabondaient sur ce que Bella tentait vainement de me dire.



Elle dénoua alors ses mains de mon cou pour les faire courir le long de mon col. Ses doigts tremblaient alors qu'ils s'approchaient des boutons de ma chemise et je compris enfin ce qu'elle voulait … Je me figeai aussitôt mettant bout à bout chacune de ses paroles. Quand elle disait qu'elle me voulait, c'était physiquement parlant. Elle me réclamait cette intimité que j'avais maintes fois repoussée. Je l'arrêtai donc avant qu'elle ne poursuive. Je la repoussai lui lançant un regard désapprobateur.



Je ne pouvais pas lui donner ce qu'elle réclamait. Elle savait pourtant que c'était trop dangereux !



- Sois raisonnable, Bella.



- Tu as promis, insista-t-elle.



- Pas cela ! riadminhelpai-je furieux de ne pas avoir compris avant ce qu'elle désirait.



- Oh que si !! gronda-t-elle en ouvrant le haut de son corsage.



Je lui saisis aussitôt les poignets pour les plaquer le long de son corps.



- J'ai dit non.



Nous nous toisâmes, mécontents l'un et l'autre.



- Tu voulais savoir ce qui me préoccupait.



- Je croyais à quelque chose d'un peu plus réaliste.



- Ainsi, tu as le droit d'exprimer des exigences ridicules comme le mariage, mais moi, je ne suis pas autoriser à parler de ce que …



J'emprisonnai aussitôt ses mains dans l'une des miennes afin de déposer l'autre sur sa bouche.



- Non ! assenai-je d'une voix dure comme pour nous convaincre tous les deux car j'avais conscience qu'elle s'était livrée à moi et même bien plus qu'elle ne le soupçonnait. Plus d'un homme aurait craqué et lui aurait donné ce qu'elle réclamait. Je rêvais de le lui donner moi aussi mais pas comme cela, pas maintenant.



Elle respira profondément alors que je la fixais intensément comme pour tenter de comprendre ce qu'elle ressentait en cet instant. Elle baissa les yeux pour éviter mon regard. Je soupirai face à son silence et son apparente tristesse. Je saisis alors son menton pour la forcer à affronter mon regard et je vis perler des larmes, au coin de ses paupières.



- Qu'y a-t-il, Bella ? lui demandai soudainement mal à l'aise.



- Rien, marmonna-t-elle.



- Je t'ai offensée ! m'exclamai-je ahuri.



- Non …



Mais si, je ne m'en rendais compte que maintenant mais j'avais réagi comme un idiot ! Quel imbécile je faisais … je m'étais refusé à elle ! Bien évidemment que je l'avais offensée. Je la pris dans mes bras, guidant son visage contre mon épaule, mon pouce lui caressant délicatement la joue.



- Tu sais bien pourquoi je suis obligé de refuser … murmurai-je pour me justifier. Tu sais combien j'ai envie de toi.



- C'est vrai ? s'exclama-t-elle en me regardant à présent.



- Évidemment, petite sotte trop sensible ! m'esclaffai-je heureux qu'elle ne m'en veuille pas. N'est-ce pas le cas de tout le monde, d’ailleurs ? ajoutai-je d'un ton lugubre. J'ai l'impression que les prétendants se bousculent au portillon, guettant mon premier faux pas. C'est à qui saura intriguer au mieux pour t'avoir. Tu es trop désirable, Bella.



- C'est toi qui dis des sottises, à présent.



- Faut-il que je lance une pétition pour que tu me croies ? Faut-il que j'énumère les noms de ceux qui n'attendent que mon retrait ? Tu en connais certains, d'autres risqueraient de te surprendre.



- Tu essaies de me distraire, protesta-t-elle. Revenons à nos moutons.



Je soupirai comprenant qu'elle ne me croirait pas. Elle avait déjà si peu confiance en elle et mon geste maladroit avait renforcé sa conviction. Pourtant je ne mentais pas, elle était magnifique et je n'étais pas le seul à le penser. Déjà avant que nous ne soyons ensemble, plusieurs garçons du lycée avaient tenté des approches pour ne serait-ce que lui parler ou avoir un regard d'elle. Pourquoi se jugeait-elle si futile, banale alors qu'elle était tout le contraire pour moi ?…



- Je résume, reprit-elle comme si de rien n'était. Tu exiges le mariage, le règlement de mes frais de scolarité, et tu ne refuserais pas de m'offrir une voiture un peu plus rapide que la mienne. J'ai tout bon ? Sacrée liste, non ?



- Seul le premier point est une exigence. Les deux autres ne sont que de simples requêtes, dis-je le sourire aux lèvres.



- Moi, je n'ai qu'une exigence, qui est …



- Parce que c'en est une ? l'interrompis-je en retrouvant du même coup mon sérieux.



- Oui. Me marier est une épreuve. Je ne m'y résoudrai que si je reçois quelque chose en échange.



- Non, répétai-je avec cette fois une voix plus suave pour ne pas le brusquer. C'est impossible maintenant. Plus tard, oui. Quand tu seras moins fragile. Sois un peu patiente, Bella.



- Ce ne sera pas la même chose quand je serai moins fragile. J'ignore qui je serai, alors !



- Tu resteras toi, Bella, la rassurai-je.



- Comment veux-tu que j'y croie, alors que je serai capable de tuer Charlie, Jacob, Angela?



- Cela passera. Et je doute que tu auras envie de t'abreuver au sang du clébard. Même les nouveau-nés ont meilleur goût que ça.



- Sauf que ce sera ce que je désirerai le plus, du sang, encore du sang.



- Que tu sois encore vivante aujourd'hui est la preuve du contraire.



- Tu as plus de quatre-vingts ans ! Je parlais du physique, ici, pas du mental. Je sais que j'arriverai à être, moi même au bout d'un moment. N'empêche, physiquement, ma soif l'emportera sur tout le reste.



Je savais qu'il lui faudrait du temps pour redevenir en partie la Bella que j'aimais. J'allais devoir l'épauler lors de sa transformation et ensuite la guider pour qu'elle ne tombe pas du côté obscur, celui des vampires buveurs de sang humain. J'avais déjà du mal à imaginer Bella avec un corps aussi froid que le mien alors l'imaginer en tueuse sanguinaire était au dessus de mes forces. Je m'étais préparé à l'idée qu'il lui faudrait du temps pour accepter son nouvel état et retrouver notre complicité ainsi que l'amour qui nous unissait.



J'avais eu plusieurs dizaines d'années pour me préparer à mon état de vampire mais pour Bella j'ignorais combien de temps lui serait nécessaire … réussirais-je à tenir si longtemps, à dominer mon envie de découvrir l'intimité qu'elle me réclamait tant ? J'en étais moins sûr, j'avais déjà bien du mal à me dominer à présent alors qu'en serait-il plus tard ?



- Je serai différente, poursuivit-elle. Parce que là, maintenant, je ne désire physiquement rien d'autre que toi. La nourriture, l'eau, l'oxygène ne sont rien, en comparaison. Intellectuellement, j'ai certes d'autres priorités mais sensuellement …



Elle baissa la tête pour embrasser ma paume. Ses lèvres contre ma peau déclenchèrent une puissante décharge électrique qui traversa mon corps de part en part. Ce contact additionné aux paroles de Bella intensifiait mon désir pour elle mais ce désir m'était interdit. Elle devait le comprendre elle aussi. Je respirai profondément, mal à l'aise face à la pulsion que je tentais de dominer.



- Je pourrais te tuer, Bella … chuchotai-je.



- Je ne pense pas, affirma-t-elle.



Comment lui prouver que je pouvais malheureusement lui faire mal … mon regard se posa alors sur l'un des montants du lit. Si je parvenais à lui démontrer que même le métal ne pouvait me résister, elle comprendrait enfin mes légitimes réticences. Je saisis d'une main l'une des roses en fer forgé et la montrai à Bella. L'instant d'après je la réduisis en poussière par une simple pression de ma paume. Lorsque je rouvris ma main, il ne restait plus qu'un petit tas de débris.



- Ce n'est pas ce que je voulais dire … s'empourpra-t-elle. Je connais ta force. Inutile de casser les meubles.



- Que voulais-tu dire alors ? répliquai-je acerbe, déçu qu'elle ne soit guère impressionnée par ma démonstration. Je jetai du même coup le tas de débris dans un coin de ma chambre.



- Pas que tu ne serais pas capable de me faire du mal si tu le désirais, mais que tu ne le souhaites pas. Tu le souhaites si peu, même, que tu n'y arriverais pas, à mon avis.



- Je ne parierais pas sur ça, Bella, lâchai-je en secouant la tête.



- Bah ! Tu n'en sais rien du tout !



- Exact. Raison de plus pour ne pas courir le risque, non ? répliquai-je encore à peu près sûr de moi à cet instant.



Mais Bella plongea ses prunelles dans les miennes puis se mit à chuchoter :



- S'il te plait … Je ne veux que cela. Je t'en prie.



Et là, je n'étais plus sûr de rien. La confiance immodérée qu'elle avait en moi ajoutée à sa supplique me faisait atrocement douter. J'avais du mal à respirer, je parvenais difficilement à réfléchir correctement. Ma conscience aurait du m'hurler de ne pas céder mais au lieu de cela tout mon être ne demandait qu'à l'exaucer.



- Je t'en prie, répéta-t-elle alors que son cœur battait la chamade. Je n'exige pas de garanties. Si ça ne marche pas, tant pis. Mais essayons, au moins. Ensuite, je te donnerai ce que tu souhaites. Le mariage. L'autorisation de payer pour Dartmouth. Je ne me plaindrai pas que tu leur graisses la patte pour m'y faire entrer. Tu pourras même me payer une voiture rapide si tu en as envie. Mais … s'il te plait.



N'avais-je jamais rêvé de l'entendre me dire toutes ces choses ?! Elle avait trouvé un moyen subtil pour m'obliger à accepter. Oui, mais je n'avais pas dit mon dernier mot. Sa demande passerait après la mienne … Elle m'avait sans le vouloir donner matière pour la convaincre de m'épouser.



Et puis, comment pouvais-je lui refuser ce que nous désirions tant tous les deux à la seule différence peut-être que j'étais le seul à vouloir garder les pieds sur terre ? Je la pris dans mes bras partagé entre bonheur et indécision. Mes lèvres frôlèrent son oreille et elle fut parcourue par un frisson :



- C'est intolérable. Il y a tant de choses que je voudrais te donner, et tu me demandes cela. Imagines-tu à quel point il m'est douloureux de te le refuser quand tu me supplies ainsi ?



- Alors, accepte, insista-t-elle.



Cela aurait été si simple de dire oui …



- Je t'en prie, répéta-t-elle telle une enfant désirant ardemment quelque chose.



Et cette chose, c'était moi. Jamais je n'aurais imaginé susciter une telle envie, un tel désir et ce sentiment provoquait irrévocablement ma reddition.



- Bella … murmurai-je comme pour lui donner mon assentiment.



Alors que ma bouche embrassait chaque centimètre de sa gorge, son cœur fut prit d'une nouvelle accélération. Lorsque mon visage fut enfin à hauteur du sien, elle plaqua ses lèvres contre les miennes. Mes mains vinrent aussitôt encercler ses joues pour mieux lui rendre son baiser. Je sentais sa peau qui brûlait mes doigts. Je pouvais sentir son désir irradier tout son corps et il me galvanisait.



Alors que mes lèvres se déplaçaient vers son cou afin de lui laisser reprendre son souffle, je sentis un nouveau frisson la parcourir. Ses mains vinrent déboutonner ma chemise. Elles furent bien moins hésitantes comme si la perspective de notre prochaine intimité lui avait redonné confiance. Ses doigts se baladèrent délicatement sur mon torse. Je fus à mon tour parcouru de frissons incontrôlables sous l'effet de ces timides caresses. Elle m'embrassa de nouveau et ce baiser fut plus fougueux et avide que les précédents. J'avais toujours une de mes mains qui tenait son menton et l'autre qui enlaçait étroitement sa taille. Je voulais sentir son corps plaqué contre le mien, pouvoir percevoir les battements irréguliers de son cœur contre ma poitrine…



Mais Bella voulait sans doute un peu trop précipiter les choses car lorsque je repris quelque peu mes esprits, je remarquai qu'elle avait réussi à déboutonner son corsage. Avant qu'elle n'ait eu le temps de l'enlever, elle fut rapidement plaquée sur le lit, la tête déposée brutalement sur l'oreiller.



- Voudrais-tu s'il te plait cesser de te déshabiller, Bella ?



- Tu préfères t'en charger ? répliqua-t-elle.



- Pas ce soir … répondis-je un peu plus sûr de moi à présent.



- Edward, ne …



- Je n'ai pas dit non, juste pas ce soir.



- Donne-moi une bonne raison justifiant cette décision.



- Je ne suis pas né d'hier… rigolai-je. De nous deux, lequel à ton avis est le moins enclin à accorder à l'autre ce que ce dernier réclame ? Tu viens de promettre de m'épouser avant ta transformation, mais si je cède aujourd'hui, quelle garantie ai-je que tu ne fileras pas trouver Carlisle au matin ? Je suis bien moins réticent que toi à t'offrir ce que tu exiges. Donc … tu passes en premier.



- Quoi ? s'exclama-t-elle ahurie. Il faut que je me marie d'abord ?



- Oui. C'est à prendre ou à laisser Nous faisons des compromis, je te rappelle, dis-je en l'enlaçant de nouveau. Je l'embrassai heureux d'avoir réussi à allier nos désirs respectifs.



- C'est une très mauvaise idée… haleta-t-elle entre mes baisers.



- Ta réaction ne me surprend pas. Tu es tellement têtue.



- Je ne comprends pas. Je croyais tenir le bon bout … pour une fois, et voilà que …



- Tu es désormais fiancée.



- Pouah ! Je t'en prie, évite ces mots !



- Serais-tu prête à reprendre ta parole ? lui demandai-je goguenard, un sourire victorieux au bord des lèvres.



Elle me fusilla du regard, consciente qu'elle ne pouvait plus reculer.



- Alors ? insistai-je volontairement.



- Non, râla-t-elle. Tu es content ?



- C'est l'extase ! me moquai-je à la vue de sa moue boudeuse. Et toi, tu ne l'es pas ?



Je l'embrassai derechef pour couper court à ses grognements.



- Si, un peu … admit-elle. Mais pas à propos du mariage.



Je l'embrassai une nouvelle fois, riant presque de son entêtement à vouloir perdre sa vertu et plus particulièrement ce soir. Je n'imaginais pas notre première fois dans ses conditions. Je voulais que tout soit réussi et que Bella ne pâtisse pas de ma froideur car elle pourrait finir congelée après un contact trop prolongé contre moi. Elle ne parvenait pas à maitriser le flot de sensations et d'émotions qui la poussait à penser qu'elle voulait cela tout de suite mais elle se trompait. Ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit. Et puis il y avait bien quelque chose que je voulais par dessus tout … J'avais peut être conservé les coutumes d'un autre âge mais je tenais à ce que nous franchissions ce cap, une fois seulement qu'elle serait ma femme.



- N'as-tu pas l'impression que nous faisons les choses à l'envers ? La tradition voudrait que tu prennes mon parti, et moi le tien.



- Toi et moi n'avons rien de traditionnel, répliqua-t-elle.



- C'est vrai, avouai-je en l'embrassant outrageusement jusqu'à ce que son cœur s'affole.



- Écoute Edward … murmura-t-elle subitement cajoleuse. J'ai juré de t'épouser, je ne me rétracterai pas. Si tu y tiens, je suis d'accord pour signer un pacte de sang.



- Ce n'est pas drôle.



- N'empêche. Je n'ai pas l'intention de te rouler dans la farine. Tu me connais. Il n'y a donc aucune raison d'attendre. Nous sommes seuls, ce qui n'arrive jamais, tu as acheté ce grand lit confortable, et …



- Pas ce soir ! répétai-je.



- Tu n'as pas confiance en moi ?



- Bien sûr que si, répondis-je aussitôt en lui embrassant la paume de sa main.



- Alors où est le problème ? Ce n'est pas comme si tu allais perdre, à la fin. D'ailleurs, tu gagnes toujours.



- Simple mesure de précaution.



- Toi, tu me caches quelque chose. Aurais-tu l'intention de reprendre ta parole ?



- Non, lui promis-je d'un ton solennel. Je te jure d'essayer. Après nos noces.



- Tu me cantonnes dans le rôle du méchant d'un mélodrame, maugréa-t-elle. Celui qui tortille sa moustache tout en essayant de ravir sa vertu à une malheureuse innocente.



Je la regardais attentivement étonné qu'elle ne comprenne pas que j'essayais au contraire de préserver la sienne.



- C'est donc cela ! s'écria-t-elle surprise. Tu défends ta vertu, ajouta-t-elle avant d'avoir plaqué sa main contre sa bouche comme pour s'empêcher de rire.



Je ne trouvais pas cela si drôle car sa vertu était très importante pour moi vu que je n'avais plus rien d'aussi important à lui opposer. Je n'avais pas le sentiment de paraître vieux jeu, il n'y avait que Bella qui m'importait.



- Mais non idiote. C'est la tienne, que je tâche de défendre. Et tu ne me facilites pas la tâche, loin de là.



- De toutes les âneries que tu …



- Permets-moi de te poser une question, la coupai-je aussitôt. Nous avons déjà abordé ce sujet, mais fais-moi plaisir. Combien de personnes dans cette pièce ont une âme ? Un billet pour le paradis, ou ce qui existe après cette vie sur terre ?



- Deux ! répondit-elle sans hésiter.



- Admettons. Malgré les innombrables dissensions à ce propos, la majorité des êtres vivants semblent considérer qu'il existe des règles à suivre.



En retrouvant mes souvenirs, je savais que j'avais été un jeune garçon de conviction dont les règles surtout celles de mon époque avaient beaucoup d'importance pour moi. Elles faisaient écho en moi et je ne comptais pas y renoncer maintenant. Bella était humaine et c'était important de lui faire profiter tant qu'il m'en était possible de toutes les joies de la vie et le mariage ainsi que sa première fois en faisaient partie.



- Celles des vampires ne te suffisent pas ? Tu veux aussi prendre en compte celle des humains ?



- Cela ne mange pas de pain. Au cas où. Certes, pour moi, il est sans doute déjà trop tard, que tu aies raison ou non quant à l'existence de mon âme.



- Faux.



- Tu ne tueras point est un commandement commun à la plupart des croyances. Or j'ai tué nombre de gens, Bella.



- Des affreux, me consola-t-elle.



- Ce détail pèsera peut-être dans la balance, peut-être pas. Toi, en revanche, tu n'as tué personne.



- Tu n'en sais rien ?



Je souris à sa remarque car je connaissais trop Bella pour savoir qu'elle n'avait rien fait de tel.



- Et j'ai bien l'intention de t'empêcher de prendre les chemins de la tentation.



- D'accord, je te signale néanmoins que nous ne parlions pas de meurtres.



- Des principes identiques s'appliquent. La seule différence, c'est que je suis tout aussi innocent que toi dans ce domaine. Ai-je le droit de ne pas transgresser une loi ?



- Une seule ?



- J'ai volé, menti, convoité … ma vertu est tout ce qu'il me reste.



- Moi aussi, je passe mon temps à mentir.



- Certes, mais de façon tellement maladroite que ça ne compte pas, personne n'y croit.



- J'espère vraiment que tu te trompes, parce que, sinon, Charlie va débouler d'un instant à l'autre en brandissant une arme.



- Charlie est plus heureux quand il fait mine d'avaler tes salades. Il préférerait se mentir plutôt que d'y regarder de plus près.



- Qu'as-tu convoité ? Tu possèdes déjà tout.



- Toi. Je n'avais aucun droit de te vouloir, pourtant je t'ai prise. Et maintenant, regarde ce que tu es devenue ! Tu essayes de séduire un vampire.



- On ne convoite pas ce qui nous appartient déjà. Et puis, je croyais que tu te souciais de ma vertu.



- C'est le cas. S'il est trop tard pour ce qui me concerne … que je sois damné, sans jeu de mots, si je te laisse l'être aussi.



- Tu ne m'obligeras pas à aller où tu ne seras pas. Telle est ma définition de l'enfer. De toute façon, j'ai la solution : évitons de mourir, compris ?



- Cela paraît si simple ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? lui demandai-je en souriant car de nous deux, j'étais le plus inquiet quant à sa survie. Je ne cessais de m'angoisser pour elle alors que de son côté, j'avais l'impression qu'elle essayait à l'inverse de tout faire pour se mettre en danger. Elle grogna comprenant enfin pourquoi j'ironisais sur ce sujet.



- Donc, tu ne dormiras pas avec moi avant que nous soyons mariés ?



- Techniquement, je ne dormirai jamais avec toi.



- Très amusant, Edward !



- Ce détail mis à part, tu as raison.



- Je crois que tu es poussé par une arrière pensée.



- Laquelle ? lui demandai-je en faisant mine de ne pas comprendre.



- Tu sais que cela ne fera qu'accélérer les choses.



- Il n'y a qu'une chose que je désire accélérer … débutai-je sans pourvoir me départir de mon air narquois. Le reste peut attendre l'éternité … pour cela, il est vrai que des hormones d'humaine impatiente sont un puissant allié.



- Je suis ahurie de marcher là-dedans. Quand je songe à Charlie … et à Renée ! Tu imagines la réaction d'Angela ? De Jessica ? J'entends déjà les ragots.



- Il ne sera pas nécessaire d'organiser une cérémonie en grande pompe … la rassurai-je car je l'imaginais déjà angoissant sans doute sur la probable implication de ma sœur. Je ne réclame pas de fanfare. Inutile que tu préviennes qui que ce soit non plus. Nous irons à Las Vegas, en vieux jeans, dans une chapelle accessible en voiture. Même pas la peine d'en descendre. Je désire seulement que ce soit officiel, que tu sois unie à moi pour le meilleur et pour le pire.



A dire vrai, ce n'était pas vraiment le mariage romantique auquel j'aspirais mais j'avais volontairement minimisé l'importance de la cérémonie pour être sûr de mettre en confiance Bella. Je me doutais que si je lui avais parlé du grand tralala, elle aurait pris peur. Je savais que le côté anonyme et discret, lui plairait.



- J'estime que notre relation est assez officielle comme ça, répliqua-t-elle tout de même mais peut être qu'il était temps de la faire définitivement changer d'avis.



Le moment que j'attendais depuis trop longtemps maintenant était juste là devant moi. Je n'avais que quelques mots à dire et les dés seraient jetés. Je sentais une vague d'émotions me submerger. De l'excitation, de la joie mais une pointe d'angoisse aussi car je redoutais que ma bague ne lui plaise pas … N'y tenant plus, je me lançai, un poids immense oppressant ma poitrine.



- On verra bien … soufflai-je ravi. Tu ne désires pas ta bague tout de suite, hein ?



- Non merci, en effet.



- Parfait. Je te la passerai au doigt bien assez tôt.



- Tu en parles comme si tu l'avais déjà.



- C'est le cas. Et je suis prêt à te l'enfiler de force au premier signe de faiblesse de ta part.



- Tu es incroyable.



- Tu veux la voir ? lui proposai-je enfin alors que je ne parvenais plus à contenir mon enthousiasme.



- Non ! cria aussitôt Bella.



Un bref instant, ma joie s'était évaporée, balayée par un seul mot … mon visage se ferma instantanément. Elle s'en aperçut, et s'exclama mal à l'aise.



- Sauf si tu tiens absolument à me la montrer …



- Non, ça peut attendre, répondis-je sans parvenir à cacher ma déception toutefois.



- Montre-moi cette fichue bague, Edward … soupira-t-elle.



- Non, boudai-je.



- S'il te plaît ? me supplia-t-elle de sa voix mielleuse.



Une fois encore je n'étais qu'un vulgaire pantin entre ses mains. Je n'avais pas le courage de lui résister.



- Tu es la créature la plus dangereuse qui soit … bougonnai-je tout en m'agenouillant devant ma table de nuit.



Deux secondes plus tard, j'avais déjà déposé l'écrin sur son genou.



- Vas-y regarde ! lui ordonnai-je ne parvenant plus à conserver un ton posé.



J'avais l'impression que la boule dans ma poitrine m'empêchait de respirer. J'étais pendu à la réaction de Bella qui me gratifia comme à l'accoutumée d'une remarque quant au fait que je ne devais pas avoir dépensé trop d'argent pour ce bijou.



- Pas un fifrelin ! C'est encore de la récupération. Mon père avait offert cette bague à ma mère.



- Oh ! s'exclama-t-elle surprise.



Comme pour ne pas l'influencer sur la réaction qu'elle devait avoir concernant ma bague, je décidai de minimiser l'importance qu'elle avait pour moi. Je ne voulais surtout pas la brusquer.



- Elle est un peu démodée, dépassée comme moi. Si tu préfères, je t'achèterai quelque chose de plus moderne. Chez Tiffany, par exemple.



- J'aime les objets vieillots, lâcha-t-elle comme pour me rassurer.



Elle ouvrit enfin l'écrin et après avoir longuement admiré le bijou, elle le caressa délicatement tout en murmurant :



- Elle est si jolie !



- Tu l'aimes ? lui demandai-je ne contenant plus mon euphorie.



- Pourquoi ne l'aimerais-je pas ? Elle est magnifique.



- Essaye-la.



Instinctivement elle serra la main gauche.



- Je ne vais pas la souder à ton doigt, Bella … soupirai-je. C'est juste pour voir s'il faut l'adapter.



- Bon.



Je pris délicatement la bague pour lui glisser à l'annulaire. Je levai ensuite la main pour admirer l'effet qu'elle produisait à son doigt. J'étais aux anges, le bijou était parfait pour elle … plus que jamais cette bague lui était destinée.



- C'est la bonne taille. Tant mieux, ça m'évitera de passer chez le bijoutier.



- Ça te plaît, hein ? me demanda-t-elle en agitant ses doigts devant moi.



- Oui, admis-je sans cacher mon émotion. Elle te va très bien.



Je l'embrassai alors avec fougue, heureux comme jamais, savourant ma victoire.



- Oui, je l'adore. Tu n'imagines pas à quel point.



- Je te crois volontiers … haleta-t-elle.



- Cela t'ennuierait-il que je fasse quelque chose ? lui murmurai-je en resserrant mes bras autour d'elle.



- Tout ce que tu voudras.



Je ne pouvais rêver plus belle invitation pour me déclarer.



- Pas ça ! cria-t-elle après avoir compris ce que je m'apprêtais à faire.



J'ignorai sa complainte et l'aidai à se lever du lit. Je me adminhelpai ensuite devant elle, mes mains sur ses épaules.



- Je tiens à ce que ce soit fait dans les règles. Alors s'il te plaît, je t'en conjure, garde à l'esprit que tu as déjà accepté et ne me gâche pas ce moment.



Alors que je mettais un genou à terre, Bella se mit à gémir. Je lui intimai gentiment de ne pas m'interrompre. Mes mains tremblaient, ma gorge me brûlait non pas de soif mais d’une manière bien à elle de me témoigner mon excitation. Si j'avais encore eu un cœur, il aurait explosé sous la violence de ses battements. Je me sentais fébrile face à celle qui représentait tout pour moi, ma raison de vivre.



- Isabella Swan… débutai-je pendant que mes yeux se noyaient dans les siens. Je te jure de t'aimer pour la vie, chaque jour restant jusqu'à la fin du monde. Acceptes-tu de m'épouser ?



- Oui… chuchota-t-elle enfin à mon plus grand bonheur.



- Merci, dis-je en lui prenant la main afin d'embrasser chacun de ses doigts pour finir sur la bague qui lui appartenait désormais.



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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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sanaafatine

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افتراضي





Bella resta un long moment sans bouger ne sachant pas si elle savourait mes caresses ou si elle réalisait qu'elle était désormais fiancée. Lorsque soudain elle déposa sa main gauche, chaude et douce contre ma joue glacée, son regard se posa aussitôt sur la bague qui brillait de mille feux. Un étrange éclat traversa ses yeux … je ne compris pas tout de suite ce qu'il signifiait puis Bella me murmura tout en m'embrassant doucement :



- Edward … je préfèrerais que tu reprennes la bague … j'ai eu la chance de la découvrir aujourd'hui mais je ne devrais pas l'avoir au doigt … Il n'y a pas une règle pour cela ? Tu sais un peu comme pour la robe de mariée, le futur époux ne doit pas découvrir la robe avant le jour J …



Je la regardais surpris comprenant son malaise mais je décidai de profiter de la perche qu'elle me tendait pour l'emmener sur un autre terrain.



- Essaies-tu de me dire que tu souhaites une robe de mariée ? Las Vegas ne te tente plus? Soit … si c'est ce que tu veux, je ne demande pas mieux que de te découvrir dans une magnifique robe blanche avançant vers moi au son de la marche nuptiale … m'exclamai-je en souriant.



Cette proposition me plaisait énormément du reste. Cette vision de Bella en robe de mariée, je l'avais eu dans la hutte un an plus tôt mais à l'époque je l'avais interprété différemment. Maintenant je savais que c'était ainsi que cela se produirait … il n'y aurait donc jamais de mariage express dans la chapelle d'Elvis et j'en fus très heureux.



Elle grimaça et se reprit aussitôt



- Non … Las Vegas ira très bien mais ce que je voulais dire c'est que je préférerais que ce magnifique bijou retourne dans son écrin pour quelques semaines encore. Il ne faudrait pas que je l'abîme d'ici là, me dit-elle en enlevant la bague de son doigt pour la déposer délicatement sur ma paume.



- Rien ne presse, Bella. C'est ta bague, tu peux même la garder si tu le souhaites.Pour moi, elle n'a plus sa place dans un écrin mais bien à ton doigt !



Elle baissa la tête comme gênée et je compris qu'il était inutile d'insister. Elle avait tout bonnement besoin de temps pour s'habituer à cette idée. Elle ne voulait pas garder ma bague car cela lui rappellerait sans doute l'imminence de nos noces mais aussi le fait de devoir l'annoncer à tout le monde. Un tel bijou ne passait pas inaperçu et tout le monde le remarquerait rapidement tout comme le magnifique cœur en diamant qui étincelait dorénavant à son poignet. Tout le monde le saurait bien assez tôt de toutes façons alors autant laisser le temps faire les choses.



- Très bien … consentis-je enfin non sans lui cacher ma légère déception.



Comme pour s'excuser, elle vint ensuite se blottir amoureusement contre mon torse et je lui fredonnai doucement sa berceuse pour l'aider à s'endormir.



Je l'écoutais dormir paisiblement, heureux d'être près d'elle … heureux de savoir qu'elle m'avait dit « oui »! Elle allait devenir ma femme. J'allais avoir la chance de partager mon existence avec elle, cette simple pensée me grisait. J'étais passé par tellement d'épreuves, de luttes et de souffrances pour enfin aboutir à ce que je désirais le plus au monde : Bella. Personne n'aurait parié un seul dollar sur l'avenir de notre relation autant ma famille que Charlie.



On m'avait traité de fou, d'égoïste, de tueur potentiel même, mais j'avais réussi, j'avais vaincu le monstre. J'étais parvenu à l'ensevelir en moi. Ce même monstre qui des semaines durant avait rêvé de boire le sang de Bella et de s'en délecter, ce monstre qui aurait pu lui faire du mal à plusieurs reprises mais que j'avais enfin dominé. Oh, je n'y étais pas arrivé seul. Une aide très précieuse avait su me guider et me prouver que je méritais d'exister … Carol. Comment ne pas penser à elle en ces instants de bonheur. ? Pour moi, elle y était liée et j'espérais qu'elle ressentait au même moment que moi toute la joie intense que j'éprouvais.



Je lui devais de m'avoir donné accès à mes souvenirs humains qui me permettaient de consolider mes choix actuels. Je comprenais ainsi de mieux en mieux qui j'étais, ce que je voulais. J'avais découvert l'existence de cette bague ainsi que ce qu'étaient mes parents pour moi. Leur éducation, leurs rêves et tout simplement l'amour qu'ils éprouvaient pour moi. Un trésor inestimable pour un vampire tel que moi qui n'avait que de faibles souvenirs de sa vie humaine.



Carol m'avait aussi redonné confiance en ce que j'étais … je m'imaginais damné, dédié à l'enfer mais elle m'avait prouvé que j'avais une place ici bas mais pas seulement. J'avais aussi ma place auprès de ceux que j'avais aimés, ceux qui avaient eu une âme et qui avaient rejoint les cieux.



Je pensais aussitôt à ma mère … Elisabeth Masen. Je n'avais jamais vraiment ressenti un manque prononcé avant d'avoir l'incroyable privilège de me retrouver dans ses bras sous la hutte. Lire l'amour qu'elle avait pour moi dans ses yeux avait réveillé le petit garçon que j'avais été. Les quelques phrases qu'elle m'avait dites alors, resteraient toujours gravées dans ma mémoire :



Tu es un garçon extraordinaire, profites pleinement de la longue vie qui t'attend. Quelques soient tes décisions, j'aurai toujours confiance en toi, tu ne me décevras jamais. Je t'aime mon fils, quand Dieu l'aura décidé, on se retrouvera …



La fierté qu'elle ressentait pour moi, je pouvais la percevoir maintenant, d'autant plus que je la savais à mes côtés pour l'éternité. J'avais toujours été bordé par l'amour de mes parents mais peu de jours après leur mort, j'étais devenu quelqu'un d'autre. J'avais oublié tout ce qu'ils m'avaient appris. J'étais un être ne ressentant ni d'amour, ni tendresse, ni compassion mais seulement un monstre. Il avait fallu une immense patience et l'amour paternel de Carlisle pour tenter de me construire un nouvel équilibre familial…



Je n'avais certes plus cet organe que l'on appelle le cœur mais je ressentais tout ce qu'il pouvait contenir car j'avais pris conscience que j'avais une âme … riche de sentiments et d'amour. Cette probabilité m'incitait à croire que j'avais une chance moi aussi d'accéder à un petit coin proche du paradis et que surtout je pouvais prétendre à vivre aux côtés de Bella, cet être dénué de méchanceté, de fourberie mais empli d'amour pour son prochain, pour les siens comme il m'avait été rarement donné d’en rencontrer.



Je pouvais donc presque prétendre être un homme. Presque… car il y avait une chose que je désirais découvrir comme n'importe quel homme au monde mais cela m'effrayait. Je l'avais certes promis à Bella mais en étais-je capable ? L'éventualité qu'elle puisse mourir dans mes bras, m'était insupportable. Allai-je savoir m'y prendre ? Un nouveau défi m'attendait à présent et je n'aurais jamais assez de temps pour m'y préparer. Je le lui avais promis, je le désirais aussi … j'avais su résister à l'irrésistible attraction de son sang sans jamais lui faire le moindre mal alors je devais parvenir à me dominer une nouvelle fois.



J'étais prêt à tout tenter pour Bella car après l'avoir imaginer morte, j'étais prêt à payer au centuple chaque moment qui m'était donné de passer avec elle. Je pensais l'avoir perdue à jamais. Je me revoyais errant, hagard, perdu dans un monde qui n'était plus le mien sans elle. Respirer, marcher, réfléchir, manger… tout était supplice. Je ne devais mon salut qu'à une petite étincelle de chance … notre amour … car c'était lui qui avait poussé Bella à venir me chercher à Volterra alors qu'elle était persuadée par ma faute de n’être n'était plus rien pour moi. Je restais convaincu que son arrivée fracassante pour me sauver avait été un cadeau des esprits car Bella aurait pu arriver trop tard … et tout aurait été perdu !! Mon ange gardien amérindien me protégeait et c'est pourquoi je ne pouvais pas l'exclure plus longtemps de la nouvelle vie qui allait s'ouvrir à nous.



Je devais beaucoup à Carol et j'envisageais donc de la présenter à Bella. Elle devait savoir que tout ce que nous vivions aujourd'hui était en partie dû aux visions et aux conseils avisés de mon amie canadienne. Cette amitié m'avait permis de comprendre les sentiments que Bella pouvait avoir pour Jacob et inversement. Jacob avait eu des effets bénéfiques sur Bella par le passé, identiques à ceux que Carol avait eus sur moi. Nos destins étaient donc à jamais liés. Nous ne pouvions rien y changer…



Alors que le jour commençait à percer, je réalisais que nous étions à l'aube d'une journée décisive pour nous tous. J'étais convaincu que ce n'était nullement la dernière mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour Bella même si je savais que je resterais tout le temps, ou presque, à ses côtés. Le cabot allait être de la partie lui aussi et même si je pouvais supposer que je n'avais plus rien à craindre de lui dorénavant car c'était à moi que Bella avait dit oui, je me doutais qu'il n'allait pas renoncer si facilement. Comment allait-il réagir lorsqu'il apprendrait la nouvelle de notre mariage ? Cette perspective ne me rassurait guère et me laissait même quelque peu nerveux.



Ma famille ainsi que les Quileute, étaient convaincu d'en savoir suffisamment pour vaincre cette armée mais nous ignorions toujours qui en était le chef et ce n'était pas une très bonne chose. J'espérais qu'Alice n'aurait pas ses visions trop brouillées par la meute car il allait être difficile sinon de prévoir correctement l'arrivée des nouveaux nés. Ils n'allaient plus tarder à rentrer de leur chasse et j'allais rapidement être mis au courant.



Le calme apaisant du lever du soleil laissa rapidement la place à de violentes bourrasques de vent glacial. Le temps changeait et le froid semblait vouloir prendre le dessus. Bella se réveilla doucement, joyeuse visiblement. Son premier regard fut pour moi et ce fut un délicieux ravissement pour débuter cette journée cruciale. Alors qu'elle souhaitait se préparer, je la laissai quelques temps seule afin de lui préparer un petit déjeuner ou plutôt un déjeuner vu l'heure tardive. La journée s'annonçait longue et difficile, Bella avait besoin de force.



Deux heures plus tard, ma famille rentra. Ils étaient tous extrêmement concentrés et leur gravité dénotait fortement avec l'euphorie qui nous transportait encore quelques instants plus tôt, Bella et moi. Alice me confirma qu'elle était en mesure de voir assez clairement ce qui allait se produire et ce n'était donc pas cela qui la rendait d'humeur massacrante. Après m'avoir rapidement renseigné sur la route que les nouveau-nés allaient emprunter, elle m'avoua ce qui la tracassait.



Elle savait pour notre prochain mariage. Elle avait eu la réplique de notre conversation de la veille au travers de l'une de ses visions. Ma sœur n'appréciait pas du tout le fait que Bella veuille s'unir à moi dans une chapelle inhospitalière et sans charme de Las Vegas et elle avait du mal à cacher son mécontentement à ma fiancée.



- Il me semble que tu dois t'équiper contre le froid, lui lança-t-elle. Je n'arrive pas à voir où tu seras dans la mesure où tu décampes avec le clébard, mais la tempête qui menace m'a l'air de vouloir être très méchante dans le coin.



Alors que Bella ne semblait pas comprendre l'étrange comportement de ma sœur, j'acquiesçai à sa place quant au fait qu'elle devrait se couvrir d'autant plus qu'Alice me prévint aussi qu'il allait neiger en altitude. Nous n'étions pas gâtés par la météo pour un mois de juin ! Cette tempête ne me plaisait pas car Bella risquait de ne pas être à son aise.



- Prends une veste ! recommanda ensuite ma sœur à son amie, d'une voix inamicale.



Nous descendîmes au garage pour préparer l'attirail nécessaire à notre campement : sac de couchage, tente ainsi que plusieurs sachets de nourriture déshydratés pour Bella qui fit d'ailleurs une légère grimace lorsqu'elle me vit les fourrer dans mon sac à dos. Sa moue me fit sourire, elle devait d'ailleurs signifier que ce type de repas n'était apparemment pas à son goût. Pendant que je terminais la préparation de tout notre équipement, en ajoutant notamment le trousse de secours au cas où Bella se casserait une nouvelle fois quelque chose. Ma sœur, quant à elle, trainait derrière nous sans nous adresser le moindre mot. Elle ne savait pas comment aborder le sujet avec Bella.



Alors que j'avais demandé à cette dernière de téléphoner à Jacob pour l'avertir que nous serions prêts dans une heure, ma sœur en profita pour me harceler par la pensée :



« - Alors comme cela non seulement tu lui as proposé de filer à Las Vegas … sans témoin ni famille mais le pire c'est que tu accepterais de laisser Bella se marier vêtue d'un vulgaire jean ! Impensable ! Une honte, oui !!! Et moi qui pensais qui tu étais mon frère préféré !



- Calme toi, Alice ! J'ai dit cela pour ne pas la brusquer. Laisse-lui le temps de s'y habituer. Nous en reparlerons plus tard. Je ne souhaite pas l'effrayer avec tes grands préparatifs, l’intimai-je pour la calmer. »



Alors que Bella me rendait mon téléphone en nous transmettant les souhaits de réussite de Billy Black, ma sœur ne tint absolument pas compte de mon avis et me lança avant de s'adresser à ma fiancée.



« - Je m'en moque Edward, vous n'irez pas à Las Vegas, c'est hors de question !!! Je vais en parler à Bella … »



- Bella ? J'aimerais te parler seule à seule, lança aussitôt ma sœur.



- Je préférerais que tu t'abstiennes ! objectai-je à voix haute cette fois. Inutile de me compliquer l'existence.



- Cela ne te regarde pas, riadminhelpa-t-elle.



Je riais de son insistance qui me vaudrait sans doute d'avoir le mariage romantique que je souhaitais. Mais à quel prix ?



- C'est un truc de filles ! insista-t-elle.



Je craignais tout de même la réaction de Bella face au rouleau compresseur que pouvait être ma sœur quand elle avait une idée en tête.



- Laisse-la faire, intervint d'ailleurs cette dernière qui devait se demander ce qui mettait Alice dans un tel état.



- Tu l'auras voulu, lui lâchai-je à demi amusé mais inquiet des ravages que pourrait faire ma sœur sur Bella.



Je quittai le garage rapidement afin de les laisser s'expliquer seules. Toutefois j'étais suffisamment proche pour capter la conversation au travers des pensées d'Alice. Ma sœur n'y alla pas par quatre chemins et entra directement dans le vif du sujet. Bella était sur ses gardes mais ma sœur employait les grands moyens. Ses mimiques, son air de chien battu bref tout pour faire culpabiliser ma fiancée.



Mais cette dernière se braqua comme je le craignais et je redoutais encore plus qu'elle ne m'en veuille pour le mariage et pour le fait d'avoir une sœur aussi envahissante.



Bella ne tarda pas d'ailleurs à m'appeler alors qu'Alice s'applaudissait d'être parvenue à faire céder son amie. J'étais tendu en m'approchant de ma bien-aimée. A quelle réaction devais-je m'attendre ? Je ne parvenais pas à masquer mon inquiétude et ma tristesse face à la réaction hostile qu'avait Bella face à notre mariage. Je fis rapidement part à ma sœur de mon agacement face à son exubérance qui avait eu le mérite de brusquer ma bien-aimée.



- Merci ! lui lançai-je sèchement.



Bella se tourna aussitôt vers moi pour se blottir contre mon torse. Ses yeux croisèrent brièvement les miens et je perçus tout l'énervement qu’avait provoqué cette discussion mais étonnamment, elle ne me reprocha rien. Elle avait plutôt besoin de mon soutien et je lui murmurai alors doucement à l'oreille :



- Las Vegas … même si je savais déjà que ma sœur avait gagné.



- Cours toujours ! pépia-t-elle aussitôt. Bella ne me fera jamais ça. Et toi, mon cher, sache qu'il t'arrive d'être extrêmement décevant, en tant que frère.



- Ne sois pas méchante, grommela Bella pour me défendre. Il essaie de me rendre heureuse, lui. Pas comme toi.



- Moi aussi, j'essaie de te rendre heureuse ! s'écria ma sœur. La différence, c'est que je sais ce qui marchera le mieux … à long terme. Un jour, tu me remercieras. Bon, d'accord, peut-être pas avant cinquante ans, mais tu verras.



- Je ne pensais pas pouvoir relever un défi contre toi, ma vieille sauf que là, si. Obligé.



Ma sœur éclata alors de son rire argenté soulagée d'avoir gagné le droit de préparer notre mariage.



- Alors tu me montres la bague ? demanda-t-elle à Bella en s'emparant de sa main.



Elle la laissa aussitôt retomber dès qu'elle ne vit rien à l'annulaire de cette dernière.



- Je l'ai vu te la passer au doigt ! s'exclama-t-elle. J'ai loupé un épisode ou quoi ?



Elle sonda ses dernières visions pour confirmer qu'elle n'avait pas rêvé. Elle revoyait distinctement la soirée de la veille et le moment magique pendant lequel j’avais glissé ma bague au doigt de ma bien-aimée puis elle visionna une image nous représentant Bella et moi, le jour de notre mariage, nous embrassant sous une arche fleurie ici même devant tous nos amis et notre famille.



- Non ! La mariage aura bien lieu, affirma-t-elle.



- Bella a un problème avec les bijoux … lui expliquai-je en songeant à sa tentative maladroite pour me rendre la bague.



- Bah ! Un diamant de plus ou de moins ! La bague doit en avoir plein, j'imagine, mais vu qu’Edward t'en a déjà …



- Stop, Alice ! la coupai-je furieux. Nous sommes en retard.



Ma sœur avait failli tout faire capoter. J'avais déjà eu le plus grand mal à faire accepter à Bella mon cœur sur son bracelet alors si elle devait apprendre la valeur véritable de ce dernier, elle me le rendrait sans tarder. Bella ne devait rien savoir.



- On en reparlera, riadminhelpa Alice. Tu as raison, filez. Vous devez installer le piège et monter votre campement avant la tempête. N'oublie pas de bien te couvrir, Bella, le froid risque d'être … exceptionnel pour la saison.



- J'ai pris sa veste, confirmai-je.



- Bonne soirée, alors.



Nous nous quittâmes ainsi. Ma sœur allant rejoindre les miens pour se préparer au combat alors que Bella et moi, nous mettions en route pour notre lieu de rendez-vous avec le cabot. Nous mîmes beaucoup plus de temps que d'ordinaire car je ne négligeais aucun détail en empruntant d'autres chemins que ceux que nous utilisions habituellement afin de répandre un peu plus encore l'odeur de Bella et pouvoir ainsi dérouter le flair des nouveau-nés.



Je respectai scrupuleusement les indications données par ma sœur. Je n'avais pas droit à l'erreur si je voulais protéger efficacement Bella. Arrivés à l'approche de la prairie, je déposai ma fiancée sur le sol.



- Bon, lui expliquai-je, à partir d'ici, tu marches en direction du nord en touchant un maximum de choses. Alice m'a renseigné sur la route qu'ils prendront, nous n'allons pas tarder à la croiser.



- Où c'est, le nord ? me demanda-t-elle tout naturellement.



Je souris face à sa remarque car il m'arrivait parfois d'oublier que Bella n'avait pas notre aisance pour se déplacer. D’instinct nous savions où étaient les quatre points cardinaux mais surtout avec le temps cette forêt ne recelait plus de secret pour nous.



Nous nous mîmes en marche sur deux lignes parallèles à une vingtaine de mètres l'un de l'autre. Bella s'appliquait à marcher lentement afin de toucher tout ce qui se trouvait sur son chemin, fougères, troncs d'arbres …Le soleil jouait à cache-cache, balloté par le vent glacial qui se renforçait.



- J'agis comme il faut ? me demanda Bella.



- C'est parfait, l'encourageai-je.



- Est-ce que cela aiderait ? me demanda-t-elle en récupérant ses cheveux tombés de ses épaules pour les déposer sur des feuilles.



- Ça renforce la piste, oui, mais inutile de t'arracher les cheveux, Bella.



- Pas de souci, j'en pers assez pour ça.



Nous n'avions pas eu l'occasion de reparler de l'intervention de ma sœur et la réaction de Bella m’avait montré la nécessité de la rassurer. Alice l'avait brusquée, je le savais et je ne voulais pas que cela puisse la faire douter ou pire … changer d'avis.



Ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour aborder le sujet mais j'espérais que peut-être cela lui permettrait d'oublier l'espace de quelques instants, l'imminence de l'arrivée des nouveau-nés.



- Tu n'es pas obligé d'obéir à Alice, tu sais ?



- Rassure-toi, je ne me sauverai pas devant l'autel.



- Ce n'est pas ce qui m'inquiète. Je tiens à ce que ce soit comme tu l'auras souhaité, m'expliquai-je.



Elle soupira. Je devinais alors qu'il était trop tôt pour qu'elle veuille quoique ce soit. Alice l'avait bel et bien prise au dépourvu.



- Même si Alice parvient à ses fins, repris-je, nous devrions réussir à éviter le grandiose. Emmett n'aura qu'à décrocher l'autorisation d'officier sur internet.



- Ce serait pas mal, en effet, rit-elle.



- Tu vois, on trouve toujours un compromis, ajoutai-je.



Bella continua à avancer lentement jusqu'à l'endroit où l'armée devait croiser notre chemin. Elle se perdit même une fois ou deux alors que l'obscurité augmentait et rendait difficile la marche dans la forêt. Etait-ce dû à cela ou sa maladresse habituelle mais Bella trébucha et s'affala sur le sol.



- Aïe ! marmonna-t-elle. Génial, manquait plus que çà !



- Ça va ? lui demandai-je aussitôt inquiet.



- Oui. N'approche pas, je saigne. Ça s'arrêtera dans un instant.



Je n'avais que faire de ses recommandations, seule sa sécurité et sa santé n'importaient. Je fus en moins de deux secondes à ses côtés.



- J'ai une trousse de premiers secours, lui annonçai-je en la récupérant aussitôt dans mon sac à dos. Je me doutais qu'elle nous servirait.



- Ce n'est rien. Je m'en charge. Inutile de te mettre dans une situation inconfortable.



- T'occupe. Ça ne me gêne pas. Donne-moi ta main que je nettoie la plaie, la rassurai-je alors que je percevais l'odeur de sang qui me chatouillait les narines.



Pourtant je n'éprouvais nulle envie de l'attaquer ou de goûter à son sang. Je ne ressentais

plus cette soif intense qui me brûlait la gorge à me rendre fou comme j'avais pu malheureusement la ressentir lors de son dernier anniversaire. J'étais différent maintenant. Son sang garderait toujours le même arôme enivrant pour moi mais il ne me rendait plus fou. Je m'étais enfin approprié cette odeur et elle faisait partie intégrante de moi.



Mon exil et la peur de l'avoir perdue pour toujours m'avaient comme vacciné contre les effets désastreux que pouvait avoir son sang sur mes sens. Mon amour pour elle avait surpassé tout le reste.



- Une minute, je viens d'avoir une idée ! lâcha-t-elle en appuyant sa paume contre un rocher tout proche d'elle.



- Qu'est-ce que tu fabriques ? m'inquiétai-je aussitôt.



- Jasper va adorer ça.



Elle retourna sur ses pas pressant sa blessure partout où elle le pouvait.



- Je suis sûre que ça les rendra dingues, s'exclama-t-elle visiblement satisfaite.



Je ne pus réprimer un soupir face à sa réaction. Elle venait de trouver une manière bien à elle de rendre service. Vouloir nous aider était devenu son obsession alors cette plaie était plutôt une aubaine.



- Retiens ton souffle ! me suggéra-t-elle pensant apparemment que c'était l'odeur de son sang qui m'incommodait.



- Ce n'est pas ça, je trouve seulement que tu en fais une peu trop, la rassurai-je.



- Je tiens à ce que les choses soient le mieux possible, c'est ma façon d'aider.



J'avais donc bien deviné ce qu'elle mijotait. Par moment je m'étonnais de décrypter ses faits et gestes avec autant de réussite. Je l'avais tant de fois observée et notre relation avait prit une telle importance que je pouvais presque me vanter de la connaître par cœur … enfin presque car il y avait bien certaines choses que je n'étais pas encore capable de décoder. Ses sentiments envers le cabot principalement.



- Ne t'inquiète pas, les nouveau-nés seront cinglés, et Jasper très impressionné par ton sens du devoir. Et maintenant, laisse-moi te soigner. Tu as sali ta blessure.



- Je m'en charge, me répéta-t-elle.



- Cela ne m'est plus aussi difficile qu'autrefois, lui répondis-je en souriant, espérant la convaincre.



Elle se laissa donc faire mais elle me contemplait avec circonspection lorsque j'entrepris de nettoyer sa plaie.



- Comment l'expliques-tu ? me demanda-t-elle alors que je posais le pansement.



- J'ai dépassé ce stade.



- De quelle manière ? Quand ? m'interrogea-t-elle visiblement impressionnée.



- Durant vingt-quatre heures, je t'ai crue morte … bredouillai-je la voix nouée par l'émotion. Cela a changé ma façon d'envisager les choses.



- L'impact de mon odeur sur toi aussi ?



- Non, pas du tout. Mais … avoir éprouvé le sentiment de ta perte … a modifié mes réactions. Tout mon être évite les situations qui pourraient provoquer de nouveau ce genre de souffrance.



Elle me regarda l'air stupéfaite.



- Appelons ça une expérience très instructive … ris-je de sa réaction.



Le vent redoubla d'intensité et Bella fut prise de frissons. Elle risquait de prendre froid.



- Bien, lançai-je en sortant de mon sac à dos, sa veste d'hiver pour ensuite l'aider à l'enfiler. Tu as rempli ton rôle. Le reste nous appartient. Allons camper, maintenant ! repris-je sans pouvoir lui cacher ma moquerie.



En effet, je m'apprêtais à lui prendre la main mais l’une était bandée et l’autre coincée dans une attelle signe que Bella adorait repousser les limites. Gifler un loup garou ou répandre son sang pour attirer les plus vils prédateurs sur elle, rien de tout cela ne l'effrayait alors que le mariage, si ! C'était tout le paradoxe de Bella et c'était aussi pour son caractère imprévisible et entier que je l'aimais.



- Où retrouvons-nous Jacob ? me demanda-t-elle.



- Juste ici, lui indiquai-je en montrant les arbres face à nous.



Le cabot apparut au même moment… Il nous gratifiait de sa forme humaine comme pour bien me confirmer qu'il ne me craignait pas et qu'il ne souhaitait pas non plus que je traduise ses propos. La dernière fois, ma traduction ne l'avait pas pleinement satisfait et puis pour remplir sa mission, il devait être sous sa forme humaine afin de pouvoir porter Bella à travers la forêt. J'aurais préféré n'importe quelle autre solution plutôt que celle-là mais nous n'avions plus d'autre choix.



- Salut Jake ! lança Bella à son intention lorsque nous fûmes face à lui.



- Salut, Bella, dit-il alors qu'il m'ignorait copieusement.



Je décidai de le saluer tout de même souhaitant être plus intelligent que ses gamineries.



- Où est-ce que je l'emporte ? me demanda-t-il aussitôt.



Je tirai la carte de ma poche pour la lui donner. Il la déplia et je lui indiquai ainsi où nous nous trouvions. J'eus le malheur de m'approcher trop près de lui et le cabot ne put retenir un geste de répulsion en reculant. Il se ravisa rapidement et m'écouta enfin mais son hostilité était évidente. Après avoir écouté mes indications, il claironna qu'il connaissait bien le coin et que la carte lui était inutile.



Alors que je repliais cette dernière pour la remettre dans ma poche, je compris que l'instant que je redoutais était arrivé. J'allais devoir laisser Bella entre les pattes velues du cabot et je parvenais difficilement à contenir la jalousie qui me dévorait. Je le savais si intriguant, prêt à tout pour faire douter ou culpabiliser Bella que je redoutais qu'il ne lui arrive quoique ce soit.



Je regardai Bella une dernière fois, ne parvenant et ne souhaitant pas masquer ma tristesse. Elle me murmura deux malheureux mots « A plus » qui résonnaient encore à mon oreille alors que je m'en allais à l'opposé de leur direction, le cœur gros.



Je devais emprunter le chemin le plus long et je savais que les prochaines heures allaient être particulièrement longues et pénibles. L'attente allait être très douloureuse mais je devais tout préparer afin que Bella soit à l'abri de la tempête à son arrivée.



Je venais d'arriver sur notre lieu de campement. L’altitude accentuait la force du vent et surtout la neige s'était mise à tomber. Ce n'était certes pas les conditions idéales pour camper surtout pour Bella qui serait la seule à souffrir du froid mordant qui régnait ici. L'anxiété m'avait fait parcourir le trajet trop rapidement si bien que je tournais déjà en rond après avoir solidement fixé la tente sur la roche où je m'étais installé. J'arpentais le petit espace que j'avais aménagé devant la tente guettant le moindre bruit parmi les violentes bourrasques de vent.



Puis enfin, à mon plus grand soulagement, je perçus enfin les pensées du cabot qui ne me cachait pas sa joie d'avoir passé tout ce temps en compagnie de Bella. Je courus aussitôt à leur rencontre lorsque je les vis devant moi.



Le cabot la déposa sur le sol et je la pris tout de suite dans mes bras, envahi par le soulagement de la voir saine et sauve.



- Merci ! le remerciai-je. Tu as été plus rapide que je ne le pensais, j'en suis vraiment content.



Il haussa les épaules avant de me demander :



- Mets-la à l'abri. Mes cheveux se dressent sur mon crâne, ça va être méchant. La tente est bien plantée ?



- Elle est quasiment soudée à la roche, affirmai-je.



- Bien, dit-il en regarda le ciel songeur. Ses pensées étaient déjà reparties vers la réserve.



Il se transforma alors afin de rejoindre les siens pour savoir comment s'organisait la meute. Je fus heureux de le voir s'éloigner, du moins pour quelques heures … nous laissant Bella et moi au beau milieu de la tempête qui malmenait la tente comme pour mieux nous rappeler qu'une bataille se préparait.






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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 19-06-10, 12:05 PM   #27

sanaafatine

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افتراضي





De longues heures d'attente débutèrent pour Bella et moi. Plus le temps s'écoulait et plus la tempête augmentait en intensité. Les bourrasques de vent s'engouffraient dans la tente comme si elles tentaient de l'arracher.

Bella s'était réfugiée dans le duvet que je lui avais préparé. Elle s'y était glissée tout habillée mais le froid perçant l'empêchait de se réchauffer. Je m'étais d'ailleurs éloigné d'elle autant que me le permettait l'espace restreint dont nous disposions. Mon corps était aussi glacé que la neige et le vent qui nous encerclaient.

Le cabot nous avait rejoints après s'être assuré que tout se passait bien sur la réserve. Il montait la garde dehors devant la tente. Il était inquiet pour Bella tout autant que je l'étais. Je n'arrivais même plus à cacher mon anxiété d'être loin d'elle et de ne pouvoir l'aider. Ses dents s'entrechoquaient malgré elle et son corps était malmené par d'impressionnants tremblements. J'étais agacé par mon impuissance. Je ne savais même plus quoi faire pour qu'elle retrouve un peu de couleur car Bella commençait à devenir aussi pâle que moi et je n'appréciais guère cette perspective.

Elle devait bouger pour éviter que ses membres ne s'engourdissent et le seul moyen, malgré la tempête, était de marcher ou courir dehors.

- Bella, ne voudrais-tu pas que nous allions faire un tour afin de te réchauffer un peu …

- N-n-non ! J-je suis bien ici ! bégaya-t-elle.

- La nuit va être longue, je pense qu'il serait préférable que tu bouges un peu … tentai-je une nouvelle fois.

- Q-q-q-quelle h-h-heure est- il ?

- Deux heures, lâchai-je.

Autant dire que nous n’étions qu'au milieu de la nuit et que Bella avait peu de chance de survivre à la nuit entière si je ne trouvais pas un moyen rapide de la réchauffer.

- Nous devrions peut-être … insistai-je une ultime fois.

- Non ! répéta-t-elle catégoriquement. Je v-v-vais bien, v-v-vraiment. Je n-n-ne v-v-veux pas sortir.

Elle devait redouter d'affronter le froid qui promettait d'être encore plus mordant que celui qu'elle pouvait ressentir à l'intérieur de la tente. Je ne pouvais pas la forcer. Je renonçai à lui faire entendre raison mais je ne supportais plus de rester près d'elle, en triste spectateur de sa souffrance.

- Comment puis-je t'aider ? lui demandai-je suppliant.

Elle secoua la tête comme impuissante à me répondre. Le cabot qui ne perdait rien de notre conversation lâcha un gémissement malheureux.

- V-v-va t-en !! lui ordonna-t-elle, persuadée qu'il craignait le froid lui aussi.

- Il s'inquiète pour toi ! lui expliquai-je. Lui va bien. Il est équipé pour résister à cette météo.

Bella acquiesça et je constatais à regret qu'elle ne parvenait plus à maitriser ses tremblements. Le cabot n'en pouvait plus d'entendre Bella faire comme si tout allait bien et il me le reprocha aussitôt au travers de ses bruyantes pensées :

« - Ses claquements de dents me tapent sur les nerfs !! Comment peux-tu la laisser souffrir comme ça sans rien faire ?!! »

Cette remarque eut le mérite de me faire perdre mon calme. Il ne perdait jamais une occasion de me taper sur le système, ce clébard.

- Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? répliquai-je sans parvenir à me dominer. Tu n'as qu'à te rendre utile, toi. Va chercher un radiateur, je ne sais pas, moi !!

- Je t-t-tiens le c-c-coup !! protesta-t-elle aussitôt.

Cette stupide remarque ne dupa ni le cabot ni moi-même. Il ne tarda pas d'ailleurs à revenir à la charge :

« - OK, Sangsue, comme tu es incapable de faire quoi que ce soit pour elle, je m’en charge !! Je vais la réchauffer, moi … »

Je n'appréciais pas du tout qu'il se permette de me rappeler que j'étais inutile pour sauver Bella de ce froid qui pouvait la tuer. Il allait encore profiter de la situation et cela me mettait hors de moi. Je ne supportais pas qu'il puisse l'aider et pas moi. Qu'il puisse la réconforter dans ses bras chauds et rassurants…

- Voilà qui n'est pas indispensable … marmonnai-je furieux. De plus, c'est une mauvaise idée.

- Elle est toujours meilleure que ce que tu as proposé jusqu'à maintenant ! riadminhelpa-t-il après avoir repris forme humaine. « Va chercher un chauffage d'appoint », je ne suis pas un Saint-Bernard !

Il ouvrait déjà la fermeture éclair de la porte et se faufila rapidement dans la tente qui paraissait encore plus petite avec ce grand cabot à l'intérieur. Bella fut prise par de nouveaux tremblements qui s'approchaient plus de convulsions à présent.

- Ça ne me plaît pas ! lui répétai-je. Donne-lui ta veste et file, lui ordonnai-je en lui désignant la parka qu'il tenait dans sa main.

- Elle la mettra demain. Pour l'instant, elle est gelée, et Bella est trop transie pour parvenir à la réchauffer par elle-même. Tu as mentionné un radiateur, je suis là, s'exclama-t-il en ouvrant les bras comme si cela était une évidence alors qu'il était torse nu et seulement habillé par un lambeau de survêtement.

- J-j-Jake ! T-t-t-tu es f-f-fou ! T-t-t-tu vas m-m-mourir de f-f-froid !

- Il y a peu de chance ! rigola-t-il. Ma température frôle les quarante-trois degrés. Je vais te faire transpirer en un rien de temps.

Bien évidemment, il ne m'écouta pas et il s'avança péniblement jusqu'à Bella. Je sentais une profonde rage m'envahir. Comment osait-il ? Pourquoi se permettait-il de supposer ce qui était mieux pour Bella ? Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le duvet de ma bien-aimée, je lui empoignai de toutes mes forces son épaule brulante et musclée. Il serra les mâchoires et plissa le nez, furieux à son tour. Il recula et me fit face, prêt à riadminhelper.

- Ne me touche pas ! feula-t-il.

- Alors, ne la touche pas ! répliquai-je.

- N-n-ne vous b-b-battez pas !! intervint Bella, inquiète.

- Elle te sera très reconnaissante quand ses orteils vireront au noir et tomberont ! assena-t-il.

Malheureusement, il avait raison. Il était le seul à pouvoir la soulager et éviter qu'elle ne souffre du froid. Je détestais atrocement la perspective de son corps si proche du sien, que son odeur de cabot allait souiller mais je n'avais pas d'autre choix que de me résigner.

- Attention à toi ! le menaçai-je tout de même en regagnant ma place.

J'avais le sentiment d'être un lion en cage, enfermé et contraint de subir ce que l'on m'imposait et j'aurais adoré le dépecer lorsqu'il se mit à rire convaincu qu'il avait gagné une manche. Pour Jacob, nous nous livrions toujours un combat car Bella ne lui avait pas encore fait part de notre engagement. Il ne lâcherait rien comme je le soupçonnais mais moi non plus …

- Pousse-toi … lui ordonna-t-il alors qu'il ouvrait le duvet.

- N-n-non ! objecta Bella en le toisant du regard.

- Ne sois pas idiote. Tu n'aimes donc pas tes doigts de pied ? lui lança-t-il tout en se glissant à ses côtés.

Je détournai le regard lorsqu'il la prit dans ses bras et qu'elle déposa sa tête sur son torse nu car je sentais la jalousie qui m'étouffait. Comme je l'enviais … je n'avais eu qu'une fois le privilège de pouvoir la serrer aussi longuement dans mes bras sans qu'elle ne soit congelée instantanément, c'était à Jacksonville. Nous étions tous les deux allongés sur la plage et la chaleur était si grisante et apaisante pour Bella qu'elle en avait presque oublié que j'avais un corps de glace.

- Houps, Bella ! Tu es vrai glaçon ! s'exclama-t-il lorsque Bella déposa ses doigts gelés sur sa peau.

- D-d-désolée !!

- Essaye de te détendre. Tu auras chaud dans une minute. Bien sûr, ça irait plus vite si tu te déshabillais, claironna-t-il pour me contrarier encore plus.

Il se sentit obligé de faussement se justifier après que je lui eu manifesté ma désapprobation par un profond grognement.

- C'est juste une constatation. Une technique de survie basique, se défendit-il plus pour Bella que pour moi-même car je savais qu'il mentait, ses pensées le trahissaient.

- C-ç-ça suffit J-j-jake ! s'emporta ma bien-aimée.

- Ne t'inquiète pas du buveur de sang ! Il est Jaloux, lui répondit-il sans lui cacher son plaisir.

- Oui, confirmai-je. Tu n'imagines même pas à quel point je voudrais être à ta place, clébard.

- Chacun ses limites, répliqua-t-il avant de conclure amèrement d'ailleurs. Au moins, tu sais qu'elle préfèrerait que ce soit toi.

- Vrai.

Alors que Bella parvenait doucement à se réchauffer, il essaya une nouvelle tentative pour l'embrasser mais elle lui intima de se calmer et je pus enfin retrouver un peu de sérénité. J'imaginais leurs corps étroitement enlacés, l'odeur du cabot qui imprégnait celui de Bella et qui inondait maintenant toute la tente ce qui me confirmait que Bella se réchauffait enfin. Elle commençait d'ailleurs à doucement se laisser bercer par les prémices du sommeil.

Avant de se laisser complètement aller, elle lui posa tout de même une étrange question. Elle voulait savoir pourquoi il était plus poilu que les autres loups de la meute. Il lui répondit amusé que c'était parce qu'il avait les cheveux plus longs que les autres. Bella en fut surprise se rendant sûrement compte de l'évidence de sa réponse. Elle lui demanda ensuite pourquoi il ne voulait pas les couper et pour une fois il en fut quelque peu gêné.

Il n'osa pas lui avouer tout de suite que c'était pour elle qu'il souhaitait les garder longs, pensant qu'elle le trouvait plus beau ainsi. Sa sensiblerie me fit rire et je jubilais du fait que ma présence l'obligeait à lui avouer la vérité car sinon il ne le lui aurait sûrement jamais avoué. Bella n'eut pas forcément la réaction qu'il espérait car elle lui répondit que courts ou longs, les deux lui plaisaient bien. Il lui conseilla alors de s'endormir.

La respiration de Bella se fit plus régulière et je la sentais nettement plus apaisée. Elle s'endormait doucement et allait pouvoir enfin se reposer. Quant à moi, j'étais mal à l'aise car le cabot avait tout le loisir pour laisser divaguer ses pensées. Elles étaient toutes malsaines et orientées sur son improbable intimité avec Bella. Ne supportant plus ses envies salaces, je lui fis part de l'arrivée de son ami Seth.

Il ne put se retenir de m'envoyer paître, ne supportant pas d'être dérangé dans ses stupides rêveries. Bella nous somma de nous taire et le calme revint enfin dans la tente. Calme était un bien grand mot car les bourrasques de vent étaient si puissantes que l'on pouvait craindre à tout moment que la tente ne s'arrache sous leur violence. Les piquets se tordaient presque, chahutés eux aussi par la force du vent.

Je commençais à perdre patience face aux bruyantes pensées du cabot qui en avait même oublié ma présence au vu des choses qu'il se permettait d'imaginer.

- S'il te plaît ! lui soufflai-je enfin, ne parvenant plus à penser à autre chose. Fais un effort !

- Quoi ? chuchota-t-il effectivement surpris.

- Essaye de contrôler ton cerveau !

- Personne de t'a demandé de l'écouter, protesta-t-il embarrassé. Sors de ma tête.

- J'aimerais bien, figure-toi. Seulement, tes fantasmes sont bruyants. On dirait que tu les cries !

- Je vais tâcher de les garder pour moi, se moqua-t-il après avoir retrouvé son aplomb.

« N'empêche, cela doit te rendre dingue que je puisse avoir de tels fantasmes alors que tu sais que cela ne t'arrivera jamais … » rajouta-t-il par la pensée cette fois.

- Oui, lui répondis-je dans un murmure. Je suis jaloux de cela aussi.

- Je m'en doutais. Voilà qui remet à plat, les choses, hein ?

- Ne rêve pas !

- Elle peut encore changer d'avis, vu tout ce que je suis capable de lui apporter et pas toi. Du moins, tant que tu ne l'auras pas tuée.

- Endors-toi, Jacob. Tu commences à me taper sur les nerfs.

- Je vais en effet piquer un petit roupillon. Je suis installé si confortablement, moi.

Puis brusquement il changea d'avis et me demanda :

« - Me laisserais-tu te poser une autre question ?… mais je ne pense pas que tu serais prêt à me répondre … du moins avec sincérité … »

- Pourquoi pas ? lâchai-je surpris qu'il veuille entamer le dialogue.

- Seras-tu honnête ?

- Pose la question, tu verras bien.

- Tu lis dans mes pensées, laisse-moi voir les tiennes, cette nuit. Ce ne serait que justice.

Je tenais sans doute là, une occasion d'atténuer la répulsion qu'il éprouvait pour moi. Il devait effectivement découvrir que je n'étais pas le monstre qu'il imaginait. J'avais certes un corps de glace mais à l'intérieur j'étais empreint d'amour, de compassion et d'amitié. Je savais qu'il se posait plein de questions sur ce que j'étais et sur ce que je pensais ou éprouvais pour Bella ou lui même.

- Tu fourmilles d'interrogations. A laquelle suis-je censé répondre ?

- La jalousie … elle doit te bouffer, non ? Tu ne peux pas être aussi sûr de toi que tu en as l'air. Sauf si tu es dépourvu d'émotions.

- Bien sûr qu'elle me ronge. En ce moment, elle est si intense que j'ai du mal à contrôler ma voix. C'est pire quand Bella est loin de moi et près de toi, quand je ne la vois pas.

- Elle t'obsède ? Arrives-tu à te concentrer quand elle est absente.

Étonnamment, ses questions étaient pertinentes un peu comme si il se les posait à lui même. Je ne voulais rien lui cacher ni même lui épargner tout ce que je ressentais.

- Oui et non. Mon cerveau ne fonctionne pas tout à fait de la même façon que le tien. Je peux penser à bien plus de choses en même temps. Donc, quand elle se tait, qu'elle réfléchit, il me suffit de songer à toi pour me demander si elle est avec toi par l'esprit.

Il était surpris d'apprendre que Bella pensait autant à lui … il s'imaginait que j'avais l'exclusivité de ses pensées.

- Oui, repris-je pour lui confirmer, elle pense à toi souvent, plus souvent que je ne le voudrais. Elle s'inquiète pour toi, souhaiterait que tu sois heureux. Mais tu le sais, et tu t'en sers.

- J'utilise les armes dont je dispose. Je n'ai pas tes avantages. Notamment sa certitude de t'aimer.

- Ça aide.

- Elle m'aime aussi, figure-toi.

C'était une affirmation que j'étais bien incapable d'affirmer ou d'infirmer car s'il y avait bien quelque chose que je ne parvenais pas à décrypter dans les agissements de Bella, c'était les sentiments qu'elle avait pour le cabot. Je savais qu'ils étaient sincères et profonds mais je ne saurais trop dire s'ils basculaient plus vers l'amour ou l'amitié. J'avais la faveur de Bella mais peut-être que lui aurait pu l'avoir aussi. Je ne préférais pas fanfaronner car tant que ma bien-aimée n'avait pas ma bague à son doigt, rien n'était gagné.

- Malheureusement, elle refuse de l'admettre. Elle se ment, soupira-t-il en quête de ma réponse

- Je ne suis pas en mesure de confirmer cela.

- Est-ce que cela t'ennuie de ne pas pouvoir déchiffrer ses pensées ?

- Oui et non, encore une fois. Elle préfère que ce soit le cas, bien que ça me rende dingue, parfois. Je préfère lui faire plaisir, cependant.
Le vent secoua la tente avec encore plus de violence que précédemment et Jacob resserra aussitôt son étreinte comme pour protéger Bella d'un éventuel accident. Sous ses apparences de loup mal léché, le cabot savait être prévenant. Je connaissais ses sentiments sincères pour Bella et qu'il était prêt à tout pour elle, le bon comme le mauvais.

Il allait donc tout faire pour qu'elle le choisisse lui plutôt que moi mais malgré cela, je ne pouvais pas lui en vouloir car sans lui Bella ne serait sans doute plus là. Il avait été sa bouée de sauvetage, un an plutôt et était maintenant sa couverture de survie. Sans sa présence je l'aurais peut-être perdue …

- Merci, lui murmurai-je. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je suis content que tu sois là.

- Autrement dit, tu as beau avoir une envie folle de me tuer, tu es soulagé qu'elle ait chaud.

- Cette trêve n'est facile pour personne.

- J'en étais sûr ! Tu es aussi jaloux que moi.

- Pas au point de l'afficher, contrairement à toi. Cela ne te rend pas service, sache-le.

- Tu es plus patient que moi, constata-t-il.

- Normal, j'ai cent ans d'expérience. J'ai passé un siècle à l'attendre.

- A partir de quand as-tu décidé de jouer le mec tolérant et sympa ? s'étonna-t-il.

- Lorsque j'ai constaté combien elle souffrait de devoir choisir. Ce n'est pas trop compliqué à gérer. La plupart du temps, je suis en état de réprimer les sentiments les … moins charitables que je nourris à ton égard. Il me semble que, quelquefois, elle lit en moi, mais je n'en suis pas certain.

- A mon avis, tu as seulement eu peur qu'elle ne te choisisse pas si tu l'obligeais à décider.

C'est vrai que cette idée m'avait régulièrement effleuré l'esprit mais après c'était plutôt la sécurité de Bella qui l'avait emportée sur mes craintes.

- En partie, oui. Une toute petite partie néanmoins, avouai-je tout de même. Nous avons tous nos instants de doute. Je craignais surtout qu'elle ne se fasse mal en essayant de filer en douce pour te retrouver. Quand j'ai eu accepté l'idée qu'elle était plus ou moins en sécurité avec toi, il m'a paru préférable d'arrêter de la pousser dans ses retranchements.

- Si je le lui disais, moi, elle ne me croirait pas.

- Je sais, confirmai-je avec un léger sourire aux lèvres.

- Tu crois tout savoir, hein ? riadminhelpa-t-il vexé.

- Le futur m'échappe … objectai-je comme pour le rassurer mais je n'étais effectivement sûr de rien quant à l'avenir qui nous attendait à Bella et moi.

Elle avait accepté de m'épouser et de vivre à mes côtés, convaincue que c'était ce qu'elle souhaitait maintenant mais serait-ce toujours le cas demain ou après demain ?… Rien ne pouvait me le garantir même pas une vision de ma sœur concernant notre mariage. Tout pouvait encore changer mais il m'était inconcevable de l'imaginer. Notre relation était si particulière, si forte mais si fragile à la fois car semée de nombreux obstacles.

Bella prenait des risques incroyables pour survivre dans un monde qui n'était pas le sien, un univers presque irréel empli de loups-garous, de vampires bons ou mauvais. Étonnamment, elle n'avait jamais été effrayée par tout cela comme si quelque chose l'y prédestinait. C'était cette force qui me permettait de croire que notre amour n'était pas une folie mais un aboutissement et j'osais imaginer que l'extinction de cette armée allait enfin nous permettre de nous projeter plus sereinement.

- Comment réagirais-tu si elle changeait d'avis ? me demanda-t-il soudain.

- Cela aussi, je l'ignore.

- Tenterais-tu de me tuer ?

- Non.

- Pourquoi ?

- Tu me crois vraiment capable de la blesser de cette manière ?

- Hum … tu as raison. N'empêche … des fois …

- Des fois, l'idée est alléchante, lâchai-je tout naturellement.

Le cabot se mit à rire peu surpris de ma réponse et me confirma qu'il était de mon avis.

Cette improbable complicité le mit en confiance et il se décida enfin à me poser des questions encore plus personnelles. Celles qui le tiraillaient depuis que j'avais… abandonné Bella. Il n'avait jamais compris mon départ et le fait de la laisser souffrir à ce point alors que soit disant je l'aimais.

- A quoi ça ressemble de la perdre ? Comment as-tu … tenu le coup ?

- Il m'est très difficile d'en parler, le prévins-je.

Je n'aimais pas l'idée d'évoquer cette période difficile mais j'avais accepté de jouer carte sur table alors je devais tenir parole et lui expliquer autant qu'il m'en était possible, la détresse que j'avais ressentie… et que j'éprouvais encore.

- Cette impression de perte … je l'ai éprouvée à deux reprises. La première, quand je me suis cru capable de la quitter. C'était … presque intolérable. Je pensais qu'elle m'oublierait, que ce serait comme si je n'étais jamais entré dans sa vie. Pendant plus de six mois, j'ai réussi à m'éloigner, à tenir ma promesse de ne plus jamais perturber son existence. Ça n'a pas été aisé, je me suis battu, alors que j'étais conscient que je ne gagnerai pas, qu'il faudrait que je revienne … ne serait-ce que pour vérifier où elle en était. Enfin, tel était l'argument derrière lequel je m'abritais. Si je découvrais qu'elle était … raisonnablement heureuse, j'aime à songer que je serais reparti.

Brusquement je songeais à mon ami, ce bouchon en plastique qui m'avait aidé à tenir aussi longtemps que possible. Celui qui me laissait croire que Bella était encore à mes côtés me permettant ainsi de tenir ma promesse. Lui qui me donnait le courage d'avancer et de tenir loin d'elle. Lui que j'avais perdu et qui avait précipité ma descente aux enfers peu de temps avant que je n'apprenne la … mort de Bella.


- Sauf qu'elle était malheureuse … repris-je. C'est d'ailleurs comme ça qu'elle m'a convaincu de ne pas la laisser demain. Tu t'es demandé quelles étaient mes motivations, et en quel honneur elle se sentait tellement coupable. Elle m'a rappelé ce que je lui avais infligé en l'abandonnant, ce qu'elle ressent toujours quand je m'en vais. Elle s'en veut d'avoir ramené ça sur le tapis, mais elle a raison. Je ne rattraperai jamais cela, ce qui ne m'empêchera pas d'essayer.

Le cabot digéra cette première salve, détestant que je puisse supposer que Bella était malheureuse malgré sa présence à ses côtés. Néanmoins, il appréciait ma franchise et souhaitait en savoir plus.

- Et la deuxième fois ? Quand tu l'as crue morte ?

- Oui …C'est sans doute ce que tu éprouveras. Vu la façon dont tu nous perçois, tu n'arriveras sûrement plus à l'envisager comme Bella. Pourtant, ce sera bien elle.

- Ce n'est pas ce que je t'ai demandé.

- Je ne peux pas te l'expliquer. Les mots n'y suffisent pas.

- Tu l'as abandonnée parce que tu refusais de la transformer en buveuse de sang pourtant. Tu souhaites qu'elle reste humaine.

C'était effectivement ce que j'avais toujours voulu mais je savais depuis que ce n'était malheureusement plus possible, la volonté de Bella et certains évènements allaient me pousser à la transformer.

- A l'instant où j'ai compris que je l'aimais, j'ai aussi compris que nous n'avions que quatre solutions. La première, la meilleure pour Bella, aurait été qu'elle ne s'éprenne pas autant de moi, qu'elle m'oublie et passe à autre chose. Je l'aurais accepté, même si ça n'aurait rien changé à mes sentiments. Tu me considères comme un rocher vivant, dur, froid. C'est vrai. Nous sommes ainsi, et il est très rare que nous expérimentions un réel changement. Lorsque ça se produit, cependant, comme le jour où Bella est entrée dans ma vie, c'est pour l'éternité. Impossible de faire machine arrière …

- La deuxième option, repris-je, celle que j'ai d'abord privilégiée, était de rester à son côté pendant son existence humaine. Ce n'était pas une bonne solution pour elle, car elle aurait gâché sa vie avec un inhumain. Pourtant, c'était l'alternative la plus facile pour moi, sachant que quand elle mourrait, je me débrouillerais pour mourir aussi. Soixante, soixante-dix ans, cela m'aurait semblé un laps de temps extrêmement court … Malheureusement, vivre aussi près de mon univers s'est révélé dangereux pour elle. Le pire est arrivé systématiquement. J'ai été terrifié à l'idée que ces soixante années risquaient d'être encore écourtées.

Je repensais alors à la traque de James, le probable retour de Victoria dont Laurent avait été les prémices puis plus récemment la menace des Volturi. Rien ne nous avait été épargné afin d'abréger sa vie dans les pires souffrances.

- Alors j'ai opté pour la troisième solution. En espérant l'obliger à choisir la première, j'ai choisi de m'éclipser. Cela n'a pas fonctionné et j'ai failli nous pousser à la mort tous les deux. Cela a été la pire erreur de ma très, très longue existence. Que me restait-il, sinon la dernière alternative ? C'est ce qu'elle veut, du moins, elle en est persuadée. J'ai tenté de retarder l'échéance, de lui donner le temps de se raviser. Mais elle est terriblement têtue, comme tu le sais. Avec un peu de chance, je parviendrais à gagner quelques mois. Elle est horrifiée par la perspective de vieillir, et son anniversaire est en septembre.

- L'option numéro un me plaît bien, marmonna le cabot n'acceptant toujours pas la transformation de Bella. Il ne supportait pas l'idée que je sois responsable du fait qu'elle veuille écourter sa vie pour être le plus tôt possible à mes côtés … pour l'éternité.

Je ne répondis pas sentant ma culpabilité refaire surface. Je n'aimais pas cette idée plus que lui mais avais-je un autre choix ?

- Aussi détestable qu'il me soit de le reconnaître, je suis forcé d'admettre que tu l'aimes ! me confessa le cabot. A ta façon. C'est un fait que je ne discuterai plus. Cela étant, je ne pense pas que tu devrais renoncer à la première solution. Pas encore. Je suis même sûr qu'elle finira par l'accepter. Si elle n'avait pas sauté de cette falaise en mars … si tu avais attendu encore six mois avant de venir vérifier comment elle allait … tu l'aurais retrouvée raisonnablement heureuse. J'avais un plan.

Il me montra alors tout ce qu'il avait vécu avec Bella durant mon absence et même après, leurs longues balades sur la plage de la Push, leurs interminables après-midi dans son garage à réparer les motos pour ensuite aller profiter de leur vitesse dans de périlleuses randonnées sur la réserve et enfin leurs mémorables soirées feux de camp … tous les moments qu'elle avait appréciés ainsi que leur évidente complicité. Il termina sur le baiser qu'ils allaient échanger peu de temps avant mon appel, le jour de la chute de Bella. Il ne m'épargna pas la tendresse qu'ils avaient tous les deux ressentis.

Il souhaitait que tous ces beaux moments perdurent et que naisse enfin leur relation amoureuse car il était convaincu que Bella pouvait encore le choisir s'il employait les grands moyens. Il espérait qu'elle comprendrait que sa relation avec moi, n'avait pas l'avenir qu'il pouvait lui, lui procurait. Continuer sa vie humaine et ainsi ne pas se séparer des siens, de ses amis et envisager d'avoir des enfants. Lui ne se refuserait pas à elle comme malheureusement moi, j'avais du le faire.

L'avenir qu'il pouvait lui proposer paraissait bien plus propice à l'épanouissement de Bella, j'en étais conscient mais il m'était impossible de renoncer à elle une nouvelle fois … c'est pourquoi, je devais donner toutes les chances à notre relation et anéantir tous les obstacles.

- Peut-être. C'était un bon plan, lui confirmai-je après avoir pris connaissance de ses pensées.

- Oui … soupira-t-il. Sauf que … donne moi un an. Je crois vraiment que j'arriverai à la rendre heureuse. Elle est entêtée, je suis bien placé pour le savoir, mais elle peut guérir de toi. Elle a déjà failli le faire. Alors, elle resterait humaine, avec Charlie, Renée. Elle vieillirait, aurait des enfants … serait elle-même. Tu l'aimes assez pour voir les avantages de cette idée. Elle t'estime incapable d'égoïsme … prouve-le. Pourrais-tu envisager que je sois mieux que toi pour elle ?

- J'y ai déjà réfléchi. Sur certains points, tu lui correspondrais mieux que n'importe quel autre homme. Bella exige qu'on veille sur elle, et tu es assez fort pour la protéger d'elle-même et de tout ce qui conspire contre elle. Tu l'as montré par le passé, et je t'en serai redevable aussi longtemps que j'existerai, quoi qu'il arrive. J'ai même demandé à Alice si elle voyait cela, si Bella sera plus heureuse avec toi. Naturellement, elle n’a pas pu, dans la mesure où elle ne te voit pas, et où Bella est catégorique sur ses désirs, pour l'instant au moins. Je ne suis cependant pas assez bête pour répéter la même erreur qu'auparavant. Je ne l'obligerai pas à choisir la première option, Jacob. Tant qu'elle voudra de moi, je serai là.

- Et si elle décidait que c'est moi qu'elle préfère ? Je t'accorde qu'il y a peu de chance, mais bon.

- Alors, je la laisserais partir.

- Comme ça ?

Il était surpris car lui, n'aurait pas agi ainsi. Il ne renoncerait pas si facilement et ne la laisserait pas partir … Sa remarque me confirma que sa réaction risquait d'être à l'opposé de la mienne lorsqu'il apprendrait notre prochain mariage. Je m'attendais à tout mais je n'étais pas prêt à me laisser faire.

- Je ne lui montrerais jamais à quel point cela me serait difficile. Attention, toutefois, je monterais la garde. Parce que tu pourrais la quitter un jour. Comme pour Sam et Emily, tu n'aurais pas le choix. J'attendrais dans la coulisse, en espérant que cela se produise.

J'avais délibérément parlé de l'incroyable imprégnation de Sam pour Emily alors qu'il était à l'époque déjà amoureux de Leah. Je voulais rappeler au cabot que cela pouvait lui arriver à lui aussi. Je savais que cette perspective l'horrifiait et c'était une manière bien à moi de lui dire que je savais porter des coups bas, moi-aussi. Plus insidieux mais tout aussi efficaces.

- Tu as été plus franc que je ne le méritais. Merci, Edward.

C'était la première fois que je l'entendais m'appeler par mon prénom. C'était une sensation étrange mais j'appréciais assez car les sobriquets de sangsue ou buveur de sang commençaient à m'exaspérer.

- De rien. Je te répète que je te suis reconnaissant de ta présence ici cette nuit. Si nous n'étions pas des ennemis naturels, et si tu ne t'efforçais pas de me ravir Bella, je crois que je pourrais t'apprécier.

- Et toi, si tu n'étais pas un vampire répugnant qui s'apprête à boire la vie de la fille que j'aime … non, même comme ça, je n'y arriverais pas.

Sa remarque me fit sourire car vu sous cet angle je ne n'étais pas sûr de m'apprécier non plus. Comme pour profiter de ce rare moment de paix entre nous, je décidai de lui poser une question qui m'intriguait depuis la nuit où Bella était revenue de leur soirée feu de camp.

- Puis-je te poser une question ? lui demandai-je à mon tour.

- Parce que tu dois demander ? dit-il, intrigué par ma demande pensant que j'avais un accès total à son cerveau.

- Je ne lis que ce que tu penses, or tu ne penses pas à ce qui m'intrigue en ce moment. Bella n'a pas voulu évoquer quelque chose, l'autre jour. Une histoire concernant une troisième épouse.

- Ah bon ? s'exclama le cabot surpris avant d'entreprendre le récit qui promettait de m'intéresser.

« - Très bien … je vais te faire la version accélérée … Les Quileute ont toujours été un petit peuple et nous n'avons jamais été éradiqués de la surface de la Terre grâce à la magie qui coule dans nos veines car au commencement nous étions des esprits guerriers. »

Ceci ne me surprenait pas vu ce que Carol avait été capable de faire grâce aux esprits. Je n'avais plus aucun doute sur la puissance des pouvoirs des indiens et de leurs esprits. Je comprenais maintenant pourquoi Carol semblait connaître la tribu des Quileute car ils existaient depuis la nuit des temps.

« - Kaheleha a été le premier esprit guerrier dont nos légendes se souviennent clairement.

Il a été le premier grand chef Esprit de notre peuple et, il repoussa tous nos envahisseurs. Notre tribu commença à être crainte à cause de nos puissants pouvoirs. Les Hoh et les Makah avaient même dû signer des traités de non-agression pour se garantir la tranquillité et notre protection.

Les générations se succédèrent ainsi jusqu'à l'ultime grand chef, Taha Aki, réputé pour sa sagesse et son pacifisme mais malgré tout il y eut un mécontent :Utlapa. Ce dernier était le guerrier le plus fort de la tribu. Pour lui, les Quileute devaient utiliser leurs pouvoirs pour agrandir leur territoire et asservir les Hoh et les Makah. Taha Aki découvrit ce que son guerrier prévoyait et il se fâcha en le condamnant à l'exil et exigeant qu'il n'utilise plus son esprit.

Utlapa voulut se venger et profita d'un moment durant lequel son chef quitta son enveloppe corporelle pour prendre sa place condamnant Taha Aki à errer et à rester esprit. Quant à Utlapa, son esprit prit le corps de son chef et bien évidemment sa place à la tête des Quileute. Mais ses ambitions de conquête tombèrent à l'eau de peur que Taha Aki ne tente de reprendre possession de son corps. Au lieu de cela il s'en prit à sa tribu en leur imposant de nouvelles règles et réclamant des privilèges. Il exigeait notamment d'avoir deux autres épouses alors que la première femme de Taha Aki était encore en vie.

Taha Aki supportait de plus en plus mal sa vie sans enveloppe charnelle et était à l'agonie, ne sachant plus quoi faire pour retrouver son corps et sa tribu. Mais un jour un loup le suivit dans les bois et le Quileute éprouva une soudaine jalousie face à cet animal sans cervelle. Il se dit que vivre dans la peau d'un loup n'était pas pire que vivre sans corps du tout. Il demanda donc à l'animal s'il pouvait l'accueillir et partager son enveloppe terrestre.

Ne faisant plus qu'un la bête et l'homme retournèrent au village pour tenter de parler avec son peuple. Rapidement les gens comprirent que ce n'était pas un loup ordinaire et un guerrier tenta d'entrer en contact avec lui mais Utlapa comprit ce qui se passait et tua le guerrier pour qu'il n'ébruite pas son secret. Taka Ari fut effondré par la mort de son ami, une colère immense l'envahit au point qu'une magie extraordinaire se produisit. L'amour qu'il portait à sa tribu et la haine qu'il portait à Utlapa le firent se transformer en être humain.

Les hommes de la tribu reconnurent aussitôt l'aura de leur chef et l'acclamèrent heureux de le retrouver. Taka Ari, lu,i profita de sa nouvelle force animale pour anéantir définitivement l'imadminhelpeur. Il reprit sa place au sein de sa tribu et en resta le chef durant plusieurs décennies car étant mi homme, mi loup, il ne vieillissait plus. Après la mort de sa première femme, il en prit une deuxième puis une troisième, à son décès. En cette dernière, il rencontra sa véritable moitié si bien qu'il renonça à son esprit de loup afin de pourvoir mourir en même temps qu'elle.

Un jour, les sangs froids apparurent et l'ainé de leurs fils Yata Uta mais aussi le benjamin de la meute, fut le seul rescapé d'une de leurs attaques.

Il se lança dans un rude combat contre une redoutable femelle vampire mais il y laissa la vie. Sous le choc, son père Taka Ari qui avait pourtant abandonné son corps de loup, en reprit possession malgré sa vieillesse afin de protéger sa femme, la fameuse troisième épouse. Cette dernière venait d'assister à la mort de son fils et ne souhaita pas assister à celle de son mari. Elle savait qu'elle devait intervenir si elle ne voulait pas que son mari meurt.

Elle tira alors un couteau de la ceinture de son fils et elle se précipita alors sur la buveuse de sang en brandissant son poignard. Elle savait qu'elle ne ferait pas le poids face au monstre sanguinaire alors elle se sacrifia en se poignardant et ainsi son sang gicla à tel point que la vampire oublia le combat qu'elle menait contre Taka Ari. Aussitôt, il profita de cette faiblesse pour planter ses crocs dans son cou et il en vint à bout grâce à l'intervention de ces deux autres fils et à eux trois, ils remportèrent le combat.

Son épouse s'était donc sacrifié pour qu'il reste en vie, il le resta en effet mais ne reprit jamais sa forme humaine et disparut à jamais … »

Après cet incroyable et fascinant récit m'expliquant les origines des loups Quileute, je ne pus réfréner un sifflement nerveux. J'avais compris pourquoi Bella mentionnait la troisième épouse dans ses rêves et cela m'horrifia …

- Quoi ? me demanda le cabot.

- C'est évident ! grognai-je. Tellement évident ! J'aurais préféré que tes aînés gardent cette légende pour eux.

- Tu n'apprécies pas qu'on dépeigne les sangsues comme des vilains ? C'est pourtant vrai, et tu le sais. Autrefois comme maintenant

- Je m'en fiche complètement ! m'énervai-je. Tu ne devines donc pas à quel personnage Bella s'est identifiée ?

- Oh ! murmura le cabot qui venait enfin de comprendre. Flûte ! La troisième épouse. Je vois.

- Elle tient à être présente, demain, afin de faire ce qu'elle peut pour aider, comme elle dit. Au passage, c'est la deuxième raison qui me pousse à rester ici. Bella est très intuitive, quand elle veut.

- Ton soldat de frère lui a soufflé cette idée tout autant que notre histoire, se défendit-il aussitôt en me rappelant qu'il n'avait pas apprécié que mon frère suggère d'utiliser Bella comme appât.

- J'ai conscience que personne ne songeait à mal, l'apaisai-je.

- Quand cette trêve prendra-t-elle fin ? Au lever du jour, ou attendrons-nous la fin de la bagarre ? s'interrogea-t-il mais nous connaissions déjà tous les deux la réponse.

- Au lever du jour… soufflâmes-nous à l'unisson.

- Dors bien, Jacob. Profite de cette nuit, lâchai-je comme pour qu'il comprenne que ce serait la dernière fois qu'il aurait Bella ainsi dans ses bras.

Alors que le calme entre deux bourrasques reprenait sa place dans la tente, le cabot reprit de plus bel, ses délires érotiques.

- Je n'entendais pas cela de façon littérale ! grognai-je.

- Désolé. Tu n'as qu'à nous laisser, qu'on ait un peu d'intimité, me nargua-t-il.

- Faut-il que je t'aide à t'endormir ? m'énervai-je.

- Tu peux toujours essayer, ce serait marrant, me provoqua-t-il ensuite.

- Ne me tente pas, loup. Ma patience a quelques limites quand même.

- Si ça ne t'ennuie pas, je préfèrerais ne pas bouger.

Je me mis alors à fredonner la berceuse de Bella afin d'une part de couvrir les bruyantes pensées du cabot mais aussi pour m'apaiser car intérieurement je fulminais. La trêve était d'ores et déjà rompue en ce qui me concernait car notre apparente entente n'était plus qu'un vieux souvenir…






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التوقيع

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
رد مع اقتباس
قديم 23-06-10, 09:23 AM   #28

sanaafatine

نجم روايتي

 
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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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?  نُقآطِيْ » sanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond reputesanaafatine has a reputation beyond repute
افتراضي






Le cabot s'endormit enfin mais son sommeil fut entrecoupé par les jacassements intempestifs de Bella. Cette nuit-là, plus que jamais, j'appréciais qu'elle puisse parler durant son sommeil. C'était ainsi, et ce bien avant que nous n'échangions notre premier mot, que je l'avais entendue murmurer mon prénom, alors que j'étais dans sa chambre, assis dans son rocking-chair à l'admirer. Je me demandais à l'époque ce qui pouvait, mis à part son sang, me rendre complètement fou d'elle. C'était notamment les regards pénétrants et curieux qu'elle me lançait, les battements de son cœur qui chantaient une merveilleuse mélodie rien que pour moi.



C'était effectivement ses murmures nocturnes qui m'avaient fait espérer qu'elle puisse m'aimer, que je pouvais envisager de partager ce que je ressentais pour elle. Ce soir encore, c'était mon nom qu'elle murmurait alors qu'elle était chaudement enlacée dans les bras du cabot. Son esprit avait autant envie que moi que je sois à la place du clébard. Il lui faisait payer d'ailleurs par les soupirs amoureux de Bella à mon égard. Je ne pouvais me retenir de sourire alors que lui tentait de ne pas écouter… Il essayait de se rendormir en refermant plus étroitement son étreinte autour de la taille de Bella.



Cette dernière d'ailleurs se tut quelques instants comme si elle avait perçu les bras brûlants du cabot contre sa peau et elle se mit à chuchoter « Jacob, mon Jacob ». Autant dire qu'il jubilait et tout en me toisant du regard, un sourire moqueur au coin des lèvres, il me lança par la pensée : « Je t'avais bien dit qu'elle m'aimait, t'as perdu sangsue … On dirait que tu n'as plus la côte ! »



Un grognement rauque sortit de ma poitrine et mes poings me démangèrent car la mesquinerie du cabot avait attisé encore plus ma jalousie. Je savais que Bella ne maîtrisait pas ses propos durant son sommeil mais l'évocation du cabot au creux de sa bouche, m'anéantissait. Elle avait des sentiments pour lui, c'était évident mais cet aveu déguisé me laissait un goût amer car je ne m'étais pas trompé. Bella pouvait peut-être encore changer d'avis et cette perspective m'était tout bonnement intolérable.



Ce fut ainsi que la nuit se termina et que le jour ensoleillé nous réchauffa de ses premiers rayons. La tempête avait disparu emmenant le vent avec elle mais me laissant avec mes doutes et mes craintes. J'observais Bella qui dormait si paisiblement dans les bras de son ami qui ronflait allègrement. Ses joues étaient rosées, la rendant encore plus belle mais si humaine aussi. La chaleur était vitale pour un humain comme l'air ou l'eau, mais moi je n'étais qu'un caillou nullement vital pour la survie de Bella. C'était logique qu'elle puisse aimer le cabot car il lui donnait les choses rassurantes qu'elle était en droit d'attendre … sans retenue ni réserve.



Alors que mes yeux ne pouvaient quitter la vision de son corps étroitement serré à celui du cabot, Bella écarta doucement la tête. Elle se tortillait pour tenter d'échapper à la pesante étreinte de ce dernier mais il ne broncha pas ce qui eut le mérite de faire une nouvelle fois monter mon agacement à son plus haut point. Bella croisa mon regard. Sans doute avait-elle deviné mon malaise mais je n'en étais pas convaincu et avant que je puisse lire la réponse dans ses yeux, elle me demanda :



- La température a-t-elle un peu augmenté dehors ?



- Oui. Je ne crois pas que le radiateur sera nécessaire aujourd'hui, lui répondis-je en désignant le cabot qui ronflait de plus belle.



Elle tenta de sortir de son sac de couchage mais le cabot était entièrement vautré contre elle l'empêchant de bouger.



- Au secours ! souffla-t-elle alors qu'il l'écrasait complètement à présent.



- Dois-je lui arracher les bras ? fis-je mine de plaisanter car ce n'était pas l'envie qui m'en manquait.



- Non merci. Contente-toi de me libérer. Je vais crever de chaleur.



J'ouvris donc la fermeture éclair du duvet aussi promptement que possible pour permettre à Bella de respirer mais le cabot roula sur le côté et entra directement en contact avec le sol gelé.



- Hé ! ronchonna-t-il en tentant d'ouvrir les yeux.



Ne supportant pas l'attaque du froid sur son corps, il se jeta aussitôt sur Bella afin de retrouver un peu de chaleur. Mais sa carrure si imposante étouffa ma fiancée et son attitude balourde accentuait ma profonde irritation à son égard. Instinctivement je le saisis par l'épaule et l'envoyai voler dans les piquets à l'opposé de nous. Aussitôt lui comme moi nous mîmes en position d'attaque tout en rugissant. Le cabot tremblait sous l'effet de la fureur et n'allait pas tarder à se transformer mais Seth intervint au travers de puissants hululements qui résonnèrent dans la montagne.



« - Arrête Jacob, ne fais pas de conneries ! Ils ont besoin de toi car les buveurs de sang arrivent. Alice a prévenu Sam, ils seront là dans un peu plus d'une heure. Contrôle-toi !! »



- Ça suffit ! hurla ensuite Bella en s'interposant entre nous. Stop ! ajouta-t-elle alors qu'elle posait une main sur la poitrine de chacun d'entre nous.



N'écoutant que ma colère, je la saisis par la taille pour l'éloigner du cabot et la positionner derrière moi.



- Tu arrêtes cela tout de suite ! me prévint-elle menaçante.



Le cabot en profita pour se calmer sous les conseils avisés de son jeune ami et l'intervention de ma fiancée mais Seth percevait toujours les furieuses pensées de son ainé et glapit une nouvelle fois pour le mettre en garde.



- Tu es blessé, Jacob ? lui demanda-t-elle.



- Bien sûr que non, s'offusqua-t-il.



J'étais furieux et le fait qu'elle prenne sa défense était totalement incompréhensible pour moi. J'avais agi pour la protéger et au lieu de cela elle me le reprochait presque.

Elle se tourna vers moi et ne se gêna pas pour me rabrouer :



- Qu'est-ce que ce comportement ? Excuse-toi, m'imposa-t-elle.



- Tu plaisantes ? m'écriai-je totalement ahuri. Il t'écrasait !



- Parce que tu l'as jeté par terre. Et il ne m'écrasait pas.



Le cabot fulminait et m'assena par la pensée: « -Te fatigue pas à comprendre, je te dis qu'elle m'aime c'est pour cela qu'elle prend ma défense. Abandonne … »



Comme je pouvais le détester en cet instant, je lui aurais d'ailleurs bien arraché la tête de mes propres mains mais je n'en avais pas le droit, Bella ne me le pardonnerait jamais. Je ne voulais pas lui faire croire que son opinion avait une quelconque importance pour moi et malgré ma révolte, je plongeai mes yeux dans les siens afin qu'il sache que mes paroles ne reflétaient en rien mes pensées.



« - Tu ne perds rien pour attendre chiot … la trêve est rompue. » lui lançai-je alors que mes lèvres lui bredouillaient le contraire.



- Désolé, clébard.



- Y a pas de mal, répondit-il railleur nullement impressionné du reste.



Bella sembla soulagée et s'enroula dans ses bras afin de se réchauffer. Je pris la parka du cabot et lui drapai les épaules avec.



- C'est celle de Jacob ! objecta-t-elle.



- Jacob a de la fourrure, riadminhelpai-je.



- Si tu n'as rien contre, rétorqua le cabot à mon intention, je préfère me remettre dans le duvet. Je n'ai pas eu mon compte de sommeil. J'ai passé de meilleures nuits.



- C'était ton idée, répliquai-je alors qu'il s'était déjà recouché dans le sac de couchage.



- Je ne pensais pas à la qualité de la nuit … me nargua-t-il. Juste à l'insuffisance de sommeil. J'ai cru que Bella n'allait jamais la boucler.



- Ravi que tu aies apprécié, me moquai-je.



- Et toi ? me demanda-t-il. Tu as passé une mauvaise nuit.



Il songeait au fait d'avoir eu la chance d'avoir Bella dans ses bras durant toute la nuit, sentir sa délicieuse odeur, sa peau délicate contre son torse et le bouquet final lorsqu'elle avait murmuré son prénom … Il savait combien j'avais détesté cela.



- J'en ai connues de pires, répondis-je vaguement pour minimiser l'importance que cette effroyable nuit avait eu pour moi, même si elle n'était rien face aux interminables nuits durant mon agonie, loin de Bella. La période où les jours et les nuits n'avaient plus d'importance lorsque j’étais reclus dans ce grenier puant du Brésil…



- J'espère quand même qu'elle n'a pas fait partie des meilleures, ricana-t-il prenant un malin plaisir à insister



- Sans doute, consentis-je.



Le cabot accueillit ma réponse comme un assentiment et sourit victorieux tout en refermant ses paupières afin de se rendormir mais je n'avais pas dit mon dernier mot, j'étais prêt à tout pour le déstabiliser.



- Toutefois, si j'avais pu être à ta place, ça n'aurait pas été la meilleure de mes nuits. Contrairement à toi, pauvre type.



Le cabot se redressa furieux et vexé.



- Vous savez quoi ? siffla-t-il. Y a trop de monde, ici.



- Parfaitement d'accord, lui confirmai-je froidement avant que Bella ne me donne un coup de coude dans les côtes pour me manifester son mécontentement.



- Je dormirai plus tard. De toute façon, il faut que je parle à Sam, dit-il, faisant référence à ce que lui avait révélé Seth un peu plus tôt. Les nouveau-nés arrivaient … très rapidement maintenant.



Alors qu'il était en train d'ouvrir la fermeture éclair de la tente, Bella tendit le bras en s'écriant :



- Jacob, Attends !



Mais il recula afin qu'elle ne puisse pas l'attraper.



- S'il te plaît, Jake, reste ! le supplia-t-elle.



- Non, répondit-il froidement ce qui marqua aussitôt le visage de Bella d'une sincère tristesse.



Son chantage affectif m'exaspérait. Il jouait avec les sentiments de Bella et je ne supportais plus ses enfantillages. Mais il se rendit compte tout de même qu'il avait été un peu trop loin et un demi sourire éclaira son visage afin de la rassurer.



- Ne t'inquiète pas pour moi, Bella. Je m'en sortirai, comme toujours. Et ne rêve pas non plus ! Je ne laisserai pas Seth prendre ma place et récolter tout le plaisir et toute la gloire.



- Sois prudent… bredouilla-t-elle alors qu'il était déjà sorti.



- Laisse tomber, Bella… marmonna-t-il en refermant la porte en toile.



Il resta planté là près de la tente, transformé en loup à côté de Seth pour profiter confortablement de notre conversation. Il avait décidé de nous espionner et je n'allais pas me gêner pour le lui faire regretter. Il espérait secrètement que Bella m'annoncerait qu'elle avait changé d'avis et qu'elle préférait me quitter pour rester dans ses bras chauds et rassurants. Son excès de confiance m'agaçait car il se jouait ses propres histoires alors que Bella avait déjà fait son choix. Ne pas le lui avoir dit était une erreur que je me devais de corriger très rapidement et si je pouvais le blesser au passage ce serait encore mieux vu qu'il avait décidé de laisser ses oreilles traîner.



Tout était redevenu étrangement calme, seul le chant des oiseaux mettait un peu de gaieté dans cette ambiance matinale très tendue. Bella rajouta sa veste sous sa parka et vint s'appuyer tout contre moi. Elle resta un long moment ainsi silencieuse. Je ne disais rien non plus, respectant son silence, me doutant qu'elle pensait au cabot. Lui aussi pensait à elle de l'autre côté de la tente, curieux de ce qu'elle pouvait ressentir pour lui.



- Combien de temps encore ? demanda-t-elle enfin.



- Alice a prévenu Sam qu'ils seraient ici dans une heure tout au plus.



- Quoiqu'il arrive, nous ne nous séparerons pas.



- Oui … soupirai-je regrettant tout de même de ne pas assister à la bagarre qui s'annonçait comme passionnante.



- Moi aussi, je me fais du souci pour eux, murmura Bella interprétant mon soupir comme étant une pointe d'inquiétude pour les miens.



- Ils sont capables de se défendre, la rassurai-je. Simplement, je regrette de manquer une occasion de m'amuser.



Elle n'apprécia pas ma remarque car elle se releva et me dévisagea incrédule.



- Tranquillise-toi, insistai-je en la serrant contre moi.



- Veux-tu que je te distrais ? repris-je en lui caressant délicatement les pommettes du bout de mes doigts glacés.



Elle frissonna sous l'effet de mes caresses. Ce n'était pas le bon moment.



- Non, pas maintenant, lui confirmai-je en retirant ma main.



- Il existe d'autres façons de me distraire.



- Quoi, par exemple ?



- Parle-moi de tes dix meilleures nuits. Ça m'intéresse.



- Devine ! m'esclaffai-je amusé qu'elle ne puisse deviner par elle-même. C’était si évident que c'en était drôle.



- Tu en as vécues trop. Un siècle de nuits dont je ne sais rien !



Aucune n'avait l'importance de celles que j'avais vécues depuis que je connaissais Bella. Elles ne valaient pas la peine d'en parler.



- Je vais réduire le choix. Les plus belles n'ont eu lieu que depuis que je t'ai rencontrée.



- Ah bon ? s'étonna-t-elle totalement surprise.



- Oui. Et de loin, qui plus est, lui confirmai-je.



- A l'aune des miennes, je le conçois … admit-elle après une brève réflexion.



- Ce sont peut-être les mêmes.



- Il y a eu la première où tu es resté.



C'était mon cas aussi car cette nuit là est inoubliable. Cette nuit avait ponctué notre magnifique journée dans la clairière durant laquelle nous avions appris à nous découvrir et nous habituer l'un à l'autre. Son odeur délicate s'imprégnant sur mes vêtements et sur chaque parcelle de mon corps. J'aimais son parfum, il me faisait vibrer, aujourd'hui encore. Nous étions si bien ensemble que nous n'avions pas pu nous quitter cette nuit-là. Durant son sommeil, elle avait prononcé trois mots que je n'avais jamais osé entendre de sa bouche : « Je t'aime ». Pour toutes ces raisons, cette première nuit fut l'une des plus belles de ma longue existence.



- Pour moi également. Naturellement, tu as dormi pendant ma partie préférée.



- Vrai, se souvint-elle. J'ai jacassé dans mon sommeil cette fois-là aussi.



- En effet, lui confirmai-je alors que j'apercevais ses joues qui subitement se coloraient.



- A propos, qu'ai-je dit, cette nuit ? me demanda-t-elle avec une légère pointe d'inquiétude dans la voix.



Je haussai les épaules comme pour éviter d'avoir à lui raconter ce qui me perturbait encore. Je ne voulais pas qu'elle devine qu'elle m'avait blessé sans le vouloir.



- C'était à ce point ?



- Rien de trop affreux, la rassurai-je tout de même.



- S'il te plaît, éclaire ma lanterne.



- Tu as surtout murmuré mon prénom, comme d'habitude.



- Alors, ça va.



Malgré tout, je ne pouvais lui dissimuler ce qu'elle avait dit à propos de Jacob. Elle devait savoir que j'avais deviné qu'il hantait de nouveau ses pensées.



- Vers la fin, cependant, tu t'es mise à délirer sur « Jacob, mon Jacob ». Il a beaucoup apprécié, chuchotai-je enfin sans parvenir à élever le ton de ma voix trop dénaturée par mon chagrin.



Bella avait perçu ma peine et vint embrasser délicatement ma mâchoire. Je fixais alors le sommet de la tente afin qu'elle ne puisse pas plonger ses yeux dans les miens et y lire le mélange d'incompréhension et de peine qui y régnait.



- Navrée … murmura-t-elle. C'est ma façon de les distinguer.



- Qui donc ? la questionnai-je n'ayant pas compris ce qu'elle sous-entendait.



- Le Jacob que j'aime et celui qui me tape sur les nerfs. Comme Docteur Jekyll et Mister Hyde.



Une explication en effet qui n'enlevait rien à ma peine mais j'allais devoir m'en contenter.



- Ça se tient. Raconte-moi une autre de tes nuits favorites, lui demandai-je, comme pour tenter d'oublier ce que je ressentais car je percevais toujours les pensées du cabot qui bougonnait et se moquait de nos niaiseries sentimentales. Ma peine avait ainsi cédé la place à mon exaspération. Je n'y tenais plus, il allait devoir payer …



- Celle où nous sommes rentrés d'Italie.



Je fronçai les sourcils surpris par son choix car je n'aurais jamais pensé que ce moment pouvait faire partie des meilleurs de sa vie. Elle avait était si distante, me parlant très peu, craignant que je ne reste auprès d'elle que pour me faire pardonner comme si je n'avais plus de sentiment pour elle … Ce choix était donc surprenant pour moi.



- Tu ne l'as pas aimée, toi ? s'étonna-t-elle.



- Si, mais je suis surpris qu'elle soit sur ta liste. Je pensais que tu avais l'impression risible que je n'agisse que par culpabilité et que j'allais me sauver dès qu'ils ouvriraient les portes de l'avion.



- Pas faux ! admit-elle en souriant. Mais tu étais là, et c'était l'essentiel.



Je lui embrassai affectueusement les cheveux pour la remercier tout en lui murmurant :



- Je ne mérite pas ton amour.



Elle se mit alors à rire …Elle devait trouver ma remarque drôle alors qu'il n'en était rien pourtant.



- La suivante serait celle juste après notre retour à Forks.



- En effet, oui. Tu étais si drôle.



Du moins maintenant, je trouvais cela drôle car sur l'instant sa réaction m'avait plutôt effrayé car je ne savais plus quel moyen employer pour lui prouver que je l'aimais et que je ne l'abandonnerai plus.



- Comment ça, drôle ?



- Je ne me doutais pas que tes rêves étaient aussi réels. J'ai mis des heures à te convaincre que tu ne dormais pas.



- Je n'en suis toujours pas aussi convaincue. Pour moi, tu as toujours plus tenu de l'irréalité que de la réalité. A toi, maintenant. Est-ce que la mieux a été la première où tu es resté, comme pour moi ?



Bella me donnait une occasion en or d'assener un coup fatal au clébard, il était temps qu'il déchante.



- Non. La meilleure date d’il y a deux jours, quand tu as accepté de m'épouser, lâchai-je un léger sourire aux lèvres guettant la réaction du cabot.



« - NON, NON, NON, ce n'est pas possible ! Pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Tu mens sangsue, sinon elle m'en aurait parlé …» hurlait intérieurement ce dernier.



Elle fit une légère moue que je ne sus décrypter.



- Tu n'es pas d'accord ? lui demandai-je aussitôt comme pour m'assurer que le loup avait bien compris que Bella y avait consenti et que je ne mentais pas.



- Si … N'empêche … je ne comprends pas pourquoi c'est si important pour toi. Je me suis donnée à toi pour toujours depuis le début.



- Dans un siècle, quand tu auras pris suffisamment de recul, je t'expliquerai.



- Je ne manquerai pas de te le rappeler dans ce cas.



- Tu n'as pas froid ? lui demandai-je soudain, espérant qu'elle ne ferait pas attention à la réaction du cabot qui n'allait pas tarder à se faire entendre.



- Ça va pourquoi ? me demanda-t-elle surprise.



Le cabot n'était plus capable de contenir sa colère et se mit à hurler. Malgré la douleur de ce cri, je ne ressentais nul regret de l'avoir fait souffrir et fier de moi je venais de lui asséner le coup fatal.



- Parce que ton radiateur est hors d'usage. La trêve est rompue, marmonnai-je à son intention.



Ne supportant plus ma présence, il s'enfuit fou de rage.



- Il nous a écoutés ? me demanda-t-elle partagée entre détresse et colère.



- Oui.



- Tu le savais … marmonna-t-elle fébrile.





- Oui. Je n'ai jamais promis de me battre avec loyauté. Et il a le droit d'être au courant.



Elle se prit la tête entre les mains et je sentis alors que j'avais été trop loin et que non seulement j'avais blessé le cabot mais elle aussi.



- Tu m'en veux ? m'enquis-je aussitôt inquiet.



- Non. Je me fais horreur !



- Ne te flagelle pas, tentai-je vainement de l'apaiser.



- C'est ça ! Mieux vaudrait que je garde mon énervement pour tourmenter Jacob. Histoire de ne rien lui épargner.



- Il savait à quoi il s'exposait en restant ici, répliquai.-je.



- Et tu crois que ça compte ? s'emporta-t-elle au bord des larmes. Penses-tu qu'il m'importe qu'il soit ou non prévenu ? Que je trouve cela juste ? Je passe mon temps à le blesser. Chaque fois que j'agis, parle, respire, je lui fais du mal. Je suis un monstre.



- Non ce n'est pas vrai ! protestai-je refusant qu'elle se sente responsable de ma bêtise. Je la resserrai tout contre moi.



- Si ! Pourquoi suis-je si mauvaise ? Il faut que je le retrouve, hurla-t-elle en se débattant pour mettre un terme à mon étreinte.



- Il est déjà à des kilomètres d'ici, Bella et il gèle.



- Je m'en fiche. Je ne peux pas rester assise sans bouger.



Se débarrassant de sa parka pour enfiler ses chaussures, elle se faufila jusqu'à l'entrée de la tente. Elle était presque hystérique et bredouillait : « il le faut … il le faut… », comme si sa vie en dépendait. Je pris aussitôt conscience que j'avais mal agi. M'en prendre au cabot signifiait m'en prendre à Bella. N'écoutant que ma colère et ma rancune, j'avais négligé ma fiancée et j'étais envahi par les remords.



Elle vacillait dans la neige, aveuglée par la réverbération du soleil sur le sol neigeux. Elle espérait le rejoindre mais c'était trop tard et le danger était trop proche de nous. Je la retins par le poignet pour la dissuader de s'aventurer dans les bois mais elle tenta de se dégager.



- Tu ne le rattraperas pas. De plus, ce n'est pas le bon jour, et il est presque l'heure. Que tu t'égares ne nous aiderait pas.



Elle se débattit de plus belle mais je ne lâchai pas son poignet, par peur de la perdre moi aussi.



- Excuse-moi, Bella. Je suis navré d'avoir agi ainsi.



- Tu n'y es pour rien. C'est ma faute. J'aurais pu… quand il a… je n'aurai pas dû… dit-elle en pleurant.



J'étais responsable de son état et je m'en voulais terriblement. J'avais promis de ne plus jamais la faire souffrir et en agissant ainsi j'avais failli à ma promesse.



- Chut, Chut, Bella… murmurai-je pour la calmer au creux de mes bras. Elle ne résista pas cette fois.



Elle bredouilla encore plusieurs phrases incohérentes. Elle était sous le choc et je n'avais pas d'autre choix que d'aller le chercher car mes remords avaient déjà remplacés ma rancune et ma colère contre ce cabot.



- Veux-tu que je tente de le ramener pour que tu lui expliques ? Il nous reste un peu de temps.



Elle acquiesça timidement mais je sus que c'était ce qu'il fallait faire pour l'apaiser.



- Regagne la tente. Je reviens tout de suite … lui intimai-je alors que je disparaissais déjà en direction des bois.





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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 23-06-10, 09:36 AM   #29

sanaafatine

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?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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افتراضي






Je m'enfonçais à peine dans les bois que je distinguais encore les sanglots de Bella. Il fallait que je me sente atrocement coupable pour la laisser seule si peu de temps avant la grande bagarre annoncée. Elle ne l'était pas vraiment d'ailleurs et c'était ce qui m'avait conforté dans l'idée que je devais l'apaiser quoiqu'il en coûte. Seth saurait me prévenir en cas de problème et la protéger aussi le cas échéant.



Je savais que le cabot s'était dirigé vers la prairie pour rejoindre Sam. Il avait parcouru une bonne partie du chemin à une vitesse effrayante sans doute sous l'effet de la colère mais étonnamment il avait ralenti et n'était plus très loin de moi à en juger l'odeur tenace de chien que je percevais. Seth l'avait averti de mon arrivée et il m'attendait, curieux de voir ce que j'avais à lui dire.



Dès qu'il m'aperçut, il se figea. Son impressionnante stature et son regard lupin étaient destinés à m'intimider et m'inciter à m'expliquer car il ne souhaitait nullement me parler. Il voulait d'une part rester en contact avec la meute mais aussi être en position d'attaque si jamais il devait s'en prendre à moi.



Je fis de mon mieux pour garder ma politesse coutumière malgré la fébrilité qui m'habitait non pas qu'il me faisait peur mais il pourrait refuser ma requête : celle de rassurer Bella. Je ne regrettais nullement tout ce que j'avais fait car j'avais une réelle répulsion pour lui connaissant la bassesse de ses pensées envers ma fiancée. Malgré tout, je devais lui donner l'impression du contraire pour qu'il consente à me suivre et à rejoindre ma bien-aimée.



Je détestais d’avance ce que je m'apprêtais à faire mais je devais assumer les conséquences de mes actes. J'avais voulu jouer mais je ne maîtrisais pas les règles de ce jeu car je n'y avais jamais joué auparavant. J'avais tant souhaité rabaisser et blesser le cabot afin de lui rappeler qu'il faisait fausse route. Bella m'avait choisi mais au lieu de cela j'avais involontairement porté le clébard en martyr à ses yeux. Impensable, intolérable mais pourtant vrai. Je lui avais donné toutes les cartes pour faire douter Bella de ses sentiments envers moi ou envers lui. En être réduit à faire celui qui regrettait son geste me rendait encore plus nerveux quant à l'issue de cette discussion…



- Bella s'inquiète pour toi, elle voudrait te parler … balbutiai-je en plongeant mes yeux dans les siens pour tenter de stopper ses pensées qu'il ressassait en boucle, principalement la phrase par laquelle j'annonçais que Bella avait accepté de m'épouser mais aussi beaucoup d'insultes qui m'étaient destinées.



- T'es tombé de ton piédestal, sangsue ! me lança-t-il Tu n'es pas aussi exceptionnel qu'elle le pensait et tu te sens obligé de te rattraper, c'est ça ?



- Je l'ai blessée malgré moi et elle a besoin de te parler pour s'assurer que tu vas bien …



- Pourquoi je ferais ça ? J'ai un combat à gagner et je ne suis pas sûr qu'elle s'inquiète pour moi puisqu'elle t'a … toi !



- Il ne s'agit pas de moi mais de ce qui vous lie tous les deux … elle voudrait t'épargner tout comme elle essaie de le faire pour moi mais c'est impossible. Elle a besoin de ta présence autant que de la mienne … prononçai-je très difficilement. Cette phrase m'était insupportable à formuler mais le coup bas que je lui avais joué l'avait fait ressortir au grand jour.



Alors qu'il prenait le temps de réfléchir car il ne savait plus trop s'il devait me faire confiance ou non, Seth nous avertit qu'Alice avait prévenu Sam qu'elle avait eu une nouvelle vision. Il était sur ses gardes car elle leur aurait annoncé qu'il n'y avait pas que l'armée qui venait droit sur nous mais ceux que nous redoutions aussi … Les Volturi. Elle n'était pas très sûre de leur nombre compte tenu de la quantité de loups au mètre carré mais elle était formelle, il n'y aurait pas que l'armée de vampires qui nous rendrait une petite visite.



Cette information avait complètement déstabilisé Seth qui redoutait une attaque en mon absence et préférait que l'on ne tarde pas trop à revenir sur le camp pour protéger Bella. Néanmoins, Jacob ne put s'empêcher de me faire mariner, histoire de me rappeler que j'avais besoin de lui même si cela risquait de me coûter cher.



- Es-tu vraiment sûr de vouloir prendre le risque de la perdre rien que pour la savoir heureuse ? me demanda-t-il en reprenant de l'aplomb, convaincu que la roue avait tourné et que la chance était dorénavant avec lui.



- Oui … confessai-je alors qu'il ne se gênait plus pour me dire que rien n'était perdu pour lui et que la réaction de Bella prouvait que ce mariage était une sottise.



- Alors saches que pour moi aussi, la trêve est rompue et que tous les coups sont permis !



Je ravalai ma rancœur préférant ne pas envenimer les choses.Jj'avais promis à Bella de lui ramener le cabot et je devais tout faire pour cela. Se sentant suffisamment en confiance et de nouveau sûr de lui, il se transforma alors pour reprendre forme humaine.



- Tourne toi que je m'habille… me lança-t-il ensuite.



Je me retins de répondre par peur qu'il ne change d'avis mais je ne pus réprimer un léger sourire de moquerie car un vulgaire morceau de jean troué ne représentait pas vraiment un vêtement.



Sur le chemin du retour, il traina quelques mètres derrière moi, imaginant ce que Bella avait à lui dire. Plus nous nous rapprochions et plus il était convaincu que je vivais mes derniers instants dans le cœur de Bella. Ses réflexions me ramenaient durement à la réalité car je n'étais en effet plus aussi sûr de ce que ma fiancée pouvait ressentir pour moi. Je me sentais tellement coupable car nous en étions arrivés à une telle situation par ma seule faute. J'avais sans le vouloir pousser Bella et très certainement le cabot, dans leurs derniers retranchements.



Nous étions de retour sur le campement où Seth nous attendait anxieux. Tout en s'approchant de moi pour me saluer, il me demanda si j'avais bien reçu le message concernant la nouvelle vision d'Alice. Je le remerciai par un hochement de menton en me disant aussi que cette journée prenait réellement une tournure détestable. Je n'osais pas encore croiser le regard de Bella de peur qu'elle ne devine toute la détresse qui m'emplissait. Je ne devais pas l'influencer et pour cela j'allais profiter de devoir parler à ma sœur de cette nouvelle vision pour les laisser seuls.



- Il ne manquait plus que cela … marmonnai-je à voix haute comme pour prévenir Bella qu'il m'était vital de m'éloigner d'eux. Ce n'est pourtant pas une grosse surprise. Dommage que le temps nous soit aussi compté. S'il te plaît, envoie un message à Sam pour qu'il demande de réajuster notre plan de bataille, demandai-je ensuite à Seth qui ne demandait pas mieux que d'aller se dégourdir les jambes en ma compagnie.



Le cabot était resté en retrait, ce qui semblait agacer Bella. Il préparait sans doute une de ses mises en scène mais je n'avais pas le cœur à scruter ses pensées pour découvrir ce qu'il manigançait. Je n'en avais pas la force, j'étais trop fébrile pour cela.

Je rejoignis Bella pour la prévenir de mon absence :



- Bella. Ça se gâte, Seth et moi allons tenter de régler cela. Je ne m'éloigne pas beaucoup, mais rassure toi, je n'écouterai pas. Quelle que soit ta décision, je sais que tu tiens à la prendre seule, murmurai-je la voix étranglée par l'inquiétude et l'angoisse de l'avoir peut-être perdue.



- Ne tarde pas, parvint-elle à me répondre alors qu'elle fixait déjà les bois devant elle… suppliant sans doute pour que le cabot se montre plus loquace qu'en ce moment.



Elle était perdue elle aussi, rongée par l'angoisse et par les scrupules, persuadée d'avoir fait du mal au cabot alors qu'il n'en était rien. J'étais le seul responsable.



Je déposai un léger baiser sur ses lèvres et partis aussitôt dans la forêt, Seth à mes côtés. Je ne me retournais pas, ne songeant qu'à m'éloigner le plus loin possible, espérant échapper aux pensées du cabot. Même si j'avais promis de ne pas écouter, le clébard n'avait jamais été très discret et vivre leur conversation via ses pensées m'était encore plus pénible. J'aurais aimé me terrer au fond d'une grotte pour être sûr de ne rien entendre ou du moins sans les pensées de mon rival qui ne seraient que plus blessantes et humiliantes pour moi.




Nous courions depuis peu lorsque je fus soudainement stoppé dans mon élan comme si on m'avait percuté en pleine course. Je n'étais plus capable de bouger. Etrangement ma tête me faisait atrocement souffrir comme si quelqu'un souhaitait s'y introduire. Une violente douleur me fit tomber à genoux sur le sol … et ce fut là que je l'entendis pour la première fois :



« - N'aie pas peur Edward, c'est moi, Carol …



Nous avions déjà eu ce type de conversation mais à l'époque, j'étais seulement à quelques mètres d'elle alors que là nous étions séparés par plus d'un millier de kilomètres. D'ordinaire, c'était moi qui m’introduisais dans l'esprit des gens mais là, c'était Carol qui avait pris place dans le mien. Avant que je ne puisse lui répondre, Seth vint me rejoindre et me demanda ce qu’il se passait.



- Ne t'inquiète pas, ce serait trop long à t'expliquer mais je t'assure que je vais bien. Je ne peux pas venir avec toi alors je te laisse le soin de transmettre le message à Alice et je te rejoindrai dans très peu de temps. Ne les alarme pas s'il te plaît… Cela doit rester entre toi et moi, lui dis-je en cachant ma souffrance afin qu'il accepte de me laisser seul.



Il me regarda longuement, surpris mais consentit à poursuivre sa route malgré tout. Il me faisait confiance. Il s'en alla donc après s'être assuré qu'il ne pouvait rien faire pour moi.



- Edward, excuse-moi mais c'est aujourd'hui que tout se joue… Tu sais, notre fameuse vision lors de ta venue et puis je me suis dit que tu aurais besoin d'aide pour affronter l'épreuve qui te tourmente.



- Comment …



J'allais lui demander comment elle savait puis je me souvins alors de ce qu'elle m'avait avoué lors de ma venue, il y avait quelques semaines de cela. Elle avait été changée par ce qui s'était passé dans la hutte un an plus tôt. Elle disait que cette expérience nous avait liés, en quelque sorte, de façon à ce qu'elle pouvait partager les plus grands moments de ma vie, bons comme mauvais, au travers de mes pensées. Cette connexion aurait été facilitée grâce à notre expérience dans la hutte puisque les esprits m'avaient accueilli comme l'un des leurs et me faisaient ainsi partager leurs étonnants pouvoirs.



Carol était persuadée que sa mission était de me protéger… C'était sans doute vrai car elle intervenait toujours aux moments les plus critiques de mon existence et une fois encore, elle arrivait à un moment où j'étais totalement perdu.



- Si tu le souhaites, je peux te donner accès à ce que tu aimerais savoir mais je peux aussi m'en aller.



- Qu'ai-je à gagner à les espionner ?…



- Des réponses !! Mais je te laisse le choix …



Je sentais la douleur s'intensifier comme si Carol cherchait à m'influencer.



- Tu pourras prendre la forme de l'esprit que tu souhaites … reprit-elle, d'un d'arbre, d'un oiseau ou de la terre à leur pied… Tu seras alors totalement invisible pour eux tout en étant un témoin clé. Aucune pensée dénaturée, rien que l'essentiel, bon ou mauvais ! Es-tu prêt à prendre ce risque ?



Je m'étais promis de ne pas jouer les voyeurs mais ne valait-il mieux pas voir ma vie se briser de mes propres yeux plutôt que par ceux d'un cabot juvénile ? Quoique je puisse voir, cela ne changerait en rien mon amour pour Bella mais cela me permettrait peut-être de comprendre un peu plus celui qu'elle portait au cabot et j'étais prêt à prendre ce risque.



- Très bien, ferme les yeux et tu seras là où tu veux être ! Choisis ton hôte et il te guidera. Après, tu ne devras ni bouger, ni intervenir… Jacob t'a raconté l'histoire de Taka Ari lorsqu'il a pris place dans le corps d'un loup. Et bien tu dois faire de même avec un animal ou un végétal près de toi ou de l'endroit où tu souhaites aller. L'esprit de nos anciens fera le reste. Aie confiance, Edward.



J'avais du mal à réaliser ce qui m'arrivait. Tout se bousculait dans ma tête mais je devais faire vite car je n'avais que très peu de temps devant moi. Mes yeux se posèrent sur un aigle qui me regardait, perché sur sa branche, guettant une proie. Il se fondait dans la masse, pourrait se rendre rapidement au campement… Il était l'hôte idéal.



La douleur dans ma tête disparut enfin et laissa la place à un délicieux apaisement. Je m'étais assis sur le sol et j’avais fermé les yeux comme me l'avait demandé Carol. Je sentis immédiatement sa présence rassurante qui prenait possession de mon corps. Sa magie s'installait en moi. Une chaleur intense me parcourut suivie d'une sensation de flottement … Oui, je flottais à présent au dessus de mon corps. Je pouvais me voir assis au beau milieu des fougères alors que mon esprit avait prit place dans l'aigle que je regardais l'instant d'avant. Tout simplement incroyable. Lui et moi ne faisions plus qu'un.



Il m'emmena rapidement jusqu'au campement. Voler me procurait un sentiment de liberté inexplicable presque aussi intense que celui de courir à pleine vitesse en slalomant entre les arbres. Tout était si beau vu de là-haut, le soleil qui inondait la forêt de ses rayons bienveillants, les arbres majestueux à la longévité centenaire et les animaux qui se préparaient à une nouvelle journée de chasse et de survie. Si ce jour n'avait pas été si crucial, j'aurais pu profiter pleinement de la chance incroyable qui m'était accordée par les esprits d'apprécier la vie telle qu'il m'était donné de la voir à ce moment-là.



L'aigle se posa enfin sur une des branches de l'arbre qui se trouvait au pied de notre tente. J'avais une vue imprenable sur Bella et le cabot.



Ils étaient l'un en face de l'autre et je ne saurais trop dire depuis combien de temps ils parlaient mais je perçus enfin les paroles du clébard. Une sensation nouvelle s'empara de moi. Je remarquai que je n'étais plus capable de percevoir les pensées de ce dernier. J'étais un simple témoin et cette situation était tout aussi bien car j'aurais de toute manière à supporter ses élucubrations mentales bien assez tôt.



- Il va y avoir du grabuge là-bas, tout à l'heure. Il ne me sera guère difficile d'en profiter pour tirer ma révérence… lui lança-t-il un sourire en coin.



Je n'avais pas besoin de lire ses pensées pour deviner qu'il imposait un chantage inconcevable à Bella. Il se savait vaincu pour oser agir ainsi et il jouait avec les scrupules de ma fiancée pour l'influencer. Comme il me l'avait annoncé un peu plus tôt, tous les coups étaient permis même les plus odieux, apparemment.



- Non, Jake ! hurla-t-elle. Non, Non, Non, je t'en supplie.



- Oh ! S'il te plaît, Bella. Ça sera plus simple pour tout le monde. Tu n'auras même pas à déménager.



- Non ! Je te l'interdis, Jacob ! Je t'en empêcherai.



- Ah oui ? Et comment ? ricana-t-il alors que je commençais à percevoir ce qu'il cherchait à faire. J'avais alors du mal à rester calme…



- Je t'en conjure, reste avec moi, l'implora-t-elle tremblante.



Cette phrase me blessa car même si Bella réagissait au chantage affectif de son ami, son comportement m'attristait. Elle tenait à lui bien plus que je ne l'aurais supposé. Je la voyais se débattre pour tenter de le protéger lui aussi comme elle l'avait fait pour moi en souhaitant m'évincer du combat d'aujourd'hui. La conclusion fut donc sans appel : elle l'aimait lui aussi !



La confirmation me fut donnée quelques longues et douloureuses secondes plus tard lorsqu'il lui dit enfin :



- … Je t'aime, Bella.



Et elle lui répondit :



- Je t'aime aussi Jacob.



Il en souriait heureux sans nul doute et peu surpris par cette révélation car il lui répondit ensuite :



- Je le sais depuis longtemps.



Il se tourna alors, satisfait pour rejoindre la meute. Tout aurait pu se conclure ainsi mais malheureusement Bella ne sembla pas du même avis.



- Tout ce que tu voudras ! hurla-t-elle pour le retenir. Tout ce que tu voudras. Mais reviens !



Comme je le craignais Bella était prête à tout pour l'épargner et il le savait. J'étais persuadé qu'il allait tout faire pour obtenir ce qu'il voulait.



- Je ne crois pas que tu mesures la portée de tes paroles, rétorqua-t-il en pivotant pour la dévisager.



- Reste … insista-t-elle.



- Non ! Tu ne me retiendras pas. En revanche, je laisserai peut-être le destin décider …



Voir Bella aux supplices ne semblait pas être suffisant, il voulait plus… Comment osait-il abuser des craintes et des peurs de son amie pour obtenir ses faveurs ? Il la manipulait et j'étais bien malgré moi, spectateur impuissant de sa duperie. Si seulement j'avais pu intervenir au moins pour mettre un coup de poing dans sa gueule du loup mais j'avais promis, je ne devais pas me manifester quoiqu'il m'en coûte.



- Comment ça ? lui demanda Bella.



- Je ne commettrai aucun acte délibéré. Je me battrai au côté des miens, et advienne que pourra. Mais uniquement si tu réussis à me convaincre que tu souhaites vraiment mon retour, et non en jouant les grandes âmes.



- De quelle façon ?



- Demande.



- Reviens, chuchota-t-elle presque sans voix.



Il secoua la tête et sourit une nouvelle fois, peu convaincu par la réponse de Bella et je savais pourquoi, il désirait plus … nettement plus.



- Je ne pensais pas à ça, rétorqua-t-il.



J'étais suspendu aux lèvres de Bella, espérant qu'elle ne tomberait pas dans le piège de ses mensonges. Je me doutais qu'elle était torturée entre l'envie de le sauver et la peur de le laisser s'en aller.



- Embrassa-moi, Jacob !! lui lança-t-elle soudain.



Il n'en revenait pas lui-même. Bella était tombée dans le panneau ! Il écarquilla les yeux sous l'effet de la surprise puis se reprit rapidement pour s'assurer une nouvelle fois qu'elle ne le dupait pas à son tour.



- Tu n'es pas sérieuse ? lui demanda-t-il faussement surpris.



- Embrasse-moi, Jacob. Embrasse-moi et reviens-moi.



L'insistance de Bella m'ébranla. La voir si vulnérable devant lui, suppliante, agonisante, ne sachant plus quoi faire pour le retenir, me rendait malade. J'avais envie de foncer droit sur lui et un aigle à pleine vitesse promettait de faire des dégâts. Mais mon hôte ne bougea pas, fit un léger battement d'aile tout au plus. Son calme apparent était en totale opposition face à la rage qui m'envahissait.



Je préférai fermer les yeux plutôt que d'assister à cette insoutenable vision. Il m'était impossible de les regarder car je ne supporterais pas de voir le cabot poser ses lèvres sur celles de Bella, qu'il puisse la serrer étroitement contre elle pour sentir l'embrasement de son cœur sous l'intensité de ses baisers. Toutefois, il ne semblait pas pleinement satisfait car il demanda à Bella de se laisser aller, lui reprochant de trop réfléchir.



Elle réagit enfin et secoua la tête comme pour se défaire de son étreinte et j'espérais que ce douloureux moment serait enfin terminé mais le cabot ne reculait devant rien et lui assena une dernière réplique :



- Es-tu vraiment sûre de ne pas préférer que je meure ?



Il était tout simplement odieux et Bella sembla tout d'abord de mon avis et tenta une nouvelle fois de quitter ses bras mais contre toute attente, elle ne résista pas au nouveau baiser du cabot, au contraire elle lâcha prise.



Ce baiser fut plus fougueux, plus ardent que le précédent à en juger par l'expression satisfaite du cabot. Ce baiser ne ressemblait à aucun de ceux que nous avions pu échanger Bella et moi. Il n'y avait aucune retenue, aucune prudence dans leurs gestes contrairement à ce que je lui imposais. Ils laissaient clairement exprimer leurs désirs, ne s'inquiétant pas de savoir si le cabot pourrait la tuer.



Que Bella rende son baiser au cabot, avait ébranlé tout mon être mais la voir aussi à l'aise dans ses bras me fit prendre conscience que c'était ces gestes passionnés qu'elle recherchait à l'instar des miens toujours trop soigneusement refoulés. Elle devait constamment se contenir et s'arrêtait en pleine étreinte car je ne lui laissais pas d'autre choix alors que le cabot, lui, l'incitait à se révéler et elle aimait visiblement cela. Était-ce seulement lié à lui ou à son envie d'intimité ? Était-ce leur attirance mutuelle qui s'exerçait ou les désirs refoulés de Bella qui s'exprimaient ?



Il m'était impossible de rester plus longtemps, préférant ne pas prolonger mon agonie assailli par un fourmillement d'interrogations. J'étais abattu mais pas en colère… du moins pas contre Bella car elle s'était fait duper par le cabot. C'était plutôt contre moi en fait car c'était mon absence qui les avait poussés l'un vers l'autre et qui les tiraillait encore aujourd'hui. J'étais toutefois perplexe quant au fait de connaître les motivations réelles de ce second baiser : par amour pour lui ou par curiosité de découvrir un baiser sulfureux ?



L'aigle s'envola emportant avec lui mon monticule de doutes et d'angoisses, laissant la femme que j'aimais plus que tout au monde dans les bras d'un autre…

Quoique je puisse en penser, ce fut un véritable privilège d'avoir pu assister à cet improbable moment. J'avais pu me forger ma propre opinion sur l'attitude du cabot ou sur celle de Bella. J'avais découvert jusqu'à quel point ce dernier était capable de torturer ma bien aimée pour obtenir un baiser d’elle mais aussi qu'ils s'aimaient.



J'étais mal et j'appréhendais déjà la réaction de Bella après le moment qu’ils venaient de vivre tous les deux. J'avais découvert la duplicité du cabot mais Bella n'en avait rien soupçonnée et elle pouvait s'être laissée influencer par son ami jusqu'à douter de ses propres sentiments à mon égard. Ce deuxième baiser me suscitait tant d'interrogations que j'avais hâte de retrouver Bella pour la serrer dans mes bras et enfin savoir si elle voulait toujours partager ma vie.



Je redécouvrais mon corps à présent. L'aigle s'en était allé. Je percevais donc à nouveau les pensées de la meute et principalement celles de Seth qui s'inquiétait réellement de ne pas me revoir. Il était inquiet, d'autant plus que le cabot braillait déjà ses exploits et Seth appréhendait ma réaction. Alors que je me relevais pour aller rejoindre Alice et le jeune loup, Carol me parla une dernière fois :



« - Je reste avec toi jusqu'à la fin du combat, je vois des complications et je préfère rester avec toi. Je pourrais peut-être me rendre utile…



- Quel genre de complications ? lui demandai-je aussitôt pensant que l'armée et les Volturi, c’était déjà bien assez.



- Je vois une féroce adversaire à la chevelure rousse … elle te cherche. Prends garde.



- Victoria ! Elle était donc bien derrière cette histoire. »



Cette information m'avait encore plus convaincu qu'il n'était plus temps de trainer. Je me mis aussitôt en route vers la prairie ou Seth, Alice, Jasper et Sam m'attendaient impatients. Ma sœur s'en prit tout de suite à moi :



- Mais où étais-tu ? Quand j'ai vu Seth sans toi, j'ai été très inquiète… Nous n'avons plus de temps et sans toi je ne peux pas communiquer avec eux.



- Du calme, Alice. Je t'expliquerai plus tard. Voici ce que propose Sam : comme nous savons maintenant que les Volturi vont rappliquer, il va falloir nous séparer en deux groupes. Nous serons en première ligne et eux juste derrière afin de s'éclipser au plus vite dès l'approche des Volturi et surtout pour éviter qu'ils ne s'en prennent à eux. Aucune trêve n'a été conclue entre eux. C'est bon pour toi, Jasper ?



- Je n'y vois aucun inconvénient, les avoir derrière accentuera l'effet de surprise sur les nouveau-nés et ils ne sauront plus où aller. C'est plutôt une bonne chose d'ailleurs.



- Bon, nous devons y retourner Seth et moi pour que Bella ne soit pas seule …. Bonne chance à tous, dis-je en regardanttour à tour, Alice, Jasper et Sam espérant que tous s'en sortiraient sans trop de dommage.



Sur le chemin qui nous ramenait Seth et moi, vers le campement, il ne put cacher son agacement face à l'attitude de son ainé. En effet, le cabot était littéralement en train de bassiner toute la meute avec ses jacassements incessants sur Bella et lui. Il se vantait qu’elle l'aimait, qu'elle l'avait supplié de l'embrasser et qu'elle avait adoré cela. Il faisait ensuite défiler des scènes très explicites de leurs baisers. Je me demandais comment j'aurais réagi si je n'avais eu que sa version des faits. J’aurais été complètement décontenancé même si je connaissais suffisamment Bella pour savoir qu'elle n'aurait pas tout à fait agi ainsi.



A notre arrivée, le cabot n'était plus là. Seth retourna se adminhelper près de la tente pour suivre le déroulement des prochains évènements. Bella s'était réfugiée dans la tente. Elle était allongée à plat ventre sur son duvet, le visage enfoui entre ses avant-bras comme pour se cacher. J'étais nerveux en cet instant craignant sa réaction et essayant de décrypter la mienne. Je caressai doucement ses cheveux emmêlés pour lui manifester ma présence.



- Ça va ? lui demandai-je sans parvenir à masquer mon anxiété.



- Non, j'ai envie de mourir, me répondit-elle le visage toujours dissimulé par sa chevelure.



- Cela n'arrivera jamais. Je ne le permettrai pas.



- Ne t'avance pas trop… gémit-elle alors. Tu risques de changer d'avis.



Elle se sentait coupable et n'osait toujours pas affronter mon regard par peur de ma réaction sans doute mais elle n'y était pour rien. Le clébard avait abusé d'elle, ni plus ni moins mais je n'étais plus aussi sûr qu'il était responsable de ce baiser. Ils s'aimaient voilà tout… Que pouvais-je faire contre cela à part comprendre et faire preuve de patience face au choix de Bella ?



- Où est Jacob ? lui demandai-je alors que je savais qu'il était déjà parti rejoindre la meute. C’était aussi bien ainsi car j'aurais pu regretter mon geste de l'avoir quelque peu amoché.

Mais j'espérais surtout qu'en parlant de lui, elle consentirait enfin à se tourner pour me regarder.



- Il est parti se battre, me répondit-elle sans bouger.



Un lourd silence s'installa alors que le cabot piaillait encore et cela en devenait insupportable. Sam l'avait d'ailleurs rapidement intimé de se concentrer sur la bataille qui les attendait, pour le bien de tous.



Bella devait s'imaginer que je n'apprenais la nouvelle de leurs baisers qu’à ce moment-là et elle releva enfin la tête pour scruter mon visage et découvrir ma réaction qu'elle imaginait très mauvaise à priori. Devant mon regard dénué de sens, elle renfonça son visage dans le duvet et je sus qu'il était temps pour moi de lui expliquer qu'elle se trompait… qu'elle s'était trompée.



- Et moi qui me croyais prêt à tous les coups bas … marmonnai-je sans cacher mon admiration face à l'incroyable duperie de mon rival. En comparaison, j'ai l'air d'un saint. Je ne t'en veux pas, mon amour, ajoutai-je pour la rassurer, en lui effleurant la joue. Jacob est plus sournois que je ne le pensais. J'aurais bien aimé cependant que tu ne lui demandes pas ce baiser.



- Edward, je … je … je suis … bredouilla-t-elle.



- Chut ! Ce n'est pas grave, il t'aurait embrassée de toute façon, que tu sois ou non tombée dans le panneau. C'était ce qu'il avait décrété lors de notre trajet vers le campement lorsque j'avais été le rechercher. Il avait décidé de l'embrasser par la force s'il n'avait pas obtenu son consentement. Simplement, je n'ai plus d'excuse pour lui casser la figure. Dommage, j'aurais adoré.



- Quel panneau ? me demanda-t-elle visiblement intriguée.



- Voyons, Bella, tu as vraiment cru qu'il était d'une telle noblesse ? Qu'il se sacrifierait glorieusement rien que pour me laisser la voie libre ?



Elle releva doucement la tête et ses prunelles croisèrent les miennes. Et elle m'avoua malheureuse tout en détournant les yeux :



- Oui, je l'ai cru.



- Tu mens si mal que tu gobes le premier un peu doué dans ce domaine … m'esclaffai-je pour la mettre à l'aise et l'assurer que je ne lui en voulais pas.



- Pourquoi n'es-tu pas fâché ? Pourquoi ne me hais-tu pas ? N'as-tu pas eu vent de toute l'histoire ?



- J'ai eu l'essentiel. Jacob émet des images mentales très parlantes. J'ai autant de peine pour la meute que pour moi. Le pauvre Sam en était écœuré. Heureusement, il a obligé Jacob à se concentrer sur autre chose, à présent.



Elle ferma les paupières et secoua la tête, gênée que je puisse avoir eu accès à ce moment d'abandon qu'elle regrettait. Comment pouvais-je lui en vouloir alors qu'elle avait réagi par pulsion ?



- Tu n'es qu'une humaine, repris-je en lui caressant de nouveau les cheveux.



- C'est l'excuse la plus minable qu'il m'ait été donné d'entendre, lâcha-t-elle acerbe.



- Il n'empêche, tu l'es. Lui aussi, d'ailleurs, quand bien même je le regrette. Il y a des vides dans ton existence que je ne peux pas remplir, j'en suis conscient.



- C'est faux. Il n'y a pas de vides. Je suis horrible, c'est tout.



- Tu l'aimes… lui chuchotai-je doucement tout en essayant de ne pas manifester la douleur que cela me procurait.



- Je t'aime plus que lui, répliqua-t-elle.



- Oui, je le sais. Mais …quand je t'ai quittée, Bella, tu as souffert, et Jacob a été là pour te raccommoder. Il est normal que ça ait laissé des traces, tant sur lui que sur toi. Je ne suis pas certain que ces points de suture s'effaceront d'eux mêmes, et je ne suis pas en droit de vous blâmer pour quelque chose dont je suis responsable. Puisses-tu me pardonner un jour, je ne saurais cependant fuir les conséquences de mes actes.



- J'aurais dû me douter que tu trouverais une façon de te reprocher les choses. Arrête ça, s'il te plaît. C'est intolérable.



- Comment voudrais-tu que je réagisse alors ? lui demandai-je totalement impuissant.



- Insulte-moi dans toutes les langues que tu connais. Dis-moi que je te dégoûte, que tu vas m'abandonner, de manière à ce que je me traîne à tes genoux et te supplie de rester.



- Je suis navré mais je n'en suis pas capable … soupirai-je comprenant qu'il lui serait plus facile d'expier sa faute en me voyant en colère mais cela m'était impossible.



- Au moins, cesse de me réconforter. Laisse-moi souffrir, je le mérite.



- Non.



- Après tout, tu as raison. Continue à être compréhensif, c'est sûrement pire.



Je ne pus répondre car Seth venait de m'informer que l'armée s'approchait et qu'il ne restait que très peu de temps. Il était excité mais tout aussi déçu de devoir rester en retrait. Quant à moi, il me restait juste assez de temps pour dire à Bella qu'elle n'avait rien à se reprocher et que je ne tenterais rien si elle devait le choisir, lui … Je ne lui imposerais nul chantage, nulle duperie, nulle pitié… Seul son cœur devait parler.



- Ca se rapproche … devina-t-elle.



- Plus que quelques minutes, en effet. Juste le temps pour une dernière chose …



Elle attendit que je reprenne la parole comme suspendue à mes lèvres souhaitant une réaction excessive de ma part mais j'en étais incapable.



- La noblesse ne m'est pas étrangère, Bella. Je ne t'obligerai pas à choisir entre nous deux. Je souhaite ton bonheur, je te donne tout ce que tu voudras de moi, ou rien si c'est mieux pour toi. Ne te laisse pas influencer parce que tu te sens redevable envers moi.



- Tais-toi ! s'écria-t-elle en se redressant.



Je la regardais surpris qu'elle n'accepte pas ma reddition …



- Non, tu ne comprends pas. Je ne m'efforce pas de te soulager, Bella. Je suis sincère.



- Je sais. Qu'est devenue ta ténacité ? Ne t'offre pas en sacrifice. Bats-toi ! me supplia-t-elle.



- Comment ? lui demandai-je en trahissant la tristesse qui me rongeait.



- Je me fiche qu'il fasse froid, répondit-elle en m'élançant. Je m'en fiche d'empester l'animal. Aide-moi à oublier à quel point je suis horrible. A l'oublier, lui. A oublier mon propre nom. Bats-toi !



Ne me laissant pas le temps de réagir ou de trouver la meilleure réponse à sa proposition, elle se jeta sur moi et écrasa sa bouche sur mes lèvres tendues et glacées.



- Attention mon amour … lui murmurai-je.



- Non ! grogna-t-elle comme excédée par mon habituelle prudence.



- Tu n'as rien à me prouver, la contrai-je en l'écartant doucement.



Elle réagissait sous le coup de l'émotion comme pour se faire pardonner son écart mais ce n'était pas ce que je voulais. Si nous devions avoir une quelconque intimité ce ne serait, ni ici, ni maintenant et encore moins pour de mauvaises raisons.



- Je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Tu as affirmé m'offrir toute partie de toi que je désirais. Je veux celle-ci. Je veux tout, dit-elle en nouant ses bras autour de ma nuque.



Elle s'avança pour atteindre ma bouche, je lui rendis son baiser mais la façon dont elle se trémoussait trahissait ses intentions. Je l'arrêtai doucement pour ne pas la blesser.



- Ce n'est pas le meilleur moment …lui avouai-je.



- Pourquoi ? soupira-t-elle déçue en me relâchant.



- D'abord parce qu'il fait vraiment froid … débutai-je en l'enveloppant dans son duvet.



- Tu parles ! C'est parce que tu es bizarrement moral pour un vampire, répliqua-t-elle.



- D'accord ! me déridai-je enfin, elle avait raison, je n'aurais rien tenté avant que Bella ne soit ma femme et elle le savait. Nous nous étions fait une promesse. Je te l'accorde ! Le froid vient en deuxième position. Troisièmement, donc … tu, eh bien, tu empestes, mon amour, lui avouai-je enfin en plissant le nez face à la tenace odeur de loup qu'elle dégageait.



- Quatrièmement … repris-je en collant mes lèvres à son oreille, nous essayerons, Bella. J'en fais le serment. Mais je préférerais que ce ne soit pas en réaction aux actes ou paroles de Jacob Black.



Elle tressaillit et enfonça son visage dans mon épaule.



- Et cinquièmement… poursuivis-je volontairement.



- Quelle liste ! ironisa-t-elle.



- Certes, mais il me semble que tu voulais être tenue au courant de la bataille, non ?



A cette remarque, Bella croisa mon regard et comprit que la bataille n'allait pas tarder à débuter. Oui, le combat promettait d'être rude d'autant plus que je ne connaissais pas encore le choix définitif de ma bien-aimée. L'attente promettait d'être insoutenable mais j'avais promis de ne pas l'influencer. Il ne me restait plus qu'à la protéger et à sortir indemne de l'épreuve qui nous attendait.





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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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قديم 26-06-10, 08:17 AM   #30

sanaafatine

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? العضوٌ??? » 106902
?  التسِجيلٌ » Jan 2010
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افتراضي





Seth poussa un hurlement strident pour exprimer sa frustration de ne pouvoir aider les siens dans le combat qui s'annonçait pourtant si mémorable. Il partageait leurs pensées témoignant de leur euphorie à l'approche des nouveau-nés. Ils se lançaient tous des paris pour désigner lequel d'entre eux démembrerait le plus de sangsues.

Son hurlement eut le mérite d'effrayer Bella comme si la réalité venait juste de la rattraper. Angoissée, elle avait serré les poings que je pris patience à dénouer pour y placer mes paumes. J'espérais que mon contact même glacé, la rassurerait quelque peu.

- Tout ira bien, Bella, tentai-je de l'apaiser. Nous sommes doués, entrainés et la surprise est de notre côté. Ce sera terminé très vite. Si je n'en étais pas persuadé, je serai sur place, et toi ici, enchainée à un arbre ou quelque chose dans ce genre.

- Alice est si menue … gémit-elle.

- Cela poserait un problème si quelqu'un réussissait à l'attraper.

Seth gémit une nouvelle fois, ses pattes le démangeaient car il ne souhaitait qu'une chose : rejoindre la meute. Il supportait de plus en plus mal d'être si loin de l'action surtout que les nouveau-nés étaient enfin arrivés. La pensée collective des loups m'envoyait des images très parlantes de la scène de combat presque aussi réelles que si je m'y trouvais.

- Que ce passe-t-il ? me demanda Bella inquiète.

Je lui répondis machinalement trop absorbé par ce qui se passait sur le champ de bataille.

- Il n'est pas content d'être coincé ici avec nous. Il a compris que la meute le tenait à l'écart pour sa propre sécurité, et il bave d'envie à l'idée de la rejoindre. Les nouveau-nés ont remonté la piste. Notre plan a marché comme sur des roulettes. Jasper est un génie. Ils ont aussi flairé la piste de ceux qui se trouvent dans la prairie et se sont séparés. Comme prévu. Sam nous emmène par un détour vers l'embuscade.

Je n'étais ni plus ni moins que le onzième loup de la meute et je mettais même mis à parler de « nous » comme si nous ne faisions plus qu'un. Bella quant à elle, était littéralement suspendue à mes lèvres, angoissée et anxieuse de ne pas savoir ce qui se passait. Elle en avait même cessé de respirer. Elle était tellement crispée que je dus lui rappeler à plusieurs reprises de le faire.

Les loups étaient bien en retrait comme nous l'avions décidé tout récemment afin que les nouveau-nés ne les aperçoivent qu'au dernier moment. Le premier groupe se mesurait donc à ma famille et je pouvais percevoir les bruits de la bagarre mais aussi des rugissements, des coups de poing et même les déplacements de l'air lors des mouvements d'esquive de Carlisle ou Jasper. Ils étaient tous deux aux avants adminhelpes suivis de près par Emmett qui prenait d'ailleurs un réel plaisir à s'amuser de la faible intelligence d'un nouveau-né plus pressé de tuer que de réfléchir. Voir son expression ravie me fit rire. Je riais d'autant plus que ce bref moment de détente me permettait de m'évader un instant de l'invraisemblance qu'avait été cette journée d'autant plus qu'elle était loin d'être terminée.

Je détaillais mon récit aussi clairement que possible à Bella qui s'efforçait de ne pas oublier de respirer. Je vis alors le deuxième groupe arriver. Ils n'avaient pas encore repérer les loups et se demandaient d'ailleurs où pouvait bien se trouver Bella car ils avaient pour mission de la … liquider. A l'évocation de ce mot, un grondement sourd retentit au plus profond de ma poitrine et Bella me demanda immédiatement ce qui n'allait pas :

- Ils parlent de toi… lui expliquai-je. Ils sont censés se débrouiller pour que tu n'en réchappes pas…

Mais au même moment, les loups avaient débuté leur attaque et s'en prenaient déjà à l'un des nouveau-nés qui avait flairé notre trace. Leah et Sam s'en chargeaient alors que Paul et Jacob en éliminaient un autre, ce qui mit à mal le moral des nouveau-nés qui se dévisageaient les uns les autres, inquiets tout à coup. Mais étrangement ils se ressaisirent et décidèrent de suivre la trace malgré la présence des loups et tentèrent de les feinter ce qui me fit crier malgré moi.

- Non ! Que Sam dirige les opérations. Restez en dehors de cela. Séparez-les, ne les laissez pas couvrir leurs arrières.

J'avais crié comme s’ils avaient pu m'entendre mais il n'en était rien. Ils étaient en pleine action et seul leur instinct allait parler, principalement celui de Sam qui devait reprendre les choses en main en empêchant les nouveau-nés de venir vers nous et en les forçant à se rabattre vers la prairie où les attendait ma famille. Seth gémit à son tour, inquiet que la meute ne soit débordée mais Sam avait rattrapé le coup et ils les guidaient vers la prairie à présent.

Mes mains n'avaient pas quitté celles de Bella tel un refuge que je ne souhaitais pas abandonner. Elle caressait d'ailleurs délicatement chacun de mes doigts comme pour me rappeler qu'elle était à mes côtés. Alors que je pensais avoir un instant de répit, ce ne fut plus les images du combat qui m'ébranlèrent mais la voix de Carol :

« - Edward, … Victoria t'a retrouvé. Elle arrive droit sur toi… Prépare-toi ! Elle n'est pas seule !!! Un autre vampire l'accompagne. »

Je me figeai instantanément, sous le choc de la révélation de mon amie car certes elle m'avait prévenu que Victoria était derrière tout cela mais je n'avais pas anticipé sa venue et j'allais devoir me débrouiller seul pour l'anéantir … J'allais enfin pouvoir lui régler son compte excepté que j'allais devoir en même temps protéger Bella. Cette dernière s'était elle aussi immobilisée, inquiète de mon soudain silence et de ma totale inaction.

J'allais pourtant devoir agir très vite car Victoria allait être là d'une seconde à l'autre. Je devais prévenir Seth et trouver un plan de toute urgence pour préserver Bella. Je n'avais d'autre choix que d'impliquer le jeune loup. Je me levai d'un bond en déchirant la toile de tente sous la violence de mon geste tout en soulevant Bella avec moi.

Seth me regarda et comprit tout de suite que quelque chose clochait. Il plongea ses yeux dans les miens et m'écouta attentivement :

«- On va avoir de la compagnie et je vais avoir besoin de ton aide pour faire diversion car ils vont être deux et je ne pourrais pas les combattre seul sans que Bella ne soit en danger. On va profiter de l'effet de surprise. Tu vas aller te cacher dans les bois et quand je te dirais de venir tu sauteras sur le mâle… Quant à moi, je me chargerai de la femelle, j'ai un compte à régler avec elle.

- Ok ! Voilà enfin de l'animation !!! » se réjouit-il, inconscient du risque que cela représentait.

- Vas-y ! lui murmurai-je pour lui confirmer qu'il devait déguerpir rapidement et il courut aussitôt en direction des bois.

Il était trop tard pour nous enfuir ou nous cacher. Je devais affronter Victoria ici alors que nous étions acculés à la falaise sans aucune autre issue. Je pris Bella dans mes bras pour la déposer quelques mètres plus loin au pied de la falaise. Elle restait muette face à la rapidité des évènements et était sûrement trop terrifiée pour parvenir à prononcer le moindre mot.

Elle n'aurait jamais dû se trouver là. Je n'aurais jamais du accepter qu'elle soit si proche du danger. Nous étions trop sûrs de nous, ignorants encore à qui nous devions faire face. Nous avions quelque peu négligé la rancune de Victoria et je risquais d'en payer le prix fort s'il devait arriver quelque chose à ma bien aimée.

Je m'étais placé devant Bella en position de défense car je percevais à présent des pensées que je ne connaissais que trop pour les avoir traquées des semaines durant. Victoria n'avait initialement pas prévu de se battre, laissant la sale besogne à son armée mais en chemin mon odeur l'avait faite changer d'avis …

Elle était accompagnée d'un tout jeune nouveau-né qu'elle avait parfaitement conditionné pour nous détester et nous détruire. Elle lui ressassait encore et encore qu'il devait se battre pour elle, pour lui prouver tout l'amour qu'il avait pour elle. En me tuant, il allait se montrer digne d'elle et mériterait sa place à ses côtés comme elle le lui avait promis. Victoria n'en pensait pas un traitre mot mais avait trouvé la marionnette idéale pour ne pas se fatiguer avec moi et s'en prendre directement à Bella.

Bella se manifesta enfin en parvenant à chuchoter un seul mot :

- Qui ?

- Victoria ! crachai-je aussitôt. Elle n'est pas seule. Elle a croisé ma piste en suivant les nouveau-nés de loin. Elle ne comptait se battre. Au dernier moment, elle a préféré me chercher, devinant que tu serais là où je serais. Elle a bien raisonné. Toi aussi. Elle a toujours été derrière cette machination.


J'eus à peine le temps de terminer ma phrase que nous vîmes Victoria et son acolyte se diriger vers nous. Le jeune garçon blond était assez grand et musclé pour ne plus être un enfant. Il se prénommait Riley et était en totale adoration devant sa belle. Il n'hésiterait pas à se sacrifier pour elle. J'allais devoir le faire douter, espérant qu'il changerait d'avis, ce qui forcerait Victoria à s'occuper de moi ? Pendant ce temps-là, Seth réglerait son compte à Riley ainsi Bella ne serait pas menacée. Mon plan semblait bon. Je n'allais pas tarder à savoir si il l'était réellement.

Victoria arborait son masque de haine et n'essayait même pas de dissimuler le rictus sadique qui déformait ses lèvres. Ses pensées devenaient aussi braillardes que celles du cabot : elle était hypnotisée par Bella. Sa rage, sa soif de vengeance si patiemment ensevelie depuis plus d'un an rejaillissait au grand jour. Ses cheveux roux s'embrasaient presque sous l'effet du soleil comme si son corps n'était qu'un bûcher prêt à immoler ma bien-aimée. Je ne savais que trop ce qu'elle comptait faire endurer à Bella pour l'avoir entrevu durant mon exil. Mais là, c'était même pire car aucun mot n'était capable de décrire ce qu'elle était capable de faire.

C'est pourquoi je ne devais lui laisser aucune chance de s’approcher de Bella. Elle ne devrait même pas pouvoir toucher à un seul de ses cheveux. Elle n'aurait pas le loisir de voir mourir ma bien-aimée. C'était son arrêt de mort à elle qu'elle avait signé en osant m'affronter.

Alors qu'ils s'étaient arrêtés non loin de moi, Riley fixait intensément Victoria guettant l'ordre d'attaquer alors qu’elle se délectait des battements de cœur affolés de Bella. La tueuse avait de plus en plus de mal à maîtriser ses instincts meurtriers. Je m'apprêtais à amadouer Riley lorsqu'un hurlement de loup retentit dans les bois. C'était Seth qui réclamait de pouvoir intervenir tout de suite, pressé de s'amuser lui-aussi.

Je lui répondis rapidement qu'il devait encore faire preuve de patience car je ne pouvais pas me résoudre à tuer le jeune garçon sans lui laisser une autre alternative. Il n'était pas mauvais seulement manipulé et si j'avais été à sa place, j'aurais aimé que l'on me laisse une chance de m'en sortir. Nous avions tous connu ce stade difficile de débutant et ce fut notre éducation ainsi que l'apprentissage d'un nouveau mode de vie enseigné par Carlisle qui avaient fait de nous ce qui nous étions désormais.

Voir ce jeune garçon aussi influencé et persuadé que tuer des humains était son unique raison d'exister, m'obligeait à essayer de lui tendre la main malgré la menace qu'il représentait pour Bella en cet instant. Carlisle nous avait appris que chaque vie sur cette terre avait une importance et que nous ne devions jamais tuer sans raison. J'avais toutes les raisons du monde d'anéantir Victoria mais ce jeune garçon m'inspirait plus de pitié que de rancune. Je me devais de lui laisser une chance :

- Riley, lui murmurai-je doucement pour le mettre en confiance.

Il se figea et écarquilla les yeux, ne comprenant pas comment je pouvais connaître son prénom.

- Elle te ment, Riley, repris-je. Ecoute-moi. Elle te ment comme elle a menti à ceux qui meurent à présent dans la prairie. Tu sais qu'aucun de vous deux n'ira jamais leur porter secours. Est-il si difficile de l'admettre qu'elle t'a trompé également ?

Il me regarda avec plus d'insistance cette fois comprenant qu'il n'avait jamais osé douter d'elle et ne semblait pas prêt à le faire.

- Elle ne t'aime pas, poursuivis-je. Elle ne t'a jamais aimé. Elle en aimait un autre, James, et tu n'es qu'un outil pour elle.

J'avais volontairement prononcé le nom de James afin de faire réagir Victoria et de déstabiliser Riley qui ignorait complètement l'existence de ce dernier. Elle grogna n'appréciant pas d'entendre le prénom de son unique amour sortir de ma bouche. Le nouveau-né la regarda espérant qu'elle lui dirait qu'elle n'aimait que lui mais elle ne le fit pas. Il se retourna vers moi lorsque je l'appelai une nouvelle fois. Nous bougions imperceptiblement de quelques centimètres l'un l'autre, l'essentiel étant pour moi qu'ils ne puissent pas approcher de Bella.

- Elle ne doute pas que je vais te tuer, Riley. Elle souhaite que tu meures de façon à ne plus être obligée de jouer la comédie. Tu l'as deviné, n'est-ce pas ? Tu as lu ses réticences dans ses yeux, tu as soupçonné les fausses notes dans ses promesses. Tu avais raison. Elle ne t'a jamais désiré. Chaque baiser, chaque caresse ont été des leurres.

Étonnamment ses paroles étaient venues d'elles-mêmes à mes lèvres comme si elles avaient pu m’être destinées. En effet, le baiser de Bella et du cabot avait des résonances dans mon esprit comme des fausses notes dans son amour pour moi presque comme si j'avais rêvé tous les baisers et toutes les caresses que nous avions échangés. J'avais si peur qu'elle puisse se rendre compte qu'elle s'était trompé et que c'était lui qu'elle avait toujours aimé et pas moi que je commençais à douter des sentiments de Bella envers moi. Oui, ce baiser m'avait déstabilisé et je ne me sentirais réellement apaisé que lorsque ma bien-aimée serait définitivement décidée. Pour le moment, j'étais au bord d'un gouffre près à basculer mais elle ne devait rien savoir car je ne cherchais pas sa pitié mais son amour indéfectible.

J'avais imperceptiblement approché du nouveau-né mais Victoria avait déjà repéré le faible espace qui lui permettrait de s'immiscer entre Bella et moi. N'étant toujours pas décidée à entamer le combat, je tentai une énième tentative pour convaincre le jeune garçon qu'il se trompait :

- Rien ne te force à mourir. Il existe d'autres façons de vivre que celles qu'elle t'a inculquées. Tout n'est pas que mensonges et sang, Riley. Tu peux encore partir. Tu n'es pas obligé de te sacrifier pour elle.

Je reculais cette fois comprenant qu'il ne voulait rien entendre. Il ne servait plus à rien de tenter de la convaincre, il était perdu. Il attendait juste l'assentiment de sa maîtresse pour passer à l'attaque. Je reculais doucement pour ne laisser qu'une trentaine de centimètres entre Bella et moi. Il s'approcha d'un peu trop près et Victoria le suivit… Il ne restait plus que quelques secondes avant qu'ils ne s'en prennent à moi.

- C'est ta dernière chance, Riley, lui intimai-je aussitôt.

Il chercha du regard Victoria pour se convaincre que c'était moi qui n'était pas dans le vrai.

- C'est lui le menteur, répliqua enfin Victoria. Je t'ai parlé de leurs ruses. Tu sais bien que je n'aime que toi.

Sa naïveté avait entièrement effacé ses doutes et l'incompréhension que j'avais pu partiellement semer dans son esprit. Son amour l'emportait sur sa raison. Il se prépara alors à bondir pour me jeter au sol alors que Victoria tremblait sous l'effet de l'excitation tout comme Seth que je percevais tout proche de moi. Il était temps qu'il intervienne. Le nouveau-né ne pouvait plus être sauvé, seule la mort l'attendait.

« - Seth, à toi de jouer, le mâle est pour toi… Prends garde à toi quand même ! »


Il ne prit même pas le temps de me répondre, il grognait déjà pour sauter à la gorge de Riley. Victoria en fut totalement décontenancée et hurla de stupeur de voir son unique possibilité de m'anéantir s'évanouir si facilement. Elle n'éprouvait nulle peine pour lui alors qu'elle lui avait juré qu'elle aimait. Son regard s'était de nouveau posé sur Bella, plus intense et féroce que jamais. La perspective qu'elle puisse échouer, la rendait presque folle.

Alors qu'elle commençait à gagner du terrain sur moi pour tenter de s'intercaler entre Bella et moi, Riley s'était relevé malgré la violente prise que venait de lui assener le jeune loup. Il décocha à son tour un violent coup de pied dans l'épaule de Seth qui fut bousculé sous la violence de son geste. Seth se ressaisit et attaqua de nouveau par le flanc en déchiquetant le nouveau-né morceau par morceau. Ce dernier hurlait de douleur mais se tenait toujours debout.

Victoria sentant que la bagarre tournait en sa défaveur, recula pour se diriger vers les arbres. Elle hésitait tout de même entre régler son compte à Bella et à moi-même, quitte à y perdre la vie ou se sauver et prévoir un autre plan. Je n'avais qu'à la titiller un peu pour qu'elle ne se décide à rester. Je ne voulais pas la laisser partir, l'occasion était effectivement trop belle. J'avais moi aussi rêvé de ce moment pendant longtemps.

- Ne t'en va pas, Victoria. Tu tiens une chance qui ne se représentera pas.

Elle montra les dents, agacée que je puisse avoir raison. Cependant elle hésitait encore mais je savais parfaitement ce qu’il fallait lui dire pour la faire réagir.

- Tu t'enfuiras plus tard, poursuivis-je. Tu auras largement le temps. Parce que c'est cela, ton talent, hein ? C'est la raison pour laquelle James te gardait à ses côtés. Pratique, quand on joue avec la mort, une partenaire doté d'un instinct infaillible quand il s'agit de s'éclipser. Il n'aurait pas dû te laisser. Tes dons lui auraient été très utiles, lorsque nous l'avons attrapé à Phoenix.

Elle grogna et je sentis que je n'avais plus grand chose à ajouter pour qu'elle cède.

- Malheureusement, tu ne représentais guère plus, à ses yeux. Quelle bêtise de gaspiller autant d'énergie à venger un homme qui avait moins d'affection pour toi qu'un chasseur pour sa monture. Tu n'as jamais été qu'un objet utile. Tu ne me tromperas pas là-dessus.

J'avais gagné, elle était furieuse et se dirigea vers moi tout en essayant de me feinter pour foncer droit sur Bella. L'ayant vu venir, j'esquivai son attaque et débutai alors une incroyable danse pour savoir lequel de nous deux gagnerait le plus de terrain. Victoria s'intéressa soudain à son compagnon lorsqu'elle s'aperçut qu'il avait reprit le dessus sur le loup et qu'il n'était plus qu'à quelques dizaines de centimètres de Bella et de moi-même. Elle espérait qu'il pourrait m'attaquer ou même Seth car elle n'avait pas encore compris que Seth n'était pas ici par hasard et qu'il ne me toucherait pas. Il n'avait d'ailleurs pas dit son dernier mot et était parvenu à faire reculer le jeune vampire.

Le loup vint alors se adminhelper près de moi sous les yeux éberlués de Victoria qui n'en revenait pas de ne pas le voir me sauter au cou à moi aussi. Son étonnement était si intense qu'elle ne put réprimer une question au travers de ses pensées « Il ne t'a pas attaqué ? Comment est-ce possible ? »

- Non, lui expliquai-je à voix haute. Il ne m'attaquera pas. Tu nous as fourni un adversaire commun. Tu as réussi à nous rendre alliés.

Elle serra les dents pour digérer cette information.

- Observe mieux, Victoria ! Est-il si semblable au monstre que James a pourchassé à travers toute la Sibérie ?

Elle n'était plus sûre de rien à présent et elle ne put s'empêcher de nous dévisager tour à tour Seth et moi.

- Ce n'est pas le même ? gronda-t-elle. Impossible !

- Rien n'est impossible ! renchéris-je. Sauf ce que tu cherches ici. Tu ne toucheras pas à un seul des cheveux de Bella.

Elle secoua la tête comme pour résister aux doutes qui s'insinuaient dans son esprit. Elle essaya de feinter une nouvelle fois mais échoua, trahie pas ses pensées ce qui la rendait totalement folle furieuse. Elle n'allait pas me faire de cadeau car même si elle savait que j'allais anticiper chacun de ses coups, elle n'avait plus rien à perdre.

Elle se mit à bouger de plus en plus vite, espérant qu'avec un peu plus de vitesse, elle parviendrait à être plus rapide que moi.


De là, un combat violent débuta mais je parvenais à réduire à néant chaque attaque de mon adversaire et l'envoyai à plusieurs reprises contre les parois de la falaise. Se sentant plus faible que moi, elle se mit à avoir les pensées les plus macabres concernant Bella, énumérant chacun des sévices qu'elle s'amuserait à lui infliger. Ses attaques eurent le mérite de renforcer ma haine envers elle et d'intensifier mes coups. Malgré le combat que j'étais en train de livrer, je n'avais aucun mal à garder un œil sur Bella et sur Seth.

Ce dernier, d'ailleurs, venait de subir un revers et avait du mal à se relever après avoir été propulsé contre la falaise. Il gisait sur le sol et Riley s'apprêtait à l'achever mais Bella ne semblait pas de cet avis et comme je le pressentais, elle tenait à interpréter un rôle qui lui tenait à cœur … la fameuse troisième épouse. Elle souhaitait se sacrifier pour épargner la vie de Seth. Bella avait saisi un morceau de roche afin de se blesser le poignet pour attirer Riley sur elle.

Certes elle ne reculait devant aucun danger mais elle anéantissait aussi tous mes efforts pour la préserver. Je soupirai autant résigné qu'exaspéré que Bella veuille absolument s'en mêler alors qu'elle n'en avait nul besoin. Son entêtement pouvait autant s'avérer efficace que stupide mais c'était un trait de caractère qui faisait pourtant le charme de Bella.

Elle respira si fort afin de se donner le courage de passer à l'acte que Victoria fut intriguée et stoppa net notre danse endiablée. Elle fixa intensément Bella ne comprenant pas ce qu'elle tentait de faire. Je ne lui laissai pas le temps de comprendre, je l'éjectai de toutes mes forces dans l'un des arbres tout proche de nous.

J'avais été obligé d'agir ainsi pour intervenir car Bella pensait réellement que Seth allait mourir mais il ne s'agissait que d'une ruse. J'allais devoir intervenir pour éviter que ma bien-aimée ne tente quoique ce soit d’autre. Je fonçai donc droit sur Riley en lui attrapant le bras pour l'envoyer valser vers Victoria et prouver à Bella que Seth n'avait rien.

Alors que le membre du nouveau-né s'arracha par la force de mon geste, Seth en profita pour se remettre sur ses pattes afin d’achever son adversaire. Riley suppliait Victoria de lui venir en aide mais elle ne le regarda même pas car elle était trop sonnée pour réagir. C'était donc le bon moment pour en finir avec elle.

Alors que Seth mettait définitivement fin à l'existence de Riley, Victoria le laissa souffrir et mourir dans de terribles hurlements. Elle était seule et totalement vulnérable, tout ce qu'elle détestait. Elle reculait pour s'éloigner de moi, espérant avoir encore un peu de répit mais elle savait qu'elle avait perdu. Sa déception de ne pas voir mourir Bella se lisait autant sur son visage que dans ses pensées. Paniquée à l'idée de disparaître, elle voulait tenter de s'enfuir mais il en était hors de question.

Alors qu'elle fonçait déjà vers l'abri des arbres, je lui lançai un brin moqueur à la vue de sa fuite :

- Non ! Reste encore un peu.

Je n'eus aucun mal à la rattraper. Ses yeux croisèrent les miens et je lus enfin la détresse dans ses yeux. Si je lui en avais laissé l'occasion, elle m'aurait même supplié de lui laisser la vie sauve mais mes crocs étaient déjà insérés dans la peau dure et glacée de son cou. Sa tête tomba sur le sol pour rebondir jusqu'à la lisière du bois… Nous en avions enfin fini avec Victoria !!!

Je m'affairai ensuite à démembrer cette dernière pour aller aider Seth à s'occuper de Riley. Nous devions les brûler au plus vite et mettre fin à ce spectacle effroyable dont avait été témoin Bella. Je préférais ne pas croiser son regard de peur d'y lire l'horreur que je lui inspirais. Elle devait sûrement me voir comme le monstre que j'étais.

Nous ramassâmes puis déposâmes tous les morceaux en un monticule pour ensuite l'embraser. Après nous être assurés que nous n'avions laissé aucun morceau trainer, Seth laissa transparaitre sa joie d'avoir tué une sangsue de ses propres … pattes !!!

« - C'était génial, hein ! Il était coriace le blondinet mais j'y serais parvenu tout seul, tu n'étais pas obligé d'intervenir !! me lança le jeune loup faussement contrarié au travers de ses pensées.

- Désolé mais Bella était persuadée qui Riley allait en finir avec toi alors elle voulait se sacrifier pour faire diversion et te sauver. J'ai été obligé d'intervenir pour qu'elle ne se blesse pas pour rien… Je sais que tu t'en serais sorti tout seul !! me justifiai-je.

- Mince, je ne savais pas que Bella voulait me protéger. Enfin, cela n'enlève rien à notre victoire et on formait un sacré bon duo !! »

Seth se mit à ricaner et je souris moi aussi, soulagé d'en avoir terminé. Je lui tendis alors mon poing en signe de fraternité pour sceller ainsi notre nouvelle amitié. Il sourit et donna un léger coup de museau sur ma main en guise d'assentiment.

- Beau travail d'équipe ! conclus-je.

Ma sale besogne terminée, je devais à présent m'enquérir de l'état de Bella qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce depuis la fin de notre combat. Elle était sous le choc, les violents battements de son cœur en témoignaient. J'étais anxieux à l'idée d'affronter son regard apeuré. L'idée qu'elle puisse avoir peur de moi m'était insupportable mais après m'avoir vu étriper un vampire, rien n’était plus normal.

Je me tournai donc vers Bella plongeant mes yeux inquiets dans les siens totalement hagards. Elle tenait encore son morceau de roche et je craignais qu'elle ne tente quelque chose en réaction à ce qu'elle venait de voir. J'entrepris de lui parler aussi doucement et calmement que possible pour la rassurer.

- Bella, mon amour… murmurai-je en m'avançant vers elle, les paumes des mains en l'air pour lui prouver que je ne lui ferais aucun mal.

- Bella, s'il te plaît, accepterais-tu de lâcher cette pierre ? Doucement. Ne te blesse pas.

Elle semblait enfin réaliser qu'elle était restée tétanisée, son arme dans les mains et elle lâcha la pierre que je fus soulagé de voir s'écraser sur le sol. Je restais tout de même près d'elle sans oser la prendre dans mes bras de peur de l'effrayer.

- Inutile d'avoir peur, Bella. Tu ne crains rien, je ne te ferai aucun mal.

Elle me fixa sans comprendre ce que j'attendais d'elle.

- Tout ira bien, Bella. Je sais que tu es terrifiée, mais c'est fini. Personne ne te fera aucun mal, je ne te toucherai pas, je ne te ferai aucun mal, réaffirmai-je.

- Pourquoi répètes-tu cela ? répliqua-t-elle enfin après avoir retrouvé sa voix tout en s'avançant vers moi.

Je reculai d'un pas ne sachant plus comment je devais réagir. J'avais eu si peur de l'effrayer que sa réaction m'avait déstabilisé.

- Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que tu as ? me demanda-t-elle.

- Tu n'as pas peur de moi ? lui demandai-je à mon tour ne comprenant pas pourquoi elle ne semblait pas effrayée.

- Quoi ? En quel honneur ? répliqua-t-elle en trébuchant et en atterrissant dans mes bras.

Elle enfouit aussitôt sa tête dans mon torse et fondit en larmes.

- Bella …, Bella … je suis désolé. C'est fini, fini, parvins-je à bredouiller.

- Ça va, haleta-t-elle. Je vais bien. Je craque, c'est tout. Accorde-moi une minute.

Mes bras resserrèrent leur étreinte autour de son corps frêle et sanglotant. Je m'excusai derechef de lui avoir fait endurer tout cela. Certes je n'aurais pas pu prévoir la venue de Victoria mais je n'aurais jamais du laisser Bella si proche du champ de bataille. Je m'en voulais pour cela aussi…

Bella s'était littéralement accroché à moi comme si elle craignait que je ne m'évapore. Après avoir retrouvé un peu d'aplomb, elle se mit à embrasser chaque parcelle de mon corps qu'elle pouvait atteindre, ma poitrine, mon épaule puis mon cou. Elle semblait s'assurer que je n'étais pas blessé.

- Tu n'as rien ? s'enquit-elle entre deux baisers. Elle ne t'a pas blessé ?

- Non, je suis indemne.

- Et Seth ?

- Il se porte comme un charme, ris-je en repensant à la fierté qu'il éprouvait. Et il est très fier de lui, confirmai-je ensuite.

- Et les autres ? Alice ? Esmé ? Les loups ?

- Pas un bobo. Eux aussi ont terminé. Tout s'est déroulé aussi facilement que prévu.

Seth et moi avions eu la confirmation par la meute que tout s'était bien passé.

- Dis-moi, insista-t-elle. Pourquoi as-tu cru que j'avais peur de toi ?

- Je suis navré, je ne voulais pas que tu assistes à cela. Que tu me vois ainsi. J'ai du te terrifier, j'en suis conscient.

Après un bref instant de réflexion, elle s'exclama avec un reniflement dédaigneux :

- Tu es sérieux ? Toi, m'effrayer ?

Je soulevai son mention pour plonger mes yeux dans les siens afin de lui expliquer mes inquiétudes.

- Bella ! Je viens de… Je viens de démembrer une créature sensible après l'avoir étêtée, et ce à moins de vingt mètres de toi. Cela ne t'inquiète pas ?

Elle haussa les épaules tout en m'expliquant sa réaction:

- Pas vraiment J'ai eu peur que Seth ou toi soyez blessés, rien de plus. Je voulais aider, mais je ne suis pas bonne à grand-chose.

Je ne pus réprimer une grimace qui en disait long sur mon mécontentement quant à sa stupide tentative de sacrifice.

- En effet, lâchai-je sur un ton des plus glacials. Ton caillou. J'ai failli avoir une crise cardiaque.

- C'était seulement pour donner un coup de main… se défendit-elle sans plus de conviction, impressionnée par ma réaction. Seth avait mal…

- Une feinte, Bella. Une ruse. Et toi qui… Il n'a pas vu ce que tu t'apprêtais à faire, alors j'ai dû intervenir. Il n'est pas très content de ne pouvoir se vanter d'une victoire obtenue tout seul.

- Il… feignait ? répéta-t-elle ahurie. Oh…

Nous nous tournâmes tous les deux en direction de ce dernier qui s'extasiait devant le brasier, heureux comme le gamin qu'il était. Il rêvait déjà de pouvoir fanfaronner devant ses copains de la meute.

- Je n'ai pas compris, se justifia-t-elle visiblement agacée. Et puis, il n'est pas facile d'être la seule personne impuissante dans les parages. Tu verras, quand je serai vampire ! Je ne resterai pas sur le banc de touche, la prochaine fois !

- Quelle prochaine fois ? m'esclaffai-je. Tu prévois une autre guerre très bientôt ?

- Tu connais ma poisse.

Cette dernière remarque eut le mérite de me faire sourire car elle me prouvait que Bella n'avait jamais eu peur de moi, même dans la peau du monstre que je lui avais révélé. J'étais ravi et soulagé pensant que le pire était presque derrière nous car il nous restait un dernier détail à régler … les Volturi !!!

Cette rencontre ne devait pas mal tourner et juste rester une simple formalité. Du moins je l'espérais…






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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !





و الله و حزرت و فزرت


ليالي و ساندي بحبكم منورين التوقيع
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